Saint et millions

Comme je peux plus les boire, je les peins

Alors que Lépicurien faisait la promotion de la bande dessinée de Simmat et Bervovici, un article du Nouvel Observateur tombe à pic. Les auteurs des Caves du CAC 40 ont vu juste : le vin, çà peut être le jack pot : des rentabilités incroyables, voire indécentes.

Une image parlant plus qu’une longue phrase :

Et les informations qui circulent sur le prix des primeurs 2010 de ces châteaux devraient encore améliorer la marge…

Mona ldorado, c’est vous !

Les princes des vignes

Mona est décidément partout

Leur première BD : « Robert Parker, les sept péchés capiteux » a été vendue à plus de 20.000 exemplaires même si le sujet n’est pas « grand public ». Benoist Simmat et Philippe Bercovici récidivent avec : « Les Caves du CAC 40, les dix commandements du vin« . Ils relatent l’intérêt de nos grands capitaines d’entreprises, François Pinault, Bernard Arnauld, Martin Bouygues, pour les grands vignobles de Bordeaux. Ces hommes se sont portés acquéreurs du Château Latour (1er Cru Classé de Pauillac), Château d’Yquem (1er Cru Exceptionnel de Sauternes), Château Cheval Blanc (1er Grand Cru Classé A de Saint Emilion) et Château Montrose (2ème Cru Classé de Saint-Estèphe).
Comme pour le premier tome, une documentation fournie, de l’humour tant dans les textes que les dessins.
Un bon moment avec ces financiers qui ont compris avant tout le monde que les grands vins, ce n’est plus du vin…

Si comme nous, vous ne pouvez que regarder les étiquettes de ces Châteaux mythiques, faîtes un tour sur leur magnifiques sites.

Bon, ma chère Mona, comme nous n’avons plus les moyens de boire ces flacons, je vous invite à quitter Bordeaux pour déguster le Beaujolais Villages 2009 de Jean-Charles Pivot. A ce prix là, c’est un régal fruité et épicé.

 

Cheval 1947 : hippipique, houra

Cheval Blanc 1947 au verre

Ce16 novembre, à Genève, une vente aux enchères offrait aux amateurs, des Grands Crus dans des millésimes d’exception et des volumes rares. Dans un communiqué, la maison Christie’s se félicite du résultat. Et on la comprend.

Une Impériale[1] du Château Cheval Blanc 1947 a été achetée 304 375 dollars (soit 224 000 €) alors que l’estimation était de 150.000 à 250.000 $. L’expert de la vente a assuré au collectionneur qu’il pourra la conserver 50 ans sans aucun problème compte tenu de la qualité du millésime de cet illustre Château de Saint Emilion. Au cours de cette même vente, 12 bouteilles du Château Lafite-Rothschild 1982 ont trouvé preneur à 88.000 $ la caisse. Pour le même prix, vous auriez pu acheter seulement 6 bouteilles de la Romanée Conti 2005… dur, dur !

Mais revenons à ce Cheval 1947, je conseille à l’acheteur de bien réfléchir avant d’ouvrir ce flacon. Chaque verre de 12 cl revient à 4.500 €…
Mais j’oubliais, on n’achète pas ce genre de vin pour le boire ; mais pour le mettre dans une cave blindée et, de temps à autre, le montrer à ses amis pour leur signifier qu’on en a une plus grosse qu’eux… Ah, que !

Bon Mona, contentons nous d’un vin normal. Si vous sortiez deux verres pour tremper nos lèvres dans la cuvée Romanis 2008 du Château Grès Saint Paul. Ce domaine du Languedoc produit des vins non pour les collectionneurs mais pour les buveurs de bons vins. Tout le soleil du Sud est dans cette bouteille.


[1] Contenant de 6 litres, soit l’équivalent 8 bouteilles

Impression sur bristol…

Les Français sont souvent convaincus qu’ils sont à l’origine de toute la grande cuisine et de tous les grands vins. Et pourtant ! Sans les Anglais, nombre de vins n’auraient pas atteint la qualité qui leur est reconnue aujourd’hui. Sans les Anglais, pas de Bordeaux, pas de Porto, pas de Xérès, pas de Madère….

Aussi, je profite de ces colonnes pour rendre hommage à un pionnier : John Harvey. En 1796, alors que les Français « révolutionnent », John importe ses premiers vins d’Espagne et du Portugal. Dans les années 1860; ses descendants créent une crème à base de sherry connue encore de nos jours sous le nom de Harvey’s Bristol Cream. C’est un mélange savant de vins de Jerez (Fino, Amontillado, et Oloroso et Pedro Ximenez) pour obtenir une crème onctueuse, riche et pleine de douceur. Le mot crème est trompeur : elle ne contient pas de produits laitiers. Le succès est là. Les Harvey lancent une maison de négoce à Bristol. Bien que la famille ne soit plus présente dans la société, la marque est signe de qualité en matière notamment de sherry.

Il y a encore quelques années, un restaurant se situait au cours des caves de Bristol. Une de mes amies, Mélanie, y a travaillé. Et elle m’a montré une addition exceptionnelle. Régulièrement, les meilleurs employés pouvaient dîner en payant le vin avec une réduction de 93%.

En 2001, Mélanie a ainsi pu manger quelques mets de choix et boire un Château Cheval Blanc 1959 avec son compagnon pour 115 £…  dont 31,50 £ pour le vin. Or le millésime 1959 est considéré comme une des plus grandes réussites du 1er cru de Saint-Emilion.


Neuf années se sont passées… et pourtant le souvenir est toujours vivace. Alors patrons de restaurant, voilà une idée à lancer…

Encore une fois, Epicuriens, l’exemple vient d’ailleurs !

Ma chère Mona, je suis content de votre travail. Et vous avez le bonheur de déguster avec moi nombre de bons vins et pour vous, c’est gratis. Avouez que je suis un patron exceptionnel ! Bon. Bon, c’est pas tout çà, buvons un coup.  J’ai choisi un Fino de chez Alvear. Mettez donc quelque olives et amandes… Un vin sec et parfumé qui nous emmène tout droit en Andalousie.