Halée, circulez…

C’est l’été. Et nombre d’entre nous veulent arriver sur la plage avec un teint déjà halé. Pour ce, diverses méthodes existent : le genre grille-pain. Vous vous allongez dans la machine, le couvercle se referme. Après 20 mn de rayons UVA, vous ressortez bronzée comme si vous étiez restée 3 heures à griller sur la plage. Mais ces appareils peuvent avoir certains désagréments comme le montre la vidéo qui suit.

Autre technique, la douche autobronzante qui donne à la peau un air de brioche sortant du four. A première vue, çà ressemble à une cabine de douche classique. Mais elle est équipée de 40 jets de pulvérisations qui diffusent une brume composée d’aloe vera, d’un dérivé de glycérine et de crème nourrissante, elle est totalement sans danger. On entre nue dans la douche, les mains et les pieds tartinés de crème hydratante pour éviter le jaunissement. Et c’est parti pour 4 pulvérisations de 10 secondes. Pas besoin de massage, ni de séchage. En quelques heures la peau est dorée à souhait et çà dure environ une semaine.

Mona dore son bronzage. Et vous ?

C’est l’été. Et nombre d’entre nous veulent arriver sur la plage avec un teint déjà halé. Pour ce, diverses méthodes existent : le genre grille-pain. Vous vous allongez dans la machine, le couvercle se referme. Après 20 mn de rayons UVA, vous ressortez bronzée comme si vous étiez restée 3 heures à griller sur la plage. Mais ces appareils peuvent avoir certains désagréments comme le montre la vidéo qui suit.

Autre technique, la douche autobronzante qui donne à la peau un air de brioche sortant du four. A première vue, çà ressemble à une cabine de douche classique. Mais elle est équipée de 40 jets de pulvérisations qui diffusent une brume composée d’aloe vera, d’un dérivé de glycérine et de crème nourrissante, elle est totalement sans danger. On entre nue dans la douche, les mains et les pieds tartinés de crème hydratante pour éviter le jaunissement. Et c’est parti pour 4 pulvérisations de 10 secondes. Pas besoin de massage, ni de séchage. En quelques heures la peau est dorée à souhait et çà dure environ une semaine.

Mona dore son bronzage. Et vous ?

Orang ou tant de singes

Napoléon dans les Pyrénées ramenant un orang-outan

Ma Chère Mona, votre article sur Zafara est passionnant. Permettez-moi d’apporter quelques informations complémentaires à votre brillant exposé.

Zarafa à La Rochelle

On ne possédait de cette « géante de la savane » que quelques gravures approximatives et une description que Buffon avait rédigée à partir de compte-rendu d’explorateurs assez fantaisistes. Ce ruminant, qui peut atteindre 5 mètres de haut et peser 1000 kg a été baptisé Caméléopardis parce qu’on le croyait issu des amours d’un léopard et d’une chamelle. Ben voyons !

Aussi l’arrivée de cette girafe fut un évènement exceptionnel.

Parmi les consignes données durant son périple, il est bon de noter que l’animal devait boire 25 litres de lait par jour, ce qui explique la présence de vaches laitières à ses cotés. De même, pour lutter contre l’effet brutal de dépaysement, elle devait être accompagnée de deux jeunes soudanais, Atir et Youssef. Atir restera plus de douze ans, attaché à son service. Chaque jour, il était chargé de son entretien, ce qui laissa l’expression : « peigner la girafe ».

Le Muséum de Paris, manquant de place, expédie des animaux naturalisés vers des musées de province. La girafe du roi, Zarafa, arrive ainsi au muséum d’histoire naturelle de La Rochelle en août 1931.

De nos jours, on peut encore l’admirer en compagnie de l’orang-outan de l’impératrice Joséphine. Il avait vécu, en 1808, à la Malmaison, et comme c’était une jeune femelle, Bonaparte l’avait nommée « Mademoiselle des Bois ». Mais le singe avait eu les mains et les pieds gelés durant la traversée des Pyrénées. Ce fut fatal et il mourut alors qu’il n’avait que dix-huit mois. Cette courte existence fut suffisante au professeur Fr. Cuvier pour noter nombre d’observations sur cette guenon :

La musique ne produisait chez lui aucune autre sensation que celle du bruit ; pour sa défense il mordait et frappait de la main, mais ce n’était qu’envers les enfants qui l’impatientaient qu’il montrait quelque méchanceté. En général, il était doux, affectueux, et répondait au besoin naturel de vivre en société. Il aimait à être caressé, donnait de véritables baisers. Son cri était guttural et aigre ; il ne le faisait entendre que lorsqu’il désirait vivement quelque chose; alors tous ses signes étaient très expressifs. Secouant sa tête pour montrer sa désapprobation, il boudait quand on ne lui obéissait pas, et, quand il était fâché tout de bon, il criait très fort en se roulant par terre; son cou s’enflait alors beaucoup.

Vous Mona, quand vous secouez la tête, c’est plutôt pour goûter un vin… je vous ai comprise. Allez, j’ai ouvert un flacon de Savagnin de JP Salvadori. Ce Côtes du Jura 2005, cuvée des marnes bleues, est racé : finesse, équilibre, longueur…

Zarafa

Les animaux ont toujours fasciné les hommes. En 1486, un sultan mamelouk d’Egypte avait offert à Laurent de Médicis une girafe qui fut ramenée à Florence. Louis XIV avait construit une Ménagerie[1] au Château de Versailles. On pouvait y voir notamment éléphant, rhinocéros et tigre. On raconte que sous Louis XV, un des soigneurs de la Ménagerie nourrissait un dromadaire avec 6 litres de Bourgogne par jour. On s’étonna que la pauvre bête meure trop vite…

Avec le Révolution de 1789, les animaux furent transférés au Jardin des Plantes. En 1826, le Pacha d’Egypte, souhaitant améliorer ses relations avec l’Angleterre et La France, offre deux girafons l’un à George IV et l’autre à Charles X.

La girafe anglaise passa l’hiver à Malte avant d’être embarqué par bateau pour Londres. Elle supporta mal le long voyage et mourut peu après son arrivée dans les bras du roi George.

Quant au girafon « français, il est embarqué en octobre 1826 avec ses deux palefreniers Atir et Hassan et arrive à Marseille où il passe l’hiver. Le préfet des Bouches-du-Rhône accueille «la belle enfant des tropiques» dans les jardins de son hôtel particulier. Il y a fait aménager pour elle des «appartements». Chaque jour, elle se promène en ville pour le plus grand plaisir des Marseillais.

C’est Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, professeur au Museum d’histoire naturelle et membre de l’Académie des Sciences qui est chargé d’organiser le voyage à pied de la girafe vers Paris. Il lui fait confectionner un costume imperméable en toile gommée, boutonné par-devant, et un bonnet qui tombe et recouvre le cou. Il fait dessiner d’un côté les armes du Pacha, de l’autre celles de Charles X.

Au matin du 20 mai 1827, sous une pluie battante, la girafe en imperméable quitte Marseille. Le convoi se compose ainsi : deux gendarmes 500 mètres à l’avant, font ranger sur le bord de la route tous les véhicules. Viennent ensuite le commandant de gendarmerie et trois de ses hommes, puis Geoffroy Saint-Hilaire suivi de deux vaches du Soudan. Suit Hassan qui tient la corde de tête avec, derrière lui, la girafe, avec Atir à la corde de droite et Barthélemy à celle de gauche. Suit une voiture sur laquelle on a chargé les bagages et une cage contenant deux antilopes et un mouflon. La progression est de 20 à 25 km par jour.

Tout au long du parcours, les badauds se pressaient pour voir l’étrange animal. Sur les routes, on casse des ponts pour laisser passer l’animal, on rebaptise nombre d’auberges « Auberge de la Girafe »

Le 30 juin 1827, la Girafe du Roi rallia enfin le Jardin des Plantes.

Une véritable « girafomania » s’empare de la France. La folie Zarafa (nom donné à la girafe) dure 3 ans et de nombreux produits « dérivés » apparaissent alors : assiettes décorées, vases, lithographies etc.

Puis, on l’oublie, ce qui fera écrire à Balzac :

« Elle n’est plus visitée que par le provincial arriéré, la bonne d’enfant désœuvrée. À cette leçon frappante, bien des hommes devraient s’instruire et prévoir le sort qui les attend”.

Elle meurt en 1845 dans l’indifférence générale. Elle est empaillée et rejoint les réserves du Jardin des Plantes.

Mona ni mal… pour vous


[1] Le pavillon de la Lanterne, édifié en 1787, (demeure fort appréciée de notre Président) tire son nom du lanternon qui couronnait le pavillon de l’ancienne Ménagerie toute proche.

Cachez ce zinc que je ne saurais boire

vins de "Sein pour sein"

Servir « la bière au mètre » se pratique dans nombre de bars les soirs de beuverie : un gabarit en bois permet d’aligner un mètre de gobelets plastique remplis d’un breuvage mouvant apte à transformer le premier Belge venu en buveur d’eau. Servir « du vin au mètre » se pratique à Grenoble et dans le Dauphiné : avec dextérité, le patron vide une bouteille dans de petits verres ballon alignés sur le comptoir… et ce, sans en perdre une goutte ! Souvent, à la saison, le vin est un Coteaux du Lyonnais, un de ces « petits vins » fruité et velouté qui vous réconcilie avec les vins primeurs. En Beaujolais, on ne chipote pas, on pratique le « mètre de pots » (50 cl)…

Bien loin de ces excès, dans le temps, à Saint Pourçain (vins de l’Allier), le cabaretier posait sur le zinc un pichet de vin. Au moment de partir, il trempait une cordelette dans le pot. Le client payait en fonction de la hauteur de la coloration. C’était servir le vin « à la ficelle ».

Enfin tout çà, c’était au temps où le vin n’était mis au pilori. Ahrrr !!

Alors en buvant avec modération, ma p’tite Mona, je vous invite à boire un verre de Fixin 2007 de Pierre Gelin. Ce vin Bourguignon marqué de fruits noirs, est charnu et délicieux.

A l’arctique de la mort

Jules Sébastien César Dumont d’Urville est né à Condé sur Noireau (Calvados) en 1790.
Il s’engage dans la Marine en 1811. Polyglotte, il est curieux de tout et étudie l’Astronomie, la Géologie, l’Entomologie et la Botanique.

En 1819, lors d’une escale dans l’île de Milos à bord de La Chevrette, c’est lui qui fit acheter et ramena la « Vénus de Milo« , désormais au musée du Louvre à Paris.

De 1822 à 1829, à bord de l’Astrolabe, il explore les côtes des îles Gilbert et Caroline, de Tahiti, des îles Malouines et d’une partie de l’Australie, des îles Fidji, des îles Loyauté, de la Nouvelle Zélande, des îles Tongas et des Moluques. Il retrouva également à Vanikoro les restes de l’expédition de La Pérouse (1828). Mais son grand dessein se concrétisa avec sa volonté de descendre toujours plus au sud. Dès 1837, il part avec l’Astrolabe et La Zélée, pour plusieurs campagnes d’explorations. Malgré les embûches de toutes sortes, scorbut, bateau prisonnier des glaces, il découvre dans l’Antarctique les terres Louis Philippe et Joinville en 1839. Le 20 janvier 1840, toujours plus au sud à la recherche d’une terre, le continent antarctique leur apparaît. Il nomme cette terre : Terre Adélie du prénom de son épouse.

Souvenir de Terre Adélie

A son retour à Toulon, d’Urville fut promu au rang de Contre-Amiral. Le gouvernement Français était si satisfait des résultats de l’expédition qu’il offrit 15 000 francs or que les 130 survivants de l’expédition se partagèrent.

En 1842, il eut une fin tragique, non pas en mer, mais dans le voyage inaugural de la ligne de Chemin de Fer Paris-Saint Germain, le déraillement du train provoqua l’incendie des wagons dont les occupants périrent (Les wagons de voyageurs étaient fermés à clef par mesure de sécurité avant le départ du train).

Mona pas bu de calva à la mémoire de Jules, et vous ?

Epouser la première velue

Mona, voilà des années que vous pensez que je suis un vilain misogyne alcoolisé alors que vous savez bien que j’aime passionnément les femmes et vous particulièrement, mon petit chou.  Si j’écris quelques vérités méchantes, c’est  juste un exercice de style, une envie de sortir un bon mot… D’ailleurs, de longue date des gens bien plus connus que moi ont sorti quelques phrases à votre endroit pas piquées des hannetons. Allez pour le plaisir, un petit échantillon :

Il n’en est pas du vin comme des femmes : il suffit de l’aimer pour qu’il vous aime.
André PREVOT

Je ne supporte pas ma femme quand je suis sobre et elle ne supporte pas lorsque je suis ivre.
André PREVOT

Celui qui cherche une femme belle, bonne et intelligente, n’en cherche pas une, mais trois.
Oscar WILDE

Si l’homme a été créé avant la femme, c’était pour lui permettre de placer quelques mots !
Jules RENARD

Les femmes c’est charmant, mais les chiens c’est tellement plus fidèles.
Sacha GUITRY

Ci-gît ma femme : oh ! qu’elle est bien. Pour son repos, et pour le mien.
Henri-Joseph DULAURENS

La femme des uns fait le bonheur des autres.
Pierre DESPROGES

Pourquoi contredire une femme? Il est tellement plus simple d’attendre qu’elle change d’avis!
Jean ANOUILH

Les hommes ont une vie plus agréable que les femmes.
Premièrement, ils se marient plus tard et, deuxièmement, ils meurent plus tôt.
H.L. MENCKEN

Il y a deux ans que je n’ai plus parlé à ma femme; c’était pour ne pas l’interrompre.
Jules RENARD

La femme est une table bien servie qu’on voit d’un oeil tout  différent avant et après le repas.
Claude-Hadrien Helvétius

Les femmes ressemblent aux girouettes: elles se fixent quand elles se rouillent.
VOLTAIRE

Les célibataires devraient être lourdement imposés. Il n’est pas juste que certains hommes soient plus heureux que les autres.
Oscar WILDE

Le meilleur moyen de faire tourner la tête à une femme, c’est de  lui dire qu’elle a un joli profil.
Sacha GUITRY

Allez Mona, ne tirez pas cette bobine, ce sont des humoristes. Allez donnez votre verre, je vous sers une douceur : Alvear PX Solera 1927. Ce vin andalou est une gourmandise qui donne des idées aux filles !

4 x 3 = huîtres

Bien que connues et appréciées du monde gallo-romain (Ausone vante celles récoltées en Médoc), ce n’est qu’au Moyen-Âge que le véritable engouement se produit.

Au XVII° et XVIII° siècle, l’huître est omniprésente sur les tables. On lui prête mille vertus thérapeutiques, on la prescrit au moindre rhume !
La commercialisation se fait sous deux formes : celle apportée par bateau-coche est vendue dans sa coquille ; l’autre dite de « chasse » dévolue au petit peuple, arrive chaque matin débarrassée de sa coquille dans les paniers de « chasse-marées ».
4 000 marchands déambulent dans Paris avec leur charrette. On la consomme souvent cuite et trois ou quatre douzaines par personne sont un minimum ! Nous connaissons tous l’anecdote de Vatel et de la marée qui, bien que transportée à un train d’enfer, n’arrive pas à l’heure.

Je dois vous avouer que j’aime les huîtres, mais j’ai toujours eu du mal à les ouvrir. Malgré les trucs, les outils plus ou moins sophistiqués, je me bats parfois longtemps avec la bête. Mes doigts en gardent des souvenirs indélébiles. Mais enfin çà y est, j’ai trouvé un truc. Je mets les huîtres près de la télé ou d’un lecteur MP3 et je leur mets des chansons de Carla, très vite, elles baillent et là, crac, je les ouvre.

Reste un problème à soulever. Les huîtres sont-elles aphrodisiaques ?

« En amour, vous le savez, les crustacés sont vos alliés », proclamait Brillat-Savarin. Casannova débutait ses repas avec 12 douzaines d’huîtres, on en servait beaucoup lors des repas fins du Régent…
Pourtant, rien n’est démontré, mais on sait que l’huître est riche en zinc indispensable à la synthèse de l’hormone mâle : la testostérone. Historiquement, le pouvoir aphrodisiaque du mollusque fut mis en avant chez les Grecs, lorsqu’Aphrodite, déesse de l’amour, émergea de l’océan au dos d’une huître et donna naissance à Eros.

Actuellement, surfant sur le succès de la pilule bleue, un Australien cherche à commercialiser des huîtres nourries partiellement au viagra… et assure un résultat étonnant.

Mona pas besoin d’huîtres pour vous aimer, et vous ?

L’ivre de cave

A chaque fois qu’il vous voit, il vous parle de sa cave. Cà pour en parler, il en parle ! Des centaines de bouteilles, un jour il vous la montrera. Au fil du temps, vous avez fini par croire que c’était l’Arlésienne, cette fameuse cave… et pourtant un jour, il vous la montre : c’est une cave bien aménagée avec ses flacons bien rangés, bien classés, bien au frais. Au mur, un thermomètre –hygromètre ; sur une tablette, un livre de cave à l’ancienne veille sur des Morgons des années cinquante. Des petits Bordeaux, des Entre Deux Mers des années soixante. Graves et Médocs cohabitent avec blancs et rosés d’Arbois. Le représentant d’Henri Maire a du sévir en son temps. D’ailleurs quelques bouteilles de « vin fou » sont allongées à coté de Champagne poussiéreux. Par ci par là, quelques étiquettes prestigieuses arborent des millésimes lointains et peu cotés. Seuls de petits vins inaptes au vieillissement sont d’années prestigieuses. Les bouteilles entrent dans ce lieu, mais en ressortent rarement. C’est une cave à sens unique. Ne croyez pas qu’il soit radin ; les mets les plus recherchés sont à sa table, mais truffes, foies gras et langoustes n’auront pour compagnons qu’un cortège de fantômes : vins fanés, usés, vieillardés dans d’obscurs millésimes. Les « grandes bouteilles », il les garde pour les « grandes occasions « . Le drame, c’est que l’occasion n’est jamais assez grande. Mariages, baptêmes, anniversaires, réveillons ont vu eux aussi le même défilé de gloires déchues, de flacons décrépis, obsolètes. Le grand frisson de l’harmonie gustative est toujours remis sine die. Un jour, il mourra, c’est à tous notre triste lot. Or jamais, on ne vit de casiers à roulette accrochés derrière un corbillard. Alors ses enfants hériteront de vins rouges décatis, de Grands Crus cassés, de blancs oxydés, de Champagne éventés. On ne sauvera du naufrage que quelques rares liquoreux, vins jaunes et alcools. Le collectionneur ne sait pas que l’on est riche que des bouteilles que l’on a bues. Il ne sait pas reconnaître l’instant où il est bon de jouir de la vie. Nous en connaissons tous au moins un. C’est le « mateur » de vin, « l’amasseur » de vin.
Il possède une cave comme un eunuque possèderait un harem.

Moi, ma chère Mona, pas de risque : je bois du vin jeune. Et plus çà va, moins j’attends. Comme dit Philippe Bouvard : « j’ai compris que j’avançais en âge en ouvrant mes grands Bordeaux de plus en plus tôt ». En parlant de jeunesse, buvons ce Château Baulos-Charmes 2006. Un Pessac Léognan gourmand. Encore une que les Prussiens n’auront pas !

Gare à tes glandes, ma mère !

De nos cinq sens, l’odorat est celui qui fut longtemps considéré comme le plus primitif. Car l’odorat se réfère plutôt à nos émotions et à notre animalité. Impossible pourtant de nier qu’il module nos relations interpersonnelles et notre bien-être : odeur corporelle ou fragrance nous parlent immédiatement de l’autre, de son identité. L’olfaction constituerait même une part non négligeable de notre expérience originelle, puisque c’est une voie sensorielle qui permet à l’enfant de connaître sa mère dans le monde intra-utérin, et de la reconnaître une fois né (le nouveau-né s’oriente spontanément vers le sein maternel). Aujourd’hui, les chercheurs s’interrogent sur la capacité des odeurs naturelles du corps à véhiculer un contenu informatif et à stimuler des réponses réflexes chez l’homme. C’est l’existence des fameuses phéromones humaines qui est ici en jeu : y aurait-il des agents olfactifs d’attraction ou de séduction universelle ?

Les odeurs corporelles portent des informations sur l’identité, l’état physiologique ou émotionnel. Les phéromones, elles, sont constituées d’un composé unique et commun à une espèce, et induisent des comportements automatiques et stéréotypés. À ce jour, peu de phéromones ont été identifiées chez les mammifères. Mais, on sait que leurs échanges de signaux chimiques sont courants.
Qu’en est-il chez l’homme ? Des études scientifiques ont relevé une synchronisation des cycles ovariens chez les femmes qui vivent ensemble. Mais aucune substance satisfaisant aux critères d’une phéromone n’a pour le moment été identifiée. Et on connaît encore moins les mécanismes de détection et d’action de cette hypothétique substance. L’heure n’est pas encore arrivée de voir les parfumeurs mettre au point des phéromones aphrodisiaques…


Mona un joli nez, et vous ?

Le vieil homme et le marc

Débarqué comme correspondant de guerre sur les plages normandes, l’écrivain américain participa à la libération de la ville de son Paris. Et surtout de ses bars.

Drapeaux, embrassades, effusions. Ce 26 août 1944, les Parisiens célèbrent leur liberté à corps et à cris. Loin de la liesse, Ernest Hemingway a, quant à lui, déjà repris ses habitudes au bar du Ritz. Arrimé au comptoir, il siphonne, en compagnie d’une palanquée d’aventuriers et de journalistes, les  crus de la cave, précieux butins sauvés des pillages allemands mais pas de la descente légendaire de l’écrivain américain. Et comme l’une des convives se lève pour aller au défilé de la victoire, papa Ernest la rembarre: «Ma fille, reste tranquille et bois ce bon cognac! Tu pourras toujours voir les défilés, mais c’est la dernière fois que tu peux célèbrer la libération de Paris au Ritz!»

Dès 1942, l’auteur du « Vieil homme et la mer» participa à l’effort de guerre à sa façon, traquant à lord de son yacht «Pilar» les sous-marins allemands au large de Cuba. A la mi-juillet, il pose ses godillots sur le sable normand, en tant que correspondant de guerre pour le magazine «Collier’s». Furax, car devancé d’une semaine par sa troisième femme, Martha, embarquée à lord d’un navire-hôpital, il suit les combats de Saint-Lô. De l’avis de beaucoup, les papiers qu’il écrits sont assez mauvais. Enfin ceux qui arrivent à temps. Car Ernest, en bon adepte du rhum-enquête, trempe plus souvent sa plume dans l’alcool que dans l’encre…

Eternel hâbleur, il se flattera longtemps d’avoir été le premier à pénétrer dans Paris. Un mensonge éhonté. «En contrebas s’étendait, belle et encore grise, la ville que j’aimais le plus au monde», s’extasie-t-il, le 25 août, place de l’Etoile. Avenue Kléber, il hèle un passant: «Place Vendôme, c’est par où ?» Car il veut être le premier à libérer le Ritz ! Il y fait irruption, mitraillette à la main, ne trouve personne mais tire une rafale sur une pile de draps avant de décréter une tournée générale de Martini dry. Paris est subitement redevenu une fête.

Quelques lieux pour retrouver Hemingway :

Le Ritz : « Lorsque je rêve de la vie après la mort, l’action se passe toujours au Ritz. »

Jardin du Luxembourg : dans les années 20, lors d’un hiver rigoureux de sa première épopée parisienne, en proie à des difficultés financières, il y installait des pièges pour chasser les pigeons qu’il cachait dans le landau de son fils.

Brasserie Lipp : passant en jeep devant la célèbre brasserie, il fait stopper le chauffeur et interpelle le patron : « ma gourde est vide ». Elle sera remplie avec une bouteille de Cognac de la réserve secrète de la maison.

On est obligé, Mona, pour rendre hommage à l’écrivain de boire un Margaux : Château Larruau 2007 est un vin exceptionnel qui me ravie : allez libérez deux verres, c’est ma tournée de plaisir.