Trop au lit ??

Mona reine des prémisses ?

Hier, je parlais avec Lépicurien. Mais j’ai senti rapidement que le grand homme était gêné par mon propos. J’étais en train de lui décrire par le menu, ma soirée au lit. Je luis disais que j’avais pris un grand plaisir avec les prémisses, en un mot que j’avais pris mon pied… Il me rétorqua sèchement que ma vie intime ne l’intéressait pas… et il sortit aussitôt de mon bureau.

J’étais effondrée. Lépicurien, cet homme qui est un peu la lumière de ma vie, ce génie qui m’a tout appris du vin et de la table, il me montrait ses limites. Lui… confondre prémisses et prémices…. Ah, non, pas çà…

Or, les prémisses sont les deux propositions d’un raisonnement, d’un syllogisme qui aboutissent à une conclusion. Vous ne me suivez pas… bon prenons un exemple :

Un cheval bon marché est rare.
Or tout ce qui est rare est cher.
Donc un cheval bon marché est cher.

Les deux premières lignes sont les prémisses. Et moi, j’aime bien écrire des syllogismes dans mon lit. Bon, tant pis… je vais aller voir Lépicurien et lui donner un cours de prémisses en lui mettant les points sur les i.

Mona pas certaine d’être « trop polie »…

Tout le monde des Andes

La présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner a proclamé, ce mercredi 24 novembre, le vin comme « boisson nationale ».

Dans son discours, elle souligne que ce décret aura pour but d’améliorer l’image du vin tant au niveau national qu’international. Elle ajoute : « La viniculture n’est pas seulement une activité économique, elle est aussi liée à l’identité et la culture du peuple argentin. »

Contrairement à l’Europe, la consommation croit régulièrement pour atteindre annuellement 30 l/habitant. L’Argentine est le cinquième producteur mondial et ses cépages emblématiques sont le Malbec, pour les rouges et le Torrontes pour les blancs.

Incroyable et répréhensible en France : sur les emballages et étiquettes de vins argentins, on invite les jeunes à découvrir le vin… (Ils sont fous ces Argentins ! ndlr)

Après l’Espagne, l’Argentine sera ce le tour de la France, premier producteur du monde ? Et non, perdu : ici, le vin est diabolisé, combattu.

Il faut dire que notre Président Français ne boit pas de vin et que son prédécesseur buvait plutôt de la bière… Autant dire que le concept de « vin = boisson nationale » n’est pas prêt de sortir à Paris !

Bon, Mona, on va goûter une boisson nationale argentine : Cheval des Andes 2002. Ce grand vin est un assemblage de Malbec, Cabernet Sauvignon, Petit Verdot. Ah j’oubliais … : cette propriété est vinifiée par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem) et Nicolas Audebert. En allant sur le site de ce domaine, vous indiquerez « France » comme pays d’origine et vous verrez où la bêtise anti-vin nous mène.

Ne soyez pas con-joint !

Ce 25 novembre, c’est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Saviez vous, qu’en France, une femme meure tous les deux jours des suites des violences de son conjoint ou de son compagnon. Mona en a les bras qui tombent…


Beaujolais, Beaujolais, oh …

Je dois vous avouer que je n’aime pas le 3ème jeudi de Novembre. C’est comme chaque année, le retour du Beaujolais Nouveau. Certes, ce produit permet de se retrouver autour d’un « pot » entre copines et copains. Mais cette boisson ne donne tellement pas de plaisir que je préfère organiser des dégustations de vrais vins. Et cette année, comme un pied de nez, j’ai choisi les Crus du Beaujolais. En effet, je vous rappelle que cette belle région ne produit pas uniquement pour ce jour. Et des vignerons bourrés de talent nous proposent de grands vins de Morgon, Moulin à Vent, Fleurie… Et le millésime 2009 est particulièrement réussi. Dès à présent, il donne du plaisir ; mais il saura rester en cave pendant plusieurs années.

Alors venez donc partager avec Mona, le Chénas 2009 d’Hubert Lapierre.  C’est un vin rond, fruité, apte au vieillissement. Le jour du Beaujolais Nouveau, soyez snob, buvez du vrai « vin » du Beaujolais.


Froid, moi ? Jamais

L’avantage des caveaux en Bourgogne, c’est que la température est constante. On me dit qu’il fait froid. Je le crois sur parole. Mais je dois vous avouer que je n’en souffre pas. Dès le matin, 9h00, on descend sous terre. Et quand on remonte, c’est pour s’engouffrer dans la voiture et se diriger vers la prochaine cave. On a vite la sensation d’être une bête souterraine. De plus quand on sort dehors, c’est après avoir dégusté quelques flacons. Et quand je dis « quelques », c’est un euphémisme. Les vignerons que l’on visite ont un nombre de cuvées compris entre 10 et 20 qu’ils se font un plaisir de vous faire goûter sur deux millésimes au moins. Cà réchauffe ! L’accueil est toujours chaleureux. Par contre, peu de domaines ont du vin à vendre. Cette journée confirme l’adage : « à Bordeaux, on te sert peu et il y a tout à vendre et en Bourgogne, on t’offre tout à boire et il n’a rien à vendre »…
Lépicurien a été fort heureux de déguster ce midi le Vosne-Romanée du Domaine René Engel. C’est le dernier millésime vinifié par Philippe Engel. Paix à son âme. La magie du vin, c’est que même de là-haut, il continuera à nous régaler pendant longtemps.
Mona, aussi, aimé le vin de Philippe.

Je vous mets vin sur vin

Dans le Code gourmand d’Auguste Romieu édité en 1829, on peut lire :

« Les nez bourgeonnés sont fort respectables : il ne faut cependant pas tomber dans cette erreur commune, qu’ils sont l’enseigne des robustes buveurs. Ce diagnostic appartient plus spécialement aux gens qui ne boivent que de l’eau. »

On est loin des discours ambiants sur le vin. Diabolisé dans le pays du bien vivre, du bien manger et du bien boire, le vin n’est plus présenté comme culturel mais comme un poison. C’est un comble.

Mais tout n’est pas perdu : l’Association nationale des élus de la vigne et du vin, lors de son dernier bureau, a retenu la proposition de son président, le sénateur Roland Courteau, qui souhaite organiser une série de rencontres et réunions d’information sur tout le territoire national sur le thème « Vin et Santé ». Cette initiative vise à promouvoir une consommation modérée de vin et à contribuer à la réhabilitation de l’image du vin, bien malmenée ces derniers temps. L’objectif est de présenter les résultats des travaux de recherche menées ces dernières années sur les effets bénéfiques sur la santé d’une consommation modérée de vin.

De quoi se remonter le moral et déclamer avec Roland Barthes : « Le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui est propre… C’est une Boisson–Totem, correspondant au lait de la vache hollandaise ou au thé absorbé cérémonieusement par la famille royale anglaise« .

Mona pas mécontente de cette déclaration…

L’eau mine … et râle

dessin de Pétillon

Ah quelle belle époque ! Au début du XX° siècle, des ouvrages étaient publiés en France pour encourager le peuple à boire le jus de la treille. Il était alors possible d’écrire que le vin est meilleur que l’eau. On croit rêver. Dans notre monde aseptisé, avec notre principe de précaution, avec nos ligues anti-tout, les éditeurs de tels ouvrages se verraient, de nos jours, trainés devant les tribunaux pour incitation à l’alcoolisme…

Dans le but d’augmenter la consommation du vin et de faire en faveur de cette boisson une propagande utile, M. Raymond Brunet[1] a eu l’idée de réunir dans un volume de 150 pages, joliment édité et largement illustré, tous les arguments qui peuvent être donnés en faveur de la consommation du vin, ainsi que tous les inconvénients qui peuvent être présentés contre la consommation des autres boissons hygiéniques (bière et cidre), ainsi que contre la consommation des boissons tempérantes (café et thé) et surtout contre la consommation de l’eau.
Cet ouvrage renferme de nombreux documents scientifiques et techniques qui donnent une valeur indiscutable à la thèse soutenue par l’auteur.

Cet ouvrage est ainsi divisé:

  1. Le vin n’est pas nuisible;
  2. Le vin et la littérature;
  3. le vin et la religion;
  4. Le vin et la musique;
  5. Le vin est la meilleure des boissons;
  6. Le vin est un aliment; le vin est un remède;
  7. Le vin est une boisson antialcoolique;
  8. Les boissons tempérantes sont de mauvaises boissons;
  9. L’eau est une mauvaise boisson.

Ma chère Mona, à la mémoire de Brunet, nous porterons un toast avec ce Cheverny blanc du Domaine du Moulin : un vin frais, naturel et droit…


[1] ingénieur-Agronome professeur d’Œnologie à l’École de l’industrie hôtelière de Paris, propriétaire, viticulteur

La cave se rebiffe

Le texte qui suit est tiré d’une revue professionnelle de 1913. Un médecin encourage à boire du vin pour éviter l’opération de l’appendicite. De nos jours, je ne suis pas certain que l’on puisse encore écrire cela sans s’attirer les foudres de la loi Evin.

Le vin va réapparaître sur nos tables et ce sera justice. Le réquisitoire du Docteur Gagey s’étaye sur des témoignages particulièrement impressionnants. Il nous cite plusieurs familles de sa clientèle où, seuls, les buveurs d’eau sont frappés et où ils le sont tous. Cette constatation lui ayant paru intéressante, il s’est informé auprès de quelques-uns de ses confrères et a recueilli d’eux des renseignements concordants.
Dans la région où il exerce, les amateurs de vin sont en très grande majorité, mais la proportion de ceux-ci dont l’appendice devient malade, est infime au regard de ce qui se passe  chez les dissidents qui le dédaignent ou le redoutent.Il est instructif aussi de remarquer avec lui que l’appendicite est devenue singulièrement fréquente depuis vingt-cinq ans, c’est-à-dire depuis la grande invasion phylloxérique[1] qui, raréfiant le vin naturel, favorisa la falsification, amena l’abandon de la boisson coutumière.On la rencontre aussi de préférence dans les classes où boire de l’eau est devenu une mode beaucoup, plus facilement que dans les milieux populaires, moins accessibles aux suggestions du snobisme et à ses exagérations hygiéniques.
Et c’est bien l’eau, l’eau seule, qu’il faudrait accuser et non des impuretés quelconques véhiculées par elle. Parmi les sujets qui ont attiré l’attention du Dr Gagey, une bonne partie s’abreuvait d’eaux minérales ou d’infusions chaudes. Ce sont là, par définition, des boissons où les microbes ne fréquentent guère. Aussi faut-il en arriver, comme explication, à celle que nous esquissions plus haut.

Mona, vous n’avez pas été opérée de l’appendicite. Bon alors, on va boire un coup pour éviter le bistouri…  Rien ne vaut le préventif. Par ces chaleurs, je vous invite à titiller une bouteille de Raisins Gaulois, un vin de table de Marcel Lapierre, un roi du Gamay…


[1] Phylloxera : insecte originaire des États-Unis a provoqué une grave crise du vignoble européen à partir de 1863.

Bio dynamite

Dans mon vin tout est naturel...

On parle de plus en plus de produits bio, et c’est tant mieux. Mais les autorités européennes ont sorti des textes qui englobent sous cette dénomination un nombre de produits qui ne devraient pas avoir leur place sous cette dénomination. Pour permettre notamment aux agriculteurs espagnols d’écouler leur camelote, ils ont autorisé l’utilisation de produits chimiques, d’antibiotiques en quantité trop importante.

En matière de vins, on ne peut pas parler de vins bio (contrairement à ce que l’on dit habituellement) mais de vins issus de raisins biologiques. En effet, à ce jour, seuls des textes encadrent la culture et rien ne règlemente la vinification.

Mais le processus est lancé. Et une lutte oppose les petits producteurs bio et les grosses sociétés et coopératives qui souhaitent pouvoir pasteuriser les moûts et utiliser des levures exogènes. Les « petits », eux crient au scandale en argumentant que la culture bio doit permettre d’utiliser les levures indigènes de leur terroir.

Je vous rappelle qu’il y a quelques années, ce sont les fromages au lait cru qui ont failli disparaitre. Et là encore, les grands groupes laitiers voulaient nous montrer que pasteurisation et lait écrémé ne modifiaient pas le goût des fromages. Il suffit de regarder certains plateaux de fromages proposés dans les restaurants pour se rendre compte que nombre de fromages sont sans goût, sans odeur. En un mot, ils sont plus prêts du plâtre que du lait.

Je souhaite que les vins bio ne tombent pas aux mains des financiers qui se foutent comme d’une guigne du bon goût.

Vive la France des fromages qui puent et des vins de terroir.

Mona pas sa langue dans sa poche. Et vous ?