Tu Madiran tant !

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Mona boit du vin, les deux folles… de l’eau

Il y avait longtemps que je n’avais pas secoué les autorités françaises sur leur rapport déplorable avec le vin. Bien que notre nouveau président normal boive du vin, rien ne bouge. Le vin est toujours le vilain petit canard dans le pays du bien vivre, bien manger et bien boire.

Et pourtant, il est maintenant prouvé qu’une consommation modérée de vin rouge a un effet bénéfique sur notre cœur et nos vaisseaux, mais nos gouvernants ont diabolisé ce breuvage que la terre entière vénère.

L’étude que viennent de publier des chercheurs coréens retiendra-t-elle l’attention des responsables français ? Durant quarante ans, ces médecins ont suivi des consommateurs d’alcool. Il ressort que les buveurs raisonnables (consommation modérée) ont 35% de chances en moins de verser vers la démence ou la dégénérescence de leur ciboulot que les abstinents. Alors que la maladie d’Alzheimer frappe de plus en plus, voilà un traitement que l’on ne peut rejeter sans l’étudier d’avantage. Si vous avez besoin de cobayes, sachez que Mona et moi, nous sommes disponibles.

Ma Chère Mona, coté cœur, je sais que tout va bien. Mais pour prévenir votre déclin cognitif, je vous suggère de boire un coup de rouge. Que diriez-vous d’un Médoc ? Le Château Patache d’Aux 2009 est déjà fort bon. Comme toujours Jean-Michel Lapalu produit un vin de plaisir. Et en plus c’est bon pour votre santé. Que demander de plus ?

Si je continue, je ne lèverai pas que les coudes

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Yves Remord appelle au secours. Ses origines bretonnes ont pris le dessus depuis quelques années. Résultat, il boit… et plus que de raison. Il constate que si au début de son addiction, l’alcool augmentait son plaisir lorsque sa bergère lui ouvrait sa boîte à ouvrage, au fil du temps et de l’augmentation régulière des doses de pastaga et de mauvais visky, son gourdin ressemble de plus en plus à une limace ; et plus çà, va moins il tire sa crampette de peur que son salsifis ne réponde pas présent en arrivant sur le green à mémère. Désespéré, Yves me demande quoi faire car, avec sa femme, ils souhaitent un enfant.

Tout d’abord, mon p’tit Yves, un Breton qui boit, çà n’a rien de choquant, je dirais même qu’au cours de ma carrière, je peux compter sur les doigts d’une seule main les Armoricains qui ne fréquentent pas assidument la chopine. Vous dire ! Bon ceci étant posé, je me dois de vous rappeler que l’alcool est considéré par les Bretons et certains autres hommes comme un stimulant voire comme un aphrodisiaque ; or, c’est complètement faux. S’il porte, certes, la responsabilité de nombreuses déflorations et de beaucoup de grossesses inattendues, c’est parce que c’est un anesthésiant qui lève les inhibitions et endort la crainte des conséquences. En ingurgitant des verres, ce qui serait normalement inacceptable devient possible et même jouissif. Les barrières sautent, les élastiques pètent et les fantasmes et l’impudeur prennent le pouvoir. Oubliées la prudence, la peur du scandale, la retenue … Par contre, avec l’excès de boisson, Popaul a du mal à présenter les couleurs et à rester au garde à vous suffisamment longtemps pour satisfaire Madame ; pis l’ivrogne s’endort souvent sur le rôti… En baissant pavillon trop vite et en dessinant des cartes imprécises sur les draps immaculés, vous avez peu de chance de voir un petiot vous empêcher de pioncer la nuit.

Donc mon cher Yves Remord, vous devez dire non aux boissons alcoolisées et pour cela il faut vous faire aider. Allez donc un voir un alcoologue. Si vous n’en trouvez pas autour du Massif Armoricain (ils ont trop peu de patients), n’hésitez pas à aller à la capitale. Ils boivent moins là-bas, mais, ils se soignent quand même. Si, si !

Je n’oublie pas que dans votre courrier, vous me dîtes que votre mégère est un peu rigide (si j’ose dire, excusez-moi) et a du mal à vous sortir le grand jeu sur matelas Dunlopillo. Pour l’aider à se lâcher, proposez-lui un ou deux petits verres avant de rejoindre la chambrée. L’influence éthylique sera bénéfique à votre gymnastique conjugale ; mais attention Yves, pas plus de deux verres, sinon, elle tombera dans les bras de Morphée avant que vous ne lui ayez montré et monté votre petit guignol.

En résumé, Yves Remord : vous arrêtez la picole et vous donnez à votre moitié deux petits verres de gnole avant de lui présenter vos hommages du soir. Si jamais vous n’arrivez pas à stopper l’alcool, déménagez et cherchez une région où les tentations de pitanche seront assurément moins présentes qu’à Rennes, Brest ou Lorient…

Allez bon courage et quand vous aurez bombé la guérite à Madame et que vous aurez un lardon, envoyez-moi des dragées.   

Mona toujours bu avec Modération et Lépicurien. Kenavo

Chez Mac Do, c’est dîne et pars…?

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Mac Donald’s a annoncé qu’il vendrait en France dès février 2013, un burger au camembert. Certains s’en émeuvent, d’autres applaudissent. Quant à moi qui ne fréquente pas les fast-food, çà me glisse comme un pet sur une toile cirée. En effet, depuis que nos grands industriels du lait ont transformé la recette ancestrale du camembert et que ce fromage, symbole de la France, est devenu un produit industriel quelconque, je suis affligé et je continue à manger le vrai Camembert de Normandie Et pourtant, seuls 5% des fromages ont le droit à l’appellation et sont issus de lait entier. Tous les autres ne sont que de pâles copies aux mains de grands groupes tels Lactalis et Bongrain. Déjà dans un article, j’avais attiré votre attention sur la mascarade qui consistait à changer si peu la boîte du «faux» Camembert pour tromper le consommateur Et çà marche puisqu’en 2007, la production en AOC était encore de près de 15%.

Françaises, Français, vous assistez à la mort d’un fleuron de notre table sans rien dire. Tant pis pour nous ! Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que le groupe américain de mangeaille rapide s’empare d’un médiocre ersatz du fromage, emblème du génie gastronomique français pour le faire ingurgiter à notre jeunesse.

Nous sommes tous coupables. En acceptant de remplir nos assiettes avec des produits toujours moins chers, sans goût et sans odeur, nous n’avons que ce que nous méritons.

Si vous faîtes partie de ces quelques gaulois irréductibles qui refusent le nivellement par le bas, allez sur ce site qui vous donnera en fin de page, le nom des rares fabricants qui continuent, contre vents et marées, à produire de vrais camemberts. En achetant leurs fromages, vous les aiderez à maintenir la qualité qui fit l’orgueil de la France.

Mona, j’ai amené un vrai camembert. Pour l’honorer comme il se doit, je vous propose un Champagne Brut de Pol Roger. Cet accord peut paraître surprenant et pourtant quel plaisir.

Je vous adresse mes voeux de Rennes

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Décidément mes petites poulettes, vous faîtes appel à Tata Mona pour des sujets de plus en plus variés. Un peu comme si elle était l’Encyclopédie Universelle. Aujourd’hui, c’est Marie Toimafille qui m’envoie quelques lignes de sa Bretagne natale. La pauvresse m’y annonce qu’elle doit se marier prochainement et qu’elle voudrait une cérémonie tout ce qu’il y a de plus traditionnel mais avec un chic à faire crever de jalousie ses cousines boutonneuses et grassouillettes. Sa question porte sur le cortège lors de l’entrée dans la salle des mariages.

Alors là, ma petite Marie, pas de problème. Il suffit de se plonger dans la Baronne Staffe. Dans ce journal, je vous ai déjà gratifié de ses conseils en matière de fiançailles. Alors poursuivons l’aventure avec le marida. Tout çà est d’une logique !

Le cortège se forme : la mariée au bras de son père ; le marié avec sa mère ; la mère de la mariée conduite par le père du marié ; les demoiselles et les garçons d’honneur ; les témoins et les dames avec lesquelles ils sont venus en voiture.
La mariée a pris le bras gauche de son père, toutes les dames doivent prendre le bras gauche de leur cavalier, alors même que celui-ci aurait l’épée au côté, en cette circonstance seulement, pour l’harmonie. Et vice versa : si son père est un militaire, l’épousée s’appuie sur son bras droit et toutes les autres femmes suivent son exemple, quand bien même les cavaliers seraient en habit.

Donc, le plus important à retenir : si votre père aime le clairon et sort son pantalon de garance, en flanquant sur son coté gauche son aiguille à tricoter les côtes, il vous faudra vous accrocher à sa paluche droite. Par contre, si Papa préfère la musique de chambre, les pantalons de tergal et abomine les broches à bide et les marchands de mort subite, il vous faudra lui attraper son bras gauche. A noter que tous les sbires qui vous suivront devront se calquer sur le duo que vous faîtes avec votre géniteur. Une, deux, une, deux… A la sortie, une fois que vous vous ressortez la bague au doigt (avant plus en soirée, j’espère pour vous, si votre gigolo n’est pas trop bourré), c’est au bras de votre futur ouvreur de tirelire, que vous pavanerez. Même chose, s’il est bidasse, bras droit ; dans tous les autres cas, bras gauche…

Voilà le travail, Marie. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne bourre et kenavo.

Mona pas mangé de galette depuis longtemps et Bevet Breizh.

La pilule est dure à avaler

Le sujet dépasse mes connaissances et compétences ; et loin de moi, l’idée d’intervenir dans un débat concernant la santé de jeunes femmes. Mais, j’ai relevé dans la presse ce titre qui m’a fait rigoler.

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Mona, que diriez-vous de boire un coup ? Allez, d’un Saint Véran Climat En Combe 2009 des Bret Brothers ? Cette appellation peu connue de Bourgogne offre des vins blancs fort agréables. N’est-il point, Mona ?

Vachement amoureux

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Jusqu’à ce jour, Sam Exit se contentait de glisser quelques commentaires suite à tel ou tel article que j’ai commis dans ce journal. Ces propos à mon endroit sont souvent galants certes mais tellement suggestifs que je ne lui ai jamais répondu. Aussi quelle ne fut pas ma surprise, au milieu de l’abondant courrier que je reçois, de trouver ces quelques lignes signées de sa main :

Mona, vous savez que je meurs d’amour pour vous ; mais, bourreau de mon cœur, vous n’avez jamais daigné éteindre la flamme qui me consume. Aussi, ai-je pris la décision d’aller en Berry voir une de ces sorcières qui vous envoutera et vous donnera à mon amour.

Holà, mon ami, comme vous y allez. Nous ne sommes plus au temps du Moyen Age que je sache et votre magie d’amour n’a aucune chance de me faire vaciller. Avant que vous rendiez chez les dames Berrichonnes, permettez-moi de vous rappeler la triste histoire de Monsieur Fian, instituteur écossais.

En 1591, à Edimbourg, il fut pendu puis brûlé pour haute trahison et sorcellerie. Il était accusé d’avoir soulevé une tempête qui manqua de faire sombrer le vaisseau du roi Jacques 1er qui se rendait au Danemark.
Au cours de l’instruction de son procès, il avoua une tentative d’amour magique. D’après ses dires, éconduit par une jeune villageoise, Fian avait convoqué le frère de cette dernière qu’il avait comme élève. Il lui demanda un petit service. Le garçon qui dormait dans le lit de sa sœur aînée, devait arracher trois poils du pubis de cette dernière et les apporter à son maître. Mais malheureusement le garçon réveilla sa sœur durant l’opération et sa mère le roua de coups pour obtenir des explications. Cette femme, qui était plus ou moins sorcière, préleva trois poils sur le pis de leur vache. Elle les donna à son fils à l’intention du Professeur Fian qui, persuadé qu’ils appartenaient à sa bien-aimée, exerça sur eux ses coupables pratiques. Les pouvoirs d’envoûtement eurent un effet immédiat. La vache bondit hors de son étable et se mit à suivre partout le Sieur Fian, jusqu’à son école, dansant autour de lui en beuglant amoureusement, le contemplant tendrement de ses grands yeux humides.

Alors, vous voyez Sam Exit, c’est pas gagné. L’amour vache, c’est pas pour moi. Qu’on se le dise !

Mona pas envie. Tant pis ?

Arriver à pied par la Chine

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Le Canard Enchainé vient de faire paraître un article sur Sodexo, le leader mondial de la restauration collective Que vous soyez dans une école, un hôpital, une prison, une cantine d’entreprise, vous pouvez ingurgiter un menu sorti de leurs usines. Dans l’article, le journaliste raconte que lors de la dernière rentrée scolaire en Allemagne, 1100 enfants ont subitement repeint les toilettes de leur classe et de leur domicile. Après enquête, c’est un dessert à base de fraises qui est à l’origine de cette gastro-entérite. Il faut dire que ces fruits avaient voyagé avant de finir dans cette école. Jugez plutôt. Un chargement de 44 tonnes de fraises quitte par bateau la Chine pour le port d’Hambourg : durée de la traversée, environ 1 mois. Fraîchement débarquées (si j’ose dire), elles poursuivent leur périple à bord d’un camion direction Dresde et c’est là que Sodexo les a achetées. Mais la multinationale est généreuse. Chaque enfant ayant eu la courante s’est vu remettre un bon d’achat de 50€ de fournitures scolaires. Merci qui ?

Vu le tonnage traité chaque jour, on comprend qu’un accident de ce genre se produise.

Mais est-ce bien nécessaire d’acheter des fraises en automne et de leur faire traverser la moitié de la terre quand la charte de la société affirme vouloir préserver l’environnement et sélectionner drastiquement ses fournisseurs.

Et puis, un petit conseil au directeur de la communication de Sodexo. En naviguant sur le site de Sodexo, on peut lire :

Nous avons éliminé 15 espèces de poisson en voie d’extinction dans le cadre de notre partenariat mondial avec WWF….

Certes en lisant la suite on comprend qu’il s’agit d’éliminer de leur liste d’achat un certain nombre d’espèces en voie d’extinction, mais ne serait pas plus clair de mettre : nous avons éliminé de nos menus 15 espèces…

Bon Mona, envie de fraises en hiver ? Ne me dîtes pas que vous vous êtes faite arrondir le globe, que vous avez une maladie de 9 mois ? Ouf, vous me rassurez ! Sinon avec qui j’aurais dégusté ce Château Chainchon Les Truffières 2009. Ce Bordeaux sis à Castillon La Bataille m’a toujours envouté par ses arômes de fraises des bois. Bravo Patrick Eresue !

Vous n’y pensez pas ?

N’abusez pas mes petits loups. Le courrier que vous m’adressez arrive en masse. Nous en sommes arrivés au sac postal déposé chaque jour au bureau. Notre facteur nous demande même d’ouvrir une boîte postale, vous dire !

Mais, je ne pouvais laisser la lettre de Sabine Alamin sans réponse. Cette fidèle lectrice se demande si elle est normale car elle dit, je cite : «je pense au sexe au moins douze fois par jour, suis-je malade ou obsédée ?».

Sabine, tout d’abord, je vous rassure, tout va bien et même si vous êtes un peu au dessus de la moyenne, je ne vois rien d’inquiétant.

Il faut dire que des idées sur le sujet, il en circule autant que de voitures sur le périphérique en heure de pointe. La plus répandue est que les hommes ne pensent qu’à çà. Il se dit trop souvent que les hommes pensent au sexe toutes les sept secondes, ce qui équivaudrait à plus de 8.000 réflexions sur le sexe durant 16 heures de veille. Quant à la gente féminine, aucune étude sérieuse ne semble avoir été publiée ; mais on dit que nous y pensons beaucoup moins que nos mâles en rut.

Une étude de l’Université de l’Ohio menée avec près de 300 étudiants remet les choses en place (si j’ose dire). Un homme a en moyenne 19 fois par jour une pensée à caractère sexuel, alors que nous n’y pensons que 10 fois. Certes, il y a un écart, mais ce n’est pas un gouffre.

Alors vous voyez Sabine Alamin, tout va bien.

Mais ce que je trouve de vraiment intéressant dans cette étude, c’est que l’homme pense autant à sa gamelle qu’à sa braguette. La nourriture mobilise 18 de ses pensées quotidiennes et nos hommes pensent à leur sommeil 10 fois par jour.

Quant à nous, mes chéries, si nous sommes moins habitées par le sexe, nous sommes plutôt gourmandes : 15 pensées autour de la nourriture. Mais, le meilleur, je l’ai gardé pour la fin. Nous sommes complètement obsédées… par la mode, et notre cerveau pense quatre fois plus à une robe ou à une belle paire… de chaussures qu’un homme ne pense à une belle paire de… C’est au rythme endiablé de 91 fois quotidiennement que notre cervelle est habitée par les fripes, vêtements, sacs, parfums et maquillage en tous genres…

Alors comment voulez-vous que l’on se comprenne entre sexes ? Quand on pense à une nouvelle tenue à mettre, notre compagnon ne pense, lui, qu’à nous l’enlever. Quand nous avons la fièvre acheteuse, lui pense à nos dessous (et non à nos deux sous)

Mona des pensées uniquement pour vous ! 

21 janvier 1793

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En ce jour, nous faisons mémoire de l’exécution de Louis XVI. C’était, il y a juste 220 ans. Ce roi que les révolutionnaires ont présenté comme un pleutre, eut une attitude noble jusqu’au bout. C’est surement le bourreau Charles-Henri Sanson qui était le mieux placé pour en juger. Aussi, en ce jour de commémoration, prenez le temps de lire le récit[1] qu’il fait des derniers instants du Roi :

Descendant de la voiture pour l’exécution, on lui dit qu’il fallait ôter son habit. Il fit quelques difficultés, en disant qu’on pouvait l’exécuter comme il était. Sur la représentation que la chose était impossible, il a lui-même aidé à ôter son habit. Il fit encore la même difficulté lorsqu’il s’agit de lui lier les mains qu’il donna ensuite lui-même lorsque la personne qui l’accompagnait lui eut dit que c’était un dernier sacrifice.

Alors il s’informa si les tambours battraient toujours : il lui fut répondu qu’on n’en savait rien, et c’était la vérité. Il monta sur l’échafaud et voulut s’avancer sur le devant comme pour parler ; mais on lui représenta que la chose était impossible. II se laissa alors conduire à l’endroit où on l’attacha ; et d’où il s’est écrié très haut : Peuple, je meurs innocent ! Se tournant vers nous, il nous dit : Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m’inculpe ; je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français.

Voilà ses véritables et dernières paroles. L’espèce de petit débat qui se fit au pied de l’échafaud roulait sur ce qu’il ne croyait pas nécessaire qu’il ôtât son habit et qu’on lui liât les mains. Il fit aussi la proposition de se couper lui-même les cheveux.

Pour rendre hommage à la vérité, il a soutenu tout cela avec un sang-froid et une fermeté qui nous a tous étonnés. Je reste très convaincu qu’il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion, dont personne ne paraissait plus pénétré et plus persuadé que lui.

Vous pouvez vous servir de ma lettre, comme contenant les choses les plus vraies et la plus exacte vérité.

Signé Samson, Exécuteur des jugements criminels.
Ce 23 février 1793.

France, souviens toi ! 


[1] Lettre adressée au rédacteur d’un journal Belge

Qu’on serre tôt pour instrument à vent

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Le Journal de Jules Renard fait partie de mes livres de chevet. C’est sans aucun doute un chef-d’œuvre de la littérature française. Véritable portrait de son époque, truffé d’humour et d’anecdotes savoureuses, c’est un livre de détente que l’on lit et relit toujours avec bonheur.

Le seul regret que j’ai et que beaucoup partagent est la destruction d’une grande partie de cette œuvre par Madame Renard. Cette dernière craignait que le livre puisse être sujet à polémique. Chez l’éditeur de son défunt mari, elle affirma qu’ayant brûlé une bonne partie du journal, personne ne pourrait désormais intenter un procès en calomnie ou diffamation. Quel dommage, Madame !

Mais revenons au journal. Le 10 décembre 1890, Jules Renard rencontre Alphonse Daudet. Visiblement impressionné par l’écrivain, il hésite à l’appeler Monsieur ou Cher Maître. Mais rapidement l’atmosphère se détend et Daudet lui dit

-La première, l’unique fois que je voulus jouer du biniou, c’était devant mes cousines, et je fis un gros pet ; oui, en voulant enfler ma pauvre joue, je fis un énorme pet.

Surprenante cette anecdote d’un grand auteur parlant de ses vents quoique, en matière de vent, Daudet devait être un champion puisqu’il a écrit les Lettres de mon Moulin.

Mona, çà vous a fait sourire. Vous m’en voyez flatté. Si vous sortiez deux verres que nous buvions un Irancy 2009 de Vincent Dauvissat. Dans une appellation peu connue de la Bourgogne Chablisienne, ce vigneron réalise des miracles : un très joli vin rouge au milieu d’un océan de blancs.