A Versailles, l’enfant n’est pas roi…

Madame Adélaïde avec sa nurse ?

Vous avez dû le remarquer : comme Lépicurien, je suis assez attirée par la famille royale et notamment au temps des Louis XIV, XV et XVI.
Alors encore un article sur cette époque. En lisant les mémoires de personnages ayant vécu à  Versailles, on s’aperçoit que les enfants étaient réellement absents de cet univers. Dans ce vaste château, il n’y avait pas de place pour eux surtout lorsqu’ils étaient en bas âge. Les enfants qui naissaient même au sein des familles les plus illustres étaient placés dès leur naissance en nourrice. On avait même prévu un « bureau de placements » à cet effet qui était chargé d’expédier les nouveau-nés dans les bourgades environnantes. En consultant les registres paroissiaux, on relève que le nombre d’enfants mourant durant leurs premières années était fort important. Plus curieux pour nous, les parents n’assistaient même pas aux obsèques.

Seuls les enfants de la famille royale habitaient au palais. Mais les liens de famille étaient très distendus. Elevés par des nourrices, des précepteurs, les enfants voyaient peu leurs parents. D’ailleurs, Louis XV, sur les conseils du Cardinal de Fleury, décida d’envoyer cinq de ses filles à l’abbaye de Fontevrault. Seule la plus jeune, Adelaïde, du haut des sept ans, réussit à attendrir son royal papa et ne partit pas.  Les quatre autres quittèrent Versailles en cette année 1738.

Victoire ne revint à la cour qu’en 1748, Sophie et Louise en 1750. Quant à Thérèse, elle ne revint pas, elle était morte en 1744 à Fontevrault.

Pourquoi Louis XV accepta-t-il de se séparer de ses enfants ? Deux hypothèses sont avancées par les historiens :

– volonté de ne pas donner un rôle trop important à la Reine, Marie Leszczyńska qui avait donné dix enfants à Louis XV,

– répondre à la volonté du Cardinal Fleury d’éloigner les enfants pour ne pas « profiter » de  la vie de débauche de la Cour et du Roi.

Mona pas d’enfants cachés. Je vous le jure…

Les élucubrations d’Antoine.. oh, yeah

Rivière sans retour

Antoine Rivarol, de son vrai nom Antoine Rivaroli (1753-1801) est un écrivain, essayiste et pamphlétaire français. S’il fut le traducteur de Dante, c’est surtout pour ses bons mots et ses répliques qu’il fut connu. Invité pour cela aux plus grandes tables européennes, on attendait ses flèches et réparties. Pour le plaisir, j’en ai sélectionné quelques unes :

Lors d’une réception, après un court échange de politesse sans intérêt, sa voisine lui avoua :
– Savez-vous, Monsieur, que vous valez mieux que votre réputation ?
– Pas possible ?
– Oui, on m’avait dit que vous étiez méchant.
Et Rivarol de pouffer :
– Bah ! il ne faut jamais croire ces racontars, chère Madame, on m’avait bien dit que vous étiez bonne.

Un fat, au demeurant très laid, se vantait devant lui :
– Moi, les femmes m’ont toujours réussi !
Et Rivarol de répliquer :
– Sauf Madame votre mère !

Dans un salon, une célèbre comédienne portait une magnifique et longue rivière de diamants qui lui avait été offerte par un amant fortuné.
– Une rivière de cette longueur, fit observer une femme jalouse à Rivarol, moi je ne trouve pas cela distingué ! Vous ne trouvez pas qu’elle descend trop bas ?
– Dame ! répliqua Rivarol imperturbable, elle retourne à sa source !

Il disait du fils de Buffon : c’est le plus pauvre chapitre de l’Histoire naturelle de son père

Rivarol et l’abbé Sabatier avaient été invités à déjeuner chez la Princesse de Vaudemont. On offrit du saucisson d’ânon à l’abbé Sabatier. Rivarol dit : « l’abbé n’en mangera pas, il n’est pas anthropophage. »

Questionné par une des plus grandes dames de Berlin si les Françaises étaient réellement plus jolies que les Prussiennes, Rivarol répondit à la princesse: «Madame, à Paris, on ne juge guère de la beauté que par les yeux ; ici, au contraire, c’est le cœur qui fixe les yeux.»

On lui demandait son sentiment sur Madame de Genlis. « Je n’aime, répondit-il que les sexes prononcées. »

Mais il ne fut pas qu’un amuseur :

Le temps est le rivage de l’esprit, tout passe devant lui, et nous croyons que c’est lui qui passe.

Dès 1789, il écrivait :

Les vices de la Cour ont commencé la révolution, les vices du peuple l’achèveront.

Mona, il est temps de boire. L’Ame de Musset 2007 est un magnifique Lalande de Pomerol vinifié par Pascal Delbeck. Un vin qui donne du plaisir, du vrai. Bravo Pascal !

Bonne fête

BONNE FETE AUX MAMANS

Il n’y a pas de raison que je ne sois pas de la fête, moi aussi.
Mamans du monde, je vous embrasse toutes

Mona

 

À MA MÈRE

Te remercierai-je jamais assez
De m’avoir mis au monde
Et de m’avoir donné
Tant d’arbres à aimer,
Tant d’oiseaux à cueillir,
Tant d’étoiles à effeuiller,
Tant de mots à faire chanter,
Tant de cœurs à comprendre,
Tant de jeunes filles à entendre,
Tant de mains d’hommes à serrer
Et une âme de petit enfant
Qui ne demande à l’existence
Qu’un peu de brise pour son cerf-volant.

 

A quoi jouais-tu, ma mère,
Lorsque tu avais sept ans ?
Quelle ronde chantais-tu, ma mère,
Quand revenait le mois d’avril ?
Car tu as été une enfant,
Tu as bondi à travers champs,
Tu avais des sabots à fleurs
Et un tablier de couleur,
Tu aimais voler les groseilles
Et importuner les abeilles
Et tu fuyais souvent l’école
Pour flâner le long du ruisseau.
On me l’a dit encore tantôt…
Et malgré tout ce qu’on m’a dit,
Je te vois mal en ce temps-là.
Je m’imagine chaque fois,
Tant je t’ai connue grave et bonne,
Que tu n’as pas été enfant
Et que Dieu te créa maman
Du premier geste de la main
Comme il créa l’épi de blé
Et l’humble étoile du berger.

Maurice CARÊME (1899-1978)

Bebel

Augustin est un vrai fan. Il vient de lancer un site pour rencontrer Jean-Paul Belmondo. Il s’est donné un défi, le voir dans 25 jours au plus tard. Autant dire qu’il ne faut pas chômer. Alors si vous connaissez Bebel, un de ses amis, un de ses voisins, un journaliste, un comédien susceptible de l’aider, rendez vous sur son site. Allez, vite, cliquez sur l’image ci-dessous.

Mona et Lépicurien

Assez, Milan

Vous pouvez m'appeler Emminence

Ce 13 mai 1796, le général Bonaparte, commandant en chef de l’armée d’Italie, dînait chez une grande dame de Lombardie. Elle lui faisait les honneurs de sa table avec la plus aimable courtoisie. Et pourtant, le général semblait absent et répondait avec froideur aux convives, préoccupé qu’il était des événements capitaux qui devaient se dérouler le lendemain : la prise de la ville de Milan.

Néanmoins l’hôtesse souhait distraire ce Français qui allait chasser les Autrichiens. Elle lança un jeu avec ses amis pour deviner l’âge de Bonaparte. Tout en lui posant des questions pour trouver, elle lui disait qu’il avait l’air si jeune qu’elle était fort surprise qu’il fut couvert de tant de gloire et de lauriers.

Bonaparte pour écourter la soirée dit en souriant :

« C’est vrai que je suis encore bien jeune : je suis dans ma vingt-cinquième année. Mais demain, je vais vieillir d’un seul coup… car j’aurai Milan. »

Mona pas d’âge.

Mausole et Artémise

Je finirai demain. C'est qu'il avait grossi mon Mausole...

Cela se passe au IVème siècle avant Jésus-Christ. Artémise avait épousé son frère Mausole, satrape[1] de Carie[2].

Au décès de ce dernier, elle fut inconsolable. Pline l’Ancien rapporte qu’elle lança la construction du tombeau d’Halicarnasse[3] en son honneur. Ce monument qui avait du être commencé en fait du vivant de Mausole sera fini un an après sa mort en 350 av JC. Il sera considéré comme une des Sept Merveilles du Monde. Mais, le corps de Mausole ne reposa surement jamais dans ce magnifique tombeau. Artémise, quotidiennement, va mêler les cendres de son frère et époux à sa boisson et devenir ainsi le mausolée de Mausole.

Bon, ok, Mona, je vois que vous n’avez rien compris. Je vais vous la raconter autrement. C’est l’histoire d’une fille turque vierge (parce qu’elle court plus vite que son père) qui épouse son frère (à l’époque et là-bas, çà se fait). Le gars il est satrape (nigaud) de Carie (dentaire), c’est-à-dire au pays des toilettes à la turque. Il meurt. Sa femme-sœur devient reine car ils n’avaient heureusement pas eu d’enfants. Elle lui construit un tombeau tellement beau que de nos jours, il aurait été classé au patrimoine de l’Unesco. Mais le temps de la construction est long. Et elle sent (non pas son frère-époux) mais que son temps est compté. Aussi, elle décide de boire les cendres de son frère et chaque jour, elle en verse dans son verre (à dent) à Carie. Et elle voit le niveau des cendres descendre… Elle devient le mausolée de Mausole. C’est clair ? En qualité de reine, elle surveille quotidiennement sa Carie, ce qui ne l’empêchera pas de mourir deux ans après son Mausole, hé !

Ma petite Mona, je ne vous offrirai pas un bain de cendres mais, quand même, un vin qui pousse sur la lave de Lanzarote (Canaries) : El Grifo 2009 est un vin blanc. Le cépage Malvoisie y donne un vin sec bien agréable. Allez je remplis les verres. Faisons de nos estomacs, le Mausolée d’El Grifo…  


[1] Gouverneur d’une région  administrative de l’Empire Perse
[2]
Ancienne région d’Asie Mineure (Turquie)
[3]
Capitale de la Carie

Passe moi le savant

Ne cherchez pas, je ne pense à rien

Quelquefois, je suis surprise en lisant ou regardant des études sur des œuvres comment de doctes personnes expliquent la pensée d’un peintre ou d’un sculpteur avec une telle facilité que je ne peux m’empêcher de douter de leurs propos. Quitte à vous paraître rustre, je préfère garder ma fraîcheur et admirer un tableau tel qu’il est et ressentir des émotions plutôt que de savoir que le peintre tenait son pinceau comme çà et que la femme peinte était la petite nièce de sa concierge et qu’il avait toujours rêvé de l’embrasser…

Et tout çà ne date pas d’hier. Ainsi au XVIII° siècle, des démolitions furent entreprises à Belleville[1]. Des fouilles furent lancées et une grosse pierre recouverte de caractères fut extraite. On fit venir des hommes de lettres, des experts de Paris pour trouver la signification des signes qui figuraient sur une face entière. Ils passèrent de longues semaines à chercher une  interprétation à ce qui suit :

En vain. Les savants ne purent dire dans quelle langue étaient ces caractères tout en assurant qu’il s’agissait de lettres d’alphabet romain. Heureusement, un vieux bedeau de Montmartre donna un sens à ce puzzle. « Messieurs, dit-il devant cet aréopage de « grosses têtes », à Belleville, il y a eu longtemps des carrières et ces signes étaient des indications pour les ouvriers qui venaient charger les sacs de plâtre sur leurs bêtes. C’est donc du français et en assemblant les lettres, vous lirez : « Ici le chemin des ânes.« 

Il y avait là des carrières de plâtre à Belleville, et c’était une indication aux ouvriers qui venaient en charger des sacs sur leurs ânes.

Mona pas d’avis sur le tableau qu’a choisi Lépicurien pour cet article.
Je crois juste qu’il est malade….


[1] A l’époque commune indépendante de Paris à qui elle sera rattachée en 1860

Mouette : haine ? si…

« Je me souviens comme si c’était hier,… c’était en mai 2006. Je tondais ma pelouse et j’ai entendu un coup de feu. Et une mouette est tombée sur mon gazon. La pauvre bête était morte. Je suis le voisin du Docteur Boughton et le tir ne pouvait venir que de chez lui. D’ailleurs qui d’autre que lui aurait pu faire cela, Monsieur l’inspecteur. Vous savez surement qu’il est le fondateur d’un groupe d’action-anti-mouettes et qu’il milite depuis longtemps pour montrer que ces oiseaux sont nuisibles à la santé humaine. J’ai jeté le corps de la malheureuse de son coté. Il l’a attaché à un arbre. Il faut reconnaître que la rue fut débarrassée de tous ses oiseaux… »

« Je m’appelle Brian Boughton et j’habite Dartmouth depuis longtemps. Cette cité balnéaire serait un paradis sans ces maudites bestioles. J’ai tout essayé pour en débarrasser notre ville. Mais aucune des méthodes n’a réussi, que ce soit des bruits de détonation, des cris de détresse… rien n’y a fait, Inspecteur. Ces sales bêtes nichaient jusque sur mon toit et lâchaient tellement de déjections que ma propriété était sans cesse souillée. Voilà des lustres que nous ne profitons plus de notre jardin.
En qualité de médecin, je suis certain que ces fientes sont la cause de diverses maladies qui se sont multipliées à Dartmouth. J’avance même que l’épidémie de fièvre aphteuse qui a touché les animaux d’élevage peut leur être imputée. Pourquoi j’ai abattu cette mouette ? C’est simple, Inspecteur. Ma femme Elizabeth prenait son déjeuner dans notre salle à manger et voulant profiter de cette journée ensoleillée, elle avait ouvert la fenêtre. Une mouette largua une fiente énorme qui s’écrasa sur ses cheveux, dégoulina sur son corsage et finit sa chute dans son assiette. C’en était trop. J’ai attrapé un pistolet à air comprimé et j’ai tiré pensant effrayer la coupable et le reste de la bande.

En Angleterre, on ne peut tirer sur une mouette que s’il y a danger immédiat pour l’homme. Ce n’était pas le cas selon le tribunal. Sur plainte de RSPCA[1], le Docteur Boughton fut condamné à 400 £ d’amende en lui rappelant qu’il était normal qu’il y ait des mouettes dans une station balnéaire.

Bon Mona, c’est la merde, il n’y a plus de verres propres. Ah si. Bon. On va donc pouvoir s’humecter avec ce vin du pays d’Oc : Domaine du Grand Chemin 2010 est un vin gris excellent et avec plus de soleil dans un seul verre que celui d’une année à Dartmouth…


[1] Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals

Vous êtes en nage de savoir

Les trois âges de Mona

Chacun sait qu’il ne faut jamais demander à une dame son âge ou sa date de naissance. Il n’y a que lorsqu’elles sont très jeunes ou, au contraire, très âgées, qu’elles acceptent de répondre.

Max Rippon, poète guadeloupéen  a su merveilleusement bien parlé de cette relation toute particulière de la femme avec les années :

Jeunes, elles ne comptent pas leur âge
Puis elles n’ont pas encore l’âge
Enfin elles ont déjà l’âge
Et même  quand l’âge est de retour
Elles ne font pas leur âge
Parfois elles ont passé l’âge
Elles vivent sans d’âge
Et enfin hors d’âge
Les femmes courent toujours après leur âge

Et pourtant un journaliste demanda son âge à Mistinguett qui venait de fêter ses 70 printemps. La réponse de l’actrice ne se fit pas attendre :

– Mon âge ? Disons que je suis plus près de soixante que de cinquante.

Mona pas d’âge. Elle est toujours jeune pour vous !