Je ne suis pas sous l’eau…

Une vénérable société de négoce bordelaise a dans sa gamme un vin de marque au nom de « Le Voyageur ». Cette marque rappelle le temps où des propriétaires de vignobles expédiaient leur vin à travers le monde sur des bateaux à voile. Lorsque la totalité n’était pas vendue, le vin revenait en France. Il était vendu comme « retour d’Inde ». « Le vin de la liberté« , roman historique de 2000, raconte la vie de Louis Joseph Gaspard Lacoste de Maniban Marquis d’Estournel, surnommé le Maharadjah de Saint-Estèphe et propriétaire de Cos au XIX° siècle.
De nos jours encore, la façade du Château Cos d’Estournel ne peut laisser indifférent.

Plus près de nous, des cargaisons de vin furent retrouvées sur des galions ou navires qui avaient coulé il y a fort longtemps. Malgré le temps écoulé, les flacons prisonniers des eaux étaient buvables voire bons.

Le directeur du Château Larrivet Haut-Brion, Bruno Lemoine voulait vérifier si le vin gagnait vraiment à être immergé. Aussi, il confia à son ami l’ostréiculteur Joël Dupuch une barrique qu’il plongea dans ses parcs tandis qu’une autre de même origine rempli du même vin restait dans le chai.

Six mois plus tard, les cuvées ont été récupérées et le vin mis en bouteilles. Une première dégustation comparative fut organisée. La bouteille contenant le vin immergé avait plus de moelleux et de complexité que celle contenant le vin vieilli en chai.

Mais le plus intéressant reste à venir. C’est durant les dix prochaines années que ce millésime 2009 sera dégusté régulièrement. A chaque fois deux bouteilles seront goûtées.
Qui de Tellus ou de Neptune en sortira vainqueur ? Bacchus nous donnera son verdict en 2022.
Patience !

Mona pas gouté. Bruno, quand vous voulez !