Non, je ne suis pas une vamp de chevet

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C’est vrai, je dois vous l’avouer, que je m’étais jamais posé la question : Y a-t-il un moment plus propice à la conjonction amoureuse ? Sans vous livrer mon intimité, je peux vous avouer que chaque heure du jour et de la nuit peut être chez moi l’occasion d’une partie de jambes en l’air. N’en déduisez pas que je suis une croqueuse d’hommes, une nymphomane, une érotomane, une agace-pissette, une obsédée de l’appareil à distribuer des bébés. Non, je ne suis qu’une femme comme vous, mais qui aime jouer avec sa boîte à ouvrages le plus souvent possible. Aussi la question de Gérard Manletan m’a laissée sans voix et sans réponse.

Alors quand on ne sait pas le mieux est de se tourner vers la science et comme souvent c’est la Gazette médicale de Paris qui donne de précieux conseils. Léon Louis Rostan est un médecin né durant la Révolution et qui exerça au XIX° siècle en laissant quelques ouvrages dont un sur l’hygiène. On peut y lire ceci :

Tous les moments du jour ne sont pas également propices au coït : l’aurore est, selon quelques auteurs, l’instant le plus favorable ; je ne partage pas cette opinion. Il est vrai qu’on éprouve à cette heure une forte érection, que le sommeil a terminé l’acte de la réparation ; mais d’abord cette érection, souvent favorisée par l’accumulation de l’urine dans la vessie, n’est pas toujours l’expression d’un véritable désir ; en second lieu, le coït pris à cette heure fatigue pour le reste du jour, et rend incapable de rendre les devoirs sociaux. Dans le jour, surtout lorsque le premier repas du matin est digéré, on est parfaitement disposé pour ces plaisirs ; mais alors on est occupé à ses travaux, ou le même inconvénient existe. Il est extrêmement fâcheux de se livrer au coït immédiatement après le dîner, lorsque l’estomac est encore plein d’aliments ; malheur à l’amant auquel on ne peut accorder une autre heure ! Buffon avait cependant coutume de remplir cette fonction dans ce moment. La digestion est à coup sûr pervertie par l’ébranlement général que nécessite le coït ; à quoi il faut ajouter que l’irritation portée sur l’estomac permet rarement à l’érection d’être complète, et qu’on obtient ce résultat que par une excitation répétée. Alors le travail dont la nature avait besoin pour opérer la digestion est suspendu ; il s’établit une révulsion funeste. Le moment le plus favorable pour le coït est certainement celui où la digestion du dîner est opérée. Le moment où l’on se couche est celui que l’on doit préférer ; cependant si des travaux pénibles avaient occasionné beaucoup de fatigue, et que la tranquillité d’âme dont jouissent ordinairement les époux le permit, il serait même qu’un premier sommeil eût délassé le corps : le sommeil de la  nuit viendrait ensuite dissiper les fatigues de l’amour. 

Mona pas de montre, pas de réveil… Et vous ?