Un livre qui fera des Degas

Sans moi, Topor n'aurait jamais écrit ce livre

Hilarant ! Les Mémoires d’un vieux con de Topor sont un régal. L’auteur anonyme de cette tranche d’histoire de l’art qui couvre la fin du XIXème et une bonne partie du XXème siècle, est un artiste peintre qui est à l’origine de tous les mouvements qui ont germé au cours de cette période. On rencontre tous les grands qui doivent tant à l’auteur. Et pourtant, son génie a été oublié. Un livre de 150 pages que vous dévorerez.

Je les ai tous connus, tous! […] C’est moi qui leur ai donné leurs meilleures idées, moi qui leur ai montré le chemin de l’Art moderne. Ils se sont contentés de suivre la voie tracée par mon Œuvre. Un homme peut incarner l’Histoire. J’ai été cet homme-là pour l’histoire de l’art. L’aveu me coûte, car il peut passer pour celui d’un cuistre ou d’un vaniteux. Ce n’est pas le cas. J’aurais préféré me taire et que d’autres reconnaissent mes mérites. Hélas! Ils confondent tout. Leur myopie est telle qu’ils ne distinguent même pas le vrai du faux, le génial du poussif. À la fin, j’étouffe et je crie la vérité pour qu’elle ne me tue pas. Je suis celui par lequel le scandale est arrivé. C’est moi qui ai tout changé. Pourquoi? Parce que tel était mon bon plaisir. Parce que je voulais laisser une empreinte indélébile dans la mémoire des hommes. On a cru acheter mon silence en m’offrant de l’argent. Beaucoup d’argent. Mais je ne me tairai pas. Je trouve insuffisant le pont d’or sous lequel on a tenté de m’enterrer. Et puis j’ai besoin de me venger. Oh! je n’ai pas à me plaindre! On m’a fait la vie belle. Ma colère vient d’ailleurs. Et d’abord de la médiocrité de mes contemporains! En rédigeant ces Mémoires, les noms des plus fameux viennent au fil de ma plume et j’entends d’ici les exclamations de surprise, les cris d’admiration!  Quelle farce! Je les ai tous connus. Et alors? Et après? Ils étaient pour la plupart mesquins, vaniteux, terriblement intéressés, sans scrupule, immoraux, bluffeurs, prétentieux, aigris, ratés. Ils m’ont tout volé. Même ce que je ne possédais pas.

Mona peint les plus belles œuvres du siècle en pensant à vous. En un mot çà ma muse !

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