La nourrice a été trouée par son épingle

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Vous vous souvenez du mariage de Louis XVI. La Dauphine Marie-Antoinette casse la plume et fait une tâche en signant l’acte, le feu d’artifices tiré en leur honneur à Paris se termine mal : morts et blessés jonchent le sol. On y vit un mauvais présage pour Louis qui finira sur l’échafaud. Et n’oublions pas qu’il eut un mal fou à amuser sa femme.

Et pourtant le peuple attendait son règne avec impatience car Louis XV était de plus en plus haï. Il faut dire que les choses n’avaient pas bien commencé pour lui non plus.

A sa naissance, le courrier, envoyé de Versailles, pour annoncer sa naissance, fait une chute mortelle ; l’aumônier ne peut ondoyer[1] l’enfant parce que la mort vient le surprendre ; enfin les premières nourrices succombent à leur tour. De là, à y voir un mauvais présage… il n’y a qu’un pas.

Bien ma Chère Mona, pour conjurer le mauvais sort qui pourrait s’abattre sur nous, je vous propose un Saumur Blanc 2009 : Château de Fosse Sèche cuvée Arcane. Un bel exemple de Chenin qui peut sommeiller quelques années en cave.

[1] Baptiser

Rue des seins paires

seinUne des « industries » du Morvan les plus connues il y a un siècle, était celle des nourrices. En effet les Morvandelles étaient réputées pour leur bonne santé et la qualité de leur lait.

Au milieu du 19ème siècle, certaines familles riches avaient fait la connaissance de jeunes femmes à l’occasion de séjours dans leurs résidences de campagne (même à l’époque, le Morvan n’était pas très loin de Paris). C’est pourquoi elles leur demandaient de venir nourrir et élever leurs nouveaux-nés. Les noms des « bonnes nourrices » se transmettaient ensuite de bouche à oreille. Dans la bonne société il était alors du plus grand chic d’avoir à la maison une nourrice morvandelle pour ses enfants. A la fin du siècle, elles représentaient plus de la moitié des nourrices parisiennes.

Après la naissance de leur propre enfant, les nourrices quittaient le Morvan, parfois avec lui, mais le plus souvent seules, pour venir s’installer dans la famille d’accueil, abandonnant, pour un peu plus d’un an, enfants, mari, famille.

Lorsqu’à la fin de l’allaitement, ou plus tard, si elle restait comme « nourrice sèche », la Morvandelle quittait Paris, c’était souvent le cœur gros mais bourse pleine, si j’ose dire. Cette somme, ainsi gagnée à la sueur du sein,  permettait d’agrandir la maison, qu’on appelait alors « maison de lait« .

Ces femmes ont souvent été raillées car elles abandonnaient mari et enfants pour aller se vendre chez les riches. Et pourtant le Morvan grâce à elles, s’est ouvert au progrès.

Et « pis », cette activité cessa peu de temps après la Première Guerre mondiale.

Mona les tantes