Cerdon un coup à boire

Mona s'initia jeune au plaisir du vin

Il y a quelques jours, je vous relatais les bons conseils du Docteur Dieulafé. Dans différents articles, il a défendu haut et fort le vin. Bien que ces prescriptions ne soient plus en odeur de sainteté dans notre pays qui, sous le dictat de médecins abstèmes, méprise son patrimoine vinique, j’ai plaisir à vous livrer quelques réflexions encourageant à une consommation régulière de vin. Ce qui n’empêchait pas cet éminent médecin de lutter contre l’alcoolisme ; mais il estimait que l’éducation devait permettre d’éviter les excès et aussi que le vin était une boisson alcoolisée certes, mais non comparable aux bières et alcools en tout genre :

L’abstention de vin peut être une cause de perturbation digestive. Choisir le vin, en régler la dose, l’approprier au régime des malades, voilà un point de diététique qui s’impose à nous.
Actuellement le corps médical doit prendre parti. Le vin est un élément très essentiel dans la prospérité de notre pays. La détresse de la viticulture entraînerait la ruine de la France et la précipitation de cataclysmes sociaux.
Si dans tous les pays du monde, les médecins étudiaient la valeur hygiénique du vin et lui assignaient la place qu’il mérite dans la ration alimentaire, la consommation de cette boisson serait raisonnée, modérée, favorable.
Les médecins et les savants par leur influence, par la connaissance approfondie de tous les produits naturels qui viennent de l’agriculture, sont ceux qui peuvent jouer le rôle le plus efficace dans les régulations commerciales.

Portmann recommande le vin à doses modérées, c’est-à-dire à celles que nous considérons comme devant faire partie de l’alimentation normale. Ces quantités que les vignerons girondins trouveront peut-être insuffisantes sont : pour le travailleur de la terre, un litre et demi par jour, pour les employés de bureau, 75 centilitres par jour, pour l’ouvrier d’usine, un litre par jour ; pour les femmes, 50 centilitres par jour.
Je puis vous assurer que le vin n’est pas  nuisible si on le boit aux repas.
Pour les travailleurs, y compris ceux qui font surtout du travail cérébral, je ne déconseille pas la dose journalière d’un litre chez les sujets robustes et bien portants, un demi ou trois quarts de litre chez les sujets plus frêles et chez les femmes. Les enfants peuvent boire la valeur d’un verre en deux repas.

Merci Professeur, et si Dieu l’a fait (elle est bonne) le vin, c’est pour le plaisir de l’homme. Aussi, ma Chère Mona, amenez les verres. Goûtez moi donc ce Cerdon du Bugey 2011 de Raphaël Bartucci. Un vin exceptionnel pour un apéritif ou avec une jolie tarte aux fruits rouges… Une gourmandise ! Et çà ne titre que 5.5°. Même un gars de la ligue pourrait boire un coup (mais pas avec nous, faut pas exagérer).

Le vin Dieulafé

Un bon médicament

Il se trouve dans le vin à l’état potentiel, et ne demandant qu’à se déclencher, toute la force emmagasinée du soleil, de l’ardent soleil qui a mûri la grappe, qui a doré le grain.
Buvez du vin car un litre de vin contient la huitième partie de la ration alimentaire de l’homme et les neuf dixièmes de sa bonne humeur.
Buvez du vin, il vous nourrit, vous fortifie et vos préserve de la maladie.
Buvez du vin, c’est aliment, c’est un stimulant, c’est un médicament.

Oh, purée mon frère, t’es ouf ! Un doc qui balance çà de nos jours, il est radié de l’ordre. On lui fait avaler son serment d’Hippocrate, je te jure. On lui explique qu’il a dû confondre serment et sarment. Et pourtant Docteur Dieulafé vous fûtes une sommité de la fac de Toulouse dans les années 30. Alors, il faut croire que les choses ont bien (ou plutôt mal) changé.

Mais nous Mona, on continue à se soigner comme au bon vieux temps. Allez venez que je vous administre votre médication du jour : un Médoc 2008 du Château Campillot. Avec sa dominante merlot, ce vin est rond avec d’élégants tannins. Ce sera très bon et bon pour votre santé, ma Chère Mona. A la votre !