Allo lola

Lola réunissant ses amants dont Louis 1er, Dumas, Liszt

Oui, je sais. Par moment, vous vous dîtes : la petite Mona, non seulement, elle est balancée comme une pinup qu’on bave sur les calendriers mais pour ne rien gâcher, elle n’a pas que de la purée dans la caboche. Un cerveau comme çà, il finira dans le formol entre celui d’Einstein et de Marilyn Monroe. Vous allez me dire, Einstein, on comprend, mais Marilyn? Ce à quoi, Lépicurien aime répondre : oui, c’est vrai, mais elle avait d’autres arguments. Et d’ajouter : J’avoue que c’est pas forcément le bocal qui contient sa matière grise que je mettrais sur ma cheminée si j’avais à choisir.

Dans ce journal, je vous ai rapporté la gaffe de Pépé Loulou du pays de la bière à propos de Murat. Louis 1er eut une maîtresse qui fit jaser dans les tavernes et à la fête de la bière de Munich.

Née d’un père Irlandais et d’une mère Créole, Marie Dolores Eliza Rosanna Gilbert (1821-1861) devint danseuse sous le nom de Lola Montez (ou Montès). Mais c’est surtout comme « courtisane[1] » qu’elle fut célèbre. Après avoir été l’amante de Frantz Liszt, d’Alexandre Dumas fils …, c’est au cours d’un séjour en Bavière, qu’elle fut présentée au roi Louis 1er de Bavière. Ce dernier en tomba fou amoureux et en fit sa maîtresse. Mais la coquine, profitant de ses talents cachés, devint fort influente auprès du monarque, ce qui irrita l’entourage et les ministres. Le rejet fut à son comble quand, malgré l’opposition de ses conseils, Louis anoblit sa poupée.

Il dut abdiquer. Et Lola se retrouvait sans revenus…

Qu’à cela ne tienne, elle créa une danse qui mettait en transe le public masculin. Il faut dire que cette « danse de l’araignée » lui faisait remonter les jupes à tel point qu’il était possible de voir qu’elle ne portait pas de slip petit bateau ni d’une autre marque d’ailleurs.

Se produisant aux Etats-Unis et en Australie, les ligues puritaines lui tiraient dessus à boulet rouge.

Victime d’un grave accident de santé, elle finira sans argent cherchant dans la religion un sens à sa courte vie.

Mona pas de Loulou. Elle attend toujours…


[1] Prostituée de luxe

Louis sans l’ouïe

Louis Ier de Bavière sur la fin de sa vie était pratiquement sourd. Lors d’un bal à Paris, il croisa Murat qui s’entretenait avec l’ambassadeur d’Autriche, le prince de Metternich.

S’adressant à la femme du prince, Louis lui demanda :

– Comment s’appelle ce Monsieur qui parle avec Monsieur de Metternich ?

– Murat, votre Altesse, répondit Madame Metternich.

– Comment dîtes-vous, insista Loulou ?

– Le prince Murat, Majesté!

-Comment ?

La princesse pour se faire entendre de son interlocuteur qu’avait les portugaises complètement ensablées, fut obligée de crier le nom de Murat si puissamment que tout le monde en profita. Immédiatement régna un silence inhabituel en pareil endroit.
Mais le roi de Bavière, n’ayant pas perçu de différence d’atmosphère, dit à haute voix :

– Ah Murat ! Ah, oui, je me souviens c’est le mari de Caroline dont le prince de Metternich, père de votre mari, était l’amant.

La boulette… Autant dire que çà jeta un froid si intense que malheur à ceux qui n’avaient pas mis leur thermolactyl.  Mais, après l’hiver vient toujours le printemps…
C’est Murat lui-même qui dégela les invités en disant à Metternich :

-Il y a prescription, mon cher et en plus, ni vous ni moi n’y pouvons rien changer. Alors rions-en.

Les deux rirent d’abord doucement puis gagnés par le rire, ils gloussèrent de plus en plus fort ce qui autorisa l’ensemble de la salle à se taper sur les cuisses et à faire fonctionner ses zygomatiques.

Mona rit encore. Elle ne mangera pas ce soir…