L’Emir et le chèque

mona-vaccin-fontainebleau

En avril 2014, Aurélie Filipetti, alors ministre de la Culture, a inauguré en compagnie d’un membre de la famille du Cheikh Khalifa Bin Zayed Al Nahyan, émir d’Abou Dabi, le Théâtre Impérial de Fontainebleau. Ce monument était fermé au public depuis 150 ans. Et c’est l’Emir qui a financé les travaux de restauration à hauteur de 10 millions d’euros. Lors de la signature du contrat en 2007, l’Emirat d’Abu Dhabi a accepté de financer  la restauration du théâtre impérial et la France a accepté de rebaptiser la salle. Elle portera le nom de Théâtre Cheikh Khalifa Bin Zayed al-Nahyan.

Je dois vous dire que cette information m’avait échappé. Donc avec retard, je m’insurge contre cette décision. On ne compte plus les restaurations dues à la générosité de donateurs. A titre d’exemple la famille Rockefeller a largement participé aux travaux du Château de Versailles. Plus récemment, le groupe Vinci a restauré la Galerie des Glaces du palais de Louis XIV.

Or, si des plaques sont apposées pour rappeler la participation de ces mécènes, le nom de Galerie des Glaces n’est pas devenu Galerie Vinci… On aurait d’ailleurs trouvé ridicule de rayer d’un trait de plumes ce qui fait partie de notre patrimoine culturel et historique. Et ce d’autant plus que ces changements de nom ne sont pas une tradition dans notre pays.

Certes, sans les 10 millions de l’Emir, le Théâtre n’aurait pas été restauré, mais il en est souvent de même pour les restaurations tant à Versailles qu’au Louvre sans l’argent privé… Et puis je me dis qu’avec la gabegie des finances publiques, tous ces millions dépensés sans compter… Pour mémoire, je rappellerai simplement le gâchis des vaccins contre la grippe aviaire. Roseline Bachelot, alors ministre de la Santé, a commandé des vaccins pour plus de 392 millions d’euros. Le stock a fini à la poubelle…. cette somme aurait permis de restaurer un grand nombre de chantiers sans avoir à quémander.

Bon, ma Chère Mona, après cette colère toute républicaine, il est temps de passer aux choses sérieuses : que diriez-vous de goûter ce vin de Loire : Clos du Tue Bœuf Cheverny Rouillon 2009. Les frères Puzelat nous régalent avec cet assemblage de Gamay et de Pinot. Ça pète le fruit et on a envie de se taper la bouteille.