Louis sans l’ouïe

Louis Ier de Bavière sur la fin de sa vie était pratiquement sourd. Lors d’un bal à Paris, il croisa Murat qui s’entretenait avec l’ambassadeur d’Autriche, le prince de Metternich.

S’adressant à la femme du prince, Louis lui demanda :

– Comment s’appelle ce Monsieur qui parle avec Monsieur de Metternich ?

– Murat, votre Altesse, répondit Madame Metternich.

– Comment dîtes-vous, insista Loulou ?

– Le prince Murat, Majesté!

-Comment ?

La princesse pour se faire entendre de son interlocuteur qu’avait les portugaises complètement ensablées, fut obligée de crier le nom de Murat si puissamment que tout le monde en profita. Immédiatement régna un silence inhabituel en pareil endroit.
Mais le roi de Bavière, n’ayant pas perçu de différence d’atmosphère, dit à haute voix :

– Ah Murat ! Ah, oui, je me souviens c’est le mari de Caroline dont le prince de Metternich, père de votre mari, était l’amant.

La boulette… Autant dire que çà jeta un froid si intense que malheur à ceux qui n’avaient pas mis leur thermolactyl.  Mais, après l’hiver vient toujours le printemps…
C’est Murat lui-même qui dégela les invités en disant à Metternich :

-Il y a prescription, mon cher et en plus, ni vous ni moi n’y pouvons rien changer. Alors rions-en.

Les deux rirent d’abord doucement puis gagnés par le rire, ils gloussèrent de plus en plus fort ce qui autorisa l’ensemble de la salle à se taper sur les cuisses et à faire fonctionner ses zygomatiques.

Mona rit encore. Elle ne mangera pas ce soir…