Satyre dans tous les coins ?

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Rendez service qu’ils disaient ! Je fais tout ce que je peux pour répondre au mieux à vos demandes, mais n’exigez pas de moi une réussite à tous les coups. Aussi mon cher Edmond Glan, si ça n’a pas marché, je ne peux être tenue responsable. Si votre bâton à un bout est aussi mou qu’une tranche de pain de mie sortant d’un bol de café au lait, je n’y suis pour rien. Vous me dîtes que la prise d’un verre de satyrion a eu autant d’effet sur votre virilité qu’un pet fusant sur une toile cirée. Certes, c’est ennuyeux, mais peut-être, êtes-vous allergique au lait ou bien votre zizipanpan est depuis tellement  longtemps au chômage que même Miss Univers en maillot de bain vous laisserait aussi inerte qu’un escargot au cœur de l’hiver ? Et puis c’est Monsieur Nicolas Venette qui prescrit l’ajout de lait à la poudre de satyrion pour tempérer son effet. Alors moi, j’ai suivi les enseignements du maître des Popauls fanés.

Bon, je ne vais pas gémir plus longtemps; il faut trouver une solution. Pour ce, j’ai lu les conseils donnés par Gilles de Corbeil, moine médecin du XII° siècle. Il expose dans un ouvrage les propriétés de cette plante raidissante et la façon de l’utiliser.

Lorsque la vertu génitale dépérit, lorsque l’âge refroidit les sens et amène l’impuissance, lorsque la plante ne donne plus de fruit et qu’à défaut d’héritier naturel un étranger guette la succession ; lorsque l’épouse va s’adresser à un autre cultivateur qui laboure avec plus d’ardeur son champ stérile, c’est alors que le diasatyrion est utile. Il rend aux organes leur chaleur naturelle, remplit les testicules, ces frères jumeaux, d’une semence féconde, caresse de ses lascives vapeurs les organes génitaux et, comme sous l’action d’un vent impétueux, force à se redresser ce qui était avant languissant et déprimé ; il favorise la fécondation, donne de la stabilité à l’amour.
Le diasatyrion doit se prendre mélangé à du Falerne généreux. Si tu crains que cela te fasse transpirer outre mesure, tempère la force du vin avec une quantité d’eau convenable et tu sentiras qu’une douce chaleur pénètre tes membres. Quelques-uns, au contraire, pour exciter Vénus, boivent avec la satyrion de la décoction de stinque. Leur fureur amoureuse prendra lors de telles proportions que la chaleur s’exhale de toute part et que la sueur filtre de tous les pores. L’humeur nourricière du coït se consume ; le membre viril est condamné au repos ; l’arc de Vénus se détend. La femme voit d’un  mauvais œil son attente trompée et différée pour longtemps les plaisirs qu’elle se promettait. Elle accuse le satyrion, s’en prend à la médecine et aux médecins qui l’emploient, alors que ce n’est pas le médicament qui est coupable, mais la manière de l’administrer qui est défectueuse.

Bon mon petit Edmond, je vous conseille de ne pas partir à la chasse au crocodile et pour plus de précautions, évitez de porter un polo Lacoste quand vous aurez absorbé la potion magique. Mettons toutes chances de notre coté.

Allez bon vent et si vous ne trouvez pas de vin de Falerne, prenez un vin de Chateauneuf-du-Pape, c’est également suffisamment costaud pour favoriser la croissance de votre grosse bébête qui se montrera au balcon, en tous cas, je l’espère.

Edmond Glan, vous savez tout. Alors branle moi le combat comme on dit dans la légion.

Mona envie de Falerne, c’est grave docteur ? 

Je fais appel au Raid

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Décidément les gars, les problèmes liés au fifre à breloques sont plus fréquents que je ne l’imaginais. Dans ces pages, Lépicurien et moi avons, à de nombreuses occasions, répondu à l’angoisse de nombreux mâles ayant Popaul en berne ; pour être plus explicite, je parle de mecs qui ont leur périscope à moustaches qui regarde plutôt vers leurs godasses que vers leur nœud papillon. Et, même si je suis une femme, je me mets à leur place : avoir une limace dans son slip kangourou qui ressemble plus à une guimauve de la fête à neuneu qu’à un javelot de compétition, çà doit être dur (oh pardon, ça m’a échappé).  Le courrier que l’un de vous m’a adressé est poignant (m’ayant demandé de conserver l’anonymat, je l’appellerai Edmond Glan). Et le pauvre, il me dit que son perchoir à filles a fondu comme neige au soleil et que devant une dame, il dresse à peine son vermicelle durant quelques instants au dessus de ses pruneaux fanés. Edmond Glan me confie également avoir testé avec sérieux toutes les solutions que nous avons écoulées sur ce blog. Et malgré le sérieux de nos remèdes, il constate que son bigoudi est aussi flasque qu’un chamallow dans la bouche d’un gamin à la Foire du Trône.

Bon Edmond, je dois vous dire que je ne peux supporter de vous savoir en panne de secteur dans la zone calbute. Et, j’ai trouvé un nouvel aphrodisiaque grâce à Nicolas Venette. Vous vous rappelez de ce médecin rochelais bienfaiteur des mous-du-bout. Pour en savoir plus sur ce grand homme, reportez vous à cette page.

Je souhaite de tout cœur mon cher Edmond Glan que la potion que je vais vous distiller sera un détonateur et que votre membre reverdira comme une asperge au printemps et se dressera comme le soleil dans un jour d’été.

Bon, laissons Nicolas nous exposer son offre de redresse-l’amour :

Le satyrion est une plante dont on fait plusieurs espèces, dont on peut user indifféremment pour les effets que nous en espérons ; la racine représente ordinairement deux testicules de chien : le bulbe bas est succulent et dur, et le haut tout flétri et mou, comme étant le plus vieux. C’est cette première racine que l’on doit toujours prendre quand on en a besoin. Cependant le satyrion qui n’a qu’une seule racine bulbeuse, doit être préféré aux autres, selon le sentiment de plusieurs médecins. Mais, quoi qu’il en soit, les bulbes de toutes ces plantes font beaucoup de semence, et engendrent beaucoup de vents, si on les fait cuire sous la cendre comme des truffes, et si on les mêle ensuite avec du beurre frais, du lait et du girofle en poudre, ou qu’on les fasse confire en sucre, comme l’on en vend aujourd’hui chez les droguistes de Paris. Ces racines, par leur humidité superflue, enflant nos parties naturelles, nous rendent semblables à des satyres, d’où cette plante a pris son nom. On lui attribue tant de vertu, qu’il y en a qui pensent que pour s’exciter puissamment à l’amour, il ne faut qu’en tenir dans les deux mains pendant l’action même.
C’est cette racine qui a donné le nom à ce fameux mélange que les médecins ont nommé diasatyrion. Si l’on en prend le matin et le soir la pesanteur d’un demi-écu d’or avec du vin doux, ou du lait de vache pendant sept ou huit jours, ils assurent que les vieillards reprendront la vigueur de leurs jeunes ans pour satisfaire leurs femmes et pour se faire des successeurs. 

Je dois préciser que cette plante de la famille des orchidées se trouve facilement en France. Aussi, Edmond Glan, commencez dès maintenant votre traitement et vous aurez la joie de voir votre andouillette à col roulé se raidir telle une matraque de CRS au beau milieu d’une manifestation et vous pourrez rendre visite à la tanière de Madame et lui rendre les honneurs dus à son rang. Bon courage mon Glan !

Mona plaisir à aider son prochain.

Chauve qui peut

Vous avez déjà eu l’occasion de faire connaissance de Nicolas Venette, médecin du XVIII° siècle qui a écrit tellement de choses sur l’Amour Conjugal. Aujourd’hui, je vais vous livrer un portrait de l’homme « bon pour la chose » (si vous voyez ce que je veux dire).

Si on le touche, on s’imagine mettre la main sur du feu. Sa peau est si rude et si sèche, que le poil qui la couvre presque partout, ne fait que l’adoucir un peu. Ses cheveux sont durs, noirs et frisés. Il n’a garde de les faire couper, sur ce qu’il a oui dire des Auvergnats, que pour avoir plus de bétail, ils ne coupaient jamais la laine de leur brebis, ni les crins de leurs chevaux, parce qu’ils ont remarqué par expérience, qu’il se fait par-là une dissipation d’esprits qui s’oppose à la lasciveté et à la génération. Sa barbe, qui est un figne de l’admirable puissance de faire des enfants, marque la force et la vigueur de sa complexion ; elle est épaisse, noire et dure. Ses parties naturelles sont comme ensevelies dans le poil.
Il est certain, selon que les naturalistes le remarquent, que les oiseaux qui ont le plus de plumes aiment le plus éperdument leurs femelles. Aussi les hommes qui ont le plus de poil sont les plus amoureux, leur humidité étant vaincue par l’excès d’une chaleur qui n’est pourtant pas capable de les rendre malades.
C’est cette même chaleur qui dessèche le cerveau et le crâne des hommes lascifs, et qui les fait promptement devenir chauves ; car comme ils manquent à la tête de vapeurs terrestres dont les cheveux sont produits, et que d’ailleurs les cheveux ne peuvent percer une peau dure et sèche, comme l’ont ceux qui sont d’un tempérament chaud et sec, on ne doit pas s’étonner s’ils deviennent chauves, et si cette chauveté s’augmente tous les jours par l’usage des femmes. C’est ce qui attira sur Jules César cette raillerie piquante que l’on publia à Rome, lorsqu’on l’y menait en triomphe : Romani, fervate uxores, machuum, calvum adducemus[1]. Ajoutez à cela que cet Empereur fut si amoureux et si lascif, qu’il changea quatre fois de femmes légitimes et qu’il dépucela Cléopâtre dont il eut Céfanon.

Mona remarqué que Lépicurien est barbu et chauve… alors gare !


[1] Ce qu’on traduire par : « Citoyens Romains, surveillez vos femmes, car nous ramenons le baiseur chauve »

Du sexe des hanches

Vous vous souvenez de Nicolas Venette. Je vous ai déjà glissé, sur ce blog, des extraits d’une de ses œuvres : Tableau de l’Amour Conjugal. Aujourd’hui, je vous propose un extrait de Génération de l’Homme.

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Je connais quelques femmes qui ont toujours accoutumé de se coucher sur le côté droit lorsqu’elles dorment avec leurs maris, et c’est aussi dans cette posture qu’elles sont caressées et qu’elles conçoivent presque toujours des garçons. On ne saurait donner d’autre raison de ce qui arrive de la sorte, que celle qui favorise mon sentiment ; car la semence de l’homme étant reçue dans la matrice de la femme, située dans la posture que nous avons marquée, ne peut tomber, par son propre poids, que dans la corne droite, où les garçons sont le plus souvent formés. C’est une remarque qu’a faite Rhafis[1], aussi bien que moi, lorsqu’il dit que les femmes qui se couchent ordinairement du côté droit, ne font presque jamais de filles.

Pour ceux qui douteraient de ce qui vient d’être énoncé, je vous invite à réfléchir sur ce qui suit : Nicolas est né plutôt à droite, alors que Ségolène est née plutôt à gauche. Ce qui nous permet de conclure avec certitude que le Rochelais Venette avait raison.

C’est scientifique. Qu’on se le dise !

Mona coutume de dormir sur le dos !!!!


[1] célèbre médecin arabe du IX° siècle

Venette voir : je suis grosse

Si vous vous rendez à La Rochelle, une visite du centre historique s’impose. Nombre de bâtiments méritent le détour. Le tribunal d’Instance occupe une demeure appelée « maison de Nicolas Venette ». Les ornementations et inscriptions sont toutes dédiées à la santé et la médecine.

venette amour conjugal copieQui était Nicolas Venette ?

C’était un médecin rochelais (1633-1698). Il a écrit nombre d’ouvrages sur le scorbut, les eaux minérales, la lithiase urinaire, mais c’est Tableau de l’amour conjugal, ou l’Histoire complète de la génération de l’homme qui est le plus connu. Ce livre fut réédité jusqu’en 1903. Nicolas Venette est considéré comme le premier « sexologue ». A notre époque, où une femme peut savoir, grâce au test de grossesse, très vite son état, il est intéressant de lire ce qu’en disait un médecin du XVII° siècle :

schwanger_klOn a lieu de croire qu’une femme a conçu lorsque, après s’être divertie avec un homme, elle demeure sèche, et qu’elle ne rend point ce qu’elle a reçu, et qu’avec cela un homme se retire sans être beaucoup humide. Au même temps, la femme ressent comme de petits frissons, semblables à ceux qui nous arrivent après avoir mangé. Elle souffre quelquefois des faiblesses et des vomissements dans le moment que la semence de l’homme est dardée vers le fond de sa matrice, et qu’elle est reçue dans l’une de ses cornes pour se joindre avec la semence de cette femme, et y faire la conception.

La matrice, comme si elle avait de la joie d’avoir reçu l’humeur qui lui est propre, se resserre pour la retenir ; ce qui cause à la femme, je ne sais quel mouvement dans ses parties naturelles, duquel elle ressent du chatouillement et du plaisir, et fait qu’elle recherche alors plus ardemment la compagnie d’un homme.

Si quelque temps après, la sage-femme la touche, et qu’elle rencontre une douce résistance, la matrice et son orifice interne ferme et mollet comme le cul d’une poule, ou le museau d’un chien naissant, il n’y a pas lieu de douter que la femme n’ait conçu.

Mais on ne se contente pas d’avoir des signes communs, on fait encore quantité d’expériences, à l’imitation de l’antiquité, pour découvrir la grossesse d’une femme. Les uns frottent d’un rouge les yeux de celle que l’on soupçonne grosse, et si la chaleur pénètre la paupière, on ne doute plus après cela que cette femme ne soit enceinte.

Les autres tirent de son corps quelques gouttes de sang, et après les avoir laissées tomber dans de l’eau, ils conjecturent qu’elle est grosse si le sang va au fond. Il y en a d’autres qui lui donnent à boire cinq ou six onces d’hydromel simple ou anisé, en se mettant au lit, et ils jugent de la conception par les tranchées que cette boisson cause à la femme.

D’autres lui donnent encore une ou deux onces de suc de séneçon, mêlé avec un peu d’eau de pluie, et s’imaginent qu’elle est grosse si elle ne la vomit point.

Quelques-uns, après avoir mis dans ses parties naturelles une gousse d’ail, ou fait brûler de la myrrhe, de l’encens, ou quelque autre chose aromatique, pour lui en faire recevoir la vapeur par le bas  croient qu’elle est grosse, si elle ne ressent point quelque temps après à la bouche ou au nez l’odeur de l’ail ou des choses aromatiques.

Il y en a encore qui font diverses expériences sur l’urine. Ils considèrent cette liqueur dès qu’on la rend, et, après l’avoir trouvée troublée, et de couleur de l’écorce de citron mûr, avec de petits atomes qui s’y élèvent et qui y descendent, ils disent qu’elle a conçu.

D’autres laissent l’urine pendant la nuit dans un bassin de cuivre, où l’on a mis une aiguille fine, et s’ils observent le matin quelques points rouges sur l’aiguille, ils ne doutent plus de la grossesse.

Quelques autres prennent parties égales d’urine et de vin blanc : si l’urine, après avoir été agitée, paraît semblable à du bouillon de fèves, ils assurent que la femme est grosse.

Les autres laissent pendant trois jours reposer à l’ombre, dans un vaisseau de verre bien bouché, l’urine d’une femme; et après l’avoir coulée par un taffetas clair, s’ils rencontrent de petits animaux sur le taffetas, ils ne font pas difficulté d’affirmer que la femme est grosse.

Nicolas Venette n’approuve guère ces méthodes et sagement, avec les connaissances limitées de l’époque, conseille un peu de patience…

Mona, moi de la patience, je n’en ai pas, Aussi, je vous propose de tester, sans plus tarder, un Bourgogne blanc : c’est rond, gras…