Safran du temps la paëlla

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Le safran est l’épice la plus chère au monde et ce depuis la nuit des temps. Issu des fleurs du Crocus sativus, il faut environ 150 fleurs pour obtenir 1 gramme de safran sec. Ne sont en effet utilisés que les pistils.

De tous temps, les vendeurs furent tentés de tricher et d’ajouter du curcuma, de la betterave, de la grenade voire de la brique pilée. Au Moyen-âge, il était fort utilisé comme épice mais aussi entrait dans des médications, il servait de colorant… Aussi pour assurer la qualité du produit, la république de Venise créa l’Ufficio dello Zaffrano.

Les fraudeurs étaient lourdement condamnés. Ainsi l’apothicaire Zanoni, convaincu de malversation sur ses produits dut payer une lourde amende, rayé de la liste des pharmaciens et toutes ses marchandises furent jetés du pont Riallo dans le Grand Canal.

A Nuremberg, les sanctions étaient encore plus lourdes, trois vendeurs malveillants furent brûlés et un de leurs complices fut enterré vivant, un autre eut les yeux arrachés.

De nos jours malgré les contrôles, la fraude continue. Il faut dire que les peines sont plus légères…

Enfin ne retenons que le plaisir : du safran pour vos gâteaux, fromages, tripes, bouillabaisse, riz et bien entendu la paëlla.

Et puis autour de la fleur magique, fleurissent des légendes. Par exemple, Alexandre Le Grand, prêt à conquérir le Cachemire en 326 av JC, installa son camp, un soir d’automne, dans une prairie. Seulement, au matin, il découvrit une nuée de fleurs mauves sorties pendant la nuit, comme par magie. Les 120 000 soldats, effrayés par ce spectacle ressemblant à un drap mortuaire, crurent à un sortilège et refusèrent d’aller plus loin…Alexandre Le Grand donna l’ordre de se replier.

En attendant ma belle Mona, j’ai préparé une volaille style poule au pot et le riz est safrané à souhait. Que diriez-vous de l’Envolée, magnifique cuvée du Domaine de la Cotelleraie. Un Saint-Nicolas-de-Bourgueil fabuleux. Une gourmandise toute en élégance.