Pas de quoi prendre la mouche

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Sans être une féministe engagée, encore moins une femen, j’aime rendre hommage à certaines femmes un peu oubliées par la déferlante de l’histoire. Après quelques révolutionnaires, place à une entomologiste du XVII° siècle qui a laissé des planches superbes mais surtout un travail scientifique important. Elle fut en effet la première à faire le lien entre la chenille et le papillon. Avant elle, des théories fumantes affirmaient que les papillons sortaient de nulle part. Cela confortait les partisans de la génération spontanée. Bien que les femmes à l’époque étudiaient peu, Maria Sibylla Merian eut la chance de naître dans une famille d’éditeurs qui lui transmirent l’art de l’illustration. Mais elle ne se contenta pas de peindre. Elle étudia les insectes et notamment ceux d’Amérique du Sud et en se rendant sur place, ce qui était un exploit pour l’époque et ce d’autant plus qu’elle était femme…

Attirée par le monde des aptérygotes et des ptérygotes, elle éleva des chenilles et constata qu’après quelques semaines de vie rampante, la bestiole s’isolait dans une chrysalide et en ressortait magnifiée en papillon. Comment une créature aussi vilaine pouvait dégager une telle beauté en s’envolant.

Et tout ceci me fait penser à moi. Comment moi dont le visage était si ingrat au moment d’une adolescence boutonneuse devint si rayonnant que l’EDF voulait m’embaucher pour éclairer le monde si banal de ses consommateurs.

Mona a une taille guêpe et des fourmis dans les jambes.