Le vin d’ici, l’eau de là – Republication du 18/02/2009

J’aurais aimé démarré ce blog avec un article plein de bonne humeur. Mais l’actualité en a voulu autrement : depuis quelques jours, la presse se fait un malin plaisir de présenter l’étude de l’Institut National du Cancer (INCA) qui affirme que la consommation d’alcool augmtente les risques de cancer dès le premier verre. Et bien entendu, dans les divers reportages et articles, c’est le vin qui est stigmatisé : on voit des buveurs de vin et jamais des buveurs de ricard, de whisky, de vodka. Par exemple, regardez le reportage vidéo du Nouvel Observateur : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090219.OBS5380/lien_entre_vin_et_cancer__les_viticulteurs_denoncent_un.html
Il y en marre. Tout d’abord les conclusions de l’INCA sont contestées par nombre d’études internationales (et plus particulièrement celle du Fonds mondial de recherche contre le cancer)  qui jugent que « le risque est réel pour une consommation excessive« . Nous ne pourrons pas éternellement faire le grand écart entre la présentation du vin, au niveau national ,comme un poison, une drogue, un facteur de risque et celle des vins de grande qualité, symbole du savoir vivre Français et exportés dans le monde entier. Madame, la Ministre des Finances et Madame la Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur, les exportations de vin nous aident à ne pas creuser encore plus le déficit commercial. On ne peut se tirer sans cesse une balle dans le pied. Alors que l’Espagne a fait du vin un produit culturel, nous en faisons chaque jour un produit dangereux.
Pour conclure (temporairement), je vous livre une histoire qui courre depuis bien longtemps, mais, qui retrouve ces derniers jours toute sa fraîcheur :

stethoscopeUn homme va voir son médecin et lui demande de lui donner un régime pour être certain de vivre longtemps. Le médecin interroge son patient :

-Vous fumez ?
– Oh, juste un petit cigare après le dîner.
-Il faut arrêter, c’est très mauvais.

-Vous aimez faire un bon repas le soir ?
-Oui, Docteur, quand l’occasion se présente, je me tiens bien à table.
-Il faudra vous contenter d’une soupe.. tous les soirs.

Vous buvez du vin ?
-Bien entendu, mais uniquement du bon et raisonnablement.
-C’est très mauvais. Il faut boire de l’eau, du thé, des jus de fruits.

Vous avez une sexualité épanouie ?
-Oui, tout va bien, Docteur.
-Pour vous ménager, une fois par trimestre me semble suffisant.

Le patient est accablé. Néanmoins il demande :
-Et si je respecte tout çà, Docteur, vous me garantissez une longue vie…

Le docteur de répondre :
-Non, … mais je vous garantis qu’elle vous paraîtra plus longue !!!

Le titre est tiré de la célèbre pensée de Francis Blanche : « je préfère le vin d’ici à l’eau de là« 

Madame, si on faisait le Point

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Y’en a marre ! Je m’adresse à Madame Anne Jeanblanc du Point. Cette dame reprend le rapport de l’OCDE sur la consommation d’alcool dans le monde et plus particulièrement en France. Ce rapport constate que la consommation baisse légèrement mais que nous sommes toujours champions du monde des pays de l’OCDE avec 11,8 litre d’alcool pur contre 9,1 en moyenne pour les autres pays. Et comme à chaque fois qu’un journaliste évoque de tels chiffres, il illustre ces propos avec une photo de vin : dans le cas présent deux ballons qui s’entrechoquent. Certes, l’image du Français coiffé de son béret, avec sa baguette de pain sous le bras et son ballon de rouge est fortement ancrée dans nos mémoires. Mais je voudrais vous rappeler chère Madame que le vin ne représente que 8% de la consommation de boissons alcoolisées contre 50% pour les spiritueux (source OMS). Comme je l’écrivais dans un article, le fléau aujourd’hui ce sont les jeunes qui pratiquent le speed-drinking et se mettent misère en absorbant le plus vite possible une importante dose d’alcool. Et je n’ai pas entendu parler de cas où ils choisissaient du vin pour se bourrer.

Nous sommes le plus gros producteur de vins de qualité du monde et je trouve dommage (voire idiot) de nous tirer des balles dans le pied en ne retenant que les facettes négatives de ce produit divin que la terre entière nous envie… et nous achète.

Chère Madame, je vous invite à vous rapprocher de votre collègue Jacques Dupont pour qu’il vous révèle le plaisir de la dégustation.

Bon Mona, que diriez-vous de taquiner une quille ? Ce sera un Morgon Côte du Py 2010 du domaine Louis-Claude Desvignes. Que c’est bon ! Des arômes de bigarreaux, de poivre et une des tanins fondus pour une bouche délicate et gourmande. Difficile de résister à l’appel d’un second verre !

La vie en rose

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Un de mes amis à qui on demandait s’il souhaitait un verre de rosé répondit : non merci je bois uniquement du vin.

Pendant longtemps le rosé était un produit sans grande personnalité qui se buvait durant les chaudes journées d’été avachi sous la tonnelle en mangeant des travers de porc brulés sur barbecue.

Mais au fil du temps, la consommation n’a fait que croître et embellir. Ainsi on peut lire dans le dossier d’Agrimer que neuf millions d’hectolitres ont été bus en 2013 en France ce qui représente 37% de la consommation mondiale et qui nous place très largement en tête devant Les Etats-Unis deuxième avec 12%.

Et bien entendu tout suit : la France est le 1er producteur, 1er importateur et seulement 4ème exportateur. Nous vendons des rosés plutôt chers et importons des vins d’entrée de gamme.

Je me pose des questions. Alors que la consommation de vin stagne dans le monde, le rosé tire son épingle du jeu partout et surtout en France. Nous qui sommes représentés avec un béret, un calendos, une baguette et un litre de rouge avons-nous changé à ce point ? Est-ce que cet engouement pour ce vin n’est pas lié à un consensus mou ? Les fromages sont sans odeurs et sans goût, la cuisine industrielle est de plus en plus présente. Avec un vin rosé, inutile de déguster, ça se boit frais sans faire vraiment attention… Or les Français bien que vivant dans un pays de longue tradition vini-viticole ne sont qu’à peine 3% à s’intéresser au vin. Nous sommes les plus grands buveurs de whisky, de Porto, de rosés… Youpi ! Mais souvent nous laissons aux autres les produits les plus raffinés et buvons les premiers prix. Dommage.

Bon Mona, je ne vous propose pas de rosé, mais un grand vin de Bourgogne : Clos Napoléon 2011 du Domaine Gelin. Un vin aux arômes de cerises, de kirsch, une jolie matière. Un vin qu’on peut commencer à boire mais qui pourra passer quelques années en cave.

Il y a de la gym dans le vin

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Encore une fois, les informations se multiplient sur la toile à la vitesse d’une épidémie de grippe espagnole. Le problème, c’est que les blogueurs ne font que recopier des titres sensationnels sans chercher la véracité de ce qu’ils lisent. Ainsi, en ce mois de février, de nombreux sites ou blogs ont relayé une info qui ne pouvait que nous intéresser en qualité d’Epicuriens : un verre de vin équivaudrait à une heure de gym.

Purée ! Avec ce que nous avons picolé, Mona et moi, on devrait pas tarder à être champions du monde de bodybuilding ou bien qualifiés pour les prochains jeux olympiques…

Mais cela nous parut si surprenant que des scientifiques avancent une telle incitation à boire que nous sommes allés aux sources (pas de pinard malheureusement). Tout part d’une étude publiée par l’Université d’Alberta en 2012. Que dit cette étude ? Le resvératrol, qui se trouve dans certains fruits comme les noix et dans le vin rouge, améliore les performances lors d’exercice physique. Ainsi des souris ayant ingéré du resvératrol ont pu courir 20% de plus sur un tapis roulant que leurs copines privées de polyphénols. Mais à aucun moment, il n’est dit que le vin remplace la gym. En souriant l’un des chercheurs dit que pour avoir une dose suffisante de resvératrol pour améliorer ses performances, il faudrait boire au moins 100 bouteilles par jour… Donc on est loin du verre pour une heure de gym. Pourquoi trois ans après une telle publication, l’étude mal interprétée fait le buzz : mystère !

Heureusement, amis Epicuriens, Mona et moi nous veillons au grain. Des info qui encouragent à consommer du vin nous intéressent toujours, mais la désinformation jamais sur le Journal Epicurien.

Mona, on va quand même essayer. Nous allons boire un coup de rouge et puis je vous proposerai des exercices. Lesquels ? Devinez… Bien restons concentrés pour déguster un des plus grands vins de Margaux : Château Palmer 1989. Quel flacon. Un nez de fruits compotés, une bouche aux tanins soyeux avec une fraîcheur en bouche remarquable. Du grand art !

Des dents comme dehors

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Cette semaine est la traditionnelle cérémonie des primeurs à Bordeaux. Les Châteaux présentent à la presse, sommeliers et acheteurs leur dernier bébé qui s’appellera 2014. Le seul hic, c’est que le vin est encore loin d’être prêt et il faudra patienter encore quelques mois avant qu’il ne soit embouteillé et qu’il quitte ses chais pour rejoindre votre cave. Par contre l’acheteur devra sortir son carnet de chèques et ainsi financer la propriété. Jusqu’à ces dernières années, tout le monde y trouvait intérêt car le prix de sortie du vin en primeur était inférieur à celui du vin en bouteille. Mais au fur et à mesure que les prix montaient, les plus-values réalisées par les acheteurs devenaient importantes. Et les châtelains ont voulu récupérer la plus grosse marge et ont fortement augmenté les prix des primeurs. Ainsi, sur les derniers millésimes, la plus-value n’existe plus sur la grande majorité des étiquettes. De quoi se demander si à force de chercher le profit maximum, on n’est pas en train de tuer la poule aux œufs d’or.

Bon, stoppons la ce cours d’économie vineuse. Durant cette semaine, de très nombreux événements se déroulent organisés par les diverses appellations ou par des associations de vignerons. Et Lépicurien, toujours en chasse de crus à son goût, me largue comme une vieille chaussette. Dès le matin il m’abandonne et court à travers la campagne girondine pour assouvir sa passion.

Alors que nous sommes au milieu de ce périple, je pousse un cri et attire l’attention de tous les dégustateurs  professionnels : faîtes gaffe à vos ratiches.

En effet des chercheurs de l’université d’Adelaïde ont étudié les dents de professionnels du vin. Ils ont les crocs en mauvaise santé. Les jeunes vins sont bourrés d’acidité et érodent l’émail de leurs dominos. Et selon ces savants, l’action est rapide puisque dix minutes suffisent. Bien entendu, toutes les boissons acides telles que les jus d’orange, pamplemousse… et les boissons énergisantes. Mais cependant le dégustateur de vin en laissant le liquide quelques secondes dans sa bouche et en aspirant de l’air pour en apprécier les qualités, est très exposé.

Aussi, j’ai conseillé à Lépicurien de suivre les conseils des Australiens pour ne pas avoir ses magnifiques crochets se transformer en chicots noirâtres. Alors quand il rentre de ses expéditions bachiques, il a les dents si noires qu’on dirait qu’il a embrassé une seiche. La tentation est d’utiliser sa brosse à dents pour se blanchir le clavier buccal. Eh bien faut pas ! Selon les voisins des kangourous, il ne faut pas se frotter les osselets. Alors que faire quand on veut retrouver une haleine fraîche ?

Le matin d’une dégustation, en lieu et place de votre séance de brosse à dents, utilisez des gommes à mâcher. Au retour, rincez-vous avec de l’eau en utilisant un de vos doigts sur lequel vous aurez déposé un peu de dentifrice.     

Enfin si vous passez votre vie avec un verre à la main, consultez votre dentiste qui vous prescrira des agents reminéralisants (calcium, phosphate et fluorure) pour enrober et protéger vos dents. Alors si vous voulez éviter il n’y ait plus de tabourets dans la salle à manger, soignez vos ratiches.Quand c’est gâté, c’est gâté : il faut se faire repaver les bec et ça coûte bonbon !

Mona un râtelier de première bourre.

En prose et en verres

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Comme lors de chaque Vinexpo, est publiée une étude sur la consommation de vin dans le monde. On ouvre plus de 31 milliards de bouteilles par an ce qui représente sur la base de 7 milliards d’habitants à peine plus de 4 bouteilles par personne. Bon inutile de vous dire qu’avec Mona, on fait monter de façon significative ces moyennes. Quatre flacons, c’est même pas ce qu’on se glisse derrière la cravate par semaine… Et pourtant les prévisions de consommation montrent que le Vieux continent continue à boire de moins en moins alors que les nouveaux marchés augmentent sensiblement.

Concrètement, le marché va poursuivre sa progression. On devrait approcher les 33 milliards en 2018.

Et ce sont les Américains qui devraient tirer les chiffres accompagnés par les Chinois alors que les Italiens boiront 3,1 litres en moins et les Français 2,3 litres. Evidemment nous resterons les plus grands buveurs du monde mais si la relève n’est pas là, nous continuerons inexorablement à décliner. Certes avec plus de 45 litres par an et par personne nous avons de l’avance mais attention… nous sommes sur la pente fatale.

Aussi ma chère Mona, pour les statistiques, pour la France, je vous demande de goûter ce vin de Chinon : Soif de tendresse 2013 du Domaine de Noiré. Ça pète le fruit, c’est frais et ça donne envie de boire un second verre.

Quien sabe beber, sabe vivir

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Gérard Mençoif, grand amateur de vin, réagit à notre article sur la consommation d’alcool. Il s’étonne que l’Espagne qui possède la plus grande surface plantée de vignes ne figure pas dans les premiers consommateurs de vin. Votre étonnement est parfaitement justifié mon cher Gérard. En effet pendant des siècles, ce pays voisin buvait du vin à table. Mais au cours des dernières années, la chute est vertigineuse. L’Espagne ne figure qu’au 11ème rang des buveurs de vin en 2011. Il semble que la situation se soit encore aggravée. A tel point que le gouvernement a subventionné un site conçu par la filière vinicole pour inciter à picoler. Oui, vous lisez bien ; alors qu’en France, le vin est diabolisé, nos voisins tentent de sauver leur vignoble.

Et pourtant dès 2003, le vin était reconnu comme indissociable de la culture Ibérique. Alors que se passe-t-il de l’autre coté des Pyrénées ?

Ce qui est certain c’est que les Espagnols en retrouvant leur liberté à la mort de Franco ont choisi le modèle américain, synonyme de richesse et prospérité. Ils ont adopté les alcools forts, les sodas considérant le vin comme ringard. Et puis tout a été bouleversé au niveau des vinifications, de l’élevage du vin et cette boisson traditionnelle s’est coupée de ses bases populaires pour viser l’exportation et le tourisme.

C’est triste, mais cela doit nous servir d’exemple. Il est plus facile de détruire que construire. Le Parlement français vient de reconnaître le vin comme un produit culturel ancré dans nos gènes. C’est bien. Mais il faut apprendre aux jeunes la culture et la dégustation du vin faute de quoi, il pourrait nous arriver la même chose qu’en Espagne. Le nombre de consommateurs de vin diminue régulièrement au profit des alcools forts.

Merci Gérard Mençoif, votre courrier a été l’occasion de rappeler la fragilité des choses et l’obligation que nous avons à transmettre ce que nous avons reçu.

Ma Chère Mona, pour la France, pour les vignerons, pour le plaisir, je vous invite à déguster ce Champagne Ruinart Blanc de blancs. C’est très bon.

Et glou, et glou, Messieurs les Sénateurs

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Inutile de vous rappeler que nous sommes, Mona et moi, de farouches et infatigables défenseurs du jus de la treille et nous sommes outrés que nos gouvernants successifs subventionnent des organismes qui passent leur temps à dénigrer le vin au lieu de défendre ce breuvage que la terre entière nous envie. 

Mais un timide espoir éclaire cette fin d’année. Quelques sénateurs (MM. Roland COURTEAU, Jean-Jacques MIRASSOU, Claude BÉRIT-DÉBAT, Yves CHASTAN, Gérard MIQUEL, Yannick VAUGRENARD, Marcel RAINAUD et Jean-Jacques FILLEUL) ont déposé une proposition de loi visant à affirmer clairement que le vin fait partie intégrante du patrimoine culturel et gastronomique de notre pays. Espérons que ce texte ne sera pas enterré. En attendant notre reconnaissance épicurienne à ces trop rares élus qui s’intéressent à cette noble cause.

Pour les remercier, voici les paroles et la vidéo d’une chanson chantée par Lily Fayol (1949)

Qui c’est qui fait taratata ?
C’est la trompette, c’est la trompette
Pour faire marcher les p’tits soldats
En rang d’oignons et bien au pas
Qui c’est qui fait boum boum boum boum ?
C’est la grosse caisse, c’est la grosse caisse,
Elle a l’air d’un gros patapoum
Dès qu’on la voit on entend boum

C’est bien vrai !
Mais oui mais !

Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille, c’est la bouteille
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille de chez nous !
Et quand on boit un coup
De ce divin jus de la treille
Cul sec ou bien cul doux
On est beaucoup mieux d’un seul coup
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille, c’est la bouteille
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille, de chez nous !

Qui c’est qui fait cri cri cri cri ?
Quand on sommeille, quand on sommeille
C’est le grillon dans le fournil
Pour chanter que le pain est cuit
Qui c’est qui fait miaou miaou ?
C’est la minouche c’est la minouche
Quand elle donne rendez-vous
Au clair de lune à son matou !

C’est bien vrai !
Mais oui mais !

Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille, c’est la bouteille
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille de chez nous !
Et quand on boit un coup
De ce divin jus de la treille
Cul sec ou bien cul doux
On est beaucoup mieux d’un seul coup
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille, c’est la bouteille
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille de chez nous !

Si le monde entier fait du bruit
C’est sa nature, c’est sa nature
Que ce soit le jour ou la nuit
Que l’on s’amuse ou qu’on s’ennuie
On ne se lassera jamais
Quoiqu’il arrive, quoiqu’il arrive
Du bruit que notre bon vin fait
Quand on nous verse à boire au frais

C’est bien vrai !
Mais oui mais !

Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille, c’est la bouteille
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille de chez nous !
Et quand on boit un coup
De ce divin jus de la treille
Cul sec ou bien cul doux
On est beaucoup mieux d’un seul coup
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille, c’est la bouteille
Qui c’est qui fait glou glou ?
C’est la bouteille de chez nous !

Nous sommes étonnés de ne pas trouver les noms de Sénateurs de la Gironde, de la Côte d’Or, du Jura. Il est temps de se réveiller… Il y va de notre culture !

Alors Mesdames DESESGAULX, CARTRON, Messieurs ANZIANI, CÉSAR, MADRELLE, PINTAT, HOUPERT, PATRIAT, REBSAMEN, BAILLY, BARBIER, mobilisez-vous ! Nous espérons que vous serez en première ligne pour faire adopter ce texte. Quant à vous, chers lecteurs épicuriens, si vous souhaitez contacter votre élu pour qu’il défende avec passion ce texte, cherchez ses coordonnées sur le site du Sénat.

 

 

Invignez-vous

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Il y a encore peu, nous vous informions des prouesses réalisées par nos exportateurs de vins. Avec leurs bouteilles, ils ont fait rentrer autant de devises qu’avec la vente de 182 Airbus. Et pourtant, nos gouvernants sous la pression des lobbys hygiénistes continuent à présenter le jus de la treille uniquement comme un poison : assimilé aux boissons fortement alcoolisées, il est banni et considéré comme un danger pour la société. N’entendait-on pas encore ces jours ci, un médecin déclarer (contre l’avis des scientifiques du monde entier) que la prise même d’un verre de vin augmente le risque de cancer.

9782246807728Dans ce pays du bien vivre que la terre entière nous envie, nous passons notre temps à nous tirer une balle dans le pied. Buvez du vin, nobles étrangers pour les bienfait de notre balance commerciale si déséquilibrée, mais sachez que chez nous, ce liquide alcoolisée n’a pas sa place.

Jacques Dupont qui livre chaque année le numéro Spécial Vins du Point a déjà pointé du doigt ce (french ?) paradoxe incompréhensible. Mais là, il s’est lâché davantage en nous proposant un bouquin au titre qui résonne : Invignez-vous.

Il est en effet temps. Après la loi Evin, nos hygiénistes incitent les parlementaires à alourdir les taxes sur le vin pour lutter contre l’alcoolisme. Heureusement, quelques Sénateurs, élus de départements viticoles, ont déclaré s’opposer à une telle mesure. Affaire à suivre. 

La lecture du livre de Jacques Dupont est indispensable pour comprendre qu’avec le vin, c’est un pan entier de notre civilisation qui pourrait s’effondrer.

Bon Mona, en attendant, ça ne doit pas nous empêcher de boire un coup.  Je sers un Madiran, c’est pour bon pour le French Paradox. Gorgé de tanins, c’est parfait pour mon cœur. La cuvée du couvent 2007 du Domaine Capmartin (100% Tannat) est prête pour accompagner un beau plat de viande du Sud-Ouest. Allez à la nôtre !

La loi et vins

Je bois à la santé de tous les vignerons de France
Je bois à la santé de tous les vignerons de France

Y’en a marre. Ces derniers jours, une étude sur l’alcoolisation des enfants fait la une des médias. Et c’est vrai que savoir que les jeunes pratiquent régulièrement le speed-drinking ou binge-drinking et finissent en coma éthylique. Malheureusement, cette pratique qui consiste à se bourrer le plus vite possible est le signe d’un manque d’éducation. Sûrs qu’en étant né en France, on est un connaisseur inné de savoir manger et boire. Alors qu’au Canada, par exemple, le programme Educ’alcool informe et prévient des dangers de l’alcool. En Belgique, c’est Educalcool qui s’occupe des jeunes. En France, nous avons la loi Evin qui étonne tous les autres pays. Mélanger vin et alcool est une aberration. Quand tout Américain, Japonais rêve de l’art de vivre à la Française, nous ignorons notre patrimoine vini-viticole. Nos vignerons sont souvent des vedettes plus connus là-bas que chez nous. En France, pas grand chose, si ce n’est de la répression !

Pour revenir aux articles de ces derniers jours, j’ai relevé celui du Monde. On peut y lire : «Environ un collégien sur six et trois lycéens sur cinq reconnaît avoir été ivre. Le cidre, plébiscité par les collégiens, est rapidement remplacé par la bière et l’alcool fort au lycée».
Et l’illustration représente des verres de vin. Bizarre, non ! Pourquoi pas un verre de whisky, de vodka dont les ventes ont explosé de près de 50% en cinq ans quand la consommation de vin baisse chaque année en France.

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Bon, je vais pas tomber dans la sinistrose. Et pour ce, je laisse Georges Brassens chanter le vin :   

Avant de chanter
Ma vie, de fair’ des
Harangues
Dans ma gueul’ de bois
J’ai tourné sept fois
Ma langue
J’suis issu de gens
Qui étaient pas du genre sobre
On conte que j’eus
La tétée au jus
D’octobre…

Mes parents on dû
M’trouver au pied d’une souche
Et non dans un chou
Comm’ ces gens plus ou
Moins louches
En guise de sang
(O noblesse sans Pareille!)
Il coule en mon cœur
La chaude liqueur
D’la treille…

Quand on est un sage,
et qu’on a du savoir-boire
On se garde à vue
En cas de soif, une poire
Une poire ou deux
Mais en forme de
Bonbonne
Au ventre replet
Rempli du bon lait
D’l’automne…

Jadis, aux Enfers
Cert’s, il a souffert
Tantale
Quand l’eau refusa
D’arroser ses amygdales
Etre assoiffé d’eau
C’est triste, mais faut
Bien dire
Que, l’être de vin
C’est encore vingt
Fois pire…

Hélas ! il ne pleut
Jamais du gros bleu
Qui tache
Qu’ell’s donnent du vin
J’irai traire enfin
Les vaches
Que vienne le temps
Du vin coulant dans
La Seine !
Les gens, par milliers
Courront y noyer
Leur peine…

 Bon Mona, on est des adultes, on pourrait peut-être s’en faire un petit ? Hein? Allez, je vous propose un Viré Clessé 2007 des Bret Brothers. Un vin bio du Maconnais qui est une belle illustration des progrès réalisés dans la Bourgogne Sud.