La bande des cinés

Le cri du cormoran...

J’ai déjà eu l’occasion de vous dire combien j’aime les « vieux » acteurs français de la trempe de Blier, Gabin. Quand ces messieurs carburaient au Michel Audiard, çà donne des films mythiques. Ces acteurs étaient de plus de vrais épicuriens. Les Blier, Gabin, Ventura, notamment passaient beaucoup de temps à table et repéraient les bonnes tables proches de leurs lieux de tournages.

Et, ils avaient gardé un esprit potache. Ainsi lors du tournage du « Cri du cormoran le soir au dessus des jonques » de Michel Audiard, les Serrault, Blier et Carmet jouèrent un tour à Paul Meurisse. Ce dernier tenait un des principaux rôles du film et le soir regagnait les planches d’un théâtre parisien. Il avait fait embaucher une de ses partenaires de la pièce pour un petit rôle dans le film. Aussi chaque soir, ils partaient vers le même théâtre.

La bande de joyeux drilles fit courir le bruit qu’en fait, la jeune actrice était la maîtresse de Meurisse. Lors d’un dîner sur les lieux du tournage, alors que la comédienne était là et Meurisse absent, Bernard Blier lui demanda, suffisamment fort pour que tout le monde en profite :

« Est-il exact, ma chère, que Paul n’a qu’un testicule ? ».

Tétanisée, elle ne répondit rien, ce qui fit hurler de rire les compères qui continuèrent à délirer sur le sujet.

Le lendemain, la jeune femme prévint Meurisse de sa mésaventure.

-Ne t’inquiète pas, je m’en occupe », répondit le « monocle ».

Le soir au théâtre, il lui apporta une lettre qu’il dit avoir adressée à chacun des blagueurs :

« Messieurs,

Vous avez cru devoir demander à Marion si je n’avais qu’une couille. La pauvre n’a pas eu les moyens de vous répondre mais, si par contre, vous souhaitez avoir la réponse à cette question pertinente, demandez donc à vos femmes ! »

Ma chère Mona, un vin un peu viril ne vous ferait pas peur ? Bon, alors je vous propose Les Argiles Bleues 2005. Ce Rasteau des frères Coulon est d’un rare présence. Reste à trouver un morceau de marcassin…

Bien faire et les séduire

Inutile d'insiter, je n'écarterai pas les jambes

Pas besoin de vous présenter Casanova. Il est considéré comme un des plus grands séducteurs que la terre ait porté. Lors d’un séjour à Versailles, il assista à la représentation d’un opéra. Au cours de cette soirée, il rencontra M. de Richelieu qui lui demanda laquelle des deux actrices lui plaisait le plus par sa beauté.

-Celle-là, monsieur, répondit sans hésiter le Vénitien.

-Mais, elle a de vilaines jambes, s’offusqua Richelieu.

-On ne les voit pas, Monsieur ; et puis dans l’examen de la beauté d’une femme, la première chose que j’écarte ce sont les jambes.

Mona, çà c’est de la réplique. Vous ne riez pas ? Ben, zut, alors ! Décidément, ce ne sont pas les mêmes anecdotes qui nous font pouffer. Bon, sortez donc deux verres, je vous prie. Je vous propose de goûter un vin  vénitien à la mémoire de Casanova. Je vous verse Torcolato de Maculan 2001. Un vin liquoreux qui invite à la tendresse, vous ne trouvez pas ? Sa texture onctueuse persiste longtemps en bouche, n’est-il point ?

Des Jean sans importance

Quand Gabin arrivait sur un plateau de cinéma, il en imposait. Une réputation de bourru, coléreux le précédait.  Dans « Des gens sans importance », Gabin jouait un routier ayant  Pierre Mondy comme collègue. Pour ce film, on reconstitua une cabine de camion en studio. Le scénario prévoyait des passages pluvieux. On fit donc en sorte que cette cabine fut la plus étanche possible. Après quelques essais plus ou moins satisfaisants, on commença le tournage.

Pierre Mondy monta, coté passager, vite rejoint par Jean Gabin coté chauffeur. Or, au moment où il s’assit, on entendit un énorme splash. Pierre Mondy éclata de rire.

Gabin lui descendit le pantalon trempé et s’adressa à Henri Verneuil, le metteur en scènes, en lui disant vertement qu’il avait intérêt à lui trouver fissa un pantalon sec et à sécher au plus vite le siège « baquet »… Immédiatement, l’équipe se met au travail, un accessoiriste amène un autre pantalon à Gabin et c’est reparti…

Mondy monte à bord du camion-studio, Gabin le rejoint. Certes, le bruit est moins fort, mais le futal est à nouveau bien mouillé. Mondy se retient, mais c’est Gabin qui s’adressa à lui :

« Avec leurs conneries, ils vont finir par me faire pousser des champignons dans le faubourg[1]! ».

Bon Mona, on va faire comme Gabin, boire un bon vin de comptoir : le Beaujolais blanc 2009 du Domaine de la Creuze Noire. Un vin séduisant.


[1] Postérieur

Chiming-gum

Mona teste la "bouffe" pour vous

De plus en plus de Français font confiance à l’industrie agro-alimentaire pour les nourrir. Quand je dis font confiance, ce n’est pas le mot juste. En effet, c’est plutôt par facilité, manque de temps, paresse… que l’industrie agro-alimentaire a remplacé « maman » en cuisine. Et on en a pour son pognon : 92% des tomates poussent hors sol, de plus en plus de salade en sachet, de jambons reconstitués, d’additifs en tous genres : colorants, exhausteur de goût, conservateurs…

Une étude récente fait froid dans le dos. Pour avoir tous les détails, je vous invite à visiter ce site. Et si vous êtes encore en état, une lecture de ce document devrait vous instruire !

En résumé, des analyses ont été faites sur les repas d’enfants de 10 ans. Il faut noter que le choix des aliments tient compte des recommandations du ministère de la santé notamment sur le nombre de fruits et légumes.

– Matin : Thé au Lait, pain de mie, beurre, confiture, jus de raisin.

– En-cas à 10h: pomme.

– Midi : salade composée (salade verte, tomate, thon) ; haricots verts, steak ; baguette ; raisin.

– Gouter : smoothies aux fruits rouges.

– Soir : salade verte, saumon/riz; citron pour le saumon ; fromage fondu; pêche ; pain

– 1 fois dans la journée : chewing-gum pour enfant

– Et eau du robinet comme boisson durant la journée.

Les analyses menées par des laboratoires indépendants révèlent la présence de 128 résidus chimiques ingérés par nos chers bambins. Sur des résidus, plus de la moitié seraient potentiellement cancérigènes ou être à l’origine de troubles endocriniens. Ainsi le beurre contiendrait jusqu’à 15 résidus et le saumon … 34. Et j’oubliais l’excès de nitrates retrouvés dans l’eau du robinet.

Il va bien falloir que l’on fasse quelque chose. Sinon, les petits hommes verts qu’on attendait de Mars, ils pourraient venir plus vite, mais de beaucoup moins loin, si vous voyez ce que je veux dire. Nous personnellement avec Lépicurien, on a arraché la pelouse et on a planté des légumes à la place. On laisse la nature agir et sans ajouts autres qu’un peu de fumier, on mange des légumes qui ont du goût et moins de saloperies.

Mona-pétit, mes petits chats !

Ma vie est tailleur

Comme toutes les femmes, je ne reste pas insensible à la mode. J’aime les beaux tissus, les charmantes chaussures, les jolis sacs… Mais partageant le bureau de Lépicurien, je ne suis pas insensible, tant s’en faut, aux plaisirs de Bacchus. Grâce à mon génial patron, j’ai découvert la noblesse de ce produit de l’homme. Alors quand de grands couturiers parlent du vin, je suis heureuse de vous les faire partager :

Le Bordeaux apporte à la table cette joie des sens que vous avez dans la rue en croisant une jolie femme – Kenzo

Il faudrait être le couturier de Peau d’Ane pour réussir à tisser une robe de velours couleur Bordeaux – Christian Lacroix

Le velours Bordeaux me rappelle le luxe capiteux des vins. Un vêtement du soir inattendu, classique et élégant souligne le parallèle à cet univers unique et très français – Thierry Mugler

J’aime l’étiquette, la couleur, le profond, le glacé, le tissu du vin. J’aime l’idée de le goûter, de le sentir, tenir le verre dans la main, le regarder et puis le boire les yeux dans les yeux. – Sonia Rykiel, une dame qui aime le chocolat, le rugby, les hommes et le vin… rien que çà.

Mona-bille d’un rien. Et vous ?

Hommage Alain ou l’autre

Peu avant les fêtes, un ami s’est éteint brutalement. Son cœur a lâché. Œnologue, tellement amoureux du vin qu’il préférait trop souvent cracher, vers l’intérieur, les échantillons qu’on lui présentait. Fin dégustateur, encyclopédie sur pattes des vins de Bordeaux, connaissant tous les chemins et parcelles du Médoc, Alain avait une culture dans tant de domaines, servie par un verbe et une plume colorée et pleine d’humour qu’on regrette déjà de ne pas avoir assez partagé.

En décembre 2002, il écrivait ce texte ; prémonitoire ?

Après les excès des fêtes, en février, il va bien falloir se mettre au régime (mais pas en janvier : plein de douceurs comme les foies gras qui y sont moins chers qu’en décembre).

En Angleterre, le British Medical Journal a relaté une expérience bien intéressante :
Mille deux cents cadres supérieurs ont été médicalement suivis pendant quinze années. Ces braves gens présentaient un taux de cholestérol élevé, une forte tension, une propension à l’embonpoint et fumaient au moins 10 cigarettes par jour (tous ces paramètres les désignant comme fortement susceptibles d’avoir des problèmes cardio-vasculaires).
Six cents ont continué à vivre comme bon leur semble. Les autres ont été privés de tabac, de sucre, d’alcool. On les a priés de manger des légumes verts, des viandes blanches, du poisson et de faire de l’exercice…
… 15 ans plus tard, les taux de mortalité dû aux troubles cardiaques était du « double » chez les adeptes du régime !

Le Professeur Peter Nixon a explicité le phénomène :
« Ce n’est pas qu’un fort taux de cholestérol soit sans danger, c’est qu’il constitue une réponse du corps à un stress particulier et qu’il est encore plus dangereux de priver ceux qui ont besoin de cette réponse. L’obligation de régime ampute le patient de son libre arbitre et rajoute à son stress. »
Le Professeur Tremolière nous l’avait dit :  » Un aliment mangé avec plaisir est déjà à moitié assimilé. »
Et si dans les régimes « gascon » ou « crétois », la bonne humeur avec laquelle on passe à table était le facteur déterminant ? « Le Bonheur est dans le Pré »

Alain, repose en paix.

Mona, vous qui l’avez connu, vous sortirez deux verres, je vous prie, et puis non, trois…. J’ouvre un vin du Château Les Ormes Sorbet 2002. Ce domaine du Médoc est une des locomotives de cette appellation. Jean Boivert y produisait de grands vins. Je suis sûr qu’il attendait Alain à la porte des vignes de l’au delà. Et pourtant, ils préféraient tous les deux les vins d’ici à l’au delà.

Il y a 217 ans…

Le 21 janvier 1793, à huit heures Santerre arrive au Temple avec des commissaires de la Commune et des gendarmes. Nul ne se découvre.

– Vous venez me chercher? interroge le roi.
– Oui.
– Je vous demande une minute.

Il rentre dans son cabinet, s’y munit de son testament et le tend à un municipal qui se trouve être le défroqué Jacques Roux.

– Je vous prie de remettre ce papier à la reine…
Il se reprend, dit: « à ma femme. »

– Cela ne me regarde point, répond Roux. Je ne suis pas ici pour faire vos commissions, mais pour vous conduire à l’échafaud.
– C’est juste, dit Louis…

Un autre commissaire s’empare du testament qu’il remettra non à la reine, mais à la Commune.

Louis est vêtu d’un habit brun, avec gilet blanc, culotte grise, bas de soie blancs. Cléry lui présente sa redingote.

– Je n’en ai pas besoin, donnez-moi seulement mon chapeau.

Il lui serre fortement la main, puis, regardant Santerre, dit :

– Partons.

D’un pas égal, il descend l’escalier de la prison. Dans la première cour, il se retourne et regarde à deux reprises l’étage où sont les siens : au double roulement qui a retenti lorsqu’il a franchi la porte de la Tour, ils se sont précipités vainement vers les fenêtres, obstruées par des abat-jour.

– C’en est fait, s’écrie la reine, nous ne le verrons plus !…

Le roi monte dans sa voiture, un coupé vert, suivi de l’abbé. Un lieutenant de gendarmerie et un maréchal des logis s’assoient en face d’eux sur la banquette de devant. Précédés de grenadiers en colonnes denses, de pièces d’artillerie, d’une centaine de tambours, les chevaux partent au pas… Les fenêtres, comme les boutiques, par ordre restent closes. Dans la voiture aux vitres embuées, Louis, la tête baissée, lit sur le bréviaire du prêtre les prières des agonisants.

Vers dix heures, dans le jour brumeux, la voiture débouche enfin de la rue Royale sur la place de la Révolution. A droite en regardant la Seine, au milieu d’un espace encadré de canons et de cavaliers, non loin du piédestal vide qui supportait naguère la statue de Louis XV, se dresse la guillotine. La place entière est garnie de troupes. Les spectateurs ont été refoulés très loin. Il ne sort de leur multitude qu’un faible bruit, fait de milliers de halètements, de milliers de soupirs. Tout de suite, sur un ordre de Santerre, l’éclat assourdissant des tambours l’étouffe…

L’exécuteur Sanson et deux de ses aides, venus à la voiture, ouvrent la portière; Louis ne descend pas tout de suite ; il achève sa prière. Au bas de l’échafaud, les bourreaux veulent le dévêtir. Il les écarte assez rudement, ôte lui-même son habit et défait son col. Puis il s’agenouille aux pieds du prêtre et reçoit sa bénédiction. Les aides l’entourent et lui prennent les mains.

– Que voulez-vous? dit-il.
– Vous lier.
– Me lier, non, je n’y consentirai jamais

Indigné par l’affront, son visage est soudain devenu très rouge. Les bourreaux semblent décidés à user de la force. Il regarde son confesseur comme pour lui demander conseil. L’abbé Edgeworth murmure

– Faites ce sacrifice, sire; ce nouvel outrage est un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense.
– Faites ce que vous voudrez, je boirai le calice jusqu’à la lie.

On lui attache les poignets derrière le dos avec un mouchoir, on lui coupe les cheveux. Puis il monte le roide degré de l’échafaud, appuyé lourdement sur le bras du prêtre. A la dernière marche il se redresse et, marchant d’un pas rapide, il va jusqu’à l’extrémité de la plate-forme. Là, face aux Tuileries, témoins de ses dernières grandeurs et de sa chute, faisant un signe impérieux aux tambours qui, surpris, cessent de battre, il crie d’une voix tonnante :

– Français, je suis innocent, je pardonne aux auteurs de ma mort, je prie Dieu que le sang qui va être répandu ne retombe jamais sur la France ! Et vous, peuple infortuné…

A cheval, Beaufranchet, adjudant général de Santerre, se précipite vers les tambours, leur jette un ordre. Un roulement brutal interrompt le roi.

Il frappe du pied l’échafaud

– Silence, faites silence ! …

On ne l’entend plus. A quatre, les bourreaux se jettent sur lui, l’allongent sur la planche. Il se débat, pousse un cri… Le couperet tombe, faisant sauter la tête dans un double jet de sang qui rejaillit sur l’abbé Edgeworth. Samson la prend et, la tenant par les cheveux, la montre au peuple. Des fédérés, des furieux escaladent l’échafaud et trempent leurs piques, leurs sabres, leurs mouchoirs, leurs mains dans le sang. Ils crient « Vive la nation !Vive la République ! »

Quelques voix leur répondent. Mais le vrai peuple reste muet. Pour le disperser, il faut longtemps… L’abbé descend de la plate-forme et fuit, l’esprit perdu. Une légende pieuse lui a prêté ces mots, adressés au roi comme adieu :

– Fils de saint Louis, montez au ciel!

Les restes de Louis XVI, transportés dans un tombereau au cimetière de la Madeleine, rue d’Anjou, furent placés dans une bière emplie de chaux vive et enfouis dans une fosse que recouvrit encore une épaisse couche de chaux. Un prêtre constitutionnel marmonna quelques prières sur la tombe, profanation suprême, mais le dernier mot, même devant un cadavre, doit rester à la loi.

Mona, pas de dégustation ce jour. Je n’oublie pas…

A en perdre baleines

Dans les années 1570, nait une mode qui durera jusqu’en 1795. Les femmes se doivent d’avoir des tailles de nymphes (on dirait aujourd’hui tailles de guêpes). Pour ce, elles enfilent  une sorte de corset qu’on appelle « corps baleiné ». Même si sa structure a évolué au cours des ans, une base demeure : des pièces en bois, métal ou os de baleine sur le devant du corps et un laçage dans le dos. A peine formée, la jeune femme revêt cet instrument de torture, même enceinte, elle se sent obligée de le conserver. Et pourtant des chirurgiens s’élèvent contre cette mode. Les conséquences sont graves pour le beau sexe : les côtes de ces dames ont tendance à se chevaucher, la respiration est réduite, le développement des seins est tellement amoindri qu’elles ne peuvent allaiter et nombre de maladies respiratoires ou abdominales emportent les citadines nobles ou bourgeoises encore bien jeunes. Ces maladies ne sont pas constatées chez les paysannes qui ne suivent pas cette mode.
Mais peu importe pour les belles de Paris ou Versailles, une seule devise : Il faut souffrir pour être belle. Constamment ces femmes comprimées se pâment pour un rien. En effet, le corset presse tant leur plexus qu’elles s’évanouissient notamment après un repas même frugal. En sortant de table, lorsqu’une dame disait « vite mes sels », elle ne demandait pas d’aller au « popot », mais elle voulait qu’on lui présente des sels pour retrouver ses esprits. Mais surtout, il fallait délacer le corset de la dame qui comme par hasard, allait rapidement mieux…

Un chirurgien décrit les déformations dues au port de ces corps baleinés :

Dans les femmes grasses et qui ont beaucoup de gorge, lorsqu’on a ôté la masse des mamelles, le sternum paraît en pointe, et souvent la poitrine est étroite. Presque toutes les filles françaises ont l’épaule droite plus élevée et plus grosse que la gauche, de façon que sur cent on en trouve à peine dix qui aient les épaules bien conformées.

Mona pas de baleines ni de pépin d’ailleurs.

Monsieur Marielle

Jean-Pierre Marielle fait partie de ces acteurs qui semblent incarner le Français, gaulois, gourmand, jouisseur, excessif, soupe au lait… Dans « Le grand n’importe quoi », il se livre un peu, avec nonchalance, revendiquant le droit à la paresse. Certes, ce livre ne fera pas date dans l’histoire de la littérature ou des mémoires, mais c’est l’occasion de lever un coin du rideau. J’y ai relevé cette définition :

NAVET(S)
Il m’est arrivé de me laisser un peu aller et de tourner des idioties, souvent des rôles de sauteurs de canapé, de dragueurs de troisième division. Curieusement, quand il s’agissait de théâtre et de télévision, j’ai fait preuve de plus de discernement, je crois. (On trouverait bien quelques exceptions.)
Mais ce n’est pas si grave: lorsqu’on tourne un navet, on pense à la viande que l’on pourra acheter avec le cachet. Et ça passe bien, je n’ai pas l’estomac délicat.

Allez, Monsieur Marielle, nous levons, Mona et moi, notre verre à votre santé et à la mémoire de Jean Carmet : ce sera un Bourgueil, évidemment. Le Pied de la Butte 2007 de Jacky Blot est un vin de gourmand, tout sur le fruit.

Gouache, gros….

Nous sommes le 15 novembre 1796 dans le Piémont. Un jeune général défie l’armée autrichienne pourtant plus nombreuse. Avec ses troupes, il est bloqué devant un pont. Sans retirer quoi que ce soit du génie militaire dont le futur empereur fit preuve en ces journées, il faut dire que les choses ne se sont pas déroulées comme on le croit souvent.

En effet, l’imagerie populaire a retenu  le fameux tableau du peintre Antoine-Jean Gros où Bonaparte franchit le pont portant le drapeau en se retournant pour encourager ses hommes à le suivre.

Certes, Bonaparte arrive au galop près du pont, descend de cheval, et saisissant un drapeau s’écrie : « Soldats,  suivez votre général! ».  Son énergie entraine la tête de la colonne; il s’avance au milieu d’une pluie de balles. La colonne a franchi la moitié du pont, mais un feu nourri l’arrêtent brusquement. Les grenadiers  ne voulurent pas se dessaisir de leur général. Ils l’entraînent avec eux au milieu des morts et de la fumée. Bonaparte est jeté dans un marais où il faillit se noyer…

Tentative de reconstitution chez moi

Les grenadiers s’aperçoivent du danger. Un cri se fait entendre : « Soldats ! En avant pour sauver le général! ». Les grenadiers repoussent l’ennemi au-delà du pont malgré la mitraille, et Bonaparte est sauvé! On l’arrache à la boue, on le met à cheval…

En regardant ce tableau, on pourra penser que quelques instants après, le général se retrouvera à l’eau, sauvé notamment par le colonel Muiron, son aide de camp qui y laissera la vie et Lannes qui  fut blessé en le couvrant de son corps. Et ce pont ne fut pas pris…

Mona-rcole, c’est vous…