Les mémoires d’août retombent…

Inutile de prévoir un maillot, l'industrie vous l'offre

C’est en juin 1936, que sont signés à l’hôtel Matignon des accords qui donnent 15 jours de congés aux salariés. Pour obtenir, cela, il fallut une dure lutte et la victoire du Front Populaire.

En 1956, les congés passent à trois semaines. En 1968, après les événements de mai, la quatrième semaine est accordée. Et enfin, en 1982, les salariés se voient offrir une cinquième semaine.

Ce qui ne fait pas de notre pays le champion européen. Ce sont les Finlandais qui bénéficient de la durée de vacances la plus longue, tandis que les Anglais ferment la marche.

Bon ben en attendant, je m’en vais. Lépicurien m’offre le grand jeu : tout le mois !

Nous serons de retour le lundi 29 août.

Alors bonne vacances à tous. Mona out, c’est vous !

Doudou : dur, dur…

Le 30 décembre 1972, une équipe de télévision se rend à l‘hôtel Meurice pour y rencontrer Salvador Dali. Le Maître les reçoit assis dans une baignoire de cuivre que des amis viennent de lui offrir. Si vous avez 13 mn, pour les admirateurs du génial catalan, regardez intégralement la vidéo INA en bas d’article. Au début, on devine un peu la forme de la baignoire. Mais qu’est ce que cette baignoire ?

Pour comprendre, il faut chercher du coté d’Edouard VII qui fut Prince de Galles durant  60 ans[1]. Et quand on est pas encore roi, il faut bien s’occuper. Parmi ses nombreuses activités, le prince fut un fidèle client du Chabanais, célèbre maison close de Paris. Edouard avait fait fabriquer des meubles et accessoires dans la chambre qui lui était réservée. Cette baignoire lui permettait de prendre des bains de Champagne Mumm Cordon Rouge en se faisant chouchouter par les belles du lieu. Que c’est romantique !

Hélas, lorsque la loi Richard ferma ces chaleureux établissements, le mobilier fut dispersé. Après avoir été la propriété d’un antiquaire, la baignoire princière fut offerte à Dali.

Ma Chère Mona, la disparition des maisons closes ne fut surement pas une bonne chose. D’ailleurs, Marthe Richard, après quelques années, reconnut que « sa loi » jeta à la rue nombre de filles qui trouvèrent des conditions pires que celles des maisons closes. Je pense que nous reviendrons nous étendre sur ce sujet.

Bon Mona, on ne peut échapper à une flute de Mumm à la mémoire d’Edouard, grand amoureux de la France…


[1] En 2008, le prince Charles a battu ce record.

A table, mâche, nul

C’est évidemment trop tôt pour évoquer les souvenirs de vacances alors que la grande majorité est en congés ou s’apprête à partir. Mais je n’ai pu résister à partager avec vous cette histoire :

Des convives réunis autour d’une table en arrivent à évoquer la baie de Rio, les plages de rêve, le carnaval … et, plus généralement, le Brésil.

– Le Brésil, dit l’un d’eux, c’est un pays qui ne nous envoie que des footballeurs et des putes….

– Je vous signale, s’exclame un invité, que ma femme est brésilienne.

– Ah bon ! Et…à quel poste joue-t-elle ?

Mona pas de maillot…

Noir, c’est noir

Mona a pris des initiatives qui ont dû gêner certains d’entre vous. Au nom de la direction et de moi-même, je vous prie de nous en excuser. J’ai découvert en même temps que vous les conseils de tata Mona. Comme elle le dit, nous ne sommes ni Ménie, ni Brigitte. Harry avait soulevé un vrai problème mais qui a été traité par-dessus la jambe.

En effet, quelle réponse ! Des chiffres, des statistiques, des économies. Aucun conseil. Ce n’est pas très sérieux. Mona, vous faîtes baisser la notoriété de ce journal. Aussi, bien que n’étant pas certain que nous ayons vocation à traiter de tels problèmes, je vais donner quelques conseils à Harry avec mon œil masculin.

Tout d’abord, il faut savoir que les hommes sont plutôt visuels alors que les femmes sont plus auditives. Ceci est une des raisons qui séparent les attentes des deux sexes. Madame attend des mots d’amour, les yeux fermés, pendant que l’homme, lui, s’excite à la vue de sa compagne. Aussi la femme se complait dans l’obscurité alors que l’homme demanderait un max de lumière. De plus, la femme, dès sa plus tendre enfance, n’est que rarement satisfaite de son corps et cherche souvent à le cacher.

Aussi, mon cher Harry, pour que votre femme apparaisse en pleine lumière, il vous faudra lui faire comprendre que vous aimez son corps et que vous n’êtes pas un juge de beauté mais un amoureux… En attendant, commencez dans le noir et puis, demandez à ce qu’un petit éclairage vienne accompagner vos ébats. Et vous verrez que c’est possible.

Madame, rappelez vous que c’est la douceur, la chaleur et la sensualité de vos formes que Monsieur recherche et qu’il ne voit pas ces imperfections qui vous, vous obsèdent. Un peu de lumière devrait décupler ses forces…

Non, ne me remerciez pas Harry ; c’est naturel d’aider son prochain à y « voir plus clair ».

Quant à vous, Mona, j’espère que vous êtes consciente que vous nous avez faits sortir de notre champ de compétence. Bon, c’est pas tout çà. Ces conseils m’ont épuisé. J’ai besoin d’un remontant. Le Banyuls 1950 du Domaine Pietri-Geraud me paraît le meilleur des fortifiants.

Croyez-moi, c’est bon comme une nuit éclairée ; vous dire !

Fesses qui te plait

Sur ce blog, on ne vous a pas habitués à lire des conseils ou des études sociologiques à la Ménie Grégoire. Mais figurez-vous qu’un lecteur m’a demandé mon avis sur un problème qui, dit-il, concerne nombre de ses congénères. Ce lecteur que nous appellerons Harry Covert (on peut juste dire que c’est un gros légume, mais chut !) veut savoir comment faire pour que sa compagne veuille bien faire l’amour autrement que dans le noir.

J’ai beaucoup hésité à répondre à cette question : je ne suis pas Brigitte Lahaye et j’ai donc moins d’expérience et moins de compétence.  Mais, j’aime trop mes lecteurs pour les laisser dans le tourment.

Alors mon petit Harry (beau ?), vous devez savoir qu’une femme sur trois (exactement 36%) préfère l’absence de lumière. Et même, sachez qu’une femme sur quatre (24%) garde quelques vêtements durant l’acte et qu’enfin 5% des femmes ne se dévêtent jamais devant leur conjoint (et 6% rarement).

Alors vous voyez mon petit Harry, vous vous en sortez plutôt bien et sans compter les économies d’électricité faîtes après quelques années de vie commune. D’ailleurs, avec cet argent, vous devriez lui acheter un bouquet de tulipes noires à votre chérie.  

Voilà, c’étaient les bons conseils de tata Mona

Mona pas de lampe dans sa chambre…

Faut pas péter plus haut que son cru

Mona, on voit que vous avez passé beaucoup de temps avec Charles...

Charles Monselet est un écrivain du XIX° siècle auteur d’une cinquantaine d’ouvrages de tous genres. Fort connu pour son coup de fourchette, il fut chroniqueur de la Revue des Gastronomes et du Gourmet. Il a laissé nombre de poèmes qui vantent les jolis produits de la cuisine Française. J’ai retenu celui dédié aux vins de :

BOURGOGNE ET BORDEAUX 

Au seul Bordeaux toujours fidèle, 
Buveur d’hier et d’aujourd’hui, 
j’admets que pour plus d’un rebelle 
L’éclair d’un autre vin ait lui. 

A quoi bon fuir le parallèle 
Avec un loyal ennemi? 
Disons que le Bordeaux c’est Elle, 
Et que le Bourgogne c’est Lui. 

A Lui les airs fiers et superbes ! 
Coquelicot parmi les herbes, 
Il se croit l’honneur du bouquet.

Elle, plus discrète en sa flamme, 
Sourit d’un sourire coquet… 
Le vin de Bordeaux, c’est la femme.

Même si cette habitude d’attribuer de la virilité aux Bourgognes et de la féminité aux Bordeaux est largement fausse. Tout amateur pourrait dire que les tannins des Bordeaux leur donnent une puissance que n’ont pas les vins de Bourgogne… Mais enfin, le plus important est qu’à cette époque, Monselet chantait le vin sans risque de rencontrer les ligues antialcooliques.

Mona, sortez donc deux verres, je vous prie et goûtons ce vin de Bourgogne : Gevrey-Chambertin 2001 de Geantet-Pansiot. Un vin fin, délicat. Alors Mona, féminin ou masculin ce Gevrey ?

 

Sévice militaire

As-tu vu la casquette au père Bugeaud ? Elle est faite la casquette, la casquette. Elle est faite avec du poil de chameau.

Bugeaud dictait une lettre à son secrétaire lorsqu’un obus, parti du camp ennemi, tomba à quelques pas du lieu où se trouvait le général et explosa immédiatement. Bien qu’il n’y ait pas eu de blessé, le secrétaire s’arrêta d’écrire et se levait pour quitter les lieux.

—  Qu’y a-t-il ? lui dit Bugeaud.

— Mais, enfin… la bombe !

— Quoi, la bombe, elle n’a rien de commun avec la lettre que je vous dicte? Continuez.

Mona pas mis de casquette… dommage !

Etre dans son bon doigt

Jusqu’à ce jour, je me promenais nonchalamment exhibant mes mains aux regards de tout un chacun. Depuis quelques jours, après avoir pris connaissances des résultats d’une étude menée en Corée auprès de 144 patients. Il en ressort qu’un lien existe entre la longueur de l’auriculaire et de l’index et la longueur de ce que nous mâles cachons dans nos pantalons.

Ce que j’ai lu sur le sujet ne m’a pas paru d’une grande clarté. Mais peu importe. L’essentiel n’est pas aux résultats mais à la prestance. Pour préserver mon intimité, je porterai dorénavant des moufles et ne les enlèverai que dans ma chambre. En attendant, j’ai caché mes mains comme j’ai pu.

Bon Mona, vous savez avec des moufles, je vais avoir du mal à vous servir. Alors entrainez-vous. Ouvrez, je vous prie, cette bouteille de Muscat de Rivesaltes 2009 du domaine de Casenove. Un fruit mûr et croquant pour faire revenir le soleil…

Tu Madiran tant !

Sans réaction, çà pourrait arriver en France

C’est un comble. Mais il faut être lucide : en France, pays du bien vivre, bien manger et bien boire, le nombre d’abstèmes[1] augmente régulièrement. Lépicurien, hier, vous a expliqué que la transmission générationnelle ne se fait plus bien. J’ai trouvé un texte de Jean-Jacques Rousseau qui va dans ce sens. Dans Emile, ou de l’Education, il dit :

La première fois qu’un sauvage boit du vin, il fait la grimace et le rejette; et même parmi nous, quiconque a vécu jusqu’à vingt ans sans goûter les liqueurs fermentées ne peut plus s’y accoutumer ! Nous serions tous abstèmes si l’on ne nous avait pas donné du vin dans nos jeunes ans.

Toujours, Jean-Jacques Rousseau avait écrit dans la Nouvelle Héloïse : « J’ai toujours remarqué que les gens faux sont sobres. » Et Baudelaire enfonçait le clou dans Du Vin et du Haschich : « Un homme qui ne boit que de l’eau a un secret à cacher à ses semblables. »

Alors, Françaises, Français, il est encore temps de transmettre le goût du vin à nos enfants. Il y va de notre identité…

Mona pas imaginé ne pas boire de vin….


[1] Qui ne boit pas de vin

L’heure est Graves

Au trou, Mona. Vous avez bu du vin.

  Dans le Telegraph, nos amis Anglais se penchent encore sur notre douce France et publient les résultats de diverses études qui confirment la baisse progressive de consommation de vin et le fossé qui se creuse entre les diverses générations.

Selon cet article, les chercheurs craignent que la culture du vin disparaisse avec les nouvelles générations. Selon eux, ce phénomène s’est produit au cours des deux dernières générations. Et si les 65 ans et plus continuent à boire du vin en mangeant selon la tradition et l’héritage de la manière de vivre à la française, la consommation est plus occasionnelle chez les 40-65 ans et est exceptionnelle chez les moins de 30 ans.

Et c’est sans doute, l’absence de transmission de la culture du vin par la famille qui explique cette absence de vin chez les nouvelles générations.

Sevrés de séries américaines, ils préfèrent les alcools, les sodas… Et s’ils ne rejettent pas le vin (ils sont même plutôt fiers des vins français), ils ne les connaissent pas et en boivent juste lors de quelques fêtes de famille. Mais ils ignorent tout de la richesse du patrimoine historique et épicurien du vin.

Pauvre France, ton patrimoine fout le camp sans que personne n’en ait conscience et ne s’en alarme.

Mona, ma petite, vous avez plus de 30 ans. Aussi, je suis certain que vous apprécierez ce Brouilly 2009 du Château du Prieuré : du fruit, du fruit… et un très grand potentiel de garde.