Mariage plus vieux, mariage heureux

Sandra Jèpachot est une charmante lectrice qui souhaite savoir comment reconnaître les hommes trop portés sur la chose. Je dois vous dire, Sandra, que je ne m’étais jamais posée cette question. Mais en cherchant dans des ouvrages de médecine, j’ai trouvé un texte qui pourra, j’espère, vous aider. Le docteur Louis Seraine traite de ce sujet dans De la Santé des gens mariés, ou Physiologie de la génération de l’homme et hygiène philosophique du mariage. Certes, ce livre date des années 1860 et depuis, on peut sûrement voir les choses différemment… :

Un vieux médecin donna jadis le conseil suivant à un jeune homme : «Si votre constitution est faible et délicate, fuyez les plaisirs de l’amour : il y a ici une couche d’épines enfouie sous des roses. Mais l’excitant prolifique vous agite-t-il sans cesse, conduisez-vous selon votre âge : de 25 à 36, vivez sur le revenu; de 36 à 45, faites des économies ; depuis 45 jusqu’à la fin, gardez précieusement le capital.»

On ne peut nier qu’il existe des tempéraments génésiques, c’est-à-dire chez lesquels l’activité sexuelle l’emporte sur toutes les autres fonctions. Cette prédominance est presque toujours un malheur, car elle ne s’établit qu’aux dépens de facultés plus précieuses. Du reste, elle est assez rare, du moins chez les hommes. Ces individus sont ordinairement colorés et bilieux, ce qui faisait dire aux anciens que le foie était le siège de la concupiscence. Chez l’homme comme chez la femme, ils présentent un système pileux noir, une odeur forte, les narines ouvertes, les lèvres rouges et pendantes, le corps maigre, mais très-musclé, les organes génitaux exagérés en dimension. «Leur colère, dit un écrivain, est celle d’Achille, leur haine celle de Coriolan, leur amour tient de la manie.» Ils sont généralement peu intelligents, et en tout point ressemblent plus à des animaux qu’à des hommes. Au point de vue de la reproduction, on pourrait les comparer aux arbres qui fleurissent trop. Les femmes à tempérament génésique, comme la plupart de celles qu’on rencontre dans les lupanars, deviennent difficilement fécondes, et les hommes célèbres par leurs exploits vénériens ont rarement la joie d’être pères.

Mona pas de critères pour les hommes.