On tire des pralines

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Aujourd’hui, je vais vous raconter un fait divers qui n’a pas révélé tout son mystère.

A quatre heures du matin, le 18 août 1847, les domestiques de l’hôtel Sébastiani, rue du faubourg Saint-Honoré à Paris, sont réveillés par des appels au secours qui viennent de la chambre de la duchesse de Choiseul-Praslin, née Fanny Sébastiani de La Porta. L’un d’eux se précipite et trouve porte close ce qui n’est pas dans les us de ces maisons où le personnel peut être appelé à tout moment. Vite, il sort dans le jardin pour accéder aux fenêtres de la chambre. Là, il voit un homme qui se cache et qui ressemble sacrément au Duc de Choiseul-Praslin. Pénétrant dans la pièce, il trouve la duchesse baignant dans son sang, le corps affreusement lacéré.

Au petit matin, la police ouvre l’enquête. Tout accuse Monsieur le duc. On retrouve de ses cheveux dans la main crispée du cadavre. L’arme du crime est retrouvée dans une commode de l’hôtel. Des vêtements maculés de sang sont déposés dans sa chambre.

Mais, le duc de Choiseul-Praslin n’est pas un simple quidam. Son père était le chambellan de l’empereur Napoléon 1er. Lui-même est Pair de France. Et seule la Cour des Pairs a le pouvoir de le mettre en état d’arrestation et de le juger. La culpabilité ne fait aucun doute et cinq jours plus tard, il est enfermé à la prison de Montparnasse. Et puis on arrête Henriette Deluzy, âgée de vingt-neuf ans qui, est depuis six ans la préceptrice des enfants du couple si ce n’est qu’elle vient d’être renvoyée le mois précédent par la duchesse qui soupçonne son mari de la tromper avec la jeune femme.

Le duc ne prononce qu’une phrase durant sa détention : « je nie tout formellement ». Quelques heures après son incarcération, il est pris de vomissements et perd connaissance. Un médecin est appelé mais il ne pourra rien faire. Monsieur avait avalé une forte dose de poison avant de quitter son domicile. Le 24 août, il décède dans sa 43ème année.

S’étant suicidé, il est enterré en catimini au milieu de la nuit. Plus tard lorsque l’affaire sera un peu oubliée, son corps sera transporté dans le caveau familial du château de Vaux-le-Vicomte.

On ne sut jamais les mobiles du meurtre. Henriette fut relaxée et se maria avec un pasteur américain et elle partit pour New-York où elle vécut jusqu’en 1875…

Il reste que les Praslin qui nous donnèrent les pralines se seraient bien passés de praslinisée qui devint synonyme de femme coupée en morceaux. Mais heureusement ce mot a disparu de notre vocabulaire.

Alors Mona, pas trop effrayée. Pour vous remettre, un vin de Bordeaux bien agréable : Château Malartic Lauriol 2011. Un assemblage à forte dominante Merlot donne un vin que l’on peut boire dès maintenant : une belle longueur en bouche avec des notes poivrées.

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