Pour avoir le bas chaud

La rentrée vient d’avoir lieu. Les étudiants ont souvent bien des difficultés pour se loger. Il semble que cela ne date pas d’aujourd’hui. Restif de la Bretonne, peu avant la Révolution décrivait une maison de la rue des Carmes à Paris[1] qui accueillait des étudiants en droit. Cette pension offrait le gîte, le couvert et plus si affinité.

Elles étaient quatre femmes : l’aïeule, la mère et deux filles. La grand-mère était encore ragoûtante, parce qu’elle était d’un beau sang ; la mère, veuve depuis longtemps, était une belle femme ; la fille aînée était une jeune personne charmante d’environ dix-neuf ans, et Madelon, la cadette, un tendron de quatorze à quinze. La grand-mère avait les nouveaux débarqués, environ les quinze premiers jours ; telle était la règle entre ces quatre femmes; c’était donc la grand-mère qui, ces quinze premiers jours, venait faire votre lit, pendant que vous y étiez, et vous agaçait si bien que ses beaux gestes vous tentaient. On avait grand appétit. Une gorge blanche, une jambe bien faite montrée jusqu’au genou, en se baissant, une croupe charnue, voluptueuse, lubriquement agitée.

Ensuite, quand les hôtesses voyaient que vous deveniez un peu au fait de la maison, la mère venait faire votre chambre. Vous l’aviez quelque temps, et c’était la manière d’agir avec elle qui déciderait si vous auriez les filles : un Trupelu[2] n’avait que l’aïeule, qui en préservait la mère; celle-ci préservait la fille aînée de l’homme douteux.

Mais après que le jeune homme comme il faut avait eu quelque temps la mère, la fille aînée, en déshabillé provocant, dessinant le nu, venait faire le lit du prédestiné. Elle faisait filer un peu l’amour; enfin, si elle était contente de ses sentiments et de ses procédés, elle le rendait heureux.

Il fallait être le chef-d’œuvre du mérite et de l’honnêteté pour parvenir au tendron de quinze ans : on arrangeait la jeune personne en habit de combat, l’heureux élu offrait une jolie collation, en fin de laquelle on lui disait :

– Vous êtes l’ami de la maison, vous avez mérité de posséder la houri[3], et nous vous la laissons pour une heure.

Bon Mona, vous qui êtes une maîtresse de maison au dessus de tout soupçon, voulez-vous bien rincer deux verres, je vous prie. Je vous invite à déguster l’Exception des Quatre Clochers 2009. A Limoux, on fait de grands Chardonnay. Qu’on se le dise !


[1] Rétif de la Bretonne : Monsieur Nicolas
[2] Vieux mot signifiant : enjoué, facétieux

[3]  Femme très attrayante venant de l’arabe : beautés célestes du paradis musulman

Il faut que Genèse se passe

Adam : "Eve, j'ai amené du cidre, crache ta pomme... d'Adam"

Dans la Genèse, on peut lire :

Alors l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme ». C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

Donc la femme est née après l’homme et est issu d’un de ses os. Et ces quelques instants d’écart lors de la création, vont générer nombre de phrases qui vont faire rougir de colère celles qui me considèrent comme un affreux misogyne.

Alexandre Dumas fils en déduit que « la femme est, selon la Bible, la dernière chose que Dieu a faite. Il a dû la faire le samedi soir. On sent la fatigue. »

Bossuet dont les sermons ont fait le bonheur de ceux qui ont connu, au lycée, le Lagarde et Michard relevait que « la femme est le produit d’un os surnuméraire ».

Paul Valéry est pessimiste lorsqu’il dit « Dieu créa l’homme et, ne le trouvant pas assez seul, il lui donna une compagne pour lui faire sentir sa solitude. »

Jules Renard, comme à son habitude traite le sujet avec légèreté et pragmatisme : « si l’homme a été créé avant la femme, c’était pour lui permettre de placer quelques mots. »

Alors vous allez dire tout cela vient de la religion. Et pourtant, en feuilletant  Aristophane, on lit qu’ « il n’est rien de pire dans ce monde qu’une femme, si ce n’est une autre femme. » Quand au premier gars qu’avait la bosse des math, Pythagore, il affirme qu’ « il y a un principe bon qui a créé l’ordre, la lumière et l’homme. Il y a un principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres et la femme. »

Bon ok, vous allez me dire que tous ces écrivains sont des hommes miso. C’est pas faux. Et pourtant que dire de çà : « je me console d’être femme en songeant que, de la sorte, je n’en épouserai jamais une » ;  Lady Montagu est-elle réaliste, traîtresse ?

Alors moi misogyne ? Je préfère être contre les femmes mais tout contre, n’est ce pas, Mona ? Allez, buvons un coup à la santé des dames. Avec le Bourgogne blanc 2007 de Deux Montille, on retrouve la patte d’Alix. Cette jeune femme est une des prêtresses du Chardonnay.  Un régal qui donne envie de goûter les crus d’Auxey, de Meursault…

Vol de nuit

A quelle belle invention, un ami qui avait bien du mal à se lever le matin pour se rendre à son boulot avait tout essayer. Mais même le réveil au saut de la trompette façon militaire ne lui assurait pas d’être réveillé à l’heure souhaitée.

Aussi, il fut séduit par le “Blowfly”. Ce petit réveil est d’une efficacité redoutable. Le principe est simple, vous  êtes obligé de vous lever de votre lit pour l’éteindre. En effet, il est constitué de deux parties, la base intégrant l’afficheur et les boutons et une petite boule qui décolle à l’heure programmée et commence à survoler votre chambre en émettant un petit son strident et fort agaçant, style moustique amazonien. La seule façon de l’arrêter est de l’attraper et de le remettre sur son socle. Le premier matin fut le bon (ou bond). Agacé par les passages incessants et bruyants de l’OVNI au dessus de sa tête, l’homme encore à demi dans les bras de Morphée, sauta de son lit. Comment ? Dieu seul le sait. Toujours est-il qu’il dut expliquer à son entourage professionnel qu’il s’était fait une entorse en éteignant son réveil…  Merci blowfly !!

Bon Mona, vous ne pourrez plus arriver en retard avec le cadeau que je vous fais. Bon, passons aux choses sérieuses : on va goûter un vin blanc des Fiefs-Vendéens : Domaine Saint Nicolas, les Clous 2008 un assemblage original de chenin, chardonnay et groslot gris. Comme toujours les vins de Thierry Michon sont grands dans une région délaissée par les amateurs !