Que du musc !

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Je dois vous dire que le courrier que j’ai reçu de Sam Démenge m’a réellement fait plaisir. D’habitude, vos missives ne sont que demandes de conseils et appels au secours. Et comme j’ai eu déjà l’occasion de le dire, le plus grand nombre concerne le zizi-panpan. Et bien cette fois, Sam s’est pris en main (si j’ose dire). Alors qu’il avait la clarinette à moustaches qui ne pouvait monter plus de deux octaves auprès de sa bourgeoise, autrement dit, son engin était rarement dressé comme la colonne de la Place Vendôme. Il a utilisé les différents aphrodisiaques égrenés tout au long de votre Journal. N’ayant pas obtenu le résultat escompté, au lieu de se rapprocher de moi comme tant d’autres l’ont fait, il a cherché un traitement. C’est en lisant un ouvrage moyen-âgeux qu’il a trouvé les remèdes qui ont endurci (au-delà de ses espérances, dit-il) son boudin blanc rabougri.

Avec son autorisation, je publie les deux potions utilisées par Sam. L’originalité de ce traitement est qu’il combine (de cheval) un mélange à avaler et une potion à étaler sur les parties faibles.

Prenez de l’anis vert, ajoutez-y un peu de musc, une queue de lézard pilée, une once de testicule de rat, un foie de fauvette, une moustache de chat coupée en menus morceaux, deux cornes de limace et une cervelle de passereau. Faites confire le tout dans du miel. Prenez-en une cuillère à soupe tous les matins à jeun pendant huit jours. Durant la même durée, usez copieusement à vos repas de pois chiches, de carottes, d’oignons, et de la roquette en salade, assaisonnez vos plats d’anis, de coriandre, de pignons, et buvez un verre d’eau d’orties à chaque repas.

Quant à la confection de la pommade, prenez de la graine de bardane ; écrasez-la dans un mortier, joignez-y le testicule gauche d’un bouc de trois ans ; une pincée de poudre provenant des poils du dos d’un chien entièrement blanc, que vous aurez coupés le premier jour de la nouvelle lune et brûlés le septième. Vous mettrez le tout à infuser dans une bouteille à moitié pleine d’eau-de-vie, et que vous laisserez débouchée pendant vingt et un jours pour qu’elle puisse recevoir l’influence des astres.
Le vingt et unième jour, qui sera précisément le premier de la lune suivante, vous ferez cuire le tout jusqu’à ce que le mélange soit réduit à l’état de bouillie très épaisse ; alors vous ajouterez quatre gouttes de semence de crocodile, et vous aurez soin de passer le mélange à travers une chausse.
Après avoir recueilli le liquide qui en découlera, il n’y aura plus qu’à en frotter les parties naturelles de l’homme ramolli du bout, et sur le champ, il fera des merveilles.
Mais attention, ce mélange est tellement actif qu’on a vu des femmes devenir enceintes rien que pour s’en être frotté les parties correspondantes, afin d’en enduire l’homme sans qu’il s’en doutât.

L’auteur, un certain Nicolas Flamel, reconnait que les crocodiles étant assez rares dans nos régions, on pourra se procurer de la semence de chien de race endurante. Il précise enfin qu’il a répété très souvent cette expérience et toujours avec succès.

Merci Sam. Tout d’abord vous êtes la preuve vivante de cette réussite puisque vous avez attendu neuf mois pour constater votre pleine et entière guérison. Vous affirmez que votre membre est capable de rester au garde-à-vous dans tout type de terrain et de conditions climatiques. Votre moitié grimpe au rideaux à chacune de vos rencontres, et surtout, la meilleure preuve de votre santé retrouvée est la naissance d’un petit garçon que vous avez prénommé Nicolas, hommage à ce chimiste hors pair (si j’ose dire) à qui vous vouez une reconnaissance éternelle.

Sam, je dois vous dire que j’ai écrasé une petite larme à la lecture de votre courrier et je suis certaine que nos lecteurs, hommes sensibles s’il en est, se fouleront eux aussi d’un sanglot.

Pour Nicolas, je vous poste un livre qui lui sera fort utile lors de son éveil à la lecture : Le Kâma-Sûtra illustré avec de nombreuse planches couleurs. Allez embrassez-le pour nous.

Mona des raisons d’être fière de vous ! 

Je fais appel au Raid

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Décidément les gars, les problèmes liés au fifre à breloques sont plus fréquents que je ne l’imaginais. Dans ces pages, Lépicurien et moi avons, à de nombreuses occasions, répondu à l’angoisse de nombreux mâles ayant Popaul en berne ; pour être plus explicite, je parle de mecs qui ont leur périscope à moustaches qui regarde plutôt vers leurs godasses que vers leur nœud papillon. Et, même si je suis une femme, je me mets à leur place : avoir une limace dans son slip kangourou qui ressemble plus à une guimauve de la fête à neuneu qu’à un javelot de compétition, çà doit être dur (oh pardon, ça m’a échappé).  Le courrier que l’un de vous m’a adressé est poignant (m’ayant demandé de conserver l’anonymat, je l’appellerai Edmond Glan). Et le pauvre, il me dit que son perchoir à filles a fondu comme neige au soleil et que devant une dame, il dresse à peine son vermicelle durant quelques instants au dessus de ses pruneaux fanés. Edmond Glan me confie également avoir testé avec sérieux toutes les solutions que nous avons écoulées sur ce blog. Et malgré le sérieux de nos remèdes, il constate que son bigoudi est aussi flasque qu’un chamallow dans la bouche d’un gamin à la Foire du Trône.

Bon Edmond, je dois vous dire que je ne peux supporter de vous savoir en panne de secteur dans la zone calbute. Et, j’ai trouvé un nouvel aphrodisiaque grâce à Nicolas Venette. Vous vous rappelez de ce médecin rochelais bienfaiteur des mous-du-bout. Pour en savoir plus sur ce grand homme, reportez vous à cette page.

Je souhaite de tout cœur mon cher Edmond Glan que la potion que je vais vous distiller sera un détonateur et que votre membre reverdira comme une asperge au printemps et se dressera comme le soleil dans un jour d’été.

Bon, laissons Nicolas nous exposer son offre de redresse-l’amour :

Le satyrion est une plante dont on fait plusieurs espèces, dont on peut user indifféremment pour les effets que nous en espérons ; la racine représente ordinairement deux testicules de chien : le bulbe bas est succulent et dur, et le haut tout flétri et mou, comme étant le plus vieux. C’est cette première racine que l’on doit toujours prendre quand on en a besoin. Cependant le satyrion qui n’a qu’une seule racine bulbeuse, doit être préféré aux autres, selon le sentiment de plusieurs médecins. Mais, quoi qu’il en soit, les bulbes de toutes ces plantes font beaucoup de semence, et engendrent beaucoup de vents, si on les fait cuire sous la cendre comme des truffes, et si on les mêle ensuite avec du beurre frais, du lait et du girofle en poudre, ou qu’on les fasse confire en sucre, comme l’on en vend aujourd’hui chez les droguistes de Paris. Ces racines, par leur humidité superflue, enflant nos parties naturelles, nous rendent semblables à des satyres, d’où cette plante a pris son nom. On lui attribue tant de vertu, qu’il y en a qui pensent que pour s’exciter puissamment à l’amour, il ne faut qu’en tenir dans les deux mains pendant l’action même.
C’est cette racine qui a donné le nom à ce fameux mélange que les médecins ont nommé diasatyrion. Si l’on en prend le matin et le soir la pesanteur d’un demi-écu d’or avec du vin doux, ou du lait de vache pendant sept ou huit jours, ils assurent que les vieillards reprendront la vigueur de leurs jeunes ans pour satisfaire leurs femmes et pour se faire des successeurs. 

Je dois préciser que cette plante de la famille des orchidées se trouve facilement en France. Aussi, Edmond Glan, commencez dès maintenant votre traitement et vous aurez la joie de voir votre andouillette à col roulé se raidir telle une matraque de CRS au beau milieu d’une manifestation et vous pourrez rendre visite à la tanière de Madame et lui rendre les honneurs dus à son rang. Bon courage mon Glan !

Mona plaisir à aider son prochain.

La mouche des goûts

çà m'en mouche un coin
çà m’en mouche un coin

Monique Tamaire m’a remplie d’effroi avec la lettre qu’elle m’a envoyée. Trouvant que son bonhomme est moins vaillant qu’il ne le fut et qu’il devenait fané du calcif, elle lui fait ingurgiter à son insu de la cantharidine. Quèsaco me direz-vous ? Cette molécule se trouve dans le cadavre séché puis broyé d’une famille de coléoptères. L’insecte le plus connu est la Lytta vesicatoria, communément appelée Mouche espagnole ou cantharide. Nous y voilà.

En cas d’agression, la bèbête secrète la fameuse cantharidine qui est un poison très agressif tant pour la peau que les yeux. Aussi, les prédateurs de cette petite bestiole sont rares.

Et pourtant, cette substance dangereuse est utilisée depuis la nuit des temps en pharmacopée notamment en dermatologie.   

Mais ce qui intéresse Monique, ce n’est pas l’effet de la cantharidine sur les verrues de son mari ; oh non ! Mais cette substance, depuis l’antiquité, est appréciée comme développeur de popaul. Hippocrate la préconisait, La Montespan en versait dans la nourriture de Louis XIV, le Marquis de Sade en fourrait (si j’ose dire) des bonbons.

Mais le problème ma chère Monique, c’est que c’est un poison violent qui irrite l’urètre, ce qui peut déclencher un fort développement de la personnalité d’un Julot, certes, mais en réponse à l’inflammation des muqueuses urinaires et donc une bandaison douloureuse.

Je me dois de vous avertir également qu’une erreur de dosage peut entraîner la mort. Ainsi le Marquis de Sade dut fuir après avoir fait absorber ses dragées d’Hercule à des jeunes filles qui partageaient temporairement sa couche. Prises de fortes douleurs, l’une se jeta par la fenêtre pendant que les deux autres calanchaient au milieu d’immenses souffrances.   

Vous voyez Monique Tamaire, votre voisin de plumard, en continuant à lui faire bouffer des moucherons espingouins, vous risquez de lui faire avaler son bulletin de naissance. Alors, soit vous lui réservez une place au Père Lachaise, soit vous arrêtez vos bêtises (pour rester polie). Je ne sais pas quelle mouche, vous a piquée, mais vous jouez avec sa vie au lieu de jouer avec son v…
A la vue de la photo agrafée à votre missive, je suis sure que vous avez les moyens de lui redonner une vigueur amoureuse si forte que la faïence de votre bidet paraîtra bien fragile à coté de son cornet à piston. Allez, jouez de votre physique de pin-up pour lui chauffer les turbines, et vous le verrez entretenir votre fourneau comme un mécanicien fourrait de charbon sa locomotive.

Mona pas envie de se moucher même en Espagne !

Un médicament qui fait mouche

En avril, j’avais écrit sur la mort de ce cher Président Félix Faure. Un lecteur (décidément, vous êtes formidables) m’a transmis un texte qui vient compléter l’article. Merci à Jaime Mabit, notre lecteur d’origine espagnole.

Au lendemain de la mort du Président Félix Faure (17 février 1899), la presse annonçait que le Chef d’Etat était décédé au travail entouré des siens. Un journal titrait même :

« Le Président de la République a succombé alors qu’il était penché sur les affaires de l’Etat…. »

La formule est belle, mais à de quoi faire rire quand on se rappelle les circonstances de cette mort.

Heureusement, plusieurs années après, Monsieur Le Gall qui était le chef de cabinet du Président défunt racontera les derniers instants de Félix. Ces propos furent repris dans la presse :

« Le président râlait sur un canapé-divan. Son visage était noir. L’explication de ce phénomène s’offrit tout de suite: il avait gardé son faux-col qui l’étranglait. .. On le fit sauter.
Mme Steinheil avait le torse nu, les cheveux épars. Elle portait son jupon, ses bottines. Sa chemise, ses bas, son pantalon étaient sur le tapis. Son corset sur un fauteuil.
Elle natta ses cheveux et les enfouit sous son chapeau. Elle fit un paquet de son linge, passa sa jupe et son corsage et, enveloppée dans un manteau de garde, la poitrine nue sous le corsage dégrafé, fut conduite jusqu’à une voiture. On reprit le manteau. On jeta l’adresse. Elle partit.

On s’empressait autour du président. Il n’y avait pas grand-chose à faire disparaître, mais on dut attendre plus d’une heure avant de pouvoir compléter sa toilette par suite d’un phénomène bien connu et que Pétrone décrit dans le Satiricon au sujet d’une aventure semblable.
Il faut savoir que la cantharidine[1] continue ses effets jusque dans l’agonie. »

Or Félix avait avalé deux doses de « Bonbons du Vert Galant »[2]  à cause des visiteurs qui se présentèrent à l’Elysée avant qu’il ne puisse rejoindre sa maîtresse. Or le vieil homme voulait être performant et vaillant. La mouche lui fut fatale.

Bon Mona, pas besoin d’avaler des mouches, nous on a le pinard. Et quand on boit les Raisins Gaulois 2009 de Marcel Lapierre, on se régale. Un jus de fruits pareil, çà donne la pêche. Et de plus, c’est l’occasion de rendre hommage à ce grand vigneron  de Morgon.


[1]  Substance produite par la cantharide ou mouche espagnole. Ce coléoptère est connu depuis l’Antiquité pour ses propriétés aphrodisiaques supposées.  Si elle peut déclencher une forte érection, elle n’est pas sans danger pour les reins et peut s’avérer mortelle.
[2] Marque de médicaments contenant de la cantharidine : çà ne s’invente pas !

De paire en filtre

Je t'avais demandé de l'urine de mule, grosse vache !

La hantise d’une Reine, c’était de ne pas donner d’héritier à son royal époux. Pour mettre toutes les chances de leur coté, les Reines utilisaient des aphrodisiaques, des filtres d’amour, des décoctions étranges. Catherine de Médicis dut attendre dix ans avant d’être enceinte et la menace de la répudiation planait sur sa tête. Aussi, elle fit appel à un des ses alchimistes qui concocta un mélange pour assurer sa fécondité.

 « Elle se coucha et se mit sur le ventre, au-dessus du nombril, une espèce de cataplasme étrange, composé de vers de terre, de pervenche en poudre, de corne de cerf pulvérisée, de fiente de vache et de lait de jument. Après quoi, à tout hasard, et parce qu’on lui avait recommandé également ce second procédé propre à la fécondité, elle but un grand verre d’urine de mule… »

Je ne sais pas si c’est çà qui donna un héritier à la France. Mais ce qui est certain, c’est qu’il fallait que son Henri aime les odeurs fortes pour partager sa couche.

Mona pas trouvé de pervenche en poudre mais elle a vu une pervenche déguisée en aubergine.

Risque de frigide ère

Vous allez dire : il y avait longtemps. On pensait que les grosses chaleurs l’avait calmé. Et pourtant, en lisant Pline dans mes latrines, je ne pouvais pas vous cacher cette jolie page du chaud latin…

On ne se méfie pas assez de ce que l’on mange. Heureusement, Pline, dans son Histoire Naturelle, nous met en garde. Alors si cet été, lors d’un voyage, on vous propose des mets inconnus, attention, çà peut être pire que les oreillons. A bon entendeur, salut !

Un lézard qu’on a fait mourir dans de l’urine d’homme est antiaphrodisiaque pour celui qui a rendu l’urine; car, selon les mages, cet animal entre dans les philtres. On attribue la même propriété à la fiente d’escargot et à celle de pigeon prise avec de l’huile et du vin.
On range parmi les aphrodisiaques pour les hommes : la partie droite d’un poumon de vautour, attachée avec un morceau de peau de grue; cinq jaunes d’œufs de pigeon, avalés dans du miel avec un denier de saindoux;  les moineaux ou les œufs de moineau, en aliment; le testicule droit d’un coq attaché avec de la peau de bélier.
On prétend que la cendre d’ibis, employée en friction avec de la graisse d’oie et de l’huile d’iris après la conception, empêche l’avortement, et que les testicules d’un coq de combat, qu’on frotte de graisse d’oie et qu’on attache avec de la peau de bélier, sont antiaphrodisiaques et même effet si l’on place, sous le lit, les testicules d’un coq avec du sang de l’oiseau. Les crins de la queue d’une mule, arrachés pendant qu’elle est saillie, font concevoir les femmes malgré elles, si on les attache entre eux pendant le coït (dur d’être à ce qu’on fait avec tout çà – ndlr).
Un homme qui urine dans de l’urine de chien devient, dit-on, plus froid pour l’amour. Chose singulière, si elle est vraie !
De la cendre de stellion[1] enveloppée dans un linge est aphrodisiaque tenue dans la main gauche, et antiaphrodisiaque tenue dans la main droite. Le sang de chauve-souris reçu sur des flocons de laine, et mis sous la tête des femmes, les excite à l’amour, ainsi que la langue d’oie prise eu aliment ou en boisson.

Bon, ma petite Mona, une chose est sure : le vin seul ne peut pas être mauvais pour la libido lorsqu’on en abuse pas (du vin, bien entendu). Alors, je vous propose un Chablis 2007 de chez Laurent Tribut. Un vin ciselé, avec une belle acidité ; belle longueur en bouche. Du bonheur, quoi !


[1] Lézard

Encore un gland article

Alors les petits loups, vous vous adressez encore à Tata Mona en espérant qu’elle trouve un truc pour que votre flute fasse pan voire pan-pan. Je pensais qu’avec les diverses recettes déjà proposées, le problème était réglé. Il semble qu’il n’en ait rien et que vous avez toujours la tuyauterie aux abonnés absents. Heureusement, il y a Auguste, vous savez ce bon docteur Debay. Je l’ai usé jusqu’à la corde pour vous mes petits lapins. Il a laissé dans son livre que vous connaissez bien maintenant, une liste de pilules, pommades et potions diverses qui font revivre la pompe à plaisir et refleurir les joyeuses fanées, en tous cas, je l’espère. Allez, vas y mon petit Auguste, crache tes remèdes, t’es attendu (j’espère que cette terminaison un peu raide ne vous vexera pas) :

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DES APHRODISIAQUES OU SUBSTANCES QUI EXCITENT L’AMOUR
Le nom d’Aphrodisiaque (d’aphroditis, Vénus), a été donné aux diverses substances alimentaires et médicamenteuses capables de réveiller ou d’accroître l’appétit vénérien, soit en excitant l’économie entière, soit en portant une stimulation directe sut les organes génitaux. Plusieurs de ces substances sont très dangereuses et quelquefois mortelles. Malgré ces dangers, les invalides de Cythère ont cherché, en tout temps, les moyens d’exciter en eux, de raviver les feux de l’amour physique devenus languissants et de les rallumer lorsqu’ils étaient éteints.
Mais nous prévenons le lecteur que plusieurs de ces préparations étant d’énergiques stimulants, des excitants violents et quelquefois incendiaires, on ne doit en faire usage que sous la direction d’un médecin.

wine_in_glassVIN APHRODISIAQUE.
Gousses de vanille … 30 gr
Cannelle … 30 gr
Genseng … 30 gr
Rhubarbe … 30 gr
Vin de Malaga 1 lit.
Faites macérer pendant quinze jours ces substances dans le vin, en ayant soin d’agiter chaque jour. Filtrez et ajoutez 15 gouttes de teinture d’ambre. On peut remplacer le Malaga par du vin vieux de Chablis.

SIROP APHRODISIAQUE A L USAGE DES HOMMES.
Mou de quinquina …8 gr.
Racine de genseng … 60 gr
Cinéraire sibérienne … 30 gr
Gousses de vanille, . . . 30 gr
Semences de cardamome … 60 gr
Cacao …60 gr
Sucre blanc … 1 kilogr.
Ambre gris … 1 gr.
Musc ou civette …2 centigr.
Faites macérer toutes ces substances dans suffisante quantité de bon vin ; filtrez ensuite avec le plus grand soin, et mettez en bouteille que vous boucherez hermétiquement.

zizipanpanPASTILLES DE GENSENG.
Genseng en poudre …… 250 gr.
Vanille … 500 gr
Teinture d’ambre … 10 gouttes.
Huile de cannelle … 50 cl
Divisez la masse en pastilles de 1gr. et demi.
Ces pastilles, très excitantes, ont la propriété dit-on, de ranimer les forces éteintes des organes génitaux.

EMPLÂTRE APHRODISIAQUE.
Emplâtre diapalme 60 gr
Benjoin … 4 gr
Baume du Pérou … 4 gr

Amalgamez au bain-marie, retirez du feu et ajoutez :
Ambre … 120 gr
Musc … 20 gr
Pendant que la masse est encore liquide, étendez sur des morceaux de peau une couche de quelques millimètres d’épaisseur, et appliquez sur la région lombaire, ou sur la région sacrée, pour y rester quelques jours.

bainaphroBAIN APHRODISIAQUE
Romarin … 500 gr.
Sauge … 500 gr
Origan … 500 gr
Menthe … 500 gr
Fleurs de camomille … 500 gr
Eau bouillante … 3 lit.

Laissez infuser pendant douze heures, puis ajoutez :
Teinture de genièvre 60 gr.
Id. de muscade 60 gr
Verser le tout dans l’eau du bain au moment d’y entrer.

Mona plus de solutions pour vous si çà ne marche pas. Merci pour votre attention, … dur, dur…

Elle conserve Du Barry

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Madame du Barry et Louis XV

La  comtesse du Barry, maîtresse de Louis XV, aimait préparer pour son royal amant des mets aphrodisiaques. Ainsi, elle lui fit servir un apprêt d’œufs de vanneau, volatile réputé au sang chaud, comme le pigeon, champion infatigable du coït, selon Aristote qui dit de lui : « il copule, en une heure 83 fois…! ».

Il faut dire que ce légume avait la réputation d’être si émoustillant qu’on le déconseillait formellement aux pucelles, comme en témoigne la confession timide d’une héroïne du « Roman bourgeois » d’Antoine Furetière (1666) :
« Si quelqu’une de nous eût mangé des asperges et des artichauts, on l’aurait montrée du doigt ; mais aujourd’hui, les jeunes filles sont plus effrontées que des pages de Cour ! ».

Revenons à la du Barry. On dit qu’elle avait obtenu la recette ci-dessus auprès d’une dame qui s’y connaissait : Marguerite Gourdan, dite la Petite Comtesse. Elle tenait une maison entièrement vouée au « culte de Vénus ». Elle publia même à l’intention de ses protégées un ouvrage au titre évocateur : « Instructions pour une jeune demoiselle qui veut faire fortune avec les charmes qu’elle a reçus de la nature« . Son établissement fut fréquenté par tout le beau linge parisien. Un passage secret permettait aux nobles et gens d’Eglise de rentrer sans attirer l’attention.
A son décès, bien que sa maison ait disparu depuis plusieurs années, les chanteurs populaires firent une chansonnette aux paroles si crues que je ne publierai que la première strophe :

Nobles maquereaux et véroles,
Versailles, Paris sont affolés !
Tous prenons le deuil dès ce matin
Pour cette tant renommée catin.
Oui, Gourdan la maquerelle est morte,
Est morte comme elle avait vécu,
La pine au cul
Le corbillard est à sa porte
Escorté par trois cents putains
La pine en mains.

Et au fait, Mona, mon petit pigeon, si vous sortiez l’assiette d’asperges et d’artichauts, moi je m’occupe de déboucher le muscat…

Asperge moi de térébenthine

asparagi

Nous sommes en pleine saison des asperges. Je les aime beaucoup. Aussi, bien que deux articles lui aient été consacrés lors des derniers jours (le 4 et le 5 mai), je ne résiste pas au plaisir de vous relater quelques anecdotes savoureuses à son sujet.

Grimod de La Reynière, parle de ses propriétés aphrodisiaques : « Ce légume ne convient qu’aux riches parce qu’il n’est pas substantiel et légèrement aphrodisiaque. C’est un manger délicat ».

Si dans les guides de savoir vivre, il est permis de la manger à la main, on lit dans le « Manuel de civilité pour les petites filles », paru dans les années 1930 : « Ne faites pas aller et venir une asperge dans votre bouche en regardant languissamment le jeune homme que vous voulez séduire ».

Le fameux pot de chambre

Marcel Proust, dans « A la recherche du temps perdu », parle à plusieurs reprises de l’asperge. Il souligne notamment le parfum que prennent les urines après un plat d’asperges :

« Mon ravissement était devant les asperges, trempées d’outremer et de rose et dont l’épi, finement pignoché de mauve et d’azur, se dégrade insensiblement jusqu’au pied,-encore souillé pourtant du sol de leur plant,-par des irisations qui ne sont pas de la terre. Il me semblait que ces nuances célestes trahissaient les délicieuses créatures qui s’étaient amusées à se métamorphoser en légumes et qui, à travers le déguisement de leur chair comestible et ferme, laissaient apercevoir en ces couleurs naissantes d’aurore, en ces ébauches d’arc-en-ciel, en cette extinction de soirs bleus, cette essence précieuse que je reconnaissais encore quand, toute la nuit qui suivait un dîner où j’en avais mangé, elles jouaient, dans leurs farces poétiques et grossières comme une féerie de Shakespeare, à changer mon pot de chambre en un vase de parfum. »

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Le marquis de Cussy, préfet du palais de l’empereur Napoléon 1er, avait invité sa jeune maîtresse à une partie de campagne. Elle s’excusa en disant qu’elle devait se rendre à une fête familiale. Gourmand, le marquis alla aux Halles en vue de faire un bon déjeuner. Il vit deux bottes d’asperges, les seules arrivées du jour asperges-achatdans la capitale. Il voulut les acheter, mais il fut devancé par quelqu’un. Décidément, ce n’était pas son jour…
Le soir, sa maîtresse était de retour. Elle raconta avec moult détail sa journée. Au moment de l’étreinte, la jeune femme se soulagea d’un besoin naturel. C’est alors que le marquis s’énerva :
Julie ! Julie ! Tu me trompes !
– Mais enfin Louis, comment pouvez-vous penser cela ?
– Où as-tu déjeuné ?
– Chez ma mère… je vous l’ai dit.
– Ne me mens pas ! Tu as mangé chez l’ambassadeur d’Espagne.
– Mais…
– Oh, arrête, je sais que dans tout Paris, il n’y avait que deux bottes d’asperges. Et c’est son maître d’hôtel qui les a achetées devant moi ce matin. Or, le parfum de tes urines indique avec certitude que tu as mangé des asperges il y a peu de temps.

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Que ce soit Marcel ou Julie, ils auraient dû lire le « Nouveau Dictionnaire de Médecine » qu’avait publié au début du XIX° siècle, le Docteur Béclard, qui fut membre de l’Académie Royale de Paris. Il écrit :
« L’asperge communique à l’urine une mauvaise odeur qu’on change en celle de la violette par l’addition de quelques gouttes de térébenthine.« 

Donc Marcel, vous eussiez connu le truc, point d’odeurs désagréables dans votre chambre. Quant à vous, Julie, vous eussiez pu jouer des castagnettes  et croquer l’asperge espagnole sans risque de vous faire pincer…..

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Finissons (temporairement ?) notre balade au pays de l’asperge avec Charles Ephrussi. C’est un riche collectionneur d’art qui fréquente les ateliers de Degas, Manet, Monet, Renoir… et leur achète régulièrement des toiles.

En 1880, il commande à Manet un tableau représentant une botte d’asperges. Ephrussi est si content du tableau qu’au lieu de verser les 800 francs convenus, il envoie 1.000 francs à l’artiste. Ce dernier, en remerciement, lui adresse un second tableau, représentant une seule asperge. Manet lui aurait dit que pour ce prix là, il devait manquer une asperge dans la botte.

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Les deux tableaux de Manet (1880)

En attendant, régalez vous de blanche, de verte et de violette…

Votre Mona se perge