Que du musc !

mona-aphro

Je dois vous dire que le courrier que j’ai reçu de Sam Démenge m’a réellement fait plaisir. D’habitude, vos missives ne sont que demandes de conseils et appels au secours. Et comme j’ai eu déjà l’occasion de le dire, le plus grand nombre concerne le zizi-panpan. Et bien cette fois, Sam s’est pris en main (si j’ose dire). Alors qu’il avait la clarinette à moustaches qui ne pouvait monter plus de deux octaves auprès de sa bourgeoise, autrement dit, son engin était rarement dressé comme la colonne de la Place Vendôme. Il a utilisé les différents aphrodisiaques égrenés tout au long de votre Journal. N’ayant pas obtenu le résultat escompté, au lieu de se rapprocher de moi comme tant d’autres l’ont fait, il a cherché un traitement. C’est en lisant un ouvrage moyen-âgeux qu’il a trouvé les remèdes qui ont endurci (au-delà de ses espérances, dit-il) son boudin blanc rabougri.

Avec son autorisation, je publie les deux potions utilisées par Sam. L’originalité de ce traitement est qu’il combine (de cheval) un mélange à avaler et une potion à étaler sur les parties faibles.

Prenez de l’anis vert, ajoutez-y un peu de musc, une queue de lézard pilée, une once de testicule de rat, un foie de fauvette, une moustache de chat coupée en menus morceaux, deux cornes de limace et une cervelle de passereau. Faites confire le tout dans du miel. Prenez-en une cuillère à soupe tous les matins à jeun pendant huit jours. Durant la même durée, usez copieusement à vos repas de pois chiches, de carottes, d’oignons, et de la roquette en salade, assaisonnez vos plats d’anis, de coriandre, de pignons, et buvez un verre d’eau d’orties à chaque repas.

Quant à la confection de la pommade, prenez de la graine de bardane ; écrasez-la dans un mortier, joignez-y le testicule gauche d’un bouc de trois ans ; une pincée de poudre provenant des poils du dos d’un chien entièrement blanc, que vous aurez coupés le premier jour de la nouvelle lune et brûlés le septième. Vous mettrez le tout à infuser dans une bouteille à moitié pleine d’eau-de-vie, et que vous laisserez débouchée pendant vingt et un jours pour qu’elle puisse recevoir l’influence des astres.
Le vingt et unième jour, qui sera précisément le premier de la lune suivante, vous ferez cuire le tout jusqu’à ce que le mélange soit réduit à l’état de bouillie très épaisse ; alors vous ajouterez quatre gouttes de semence de crocodile, et vous aurez soin de passer le mélange à travers une chausse.
Après avoir recueilli le liquide qui en découlera, il n’y aura plus qu’à en frotter les parties naturelles de l’homme ramolli du bout, et sur le champ, il fera des merveilles.
Mais attention, ce mélange est tellement actif qu’on a vu des femmes devenir enceintes rien que pour s’en être frotté les parties correspondantes, afin d’en enduire l’homme sans qu’il s’en doutât.

L’auteur, un certain Nicolas Flamel, reconnait que les crocodiles étant assez rares dans nos régions, on pourra se procurer de la semence de chien de race endurante. Il précise enfin qu’il a répété très souvent cette expérience et toujours avec succès.

Merci Sam. Tout d’abord vous êtes la preuve vivante de cette réussite puisque vous avez attendu neuf mois pour constater votre pleine et entière guérison. Vous affirmez que votre membre est capable de rester au garde-à-vous dans tout type de terrain et de conditions climatiques. Votre moitié grimpe au rideaux à chacune de vos rencontres, et surtout, la meilleure preuve de votre santé retrouvée est la naissance d’un petit garçon que vous avez prénommé Nicolas, hommage à ce chimiste hors pair (si j’ose dire) à qui vous vouez une reconnaissance éternelle.

Sam, je dois vous dire que j’ai écrasé une petite larme à la lecture de votre courrier et je suis certaine que nos lecteurs, hommes sensibles s’il en est, se fouleront eux aussi d’un sanglot.

Pour Nicolas, je vous poste un livre qui lui sera fort utile lors de son éveil à la lecture : Le Kâma-Sûtra illustré avec de nombreuse planches couleurs. Allez embrassez-le pour nous.

Mona des raisons d’être fière de vous !