En flagrant débit

dessin de Cabu

Regardez donc ce que j’ai trouvé sur le bureau de Lépicurien. Si çà c’est pas de la provocation !

Le courage :

C’est rentrer saoul au milieu de la nuit, de voir ta femme qui t’attend avec un balai à la main et lui demander :
« T’es encore en train de nettoyer à c’t heure là ?… »

Le culot :

C’est rentrer saoul au milieu de la nuit, entouré d’un nuage de parfum, du rouge à lèvres sur les vêtements, de voir ta femme qui t’attend avec un balai à la main, lui taper sur les fesses et lui dire avec un air détaché  :
« T’énerve pas ma Bibiche, c’est ton tour maintenant !… »

Mona pas envie de vivre çà, aussi, elle se mariera pas ...

Se rincer la dalle

femme-buvantAutrefois, la dalle était le bassin en pierre de réception des eaux, notre moderne évier… Légèrement en pente afin de faciliter l’écoulement, la dalle fut rapidement assimilée au gosier et à la charmante manière de l’humecter. En sortent quelques expressions imagées réservées au grands buveurs, du style : avoir la dalle en pente, se rincer la dalle ou se mouiller la dalle…

De même dans le Nord, « Avoir la dalle penchée », indique une forte propension à abuser de la boisson. A ma connaissance, nos amis bretons, pourtant grands buveurs, n’ont pas de locutions avec le mot dalle, curieux , non ?

Je cours de ce pas ajouter un additif à ma « convention obsèques ». J’hésite entre être incinérée pour m’offrir « une dernière cuite » et être enterrée pour profiter des derniers petits « vers ». Une chose est sure, en terre ou en urne, je demande à avoir la dalle en pente.

Mona vidé son verre comme les autres

Il est drôle Sul-ly

henri-lv_marie_de_medicisMarie de Medicis arriva à la cour d’Henri IV avec une escouade de filles italiennes particulièrement « rabat-joie ». Cela agaça le Sieur de Rosny. Or, à cette époque, on ne servait que rarement le vin pur. On le coupait avec de l’eau. Avec un vin d’Arbois généreux, il fit tenir sur la table « plein les aiguières d’un excellent vin blanc aussi clair qu’eau de roche« . Les jouvencelles baptisèrent (coupèrent) à foison le peu de vin qu’elles se croyaient servir…
Le Roi les voyant, pour une fois, de bonne humeur et un peu plus délurées, se douta que Rosny leur avait joué un tour à sa manière.
Rosny, le futur Sully, ne fut pas toujours l’austère ministre que nous ont légué nos manuels d’Histoire !

De même, au Château Carbonnieux (Cru Classé des Graves, appellation Pessac Léognan), on vous contera l’histoire de cette belle qui fut favorite du Sultan. Pour continuer à consommer le jus de la treille, elle faisait venir des bouteilles de vin blanc du Château dont la couleur était bien claire et faisait apposer des étiquettes indiquant : « eau minérale de Carbonnieux ».

Mona, pour vous remercier d’avoir rédigé des articles durant ma courte absence et surtout pour le plaisir, nous allons goûter  cette eau de Carbonnieux.

Y a de la cuite dans les idées

Le « binge drinking »[1] pourrait se solder par une épidémie de cirrhose du foie en Grande-Bretagne d’ici une vingtaine d’années. Ce phénomène anglais se propage notamment chez les jeunes dans toute l’Europe.

francois1editCette façon de boire à outrance était déjà fort répandue chez nos aïeux. Plusieurs monarques tentèrent de stopper cette fâcheuse habitude.
En l’année 802, Charlemagne publia un édit qui défendait de s’enivrer; dans ce texte, les ivrognes étaient déclarés incapables de témoigner en justice, fût-ce dans leur propre cause. En 1536, François 1er, suite à des désordres arrivés en Bretagne à cause de gens ivres, publia un édit qui s’appliquait à tout le royaume. Il y est promulgué que tout homme, pris en état d’ivresse, sera condamné, la première fois, à aller en prison, au pain et à l’eau. La seconde fois, il sera fouetté entre les deux guichets ; la troisième, il sera fouetté publiquement ; et en cas de nouvelle récidive, il sera banni[2] après amputation des oreilles.

En Angleterre, les ivrognes étaient soumis à un châtiment moins cruel. On se contentait de les promener par la ville dans un tonneau.

En conclusion, Mona, il ne faut pas boire trop ni trop vite… çà ne doit pas vous empêcher de sortir deux verres pendant que je descends à la cave… Je vous propose un Corton-Charlemagne.


[1] Consommation excessive d’alcool en un minimum de temps

[2] Exilé

Boire la coupe jusqu’…au lit

ivre-mortL’abus de boisson provoque souvent un sommeil profond (aussi profond que le sommeil du juste ?). Dans certains coins de Bourgogne, on présente le début d’ivresse comme « prendre son lit en marche ».
Etre ivre tous les soirs, c’est « prendre son lit pour une tirelire », car régulièrement, on y met un « gros soûl dedans ».

Mona, versez donc un Muscadet … sur Lie…