Café au lit ?

Direct du producteur au consommateur
Direct du producteur au consommateur

L’homme cet animal éternellement insatisfait et ces milliardaires cherchant l’insolite pour dépenser plus facilement leur magot et se distinguer de la plèbe ! En 2009, je vous proposais de boire un Café des Singes de Birmanie ou un Kopi Luwak, café de civettes. Mais avec le temps, ces boissons sont un peu plus largement diffusées et il fallait trouver autre chose. Ouf, c’est fait. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter le Café d’Eléphants de Thaïlande.  

Le principe est toujours le même. On utilise le système digestif de l’animal. Et c’est un moyen de recycler ces animaux domestiques devenus inutiles. Si pendant des siècles, les cornacs trouvaient toujours un emploi en forêt, il n’en est plus rien. Aussi des réserves abritent quelques pachydermes destinés aux touristes ou producteurs de café. On fait donc ingurgiter de l’arabica soigneusement sélectionné venant des meilleurs caféiers du pays. Quelques heures plus tard, l’éléphant fait sa grosse commission. Séchés au soleil, les étrons sont inspectés manuellement pour en extraire les précieux grains. Au cours de la digestion, ils ont perdu leur amertume et font le bonheur de quelques privilégiés capables d’aligner environ 1.000€ pour se taper un kilo de kawa.
L’idée n’est pas bête car vous imaginez bien que les excréments d’éléphants sont d’une autre taille que ceux de la minuscule civette ou du singe birman. Le risque c’est que tous les éléphants domestiques soient mis à contribution et que la production augmente trop avec une baisse des prix et un désintérêt des consommateurs trop riches pour se contenter d’un simple petit noir démocratique.

Mona pas envie de café, merde alors !

Chiennes perdues sans collier

joconde-collierPendant le siège de Paris en 1870, la population affamée était désespérément en quête de nourriture pour survivre. On mangea d’abord les chevaux, avant d’abattre les animaux du zoo. Les boucheries proposaient de l’éléphant, de l’ours et de la girafe. Après quoi on tua tous les chats et les chiens que l’on trouvait. Et enfin, on se mit à la chasse aux rats.

Connu dans le Tout-Paris pour son humour cinglant, Aurélien Scholl [1] écrivit :

« Pendant le siège, toutes les femmes ont mangé du chien. On pensait que cette nourriture leur inculquerait des principes de fidélité. Pas du tout ! Le chien a produit sur elles un tout autre effet : elles ont exigé des colliers. »

Mona, merci d’attraper deux verres, je vous propose un verre de vin : un vrai bijou couleur rubis… çà devrait vous plaire.


[1] Journaliste du Figaro. (Bordeaux 1833-Paris 1902)

Les éléphants rosses

elephant-g_912Dans le nord de l’Inde, une cinquantaine d’éléphants a fait un raid dans un entrepôt. Ils ont vidé des flacons entiers de LAOPANI , un « vin  » à base de riz (on devrait plutôt dire bière). Après quoi, ils ont dévasté tout un village, faisant cinq morts.


Maître, qu’ont-ils pu invoqué pour leurs défenses ?

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Les animaux du cirque Barnum paradaient dans la grand rue d’une bourgade de « l’Ouest sauvage  » ; les habitués du Saloon furent sidérés : ils en avaient déjà vu de ces grosses bêtes à trompe, mais  en gris ? Ah, de cette couleur là, jamais !!

En lisant cela, on se dit que la même chose pourrait arriver en Bretagne… et que çà ne surprendrait personne.

Kenavo, comme on dit chez moi
Kenavo, on se reverra
Kenavo, comment oublier ça ?
Kenavo, je repasserai par-là

Chanson de Gérard Jaffrès

Selon des « sources » (de vin, bien entendu) non confirmées, c’est bien la Bretagne qui détient le plus gros troupeau d’éléphants en Europe. Mais seuls les vrais Bretons peuvent les boire de près.  Il fallait le dire.

Mona les fans


Trompe-l’oeil

boite_conserveDans une épicerie fine, une femme plutôt snob, découvre des boîtes de conserve de taille assez importante sur lesquelles est écrit « Ragout de trompe d’éléphant« .

Voulant épater ses amies, elle les invite à venir découvrir un plat unique qu’elle a longuement préparé. Mais en ouvrant la conserve, quel ne fut pas son étonnement. Elle était vide. Humiliée, folle de rage, elle fonce chez l’épicier et se défoule sur lui, le couvrant d’injures.

Lorsqu’elle se calma enfin, le commerçant lui dit : il était indiqué que c’était de la trompe d’éléphant. Je ne vous ai pas trompée. Et je vous confirme que cela en était bien. Mais vous n’avez pas eu de chance, vous êtes tombée sur l’intérieur de la trompe.

Je vous le demande : peut-on dire qu’il y a tromperie sur la marchandise ?
Monaelephant-asie-21

Pour cuire l’éléphant, il ne faut pas se tromper

Le Grand Dictionnaire d’Alexandre Dumas réserve nombre de surprises au lecteur, ainsi :

« Que ce titre n’effraye pas le lecteur, nous n’allons pas le condamner à manger tout entier ce monstrueux animal, mais nous l’engagerons, si toutefois il lui tombait une trompe ou des pieds d’éléphant sous la main, d’y goûter en les assaisonnant de la façon que nous allons indiquer plus loin, et à nous en dire après des nouvelles.

elephant5La Cochinchine est peut-être aujourd’hui la seule nation qui mange la chair de l’éléphant et la regarde comme un aliment très délicat. Quand le roi en fait tuer un pour sa table, il en envoie des morceaux aux grands, ce qui est une très grande marque de faveur ; mais les morceaux les plus estimés sont toujours la trompe et les pieds.
Levaillant dit que c’est un mets exquis. « Les pieds grillés, ajoute-t-il, sont un manger de roi ; je ne concevais pas qu’un animal aussi lourd, aussi matériel, pût fournir un mets aussi délicat ; je dévorai sans pain le pied de mon éléphant. »

Nous allons donc indiquer, pour ceux de nos lecteurs qui voudraient faire comme Levaillant, une recette pour les pieds d’éléphant que nous devons encore à M. Duglerez de la maison Rothschild.

Prenez un ou plusieurs pieds de jeunes éléphants, enlevez la peau et les os après les avoir fait dégorger pendant quatre heures à l’eau tiède. Partagez-les ensuite en quatre morceaux dans la longueur et coupez-les en deux, faites-les blanchir dans de l’eau pendant un quart d’heure, passez-les ensuite à l’eau fraîche et égouttez-les dans une serviette.

Ayez ensuite une braisière qui ferme bien hermétiquement ; placez au fond de cette braisière deux tranches de jambon de Bayonne, mettez dessus vos morceaux de pieds, puis quatre oignons, une tête d’ail, quelques aromates indiens, une demi-bouteille de madère et trois cuillerées de grand bouillon.

Couvrez bien ensuite votre braisière et faites cuire à petit feu pendant dix heures ; faites passer la cuisson bien dégraissée à demi-glace en y ajoutant un verre de porto et 50 petits piments que vous aurez fait blanchir à grande eau et à grand feu pour les conserver très verts.
Il est nécessaire que la sauce soit très relevée et de bon goût ; veillez surtout à ce dernier point.

Les Indiens ne font pas tant de façons ; il est vrai qu’ils sont moins versés que nous dans les mystères de la haute cuisine ; aussi font-ils tout simplement cuire sous la cendre, après les avoir préalablement enveloppés dans des feuilles serrées avec des fibres de jonc.
Ce qui ne les empêche pas, du reste, de s’en régaler. »