La guerre des vins

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Benoist Simmat n’est pas inconnu pour les fidèles lecteurs épicuriens que vous êtes. Dans ce journal, je vous ai présenté deux bandes dessinées dont Benoist est le scénariste : Robert Parker, les sept péchés capiteux et Les caves du CAC 40.

1372814Avec Aymeric Mantoux, il brosse un compte rendu de voyage autour du monde à la rencontre des vignobles et des nouveaux lieux de consommation du vin. Cette tournée (générale ?) est fort intéressante et je pense qu’aussi bien les amateurs que les professionnels pourront méditer sur les bouleversements qui se sont opérés au cours des dernières années et de la révolution qui se déroule sous nos yeux. Certes la mondialisation a mis en avant des vins mêlant puissance, alcool, bois, mais il y a de plus en plus de place pour des vins de terroir, minéraux et plus subtils. Les consommateurs apprennent et s’éduquent dans le monde entier. A Tokyo comme à Barcelone, on trouve des lieux où la diversité des vins français est défendue. A Paris et même à Bordeaux, on trouve de plus en plus de bars à vins qui font découvrir et apprécier tant de crus inconnus.

Dans leur épilogue de la Guerre des Vins, les auteurs soulignent que les vins français sont considérés comme des œuvres d’art et que les faiseurs du nouveau monde ne rêvent que de les copier.

« Malgré l’argent, le marketing et le reste, il faudra plusieurs siècles pour que des vins d’ailleurs puissent véritablement rivaliser avec les nôtres (vins français). Le distinguo s’opérera toujours, comme en peinture on sépare les toiles du maître de celles de son atelier. […] Il y a ainsi une chose que les Australiens –dont le vignoble est  en faillite- ont appris récemment à leurs dépens : le vin, ce n’est pas qu’une étiquette, c’est aussi du rêve, un terroir.
Dans la guerre des vins, c’est l’arme absolue. Il ne tient qu’aux Français de continuer à le faire parler. »

Un seul mot : Bravo.

Bon Mona, je vous invite à déguster un de ces vins au caractère bien trempé. Les Choisilles 2007 de François Chidaine, un fabuleux Montlouis sec aux nez d’agrumes et si minéral en bouche. Un régal et un modèle de Chenin.

Les princes des vignes

Mona est décidément partout

Leur première BD : « Robert Parker, les sept péchés capiteux » a été vendue à plus de 20.000 exemplaires même si le sujet n’est pas « grand public ». Benoist Simmat et Philippe Bercovici récidivent avec : « Les Caves du CAC 40, les dix commandements du vin« . Ils relatent l’intérêt de nos grands capitaines d’entreprises, François Pinault, Bernard Arnauld, Martin Bouygues, pour les grands vignobles de Bordeaux. Ces hommes se sont portés acquéreurs du Château Latour (1er Cru Classé de Pauillac), Château d’Yquem (1er Cru Exceptionnel de Sauternes), Château Cheval Blanc (1er Grand Cru Classé A de Saint Emilion) et Château Montrose (2ème Cru Classé de Saint-Estèphe).
Comme pour le premier tome, une documentation fournie, de l’humour tant dans les textes que les dessins.
Un bon moment avec ces financiers qui ont compris avant tout le monde que les grands vins, ce n’est plus du vin…

Si comme nous, vous ne pouvez que regarder les étiquettes de ces Châteaux mythiques, faîtes un tour sur leur magnifiques sites.

Bon, ma chère Mona, comme nous n’avons plus les moyens de boire ces flacons, je vous invite à quitter Bordeaux pour déguster le Beaujolais Villages 2009 de Jean-Charles Pivot. A ce prix là, c’est un régal fruité et épicé.

 

Il boit du bois…

d'après le dessin de P. Bercovici

J’aime quand Lépicurien me confie des missions. C’est un signe de confiance de sa part et je suis honorée de servir ce grand homme surtout lorsque je sais que le fruit de mon travail vous sera présenté dans ces colonnes. Et pourtant j’ai cru qu’il se moquait de moi lorsqu’il m’a demandé de lire une bande dessinée (B.D). En mon fort intérieur, je maugréais, pestais, ronchonnais…. En attrapant l’ouvrage, je me disais qu’il me prenait réellement pour une imbécile. Mais, la couverture déjà me fit rire. Et je dévorai chaque page avec gourmandise.

Cette BD nous transporte en 2017 et nous assistons au jugement de Robert Parker, vous savez cet américain, nourri aux hamburgers et sodas, qui nous dit quels vins sont bons à boire en mangeant des pizzas et des épis de maïs cuits à la vapeur ? Mais si vous savez ce gars qui aime les vins taillés comme des cowboys et riches en arômes de planche, café, goudron (mais sans les plumes). En un mot des vins tellement tout … qu’on n’arrive pas à en finir une bouteille à dix personnes…

Aux cotés de Lépicurien, j’ai découvert la finesse du vin : la subtilité des vins de la Cote de Beaune, la caresse d’un Pomerol, la palette aromatique du Riesling…

La France a vendu son âme en couvrant Robert Parker de médailles (Mérite puis Légion d’honneur).Il a transformé nombre de vins en bêtes à concours rivalisant de puissance.

Vous n’aimez pas ces vins surchargés de bois, alors jetez vous sur du papier et consommez sans modération : « Robert Parker, Les Sept Péchés Capiteux » de Benoist Simmat et Philippe Bercovici.

Mona envie de boire du bon vin. Je descends à la cave. Et vous ?