Pet tasse

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Chaque époque a ses blocages. De nos jours, le pet est au mieux considéré comme un amusement pour potaches et le plus surement réservé à l’intimité la plus restreinte. Qui ne se souvient du premier pet lâché dans le lit conjugal ? Durant des siècles, les hommes n’eurent pas ces contraintes et considéraient même que les flatulences étaient signe de bonne santé et que chercher à les retenir était source de dérèglements corporels. Pour le plaisir, je vous soumets un poème d’un Pasteur Allemand du XVI° siècle, Frédéric Dedeking, poète à ses heures, qui raconte l’histoire d’une jeune fille qui se moqua d’un péteur

Naguère un orateur, très habile et très sage,
A l’étranger fut chargé d’un message,
Il devait déployer son talent raisonneur 
Devant la reine et ses filles d’honneur.

Quand il lui fut permis de prendre la parole,
Il se troubla, faillit manquer son rôle,
Puis s’aguerrit, et, prêt à dire son discours, 
Fit le plongeon usité dans les cours.

Mais il se courba tant qu’un bon son de trompette,
Prit subito la poudre d’escampette.
Cette fois, sans rougir, sans se déconcerter, 
Il va son train, se met à disserter.

Chacun fait sourde oreille. Une seule écoutante,
Comprime en vain le rire qui la tente.
Par malheur, en pinçant ses lèvres de corail,
Elle ouvre un peu l’indiscret soupirail …

Et le plus joli bruit s’en échappe sans lutte;
On aurait dit le doux son d’une flûte.
Le harangueur, surpris, s’interrompt gravement 
Et, fin matois, dit à l’essaim charmant:

Allons, jeunes beautés, courage! Que chacune
Chasse à son tour l’hôte qui l’importune!
Si je puis après vous être encore entendu,
J’achèverai mon discours suspendu.

Quel affront! La coupable en devient écarlate;
A ses dépens la moquerie éclate.
De là, dans l’assemblée un grand brouillamini…
Quant au discours, donc il ne fut fini !

Ma chère Mona, à l’avenir, je sous serai gré de me laisser rendre leur liberté à quelques vesses sans que vous vous indigniez. Il est bien entendu que vous-même pourrez lâcher en ma présence autant de gaz qu’il vous plaira sans que je fasse quelques remarques à votre endroit (votre derrière, devrais-je dire). Bon en attendant, je vous invite à boire un Coteaux du Layon bio produit par le Domaine des Sablonnettes 2009. Un grand liquoreux aux notes de salade de fruits. Bravo à Joël grand vigneron angevin.