La couche d’Ausone

Avec son toit d’ardoises au milieu d’un paysage de demeures tuilées, le Château Ausone se distingue dès que l’on arrive à Saint-Emilion. Ce 1er grand cru classé est fort recherché des amateurs.

Il porte le nom d’un poète né à Bordeaux, ou en tous cas dans la région, en l’an 310 après Jésus-Christ. Il quitta l’Aquitaine pour devenir le précepteur du futur Empereur Gratien avant de devenir son conseiller. A la mort de ce dernier, il revint sur ses terres et fut fier de son vignoble vraisemblablement situé près de La Réole. Dans ses écrits, le vin est toujours présenté comme source d’inspiration et comme le père de la rhétorique.

Autant dire que de nos jours, il subirait les attaques des ligues et des lobbies antialcooliques.

Bien qu’ayant laissé une œuvre abondante, il écrivait : « Je suis plus fier de mon vignoble bordelais que de mon œuvre littéraire. »

Ayant eu une longue vie (mort à 85 ans), il aimait dire :  » Je cherche avant tout un vin généreux qui chasse mes soucis, soutienne mes brillantes espérances, et qui, en se répandant dans mes veines, échauffe mon âme et me rende la vigueur de la jeunesse. »

Ma Chère Mona, c’est beau ce qu’il dit le Gallo-Romain ! Buvons un coup, mais au prix du Château Ausone, je ne trouve pas raisonnable d’en craquer une bouteille. Je vous propose un vin d’un des plus vieux vignobles de France : Gaillac. Le domaine de Labarthe y produit un rouge à partir du cépage Prunelart (2009) qui envoute par un fruit généreux et un magnifique équilibre en bouche. Chapeau l’artiste !