Un gros bonnet

Vous me connaissez, je suis plutôt bonne fille et je porte à mon cher patron Lépicurien respect et dévouement. Mais à peine rentrée de vacances, il m’a fait beaucoup de peine. Tout juste s’il a eu un mot gentil sur mon magnifique bronzage, sur ma bonne mine… et pis, sa première réelle conversation avec moi a concerné ma poitrine. Tout de go, il m’a demandé si je serai contente de prendre 2 tailles de bonnet d’un coup. Les seins, enfin je veux dire les bras, m’en sont tombés.

– Et pourquoi ? Je les trouve très beaux et leur volume me convient bien, lui ai-je dit ans me démonter. Vous qui m’avez vu régulièrement,sur ce blog, je pense que vous serez d’accord avec moi : ils sont beaux mes lolos…

Mais, le patron, c’est le patron, aussi je me suis enquise de l’intérêt soudain qu’il portait à mon équilibre psychologique et mammaire.

Sa réponse fut aussi brutale et destructrice qu’un uppercut au foie d’un gros buveur.

Ben voilà, me dit-il, je vous ai ramené un souvenir de vacances : un soutien-gorge qui vous fera un buste de playmate, qui fera paraître, à vos cotés, Amy Winehouse, malgré ses passages dans les mains des chirurgiens, plate comme une limande.

Lépicurien a compris à ma tête que j’étais perturbée, que j’avais les méninges en vrac à peine rentrée.

Aussi, il s’arrêta de parler et déposa sur mon bureau un paquet. En rougissant comme une jeune fille du pensionnat des oiseaux, j’ouvrais le cadeau et en sortais bien le présent annoncé. Mais sur le coté du soutif, il y avait un appendice fort long qui m’intriguait. Je commençais à tripoter le truc pour voir si cela s’enlevait.

– Attention, me dit le patron, ne cassez pas le tuyau.

– Un tuyau, et pourquoi faire, je vous prie ?


– Ce sous-vêtement est d’une utilité autant pour vous que pour moi, me dit le grand homme. En effet, les bonnets se remplissent de liquide pour une contenance de 75 cl. Alors lors de nos prochains rendez-vous chez des clients ou lors de concerts où il est interdit d’amener des boissons, vous les remplirez avec un breuvage de qualité et nous pourrons nous désaltérer et profiter des plaisirs de Dionysos en toute discrétion. Deux remarques, il faudra mettre le vin au frais avant remplissage pour que votre chaleur intime ne détériore pas le divin nectar. Et certains pourront s’étonner qu’au terme de la réunion, votre profil soit moins marqué qu’à votre arrivée. Pour éviter, cela, je me permettrai de souffler dans votre tuyau… Vous arrivez avec un soutien-gorge au vin et repartez avec des seins à l’air comprimé. Amusant, non ?

Finalement, je me dis que ce présent est d’une rare élégance et qu’il m’ira comme un gant. Quel plaisir, chers clients, de me rendre chez vous avec un flacon de Sein-Emilion ou de Sein-Romain enveloppant ma poitrine. Et quel plaisir de pouvoir siroter un Sein-Joseph, un Sein-Chinian ou un Sein-Nicolas-de-Bourgueil en loucedé. Et quand mon patron sera en train de téter son petit coup, j’aurais l’impression fugace d’être sa mère, sa femme, sa sœur.

Du coup, je me suis précipitée dans ses bras et l’ai embrassé en le remerciant du choix judicieux et de la confiance qu’il mettait en moi en me confiant le transport clandestin des précieuses bouteilles qu’on pourrait se siffler discrètement en toute occasion. Un secret de plus entre nous…A partir de maintenant, lorsqu’on me demandera mes mensurations, je dirai 75 c… l.

Et puis, j’ai trouvé un cadeau que je lui ferai à l’occasion : le beer-belly, une poche ventrale qui vous fait un petit ventre et qui contient ses 75 cl de plaisir et puis comme çà, on pourra alterner les plaisirs : vin blanc ou rouge à volonté, le pied !

Mona laité, c’est Lépicurien. Et vous ?

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