Citroën m’était conté

André Gustave Citroën est né le 5 février 1878. Il est le fils d’un père diamantaire néerlandais, émigré à Paris en 1873, et d’une mère polonaise. Son père se suicide alors qu’il a cinq ans.

Marqué par l’exposition universelle de 1867, il devient ingénieur de l’École polytechnique. Découvrant, lors d’un voyage avec sa famille en Pologne en 1900, un procédé permettant de produire des engrenages à doubles chevrons (devenus l’emblème de la marque) à moindre coût, il achètera le brevet et créera, à l’âge de 35 ans, une petite entreprise de mécanique, la « société des engrenages Citroën » qui comptera une dizaine d’ouvriers sept années plus tard. Appelé au chevet de la société automobile Mors en difficulté, il participera à son redressement entre 1907 et 1914, lui permettant de décupler son chiffre d’affaires. En 1912, il part à Detroit afin d’étudier le mode de production à la chaîne mis au point par Taylor et adopté par Henry Ford.

Il mettra en application ces méthodes pour produire des obus pour la « der des ders » dans une usine créée en 1915 quai de Javel à Paris. Louis Renault fit tout pour contrarier la production de ces armes. Il fit pression sur le gouvernement en rappelant qu’il employait plus de 20.000 personnes. Malgré les contrôles tatillons de l’administration, l’usine se maintient.

Une fois la paix revenue, la guerre entre les deux industriels se prolonge avec la production d’automobiles.  Il fut le premier à livrer  des voitures «prêtes à conduire» alors que ses concurrents les livraient non montées.

En 1919, il expose au salon de l’auto, la Type A. Puis les modèles se suivent : la B2 en 1921, la B10 en 1924, la B12 en 1925. Louis Renault, dont le stand est situé à chaque salon juste en face de Citroën, fulmine. En 1928, Citroën produit le tiers des voitures françaises.

Il est aussi innovateur en matière de publicité et de marketing :

– Il invente les grandes croisières : jaune (Asie), noire (Afrique) et blanche (Alaska), avec des véhicules tout-terrain équipés de chenilles et démontables.
– Il illuminera de son nom la Tour Eiffel
en 1924 utilisant plus de 250 000 ampoules.
– Il bouscule les habitudes en proposant la première automobile à «traction avant» de série.

Mais les premiers défauts de fabrication de ce modèle et sa passion pour le casino l’obligent à déposer le bilan en 1934. L’entreprise sera reprise par Michelin, son plus important créancier. Il quitte son bureau en 1935 et décédera six mois plus tard d’un cancer de l’estomac.

Ma chère Mona, rendrons un hommage à ce grand industriel en dégustant un grand Champagne : La Cuvée Substance de Jacques Selosse. Un must !!!

Il boit pas, il fume pas … mais, il cause

Churchill_Montgomery

Le Maréchal Montgomery [1], fort de ses succès en Cyrénaïque [2], avait pris la « grosse tête ». Un jour il se piqua devant Sir Wiston Churchill et lui déclara :
« Je ne fume pas, je ne bois pas ; c’est pour cela que je suis en forme à 100% « .

96-1Avec un sourire narquois, le premier ministre lui répondit :
« Je bois, je fume et je suis en forme à 200%. D’ailleurs, j’ai épuisé plus d’alcool que l’alcool ne m’a épuisé ».

Monty, le matamore, venait de signer le début de sa disgrâce.

Mona, si vous ne voulez pas tomber en disgrâce à mes yeux, hâtez vous de sortir deux flutes et je sers une cuvée Pol Roger Sir Winston Churchill 1998.


[1] Montgomery, Bernard Law (1887-1976), maréchal britannique qui a dirigé de nombreuses offensives alliées en Afrique et en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.
[2] La Cyrénaïque  était une province romaine d’Afrique du Nord, située entre les provinces d’Égypte et de Numidie. Elle fait aujourd’hui partie de la Libye.

Une veuve avertie

Veuve-Clicquot

Après la chute de Napoléon en 1815, l’armée russe occupait la région de Reims. Les officiers faisaient une razzia dans les caves de la Veuve Cliquot… A l’employé venu l’avertir de la situation, elle répondit d’un sourire matois :

« Qu’on les laisse faire : ils boivent… ils paieront ! »

Depuis Rouen, elle expédia un bateau plein de Champagne qui fut sur place en Russie pour le retour des troupes victorieuses. A Saint Pétersbourg, le Cliquot coula à flot et à prix d’or.

Ce n’était pas son coup d’essai. Déjà en 1806, le Sieur Bohme, son homme de confiance, perça un secret de Cour : la Tsarine était enceinte. Le Tsar Alexandre 1er [1] espérait un héritier. Pariant sur le sexe de l’enfant, elle diligenta une cargaison qui arriva à point pour célébrer la naissance du Tsarévitch.

La Veuve Cliquot, la veuve qui avait plus d’une rus(s)e dans sa cave.

Mona bu sa petite coupe de Veuve Cliquot à votre santé.


[1] 1777 –1825, Tsar de Russie du 23 mars 1801 à sa mort, roi de Pologne de 1815 à 1825, il épouse en 1793 Louise Augusta de Bade (1779-1826). Son règne coïncida presque exactement avec celui de Napoléon, qu’il combattit à plusieurs reprises jusqu’à la bataille victorieuse de 1814. Sa mort reste mystérieuse.