Faut prendre le pouls de Sabine…

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Après 10 ans de mariage ?

Sabine Hébiendur s’inquiète à la lecture de quelques articles de presse féminine. Elle se croit anormale car, mariée depuis plus de dix ans, elle n’a jamais trompé son mari.
Rassurez-vous, c’est au contraire super que l’aimiez Sabine (à la main, mon cousin) votre conjoint. L’union d’un couple peut être un long fleuve tranquille où les deux êtres se suffisent à eux-mêmes et se découvrent chaque jour un peu plus. Si vous avez besoin d’encouragements, je vous livre un extrait d’Octave Uzanne qui, dans son Bric à Brac de l’Amour, constate que…

Une femme qui aime passionnément et qui est aimée de même se reconnait de suite elle possède ce calme heureux, cette quiétude de satisfaction et de joie intime, qui rayonnent sur son visage; elle impose par son amour même le respect le plus grand aux inconnus qui la regardent passer, baignée d’amour, au bras de son amant.
Il y a dans son allure une fierté nonchalante, un accent d’abandon réservé pour lui seul, et dans son regard, une froideur, une indifférence, un dédain extrême pour tout ce qui n’est pas lui. Elle semble, en un mot, imperméable aux désirs qui gravitent autour d’elle, si surtout elle est jeune et jolie. Elle vit dans la dévotion de sa passion, dans l’extase de son ivresse et dans l’ivresse de son extase elle passe comme une communiante, les yeux fermés aux choses et aux personnes qui l’environnent.
Chez une femme, au contraire, qui s’est donnée par caprice, qui s’est livrée par ennui, qui a pris un amant comme on reçoit une pièce de monnaie sans en regarder l’effigie, on retrouve ce je ne sais quoi d’aventurier, de vicieux qui distribue l’espérance par le regard ; chez cette femme qui considère sa liaison comme éphémère, qui, tout en possédant l’amant du jour, oublie celui de la veille et songe a celui du lendemain, on peut s’inscrire pour une audience, par la lubricité d’une œillade pleine de désirs.

Alors ma chère Sabine Hébiendur, vous devez être belle comme un ange. Tant d’années à vous faire entretenir le fourneau par le même mécanicien, çà mérite la Légion d’honneur. Ne pas prendre un aide-mari en tant d’années, c’est suspect (si j’ose dire). J’espère ma petite reine, qu’au moins, lui aussi, votre gigolo ne vous charge pas le front de bois. Ce serait pas juste. Vol au dessus d’un nid de cocus, c’est un beau film, mais à condition de ne pas en être la vedette. Pour ça, il faut lui donner sa ration d’amour pour qu’il n’ait pas envie de faire des extra et qu’il se contente de son fournisseur habituel : en l’occurrence, vous ! Emmener souvent Popaul au cirque, c’est l’assurance de garder son Roméo près de son balcon. Et puis un four à pains bien entretenu garantit de jolies miches dans la boîte à ouvrages.

Mona pas de mari, donc pas de cocu à la maison !