Un mot…,pas cent

Il y a quelques jours, je vous présentais Alfred de Musset sous un jour que l’on ne trouve pas dans les livres scolaires. Aujourd’hui, je vous propose la lecture d’un texte court de Guy de Maupassant. Cette farce devrait rappeler de bons souvenirs à quelques uns d’entre nous :

La farce que je veux dire date de ma première jeunesse. J’avais quinze ans, et je venais passer chaque vacance chez mes parents, toujours dans un château, toujours en Picardie.
Nous avions souvent en visite une vieille dame d’Amiens, insupportable, prêcheuse, hargneuse, grondeuse, mauvaise et vindicative. Elle m’avait pris en haine, je ne sais pourquoi, et elle ne cessait de rapporter contre moi, tournant en mal mes moindres paroles et mes moindres actions. Oh ! la vieille chipie ! Elle s’appelait Mme Dufour, portait une perruque du plus beau noir, bien qu’elle fût âgée d’au moins soixante ans, et posait là-dessus des petits bonnets ridicules à rubans roses. On la respectait parce qu’elle était riche. Moi, je la détestais du fond du cœur et je résolus de me venger de ses mauvais procédés.
Je venais de terminer ma classe de seconde et j’avais été frappé particulièrement, dans le cours de chimie, par les propriétés d’un corps qui s’appelle le phosphure de calcium, et qui, jeté dans l’eau, s’enflamme, détone et dégage des couronnes de vapeur blanche d’une odeur infecte. J’avais chipé, pour m’amuser pendant les vacances, quelques poignées de cette matière assez semblable à l’œil à ce qu’on nomme communément du cristau.

J’avais un cousin du même âge que moi. Je lui communiquai mon projet. Il fut effrayé de mon audace.
Donc, un soir, pendant que toute la famille se tenait encore au salon, je pénétrai furtivement dans la chambre de Mme Dufour, et je m’emparai (pardon, mesdames) d’un récipient de forme ronde qu’on cache ordinairement non loin de la tête du lit. Je m’assurai qu’il était parfaitement sec et je déposai dans le fond une poignée, une grosse poignée, de phosphure de calcium.

Puis j’allai me cacher dans le grenier, attendant l’heure. Bientôt un bruit de voix et de pas m’annonça qu’on montait dans les appartements ; puis le silence se fit. Alors, je descendis nu-pieds, retenant mon souffle, et j’allai placer mon œil à la serrure de mon ennemie.

Elle rangeait avec soin ses petites affaires. Puis elle ôta peu à peu ses hardes, endossa un grand peignoir blanc qui semblait collé sur ses os. Elle prit un verre, l’emplit d’eau, et enfonçant une main dans sa bouche comme si elle eût voulu s’arracher la langue, elle en fit sortir quelque chose de rose et blanc, qu’elle déposa aussitôt dans l’eau. J’eus peur comme si je venais d’assister à quelque mystère honteux et terrible. Ce n’était que son râtelier. Puis elle enleva sa perruque brune et apparut avec un petit crâne poudré de quelques cheveux blancs, si comique que je faillis, cette fois, éclater de rire derrière la porte. Puis elle fit sa prière, se releva, s’approcha de mon instrument de vengeance, le déposa par terre au milieu de la chambre, et se baissant, le recouvrit entièrement de son peignoir. J’attendais, le cœur palpitant. Elle était tranquille, contente, heureuse. J’attendais… heureux aussi, moi, comme on l’est quand on se venge.

J’entendis d’abord un très léger bruit, un clapotement, puis aussitôt une série de détonations sourdes comme une fusillade lointaine.
Il se passa, en une seconde, sur le visage de Mme Dufour, quelque chose d’affreux et de surprenant. Ses yeux s’ouvrirent, se fermèrent, se rouvrirent, puis elle se leva tout à coup avec une souplesse dont je ne l’aurais pas crue capable, et elle regarda…
L’objet blanc crépitait, détonait, plein de flammes rapides et flottantes comme le feu grégeois des anciens. Et une fumée épaisse s’en élevait, montant vers le plafond, une fumée mystérieuse, effrayante comme un sortilège.
Que dut-elle penser, la pauvre femme ? Crut-elle à une ruse du diable ? A une maladie épouvantable ? Crut-elle que ce feu, sorti d’elle, allait lui ronger les entrailles, jaillir comme d’une gueule de volcan ou la faire éclater comme un canon trop chargé ?
Elle demeurait debout, folle d’épouvante, le regard tendu sur le phénomène. Puis tout à coup elle poussa un cri comme je n’en ai jamais entendu et s’abattit sur le dos. Je me sauvai et je m’enfonçai dans mon lit et je fermai les yeux avec force comme pour me prouver à moi-même que je n’avais rien fait, rien vu, que je n’avais pas quitté ma chambre.

Je me disais : « Elle est morte ! Je l’ai tuée ! » Et j’écoutais anxieusement les rumeurs de la maison.
On allait ; on venait ; on parlait ; puis, j’entendis qu’on riait ; puis, je reçus une pluie de calottes envoyées par la main paternelle.
Le lendemain Mme Dufour était fort pâle. Elle buvait de l’eau à tout moment. Peut-être, malgré les assurances du médecin, essayait-elle d’éteindre l’incendie qu’elle croyait enfermé dans son flanc. Depuis ce jour, quand on parle devant elle de maladie, elle pousse un profond soupir, et murmure : « Oh ! Madame, si vous saviez ! Il y a des maladies si singulières… »
Elle n’en dit jamais davantage.

Bon Mona, je dois vous avouer que j’ai bien ri avec cette farce et que çà m’a remémoré des souvenirs d’enfance ! Bon trêve de mélancolie. Vite sortez deux verres : la Syrah 2008 de Jean Michel Gerin est une explosion (si j’ose dire) de fruits. Quelle gourmandise !

 

rêve

Compromis

Blanche-Augustine-Angèle Soyer (1843- 1911), plus connue sous le pseudonyme de Baronne Staffe est connue pour ses ouvrages de savoir vivre. Son best-seller : Usages du Monde – Règles du savoir-vivre dans la société moderne, est toujours édité.  Les bonnes manières dans la société bourgeoise de la fin du XIXe siècle sont décrites dans ce livre.
En lisant ces conseils, on constate que les choses ont beaucoup changé en un siècle. Alors en lisant le déroulement d’une demande en mariage, il est difficile de ne pas sourire devant ces tourtereaux guindés.

Lorsque le prétendant a plu d’emblée à la jeune fille, ou quand l’épreuve s’est terminée à son avantage, il témoigne d’un grand empressement et fait immédiatement porter la demande en mariage officielle par son père, un vieil ami ou un supérieur.

L’ambassadeur du prétendant est tenu de se présenter en toilette très soignée, même lorsqu’il est envoyé dans une famille dont la situation est au-dessous de la sienne. Si le père de la jeune fille ne lui donne pas une réponse immédiate, du moins la lui fait-il connaître ultérieurement le plus tôt possible.

Dans cette entrevue, les questions de fortune, d’intérêts respectifs sont posées, telles qu’elles seront réglées au contrat. Une grande loyauté est requise des deux parts. Le père indiquera tout de suite le chiffre de la dot de sa fille pour épargner à l’autre partie l’embarras de le demander.

Ainsi officiellement agréé, le prétendant revêt ses habits de cérémonie et fait immédiatement, aux parents de la jeune fille, une visite au cours de laquelle on appelle celle-ci.
Cette entrevue réclame beaucoup de tact de la part du futur (il est déjà plus que prétendant). Il remercie avec une certaine chaleur, mais sans exagération. La froideur serait malséante, mais l’expression du bonheur doit être contenue.

Il est clair que, si une jeune fille n’avait plus ses parents, ce serait à son tuteur ou à ceux avec lesquels elle demeure qu’on s’adresserait pour l’obtenir en mariage. Les choses se passeraient exactement comme nous l’avons indiqué pour une jeune personne qui vit avec ses parents.

À compter du jour de la demande en mariage, le futur est admis à voir souvent celle qu’on pourrait nommer l’accordée. Il y a aussi échange de visites et de politesses, entre les familles des deux jeunes gens.

Mona pas connu encore de demande en mariage. Elle vous attend ?

Le morceau du boucher

Au cours d’un week-end gris comme il en existe tant, un boucher se dispute avec sa femme. Le ton monte (et non, le thon monte). Notre homme s’emporte et finalement tue Madame. Habitant au dessus de son commerce, il descend le corps et, en bon professionnel, il le découpe dans les règles de l’art (et non de lard). Après quoi, il prélève le cœur, le foie et quelques morceaux très tendres qu’il vendra comme de la viande de veau. Il garantit que la « bête » a été nourrie uniquement avec de bonnes choses… Les clients en redemandent. Mais il répond qu’il aura du mal à retrouver une telle carcasse.

Pour se débarrasser du reste du corps, il cuisine dans de larges faitouts, jambes, bras, tronc… et empile des bocaux sur ses étagères. Ses amis, et même ses enfants se délectent de ces petits plats mijotés avec amour. Ah ce que c’est que d’aimer sa mère !

Mais avant qu’il n’ait eu le temps de servir l’ensemble de ses conserves de viande à femme (et non infâme), l’enquête sur la disparition de sa femme se résuma à un seul suspect : le mari.

Lors de son procès, il ne fut condamné qu’à 15 ans de prison. Faut dire que sa femme lui cherchait « l’époux » dans la tête depuis « belle burette »…

Mona pas envie de cuire sa viande…

Belle feuille : lis la !

Le printemps arrive. Dans nos jardins, primevères, jonquilles, jacinthes… sont en fleur (en tous cas, dans le sud de la France). Les bourgeons du lilas nous annoncent des parfums envoutants sous peu. Cet arbuste est arrivé de Perse, il y a plus de 400 ans. Le lilas était accompagné de vertus incroyables. Avec les feuilles, on fabriquait une sorte de vin ou sirop épais qui redonnait une vigueur inattendue aux vieux Persans. Malheureusement, les voyageurs qui ramenèrent la plante n’avaient pas joint la recette de cette potion magique.

Il faudra attendre le XIXème siècle pour qu’un apothicaire resté inconnu, s’intéresse au lilas pour ses bienfaits. Il découvrira des propriétés intéressantes pour décongestionner la vésicule biliaire. Alors si vous avez la vésicule paresseuse, mettez donc six feuilles de lilas par tasse dans de l’eau bouillante. Après une infusion de dix minutes, vous pourrez en boire deux tasses par jour.

Mona rien de paresseux, et vous ?

Un goût à mère

Merci au lecteur qui nous a envoyé cette information suite à la lecture de l’article « sein plait« .

Nous sommes à la barre d’un tribunal. Le juge s’adresse à une femme d’une quarantaine d’année qui semble comme absente dans cette ambiance judiciaire. Le juge s’adresse à elle pour lui rappeler les faits :

-Madame, Votre fils dégrafait votre corsage et exposait au yeux de tous votre poitrine dans un parc municipal pour s’agripper à votre sein et en tirer le lait. Vous allez me dire « et, alors ? ». Bien sûr, rien de plus naturel, me direz-vous. … Mais je me dois de vous préciser, Madame, que votre garçon est âgé de 20 ans !

-Et alors, Monsieur le juge, il a le droit, c’est mon fils.

Au cours de l’audience, la plaidoirie de l’avocat est un petit bijou. Jugez plutôt :

-N’oubliez pas, Monsieur le Président, que l’allaitement symbolise l’éternelle jeunesse puisée dans le corps de la femme. Sucer le lait à même le sein de sa mère, c’est s’approprier sa substantielle moelle vitale. Et puis, n’est ce pas le signe d’un amour filial ? Aussi, je vous demande, Monsieur le Président, de relaxer ma cliente qui n’a fait que son devoir de mère.

Mona, je pourrais vous proposer un Sein-Emilion ou un Sein-Pour-Sein, mais je n’en ferai rien. Nous boirons un Montravel : Château Moulin Caresse 2008, cuvée Magie d’automne. Un joli vin blanc pur comme du lait maternel. N’est-il point Mona ?

Je place Blanche…

« Je me permets d’intimer l’ordre à certains salisseurs de mémoire qu’ils feraient mieux de fermer leur claque-merde ! »

Ce n’est pas très original, mais je fais partie des « fans » des Tontons Flingueurs. J’ai même croisé un haut fonctionnaire qui connaissait tous les dialogues de ce film par cœur et faisait régulièrement des paris avec des collègues : placer telle ou telle citation au cours de réunions ministérielles. Vous dire !

La phrase que j’ai mise en introduction est dans la bouche de Francis Blanche dans cette scène mythique de la cuisine.

Ce même Francis Blanche dans ses Pensées aimait à dire :
Le premier travail du producteur est de produire… une bonne impression.
Et justement, alors qu’il devait se produire dans un théâtre de province, le directeur de l’établissement s’aperçut qu’il avait omis d’inscrire le nom de l’artiste sur les affiches. N’ayant plus le temps de réimprimer, il devint déprimé à l’idée d’annoncer cette bévue au comédien.
Ce dernier débarque au volant d’une superbe américaine décapotable. Le directeur se précipite au devant de la voiture et n’attend pas que Francis Blanche descende pour lui dire :
-Ah, oui, je sais, c’est un fâcheux oubli, si vous saviez comme je suis confondu, mais alors confondu !
-Vous êtes confondu. Mais ce n’est rien
Le directeur s’en tire à bon compte. Mais Francis rajoute :
-Vous êtes confondu : c’est la chaleur !

Mona pas chaud, et vous ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Blanche

Capitulation de ces dents

Mona aux Invalides devant le tombeau de Turenne

Hier, Mona vous a évoqué cette période noire où les révolutionnaires tuèrent à tout va et s’attaquèrent aux dépouilles des rois en la Basilique de Saint Denis.

Henri Martin Manteau était sur place le lundi 14 octobre 1793. Il se trouva auprès du cercueil de Turenne. Il était ouvert et placé sous une arcade de la basilique. Le corps était dans un état parfait de conservation. Le rédacteur souligne qu’il vit même la marque laissée par le boulet de canon qui avait tué Monsieur le Vicomte.

« Le corps du grand homme serait allé rejoindre ceux des Bourbons dans la fosse commune sans l’intervention de plusieurs assistants ». « Il fut remis au gardien de l’église nommé Host. Il conserva cette momie dans son cercueil et la déposa dans la petite sacristie de l’église. Il exposa les restes aux regards des curieux moyennant une petite rétribution. Il organisa même un ignoble trafic. Il arracha toutes les dents de Turenne pour les vendre aux visiteurs. Un jour Camille Desmoulins voulut posséder un souvenir du grand soldat. Mais il ne restait plus de dents. A défaut, il se fit céder un doigt, que Host détacha du cadavre desséché.

Huit mois s’écoulèrent avant qu’un professeur du Muséum vint voir le cadavre de Turenne. Il fut frappé par l’excellent état de conservation du corps. Il réclama la momie qui fut déposée dans une galerie d’histoire naturelle du jardin des Plantes, entre les restes d’un éléphant et ceux d’un rhinocéros.

Ce ne fut qu’en 1800 et sur l’ordre du Premier Consul, que le corps du Maréchal de France fut transféré aux Invalides.

Mona, buvons un « coup » ou un « canon », si vous préférez, à la mémoire d’Henri de La Tour d’Auvergne né à Sedan, vicomte de Turenne. Pour ce, je vous invite à approcher votre verre pour y verser un Alsace 2009 du Domaine Marcel Deiss. Ce vigneron a révolutionné le vignoble alsacien. Quel vin !

Des gars, des os

L’année 1793, fut une des plus folles que connut la France. Les exécutions se suivirent à la chaîne. Après Louis XVI en janvier, ce fut le tour de Marie-Antoinette et des Girondins en octobre, d’Olympe de Gouges en novembre et de Madame du Barry en décembre. Cette même année, les restes des rois furent exhumés, pillés ou détruits. Les restes furent jetés dans une fosse commune.
Un texte de l’époque relate ce déchainement. C’est le « Journal historique de l’extraction des cercueils royaux, dans l’Église de Saint-Denis, fait par le citoyen Druon, ci-devant bénédictin« .

Le premier jour, le samedi 12 octobre dans l’après-midi, les ouvriers chargés des exhumations descendirent à la lueur de torches et de lanternes vers le caveau des Bourbon situé dans la galerie souterraine.
Le premier roi à être sorti de son repos est Henri IV qui apparut, momifié, incroyablement bien conservé, avec sa barbe blanche intacte et « les traits du visage parfaitement reconnaissables » selon plusieurs témoins. Le cercueil ouvert fut ensuite exposé durant plusieurs heures, dressé contre l’un des piliers du passage des chapelles basses. De nombreuses anecdotes ont circulé sur l’attitude adoptée par le public à ce moment-là, dont l’épisode légendaire d’un soldat qui va trancher la barbe d’Henri IV, le roi guerrier et conquérant, pour en faire une moustache postiche avant de s’écrier : « et moi aussi je suis soldat français et désormais, je n’aurais plus d’autres moustaches. Maintenant, je suis sûr de vaincre les ennemis de la France et je marche à la victoire ».
Le soir venu, les ouvriers partent et laissent le roi dressé seul, sur son pilier.

Deux jours plus tard, le lundi 14 octobre, le travail reprend vers 3 heures de l’après-midi. Ils prennent le corps d’Henri IV et le jettent le premier dans la fosse commune creusée spécialement pour les Bourbon.

Un des profanateurs et voleur de restes humains est Alexandre Lenoir, directeur du Musée des Monuments Français. On sait qu’il vola notamment quelques poils de la moustache d’Henri IV pour en donner ensuite une partie à son ami Vivant Denon qui dirigeait le Louvre.

Les poils de moustache d’Henri IV sont conservés dans un reliquaire au musée Bertrand de Châteauroux et offrent, là encore, une excellente traçabilité.

Mona pas de sympathie révolutionnaire.

Les amants de Vérole

Vous permettez que je m'habille, oui ?

La mort de Louis XV telle qu’elle décrite par les contemporains fut atroce. Le Roi semble être mort de la petite vérole. Il faut dire que ce monarque eut une vie bien remplie. En plus de ses maîtresses officielles, il « honorait » des jeunes filles de plus en plus jeunes, de plus en plus nombreuses, notamment logées au Parc aux Cerfs. Pour éviter les maladies, il avait confié à Lebel[1] d' »essayer » les nouvelles recrues. Ce dernier employait un personnel chargé de détecter une éventuelle maladie. Puis Lebel rentrait « en piste » (chaude, si j’ose dire) et jugeait des capacités de la nouvelle à satisfaire le Roi. Malgré tout cela, Louis XV mourra par où il avait pêché.

On explique diversement les causes de la maladie qui fut fatale à Louis XV.  Pour Voltaire, au cours d’une chasse, un convoi funèbre aurait arrêté la marche du cortège royal : le roi se serait alors approché, et aurait appris qu’on conduisait à sa dernière demeure une jeune fille morte de la petite vérole. Sa Majesté, qui n’avait jamais été vaccinée, fut atteinte aussitôt de la maladie qui avait enlevé la jeune fille.

Une autre version, la plus accréditée, semble beaucoup plus naturelle et plus vraisemblable, eu égard aux mœurs licencieuses du monarque. La voici dans toute sa crudité :
Le roi était en effet fort triste ; son plus grand mal était l’ennui. Blasé de tout , le monarque passait sa vie à la chasse ou dans le boudoir de sa maîtresse, dont les saillies indécentes n’avaient même plus le pouvoir de le distraire.
Un jour, à la chasse, le roi avait rencontré une fille âgée d’environ quatorze ans. Elle était jolie, et Louis XV ne cacha point le plaisir que sa vue lui inspirait. La Du Barry, l’ayant appris, dépêcha Lebel, pourvoyeur des libertinages de Sa Majesté, auprès des parents de la jeune fille, et, moyennant une somme raisonnable, il amena celle-ci à Trianon.

En général, quand une jeune fille recevait l’honneur de la couche royale, elle était à l’avance visitée par un médecin, chargé de constater que le sujet était sain et incapable de communiquer aucune maladie à son éphémère amant. Mais cette fois, la jeune fille était si fraîche, avait l’air si bien portante, qu’on négligea de prendre la précaution habituelle. Elle fut décrassée, parfumée, et le soir même, Louis XV la trouva dans son lit. Or, la jeune fille couvait en ce moment le germe de la petite vérole, et Sa Majesté le puisa aux sources d’un plaisir imparfait. En effet, le Roi avait 65 ans et le viagra n’existait pas… Dur, dur…

Mona, c’est une fin terrible. Le Roi a souffert durant plusieurs jours. Devant la maladie, tout le monde le fuyait… Je vous propose que nous abrégions les souffrances de cette bouteille. Deux verres, je vous prie que nous étranglions ce Château Baulos-Charmes 2006. Sean Matthis-Meynard nous livre un vin soyeux et « charmant » à Léognan.


[1] Premier valet de chambre de Louis XV

http://www.pessac-leognan.com/accueil.php?l=fr

A cheval sur mon bidet

C’était, il y a 25 ans, une chanteuse, Rika Zaraï, faisait un carton en vendant à plus d’un million d’exemplaires un livre de médecine naturelle basée sur les plantes. Elle y encourageait notamment le bain de siège dans l’eau froide qui pris chaque matin guérirait en autres de la déprime.

La chanteuse aussi médecin que je suis spécialiste en tricot, avait pompé les dits conseils dans des publications anciennes.

Le hasard de mes lectures m’a fait découvrir un ouvrage du début du XX° siècle écrit par le Docteur Narodetzki  : la Médecine Végétale Illustrée.

Parmi, les conseils prodigués : lorsqu’une femme est nymphomane, lui  administrer des bains de siège froids et … lui faire contracter un mariage au plus vite (dans le texte).

Mais le brave médecin ne précise rien sur la santé du quidam. Je pense, personnellement, que ce futur marié devrait être doté d’une forte constitution pour satisfaire sa future moitié et espérer une certaine fidélité à la suite d’un tel « compromis » (autrement dit, fiancée)…


Mona pas froid aux yeux ni ailleurs … d’ailleurs…