Quien sabe beber, sabe vivir

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Gérard Mençoif, grand amateur de vin, réagit à notre article sur la consommation d’alcool. Il s’étonne que l’Espagne qui possède la plus grande surface plantée de vignes ne figure pas dans les premiers consommateurs de vin. Votre étonnement est parfaitement justifié mon cher Gérard. En effet pendant des siècles, ce pays voisin buvait du vin à table. Mais au cours des dernières années, la chute est vertigineuse. L’Espagne ne figure qu’au 11ème rang des buveurs de vin en 2011. Il semble que la situation se soit encore aggravée. A tel point que le gouvernement a subventionné un site conçu par la filière vinicole pour inciter à picoler. Oui, vous lisez bien ; alors qu’en France, le vin est diabolisé, nos voisins tentent de sauver leur vignoble.

Et pourtant dès 2003, le vin était reconnu comme indissociable de la culture Ibérique. Alors que se passe-t-il de l’autre coté des Pyrénées ?

Ce qui est certain c’est que les Espagnols en retrouvant leur liberté à la mort de Franco ont choisi le modèle américain, synonyme de richesse et prospérité. Ils ont adopté les alcools forts, les sodas considérant le vin comme ringard. Et puis tout a été bouleversé au niveau des vinifications, de l’élevage du vin et cette boisson traditionnelle s’est coupée de ses bases populaires pour viser l’exportation et le tourisme.

C’est triste, mais cela doit nous servir d’exemple. Il est plus facile de détruire que construire. Le Parlement français vient de reconnaître le vin comme un produit culturel ancré dans nos gènes. C’est bien. Mais il faut apprendre aux jeunes la culture et la dégustation du vin faute de quoi, il pourrait nous arriver la même chose qu’en Espagne. Le nombre de consommateurs de vin diminue régulièrement au profit des alcools forts.

Merci Gérard Mençoif, votre courrier a été l’occasion de rappeler la fragilité des choses et l’obligation que nous avons à transmettre ce que nous avons reçu.

Ma Chère Mona, pour la France, pour les vignerons, pour le plaisir, je vous invite à déguster ce Champagne Ruinart Blanc de blancs. C’est très bon.

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arobase_body2Si vous lisez ce texte, c’est surement que vous possédez une adresse électronique (adresse mail). Or à l’intérieur de ladite adresse, se trouve un sigle que l’on nomme « arobase » ou « at » à la mode anglaise.
Et pourquoi ce sigle s’est-il introduit dans nos vies ? Ray Tomlinson, qui fut un des pionniers américains du réseau Internet, choisit ce symbole @ qui était présent sur les claviers de machine à écrire sans être beaucoup utilisé. Il était apparu à la demande des marchands hispanophones qui s’en servaient depuis le XVI° siècle. Il symbolisait une unité de mesure « l’arobe » qui pouvait différer d’une ville à l’autre.
Dans le Robert, il est précisé que l’arobe  (ou arrobe) est une mesure espagnole de poids (12 à 15 kg) et de capacité (10 à 16 litres). Le mot trouve son origine en arabe : ar-roub signifie « le quart ».

A propos de quart, je boirais bien un coup. Pas vous, Mona ? A la bonne heure. Un vin espagnol vous ferait plaisir ? Va pour un vin du domaine Pazo de Señorans (D.O Rias Baixas). Le cépage Albariño y donne un vin remarquable.

Tempranillo

tempranilloIl aurait pour ancêtres le Pinot de Bourgogne et le Cabernet Sauvignon bordelais ! Mais, il y a de fortes chances pour qu’il soit un cépage local … espagnol.

Temprano signifie « tôt » et ce cépage est hâtif, il mûrit début septembre, deux semaines avant le grenache. Il règne en maître sur les meilleurs terroirs de la Rioja Alta et Alavesa (70%). Son cycle végétatif est court : il a besoin de l’influence atlantique pour freiner son ardeur plutôt que celle de la Méditerranée qui brûle ses arômes. Il donne des vins de caractère, de faible acidité et d’un bon degré alcoolique (sans excès). Dans le vignoble de Penedes (Catalogne), il est associé au Monastrel pour le renforcer et lui donner de l’intensité colorante.  Sa plantation progresse… en France : dans l’Hérault et l’Aude où il est classé comme cépage recommandé…  On le retrouve aussi au Portugal dans L’Alentajo et le Douro (Porto). Les 11.000 ha argentins et les 500 ha californiens produisent des vins sans grand intérêt.

Avec le réchauffement climatique, on cause dans le landerneau girondin : certains chercheurs prédisent que ce cépage pourrait devenir cépage important sur les rives de la Garonne…

Bon Mona, servez donc ce vin de Toro : Pintia 2001. Le tempranillo y fait merveille…