Mona lit çà…en vavances

Mes amis,

Lepicurien m’a donné la semaine à venir. Il était temps. Je ne sais pas si c’est l’approche de l’hiver. Je sais pas vous … mais je suis toute raplapla, genre Madame Ourse qui veut hiberner. Alors je vais profiter de la semaine qui vient pour faire une overdose de pieu. Mon lit, mon lit… Ne rien faire, sieste, manger, lire, dodo. Je sais, c’est pas un programme pour une belle fille comme moi. Mais tant pis… 

Mona un lit deux places…. Et vous ?

A lundi prochain.

L’heure des baves

Les premiers frimas tombent sur la France. Durant les mois à venir, rhumes et coryzas vont toucher nombre de nos concitoyens. Pour soigner ce mal banal, des tonnes de médicaments vont être prescrits, ingurgités. Et avec cette invasion chimique, le trou de la Sécu va encore se creuser.

Alors épicuriennes, épicuriens, si jamais le froid congestionne votre nez ou votre gorge, ne succombez pas aux appels de Sanofi ou autres laboratoires pharmaceutiques : utilisez des produits naturels. Ainsi comme antitussif, servez-vous donc ce sirop qui fit ses preuves aux siècles passés. Je veux parler du sirop de Stylommatophora. Pour les non initiés, je dois rappeler que cet ordre de gastéropodes comprend les limaces, ces escargots sans coquille.

Se soigner naturellement avec Mona

Mais comment réaliser, chers amis, ce sirop ?

Tout d’abord, par un matin frais, partez dès l’aube à la chasse aux limaces. C’est à cette heure matinale qu’elles sont les plus riches en éléments susceptibles de soigner votre appareil respiratoire. Ce sport ne nécessite pas de beaucoup de matériel : ni chiens courants, ni cor de chasse, encore moins de fusil. Il suffit d’un bocal avec un couvercle et une paire de chaussures de marche. Même en marchant lentement, tout traqueur doit revenir avec les 300 g nécessaires à l’élaboration du sirop qui soulagera vos bronches, poumons.

Lorsque vous avez récupéré la quantité nécessaire de gastéropodes gluants, plongez-les dans trois quarts de litres d’eau bouillante. Après quelques minutes à petits bouillons, filtrez en ajoutant un kilogramme de sucre. Laissez mariner au frais trois jours et consommez trois à cinq cuillères à soupe par jour. Au XIX° siècle, ce traitement était même considéré comme efficace contre la tuberculose. Dire !

De nos jours, si en France, le jus de limaces a disparu de nos officines, on peut encore en trouver, dit-on, en Espagne, Italie ou Belgique. Des médications de bonnes-femmes incitent à compléter le sirop en avalant deux limaces rouges à peine réveillées, à condition qu’elles soient ramassées lors de la rosée du matin si possible dans un fossé où croupie une eau de pluie de plusieurs semaines. Il semble que ce remède de bonne femme fit des merveilles. Pourquoi ne pas renouveler l’ordonnance et laisser de coté les molécules des laboratoires qui nous font trop souvent autant de bien que de mal.

Mona tâché sa limace en versant ce sirop…  

Condamnée aux travaux forceps

M'enfin, Mona, uniquement des verres à pied pour Messire le Vin !

Henri IV approche des 50 ans et il n’a toujours pas d’héritier. Marié à Marguerite de Valois, mais vivant avec Gabrielle d’Estrées, il n’a pas d’enfants légitimes. En 1599, sa célèbre maitresse meurt et il obtient l’annulation de son mariage. La place est libre pour Marie de Médicis qu’il épouse en 1600. De cette union, naît un an plus tard un Dauphin, le futur Louis XIII. Comme c’est de tradition à la Cour de France, la Reine devait accoucher devant les Princes. Et pourtant, ce 27 septembre 1601, à Fontainebleau, le spectacle ne fut pas joli, joli. Les douleurs durèrent plus de 22 heures, accompagnées de coliques à répétition.

La sage femme Louise Bourgeois qui officia raconte par le menu cette naissance. Elle relate notamment une anecdote croustillante. Trouvant le bébé un peu chétif et peu vigoureux, elle s’adresse au Roi pour lui conseiller un remède. Mais laissons place à Louise :

«J’enveloppai bien l’enfant, ainsi que j’entendais ce que j’avais à faire. Le roi vient auprès de moi ; je regarde l’enfant au visage. Je le vis en grande faiblesse de la peine qu’il avait enduré. Je demande du vin à l’un des premiers valets de chambre du roi. Il apporta une bouteille, je lui demande une cuiller. Le roi prit la bouteille et je lui dis :
«Sire, si c’était un autre enfant, je mettrais du vin dans ma bouche et lui en donnerais, de peur que la faiblesse ne dure trop».
Le roi me mit la bouteille contre la bouche et me dit :
«Faites comme à un autre».
J’emplis ma bouche de vin et lui en soufflai ; à l’heure même, il revint et savoura le vin que je lui avais donné.

Héroüard, médecin du roi constata que le nouveau-né était « un enfant grand de corps, gros d’ossements, fort musculeux…les parties génitales à l’avenant du corps et le croupion tout velu« . 

Quand je pense que nos gouvernants actuels ne considèrent le vin que comme une drogue, çà me fend le cœur. Et vous, çà ne vous fend pas le cœur ?

Bon en attendant, ma Chère Mona, si vous voulez bien sortir deux verres, je vous invite à déguster le Château Pipeau 2007. Ce Saint-Emilion est une valeur sure de l’appellation. Et vous qui me semblez bien pâlotte, il vous donnera un bon coup de fouet…

L’agagadémie

Le drame de la vieillesse, ce n’est pas que l’on se fait vieux, c’est qu’on reste jeune. (Oscar Wilde)

 Deux académiciens, âgés comme il se doit dans cette docte assemblée, sortent de l’Institut au moment où une belle jeune fille passe, jupon au vent.

L’un d’eux, avec un regard presque lubrique et néanmoins admiratif, dit à son collègue :
-Oh, quelle belle fille ! Je la baiserais bien.

Son collègue, ayant le sens des subtilités de la langue française, lui rétorque :
-Mon ami, calmez-vous ; vous vouliez sûrement dire : « volontiers ».

Mona envie de se promener quai de Conti.

J’ubu de la fée verte

Alphonse Lamartine, Alfred Jarry, Mona et Pierre Bonnard (voir fresque originale en cliquant sur l'image)

Alfred Jarry, le père du Père Ubu, aimait rire. Son humour était souvent grinçant.

Pour illustrer ces dires, lisez donc ce qui suit :

Jarry habita avec un groupe d’amis, durant une année, une maison de Corbeil-Essonnes. La petite communauté mena une telle vie de patachon que la propriétaire ne prolongea pas le bail.

Imbibé d’absinthe Alfred trouvait que les rossignols perturbaient la quiétude du lieu. Armé d’un pistolet, il en descendait régulièrement. Une voisine vint se plaindre en disant qu’elle craignait qu’un tir ne tue un de ses enfants.
Jarry ne se démonta pas et lui répondit :
-Mais, Madame, si ce malheur arrivait, soyez rassurée, nous vous en ferions d’autres.

 Un autre jour, une femme écrivain vint rendre visite à la joyeuse troupe. Installée dans le salon, elle remarqua un énorme phallus de plâtre posé sur la cheminée. En souriant, elle demanda s’il s’agissait d’un œuvre imaginaire ou d’un moulage.
-Non, ma Chère, dit Jarry,c’est une simple réduction !

Mona, çà vous la coupe une réplique comme çà. Bon çà ne doit pas nous empêcher d’en tâter une. Que diriez-vous d’un Rully 1er cru la Pucelle 2009 du domaine Albert Sounit. Ce vin blanc est déjà bon à dépuceler. Mais si vous patientez deux à trois ans, l’extase sera au bout…

De Nîmes

Quel vêtement nous fait plus penser au Far-west que le jeans. C’est en effet, un certain Levi-Strauss qui crée au milieu du XIXème siècle ce pantalon de toile épaisse à l’usage des cowboys et chercheurs d’or. Vers 1860, on lui apporte un tissu plus solide qu’il adopte immédiatement pour ses pantalons. Cette toile vient de France. Elle est fabriquée depuis le XVIème siècle à Nîmes, dans le Gard. Pour faire venir les grandes quantités souhaitées, il fait transiter la cargaison par le port de Gènes. Avec un accent américain, « de Gènes » devient « Jeans » alors que la toile gardera son nom Denim.

Ce vêtement utilitaire deviendra tendance après que deux grandes vedettes l’aient porté à l’écran : James Dean et Marilyn Monroe.

Mona mis aussi un jeans. Uniquement pour vous !


La riviere sans retour 1954 par le-pere-de-colombe

Rivale ta haine

Lépicurien, vous avez dit récemment que la Montespan fut répudiée par Louis XIV. Comme vous ne dîtes pas pourquoi, j’ai pris la liberté de creuser cette affaire et de vous en dire un peu plus.

Nous sommes en 1680. La Marquise de Montespan a fêté ses 40 ans, elle a accouché 7 fois et çà se voit. Sa taille s’est élargie, son ventre l’encombre. En un mot, elle s’est amochie.

Mesdames de Montespan et de Fontanges

Le Roi s’emmouracha d’une jeunette, Marie Angélique de Scorraille de Roussille, duchesse de Fontanges. Pour ses 19 ans, elle accoucha d’un garçon mort-né et ne se remit pas des suites. Enlaidie par la maladie, le Roi ne cherchait plus à la voir. A vingt ans, elle s’éteint. Et en pleine affaire des poisons, le décès parait suspect. La Montespan, déjà en disgrâce, se serait vengée en empoisonnant sa rivale. La participation de la Marquise à cette affaire de poisons ne fut jamais éclaircie. Mais le fait que le Roi n’acceptât d’autopsie de Mlle de Fontanges ne fit qu’amplifier la rumeur. La famille fit autopsier le corps sans percer le mystère.

Il y a une trentaine d’années, une nouvelle étude du rapport d’autopsie permit de découvrir qu’un bout de placenta n’aurait pas été retiré de la patiente. Il aurait provoqué de fortes hémorragies et déclenché un cancer fatal à la jeune Marie Angélique.

Louis XIV, certain que la Montespan était une empoisonneuse, cessa définitivement sa liaison et, après le décès de la Reine Marie-Thérèse, se tourna vers la religion et la Scarron.[1]

Mona jamais répudiée par quelqu’un. Qu’on se le dise !


[1] Madame de Maintenon

Taille haut, taille haut…

L’image que nous avons de Napoléon est plutôt celle d’un homme petit. Or, dans les Mémoires de Constant qui fut son valet de chambre, on peut lire qu’il mesurait 1.68m. Cette taille était tout à fait dans la moyenne de l’époque. A sa mort, il fut également mesuré : 1.68m. Alors pourquoi le voyons nous plus petit que ses contemporains ? La réponse la plus plausible est que l’Empereur fut représenté par les caricaturistes anglais comme un nain voulant dominer l’Europe. De plus, Napoléon était issu du peuple alors que les autres dirigeants européens étaient de vieille noblesse. Et ces derniers mieux nourris, étaient bien plus grands que « les petites gens ».  Le Roi Louis XVI, avant de monter sur l’échafaud, mesurait 1.90m ce qui en faisait un géant et aujourd’hui il serait basketteur.

De plus, les Anglais insistaient sur le fait que Napoléon faisait un complexe de taille. Ainsi, ils affirmaient qu’un jour un officier proposa son aide à l’Empereur pour attraper quelque chose en hauteur car ce soldat était de grande taille.

L’officier « Voulez vous de l’aide, je suis plus grand que vous »
Napoléon « Vous n’êtes pas plus grand, vous êtes plus haut ».

Belle réponse, Mona ! Et si on buvait un coup ? Allez, un Graves blanc de bon matin, çà va vous stimuler, vous faire grandir… J’ai choisi le Château Respide 2009. Un vinificateur de talent nous donne des vins droits, aromatiques, frais. 

Olympe pique

Si vous êtes un fidèle lecteur de ce blog, vous vous rappelez d’Olympe Gouges. Cette chienne de garde avant l’heure, cette passionaria de la cause féministe a fini sur l’échafaud. Je vous ai fait un « raccourci » de la dame. Si vous voulez vous rafraichir la mémoire sur Olympe, une relecture de cet article s’impose.

Le postambule de sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » était révolutionnaire pour l’époque et le reste même de nos jours ; il secoue notre rapport homme/femme qui n’est pas encore franchement un modèle d’égalité. Qu’on se le dise !

Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation. L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. 0 femmes !  Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature.

Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, nos serviles adorateurs rampants à vos pieds. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir; vous n’avez qu’à le vouloir.

 Mona une admiration pour celle qui a dit : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune« .

Messieurs les députés, il y a encore du boulot…. Enfin, c’est Mona-vis.

Misérable

Il faut dire que Totor, il ne laissait pas beaucoup de place sur les salons (Mona)

Victor Hugo est sans conteste un des monstres de la littérature française.  Auteur de romans, de pièces de théâtre, d’essais, de poésie, il a laissé une œuvre gigantesque qui couvre plusieurs étages d’une bibliothèque de salon. Et de plus, il a laissé nombre de dessins, des photographies.

Il fut également un homme connu pour ses relations fournies avec les dames et amateur de bonne chère.

Lorsqu’il se rendait dans une auberge ou un restaurant, les propriétaires étaient honorés et demandaient au Maître de signer leur Livre d’Or. C’est toujours de bonne grâce  que Victor se prêtait à ce cérémonial. Mais il fallait que la table et le sommier soient à la hauteur de ses attentes faute de quoi, il trempait sa plume dans le vitriol.

Ainsi, à Bray, petite « ville puante[1]» du Nord, il loge dans une auberge où rien ne va. Sur le livre d’or, il laissera ces vers acides :

Au diable ! Auberge immonde ! Hôtel de la punaise
Où la peau le matin se couvre de rougeurs,
Où la cuisine pue, où l’on dort mal à l’aise,
Où l’on entend chanter les commis voyageurs !

Je suppose que l’aubergiste a surement vivement remercié l’auteur avant d’avoir lu ce qu’il avait écrit. La pilule a dû être d’autant plus dure à avaler. Bon nous Mona, on pourrait avaler quelque chose. Hum ! Allez un Médoc. Château Maison Blanche 2009 est digne d’y figurer… C’est un vin rond, enchanteur. 


[1] Selon Hugo