Le couperet passa de braies

Le moment exact où elle fut sans-culotte

Moins de 2.500 personnes portent le nom d’Exbrayat en France. C’est dans le département de Haute-Loire qu’on en trouve le plus. C’est bien entendu Charles à qui on pense le plus souvent. Cet écrivain  stéphanois est auteur de plus de cent romans policiers qui ont fait la fortune des kiosques de gare… Mais je vous invite à remonter le temps. Sous la Révolution Française de 1789, on était facilement arrêté, et il fallait donner une bonne raison au tribunal révolutionnaire pour ne pas perdre la tête.

Nous sommes en 1793 en pleine terreur ; un prêtre du diocèse du Puy, l’abbé Exbrayat, est arrêté comme suspect. Il comparait devant le tribunal. Il fait observer qu’il est difficile de porter un nom plus républicain que le sien, et que de fait, il était obligatoirement excellent patriote. En effet Exbrayat, dans l’ancien idiome du pays, veut dire « débraillé, sans braie, du latin exbraccatus. Exbrayat peut donc se traduire par sans-culotte, ce qui était fort révolutionnaire. Il déclara qu’il descendait certainement d’un compagnon de Vercingétorix qui devait cet honorable surnom à sa résistance énergique contre les armées romaines.

Le président du district se contenta de cette défense et le prêtre repartit libre et avec sa tête et sa culotte…

Ma Chère Mona, je me souviens que, petit, je vidais les burettes de vin de messe en servant le Saint-Office. La quantité était bien faible. Aussi, merci de laver deux verres et je les remplis d’un vin demi-sec d’Elian Da Ros : Coucou Blanc. Ce vin du Marmandais c’est que du bonheur !

Sortie de Saint-Cyr

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Durant la terreur de 1793-1794, la guillotine fonctionnait à plein régime. Le moindre comportement jugé contre-révolutionnaire vous emmenait directement à l’échafaud. La Commune de Paris dans un arrêté municipal obligeait les citoyens portant un nom emprunté aux tyrans et à la féodalité à changer de patronyme. Ainsi les Lecomte, Lempereur, Baron… durent s’exécuter (si j’ose dire). Or un certain Monsieur de Saint-Cyr fut traduit devant le tribunal révolutionnaire. Le président lui demande son nom :

– Je me nomme de Saint-Cyr, répond l’accusé
– Il n’y a plus de noblesse, réplique le président
– Alors, je m’appelle Saint-Cyr
– Le règne de la superstition et des saints est révolu, lance le président
– Je m’appelle donc Cyr
– Mais enfin citoyen, la royauté a été définitivement abolie
– Puisque je n’ai pas de nom, j’échappe à la loi car je ne suis qu’une abstraction. Or vous ne trouverez aucune loi condamnant une abstraction ; je dois donc être acquitté.

Le public applaudit et demande la grâce de Saint-Cyr. Le président du tribunal se range à la demande du peuple et relaxe le prévenu :
– Citoyen Abstraction, tu es invité à faire choix d’un nom bien républicain si tu ne veux passer pour suspect. La séance est levée.

Mona pas changé de nom, et vous ?

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En ce jour, nous nous souvenons que Louis XVI fut guillotiné le 21 janvier 1793. Il avait 38 ans.  Sur l’échafaud, il avait dit : « Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français. » Qu’il en soit ainsi.