Je m’agrippe au lit

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Sans vous faire rentrer dans ma vie intime, vous savez que je suis beaucoup trop prude pour cela, j’ai déjà eu l’occasion de vous dire qu’il m’était indispensable de faire craquer les ressorts chaque soir. C’est dans ma nature, on ne se refait pas. Et si j’en crois les diverses études publiées çà et là par des universités, cette pratique nocturne (en ce qui me concerne) est bénéfique pour ma santé. D’ailleurs, il suffit de me regarder pour constater que je pète le feu. Mon physique de déesse, mes courbes quasi parfaites, mes rebonds appelant la main généreuse, ma peau dorée à souhait, mon regard chaud comme la braise ; tout transpire la bonne santé. Et à quoi, je dois tout cela ? Certes à mes parents qui ont sû trouver une alliance parfaite entre leurs cellules reproductrices, mais également à mes séances quotidiennes de gymnastique sous baldaquin. Je suis certaine que si je n’interprétais pas quotidiennement le concerto en ré mouleur pour fifre et jarretelle, je ne trouverai pas la même grâce à vos yeux, vous qui bavez comme un bouledogue devant un étal de boucher à la moindre de mes apparitions. En même temps, je dois avouer que je vous comprends, bande de cochons !

Bien après cette réjouissante introduction, venons en au sujet du jour. Les Dr Carl Charnetski et Frank Brennan, chercheurs à l’université Wilkes en Pennsylvanie affirment que des relations sexuelles fréquentes augmentent notre immunité. Pour ce ils ont sélectionné 112 étudiants qui ont été divisés en quatre groupes selon la fréquence de leurs séances de crampettes : aucun, rares (moins d’une fois par semaine), fréquents (une ou deux fois par semaine), et très fréquents (trois fois ou plus par semaine). Ils ont prélevé des échantillons de salive. Il ressort que les mecs allant au mastic une à deux fois par semaine, avaient le plus d’anticorps. Et de ce fait, ils étaient mieux armés pour  combattre bactéries, virus et autres saloperies nuisibles à la santé. Selon les docteurs, faire l’amour régulièrement protège des rhumes voire de la grippe. Avouez que c’est quand même plus sympa de passer un peu de temps sous l’édredon que de se faire piquouser par un toubib à l’haleine fétide. Par contre les très fréquents étaient peu chargés en immunité. Pour les chercheurs, cela s’explique par une forme d’addiction qui cause une forme d’anxiété (trouver du gibier, être à la hauteur…). Or comme chacun sait le stress perturbe l’immunité.

Mona jamais été enrhumé, vous dire !

Ça… mes cœurs

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Sam Daiprime semble abattu dans les lignes qu’il m’a adressées. Sa femme vient de lui annoncer tout cru qu’à dater de ce jour et de cette nuit, elle ne l’autoriserait plus à envoyer son petit gladiateur dans sa fosse aux ours. En un mot, ce pauvre Sam n’avait plus qu’à se la rouler et à se la mettre sur l’oreille. Le malheureux se voyait comme dans un cauchemar passer ses nuits sur la béquille. Mais Maman était inébranlable (si j’ose dire), elle considérait que Sam ayant fêté son 50ème anniversaire, il était dans la tranche d’âge la plus affectée par les accidents cardiaques. Emma Daiprime affirmait que la gymnastique nocturne pouvait être fatale au palpitant de son mari. Ne se voyant pas si tôt toute vêtue de noir, elle était sure que fermer à double tour sa tirelire, c’était pour le bien-être de son husband (si j’ose dire).

Ma chère Emma, c’est une femme qui vous parle. Moi Mona, je dois vous dire que dans mon plumard, j’ai en eu des gonzes de tout âge. Alors vous pouvez me faire confiance, j’en connais un rayon sur les cinquantenaires. Et je vous le dis : vous faîtes erreur. D’ailleurs, les cardio sont unanimes. La culbute sur matelas est plutôt bonne pour la santé du cœur. Selon certains toubibs cette activité protégerait le muscle cardiaque. En effet, les allers et retours sont une très bonne activité physique. Chaque galipette, c’est l’équivalent de 20 mn de jogging. De plus, dans notre société stressante, une bonne crampette rend plus zen. Pour bien dormir, pour oublier ses soucis, une bonne partie de jambes en l’air, il n’y a rien de tel. Alors pour que votre Sam conserve la forme, ouvrez régulièrement votre cage d’amour à son petit oiseau.

Allez mes petits chats, je vous embrasse. 

Mona un cœur de jeune fille. 

Je ne suis pucelle que vous croyez

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Mademoiselle,

Je suis tombée par hasard sur votre site et je dois vous dire combien j’ai été blessée à la lecture de tous vos exploits coïtaux, de vos turpitudes, de vos frasques étalées tout au long des pages de votre Journal. Vous prônez le nomadisme sexuel, vous avouez sans complexe changer de partenaire aussi souvent que de culotte. Vous nous faîtes partager votre folie vaginale. On croit entendre le bruit des ressorts tant la description détaillée de vos nuits libertines nous est imposée. Quant à vos illustrations, elles avilissent l’image de Mona : une fois blonde, une fois brune, une poitrine souvent trop généreuse et peu dissimulée, des attitudes provocantes. Mais que fait la censure. Pour moi qui suis aussi vierge qu’un pull de laine d’Ecosse, et je suis outrée, choquée, offensée. Le libertinage doit rester dans les alcôves. Le répandre comme les paysans étalent du lisier devant une préfecture bretonne est une ignominie. Vous feriez mieux de vous étendre sur le canapé d’un psychiatre freudien et d’y déverser vos fantasmes et vos perversions. Au nom de la France, de la morale civile et patriotique, je vous somme de supprimer ces pages licencieuses qui heurtent ma sensibilité de vierge de 92 ans. Et je suis certaine que de nombreuses innocentes au cœur aussi pur que le mien ont été blessées par la mise à nu de votre névrose clitoridienne. J’espère que vous ne serez pas suffisamment lâche pour ne pas publier mon texte dans son intégralité.
Sachez, Mademoiselle, que je vous vomis vous qui transpirez le mâle et le mal. Hors de ma vue site diabolique.
Ella Jamètiret

Madame,

C’est par respect pour votre grand âge que je resterai courtoise et mesurée dans ma réponse. Vous eussiez vécu au siècle de Poquelin, vous seriez la vedette du Tartuffe. Si ce Journal vous mettait si mal à l’aise, pourquoi avoir visionné tant de pages ? Cachez ce sein que je ne saurais voir… mais on regarde jusqu’au bout, engeance de vipères. Vous dites de ce site que Satan l’habite (si j’ose dire). Il n’en est rien. Quoi de plus naturel que de livrer des conseils à des lecteurs en détresse ou tout au moins inquiets. Et si mon exemple et mon expérience peuvent les aider à surmonter leurs faiblesses, quel mal y-a-t-il ?
Quant à votre attaque sur mon grand nombre d’amants à votre goût trop élevé, je me dois de préciser que tel est mon bon plaisir. Quand un homme multiplie les partenaires, on salue en lui un Don Juan, mais quand c’est une femme on la traite de femme facile, de catin. Waren Betty aurait eu 12.000 conquêtes, Georges Simenon 10.000…, personne n’y trouve à redire. A ma connaissance, aucune femme n’a revendiqué de tels exploits. Qui sait dans quelques années, peut-être dira-t-on une Mona comme de nos jours on parle d’un Don Juan. C’est tout le mal que je me souhaite !

Moi, c’est ouvert jour et nuit

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Vous me regardez jusqu’au fond des yeux ?

Vous savez que nous vivons une époque formidable. La science s’occupe de nous et va souvent même au devant de nos envies les plus folles. Ainsi une société japonaise vient d’annoncer une découverte majeure pour notre vie de femme : un soutien-gorge qui ne s’ouvre que par amour. Rien que ça ! L’entreprise affirme qu’un capteur mesure votre rythme cardiaque et envoie ces infos à votre smartphone. Une application analyse et différencie les causes de cette accélération du palpitant. En effet l’augmentation peut être liée à d’autres causes d’émotions telles que le premier jour des soldes, l’achat d’un nouveau sac ou d’une paire de pompes, une séance de cinéma, des retrouvailles avec une bonne amie… Une fois la cause amoureuse établie, votre monte-charge à roberts s’ouvre comme par enchantement laissant vos lolos à l’air libre en attente de palpation. Super romantique non ?

Mais imaginez que vous restiez figée devant un beau mâle dans le métro en heure de pointe et que votre harnachement mammaire se déboucle au milieu d’un groupe de loubards, vous risquez de passer un sale quart d’heure. A ce jour aucune date n’est annoncée pour la commercialisation de ce soutif électronique (ta mère).

Par contre Microsoft  travaille sur un prototype similaire. Mais cette fois l’application analyse votre stress et vous invite à ne pas bouffer le petit encas que vous aviez pris en vous montrant que ce n’est pas la faim mais le stress qui vous pousse à manger. Le but est d’aider ces amerloques ladies qui à force d’avaler du beurre de cacahuètes, des barres chocolatées… sont obligées de changer la taille de leur wonder-bra chaque année. La boucle est bouclée… en attendant l’amour.

Enfin une étude remettrait en cause l’utilité du piège à nichons. Difficile de se faire un avis !

Mona des seins prêts à péter comme des obus.

Je veux voir les sources du bonheur !

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C’est pas encore ce soir qu’il va me jardiner le bosquet

Quand on lit ça, on se dit qu’il y a des gars qui font des recherches fondamentales de première bourre. Visez plutôt, deux chercheurs, le Dr Christian Kroll, de l’Université Jacobs, et le Dr Sebastian Pokutta, de l’Institut de technologie de Géorgie ont publié une étude au joli titre de : Juste un jour parfait? Développer un bonheur minuté de jour optimisé (Just a perfect day? Developing a happiness optimised day schedule). Pour ce ils ont pris en compte les réponses de 900 femmes et ils dressent le programme d’une journée idéale :

-33 minutes de transport

-36 minutes de travail

-46 minutes de repos

-46 minutes à s’occuper des enfants

-47 minutes de tâches ménagères

-48 minutes d’informatique

-50 minutes de cuisine

-55 minutes à regarder la télé

-56 minutes de shopping

-57 minutes à téléphoner

-68 minutes d’activité sportive

-73 minutes à prier ou méditer

-74 minutes à manger

-78 minutes à se relaxer

-82 minutes à discuter

et enfin

-106 minutes à tirer une petite crampette

Les chercheurs conviennent que l’emploi du temps est plutôt celui d’un dimanche que d’un jour de semaine. C’est déjà bien. Mais ils sont persuadés que les hommes politiques pourraient s’inspirer de leurs travaux pour répondre à la soif de bonheur de l’Américaine moyenne. Le pire, c’est que ces données ont été publiées dans  «Journal of Economic Psychology».

Ça me donne une idée. Je vais publier l’étude que j’ai réalisée sur mes quatre neveux :
Quand je leur propose un bonbon ou un piment, ils choisissent plutôt le bonbon. Quand je les invite au cinéma ou à un cours de philosophie, ils préfèrent la salle obscure… Intéressant, non ? Et encore, je ne vous livre pas tout ; il faudra bien que les lecteurs de mon étude aient quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent.

Bon retour à la réalité, en moyenne, en France, on passe environ sept heures au bureau, une heure dans les transports, trois heures cinquante minutes devant la petite lucarne… et maxi trente minutes pour batifoler dans la broussaille à maman (et encore pas tous les jours). 

Mona des journées bien remplies. Et vous ?

Tout feu, tout femme

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Jean Suicifoux me confesse dans un courrier très attendrissant, être follement amoureux d’une jeune fille, bien sous tous rapports. Mais cette dernière semble sourde à ses avances et ne répond à aucune d’elles. Rongé par la flèche de Cupidon, Jeannot se dessèche sur pied comme une herbe de la savane en plein cagnard. Et la belle reste froide comme un glaçon barbotant dans un verre de whisky pendant que Jean lui lance son regard de veau ou de poisson frit.

Ne vous moquez pas braves gens ; ce regard idiot de l’emmouraché, nous l’avons tous connu. En tout cas, je l’espère pour vous. Quand Eros vous a catapulté sa flèche dans le fion, vous vous moquiez complètement de ce que pensaient les autres de votre attitude. Car dans ces moments là, nous tournons autour de notre cible d’amour comme un papillon tourbillonne autour d’un réverbère maculé de la pisse des chiens du quartier.

Après ces effluves romantiques, place à ma réponse.

Mon petit Jean Suicifoux, chacun doit trouver sa solution. Mais, pour vous aider, je vous livre un truc extrait d’un traité de sorcellerie du XVI° siècle qui conseille à l’homme épris d’une gonzesse qu’a les portugaises du cœur ensablées, de modeler une figurine de cire. Quand la poupée est faite, il faudra y inscrire sur le front le prénom de la bien-aimée et sur les seins, son prénom à soi. Après l’avoir aspergé d’un peu d’eau bénite, le gars plantera quatre aiguilles dans les flancs et le dos de la statuette. Enfin, il la fera fondre au dessus d’un feu en jetant des graines de moutarde et du sel sur le foyer. A mesure que s’élèveront les flammes, l’amour rentrera dans le cœur de la fille.

Bon si ça marche, mon Jeannot, envoie moi une jolie carte postale pour que tout le monde en profite.

Mona pas besoin d’allumer un feu pour enflammer son cœur. 

Une conférence au sommier

Il y a des sondages dont les résultats bouleversent des certitudes bien établies. Par exemple, si chacun sait que la fatigue est avec le mal de dos, le mal du siècle, on peut être étonné des résultats d’une enquête, menée auprès de 4000 personnes, par le site britannique OnePoll.com. Il en ressort (de matelas, bien entendu) que la phrase la plus souvent prononcée en couple pour échapper à la corvée d’un rapport sexuel, est la suivante : « Je suis trop fatigué ! » Quant au sempiternel  « J’ai la migraine », il n’arrive qu’en troisième position. Il est devancé sur le podium (ou plutôt sur l’oreiller) par le cinglant et cassant : « Je n’ai pas envie ».

Contrairement à ce que j’imaginais, ce ne sont pas les femmes qui reculent le plus devant l’obstacle : elles ne sont que 18 % à avoir régulièrement recours à de fausses excuses alors que  27 % des hommes admettent trouver une fausse bonne raison pour laisser Madame à ses plaisirs solitaires.

Quand on regarde les excuses les plus usitées, on remarque que pour les hommes, c’est le classique « je suis trop fatigué » qui l’emporte largement, alors que les femmes utilisent plutôt des formules qui masquent leur flemme à laisser leur compagnon pratiquer l’escalade en chambre. Et leur truc préféré et qui fonctionne le mieux, il faut le dire, c’est de faire semblant de dormir pour échapper aux charges incessantes de leur voisin de pageot.

Bon Mona, le monde est décidément mal fait. Ce qu’il faudrait, c’est faire se rencontrer tous les frustrés de tout sexe qui, soit, subissent les assauts d’un conjoint  trop gourmand, soit celles, qui au contraire ont un mari a la limace  paresseuse ou une femme qui laisse trop sur la béquille… On pourrait créer un site de rencontre: on l’appellerait « l’homo çà pionce » ou « la femme aux vergedures« .
En attendant, ma chère Mona, buvons une bonne quille. Allez un Beaujolais Villages 2009 de J.C Pivot (le frère de l’autre). Comme je vous l’ai dit à plusieurs reprise, ma p’tite Mona, achetez des crus de Beaujolais 2009. C’est un régal à prix très sage.

De l’antigel dans le calbute

324162346_0001_HZBande (si j’ose dire) de petits canaillous, les articles sur les aphrodisiaques sont en tête du box-office de ce blog. Vous êtes fort nombreux à lire les précieux conseils que Lepicurien et moi-même vous prodiguons. Certes, je suis fière de participer à cette grande œuvre pour la paix des ménages. Mais je ne vous le cache pas : cela m’inquiète : êtes vous si nombreux à devoir recourir à des philtres pour trouver ou garder l’âme sœur ; êtes vous si nombreux à devoir utiliser des potions pour vous lancer dans un « concerto pour porte-jarretelles » ?

En tous cas, vous avez inondé ma boite mails de messages. Certains me remerciaient pour ma contribution sur la mandragore ; d’autres me suppliaient de leur trouver autre chose de plus fort.
Ok les gars, mais je ne suis ni « mesdeuxseins », ni chimiste de nuit… Mais comme je vous adore et que je ne veux pas vous laisser avec le bigoudi ramolli, j’ai cherché dans un grimoire [1] qui fut à l’index pendant fort longtemps, une méthode pour « raffermir votre pompe à plaisir ».

J’ai relevé (si j’ose dire) quelques recettes dans un livre au nom étrange : le Petit Albert [2].

Je vous souhaite bon courage pour réunir les ingrédients… Mais, vous m’avez dit que vous étiez prêt à n’importe quoi.
Ce jour, je vous livre les conseils avisés et surement infaillibles d’Albert pour réussir en amour.

petit-albert-chaussurePour draguer sans peine
Tirez de votre sang un vendredi du printemps ; mettez-le sécher au four dans un petit pot, comme est dit ci-dessus, avec les deux couillons d’un lièvre et le foie d’une colombe: réduisez le tout en poudre fine, et en faites avaler à la personne sur qui vous aurez quelque dessein, environ la quantité d’une demi-drachme; et si l’effet ne suit pas à la première fois, réitérez jusqu’à trois fois, et vous serez aimé.

Conseil 2
Ayez donc recours à l’herbe que l’on nomme ennula campana [3]. Il faut la cueillir à jeun la veille de la saint Jean au mois de juin avant soleil levé, la faire sécher, réduire en poudre avec de l’ambre gris; et l’ayant portée durant neuf jours sur votre cœur, vous tacherez d’en faire avaler à la personne dont vous désirez d’être aimé, et l’effet suivra. Le cœur d’hirondelle, de colombe, de passereau, mêlé avec le propre sang de la personne qui veut se faire aimer, a le même effet.

petit-albertPour que çà dure, dur
Il ne suffit pas à l’homme de se faire aimer de la femme passagèrement et pour une fois seulement; il faut que cela continue, et que l’amour soit indissoluble, et par ainsi il a besoin d’avoir des secrets pour engager la femme à ne point changer ou diminuer son amour. Vous prendrez donc à ce sujet la moelle que vous trouverez dans le pied gauche d’un loup, vous en ferez une espèce de  pommade avec de l’ambre gris et de la poudre de Chypre [4], vous porterez sur vous cette pommade, et vous la ferez flairer de temps en temps à la femme, qui vous aimera de plus en plus.

Conseil 2
Comme il se pourrait faire que la femme se dégouterait de l’homme s’il n’était robuste dans l’action de Vénus, il doit se précautionner non seulement par les bons aliments, mais encore par des secrets que les anciens et modernes rechercheurs des merveilles de la nature ont éprouvés. Il faut, disent-ils, composer un baume de la cendre de stellion [5], d’huile de mille-pertuis et de civette, et en oindre le grand doigt du pied gauche et les reins une heure avant que d’entrer au combat; et l’on en sortira avec honneur et satisfaction de sa partie.

Conseil 3
La pommade composée d’oing de jeune bouc, avec de l’ambre gris et de la civette, produit le même effet, si l’on en frotte le gland du membre viril ; car cela produit un chatouillement qui donne un merveilleux plaisir à la femme dans l’action du coït.

cadeau-pour-bavardesConseil 4
Si le mari trouve que sa femme soit de complexion froide, et ne se plaise au lit, qu’il lui fasse manger les couillons d’oie, et le ventre de lièvre, assaisonnés de fines épices, et de temps en temps des salades où il y ait beaucoup de roquette, de satyrion et de céleri avec vinaigre rosat.

N’hésitez pas à me faire connaître les résultats… Moi, rien qu’en lisant le dernier conseil, et bien, vous savez … : j’ai vomi.

Mona tend les membres du blog. Dur, dur…

T’as le bonjour d’Albert


[1] Livre composé de recettes de potions, de sorts et autres choses magiques.
[2]
Ecrit au XII° et publié quatre siècles plus tard, cet ouvrage sulfureux rencontra un gros succès.
[3]
Nom commun : Aunée (plante utilisée en pharmacie).
[4]
Poudre de riz qui s’employait au XVIIIe siècle pour poudrer les perruques.
[5]
Petit lézard

Je m’adhère à la mandragore

Le 2 juin dernier, je vous ai couché une recette de philtres d’amour. Ne reculant devant rien pour vous donner une information de qualité, j’ai testé les philtres. Je dois bien avouer que le résultat n’a pas été à la hauteur de mes attentes. J’ai versé une dose de philtre royal dans le verre de ma belle. Sa seule réflexion fut : pas terrible, ce truc. J’ai ingurgité du lait de poule Médicis durant 15 jours : je ne suis même pas enceint bien que j’ai pris un peu de bide, ce qui ne plait pas à ma dulcinée. Aussi, j’ai cherché un philtre d’amour costaud, un vrai comme ceux que devait prendre Brejnev avant de rencontrer ses potes !

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Or, pour les philtres, Pline conseillait déjà dans son Histoire naturelle d’ajouter de la « mandragore » à du vin pour provoquer une saine excitation amoureuse. La Bible nous apprend que les sœurs Léa et Rachel utilisèrent la duadaïm (le fruit de la mandragore) pour susciter la passion amoureuse de Jacob et l’incliner à leurs désirs. Au Moyen Age, le culte de la mandragore faisait rage dans toute l’Europe. De nos jours, les seuls ou presque à s’en souvenir, sont les guérisseurs du Maghreb qui utilisent racines et baies de cette plante pour confectionner d’énigmatiques philtres d’amour et des préparations culinaires aphrodisiaques. Et là, je me dis que je tiens peut-être enfin LA potion.

MandragoreLa mandragore est une plante mystérieuse certes, puisque cette solanacée qui pousse en Tunisie et en Grèce, mais aussi en Sicile et en particulier autour des collines de la ville de Troina, a des racines dont la forme évoque le corps humain. Les habitants qui la connaissent sous le surnom de mannerone récoltent ses racines en automne par nuits de pleine lune.

Des légendes qui se perdent dans la nuit des temps la font naître du sperme d’Adam ou de la « larme équivoque du pendu ». On est sûr depuis plus de deux mille ans que la mandragore donne l’ardeur amoureuse aux hommes et rend les femmes fertiles. Le bruit courre aussi qu’en posséder une racine apporte la fortune et la richesse. Une chose en tout cas est certaine : au-delà de cinq grammes absorbés par un individu, la plante peut devenir vénéneuse car elle appartient à la même famille que la belladone. Il faut enfin préciser qu’elle est la principale protagoniste d’une comédie piquante de Machiavel, La Mandragore (1520), qu’elle possède des vertus curatives, enfin que son action antispasmodique la recommande à petites doses pour les spasmes biliaires et l’asthme bronchique.

A Madère, il est une recette, jalousement transmise de génération en génération. De nos jours encore, ceux qui la connaissent s’en régalent à la fin septembre, moment où il est possible de se procurer en provenance du Maroc, ou de Tunisie, un morceau de racine. Au comble de l’excitation, les participants à cette bacchanale se doivent d’initier au « culte de Vénus » un jeune compagnon grâce à la participation de dames complaisantes du voisinage. D’abord, tous banquettent en buvant du vin de Madère, puis on chante le fado. Après quoi chacun disparaît tout naturellement dans l’ombre accueillante des ruelles… Pour vous plonger dans cette ambiance torride sans bouger de votre banquette en simili cuir, voici en exclusivité, la recette du :

VIN DE MADÈRE À LA MANDRAGORE

Pour 1 personne

Ingrédients : 1 verre de madère et 2g de racine de mandragore. Râpez la mandragore. Mettez-la à infuser 2 h dans le verre de madère. Filtrez, et offrez à qui vous désirez paraître irrésistible.
Attention, la mandragore est toxique. Je décline toute responsabilité en cas d’incident consécutif à son ingestion au-delà des quantités prescrites et uniquement après avis médical.

Par contre, les Portugais du continent, ne buvant pas de Madère, mais du Porto se privent de plaisirs ravageurs…

Bon Mona, ressortez donc le Madère Bual 10 ans d’âge de chez Barbeito, je vais râper la plante du bonheur… bah, bien sûr deux verres … j’hallucine.