Drapeau rouge

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Encore un sujet délicat qui demande du doigté comme me disait Lépicurien. Certes j’ai hésité avant de tremper ma plume dans l’encrier de l’amour que je vous porte. Ai-je le droit de vous parler de ce cycle de la vie qui fait que chaque mois, mes sœurs et moi-même, sommes obligées de jouer à cache-tampon ou si vous préférez de hisser le drapeau rouge pour signaler que nous avons du monde et qu’il vaut mieux, Messieurs ne pas faire escale dans notre pieu pourtant si accueillant.

Durant cette période, nous sommes tenues de faire relâche du moule à gaufres. Certains vignerons utilisent ce prétexte pour nous interdire le chemin de leur caveau et nous privent de dégustations à la barrique. De même lors d’un récent périple au pays des grizzlis, je fus invitée à rester dans ma chambre d’hôtel aux dires que ces ours (les bien nommés ?) ont une prédilection pour les femmes indisposées.

Heureusement pour nous, frangines, sur le site du Yellowstone National Park, il est dit très clairement, après étude, que les ours bruns ne sont pas particulièrement attirés par ces odeurs. Voilà qui met fin à 45 années de privation.

Il faut dire qu’en 1967, deux femmes furent attaquées et tuées par deux grizzlis. On supposa que cette agression était liée à la période mensuelle de ces dames. Au fil des ans, comme si les hommes voulaient profiter seuls des rencontres avec les plantigrades, l’hypothèse fut établie en certitude.

Attention toutefois, Mesdames, l’ours polaire semble plus sensible. Aussi je vous déconseille fermement de vous balader sur les icebergs ou la banquise sans escorte.

Mona des ours blancs en peluche sans être pour autant arctophile (collectionneuse d’ours en peluche) ?  

Chiennes perdues sans collier

joconde-collierPendant le siège de Paris en 1870, la population affamée était désespérément en quête de nourriture pour survivre. On mangea d’abord les chevaux, avant d’abattre les animaux du zoo. Les boucheries proposaient de l’éléphant, de l’ours et de la girafe. Après quoi on tua tous les chats et les chiens que l’on trouvait. Et enfin, on se mit à la chasse aux rats.

Connu dans le Tout-Paris pour son humour cinglant, Aurélien Scholl [1] écrivit :

« Pendant le siège, toutes les femmes ont mangé du chien. On pensait que cette nourriture leur inculquerait des principes de fidélité. Pas du tout ! Le chien a produit sur elles un tout autre effet : elles ont exigé des colliers. »

Mona, merci d’attraper deux verres, je vous propose un verre de vin : un vrai bijou couleur rubis… çà devrait vous plaire.


[1] Journaliste du Figaro. (Bordeaux 1833-Paris 1902)