A l’avenir, pourra-t-on toujours biner avec sa pelle ?

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Le livre d’Isabelle Saporta que je vous ai chaudement recommandé subit une attaque en règle sur Agriculture & Environnement. Je vous laisse lire ce texte.

Cependant, des voix s’élèvent contre ce site. Ainsi, la journaliste Marie-Monique Robin affirme que «c’est un secret de polichinelle que ce site est payé par l’industrie chimique» et qualifie Gil Rivière-Wekstein, journaliste, animateur de ce site, de «salarié des fabricants de pesticides», sans pour autant avancer d’éléments tangibles permettant d’étayer ses affirmations (Wikipedia).

Mon ami, Franck Dubourdieu, grand œnologue devant l’Eternel, a posté, sur le site A&E, une réponse à la critique du livre d’Isabelle Saporta. Avec son autorisation, je retranscris ses propos pleins de bon sens :

J’ai lu votre critique sur le livre Noir d’Isabelle SAPORTA
Je considère que c’est un livre courageux dont je vais faire la promo dans ma newsletter (www.franckdubourdieu.com)
Comme tout essai à charge, il y des exagérations, des oublis (par exemple, elle ne dit pas que le maïs et le soja importés d’Amérique du sud sont OGM !!), des erreurs certainement.
Mais malheureusement elle dit  beaucoup de vérités cachées et même trop !!, des vérités que le consommateur ignore.
Elle dénonce à juste titre, ce qui est rabâché depuis 20 ans, confirmé par l’épidémiologie : la dangerosité de l’agriculture conventionnelle; sans parler  globalement de son mauvais goût.

Le seul problème est que la France agricole est dirigée par les puissants du conventionnel (97,5% de la surface agricole utile) et de la chimie alors que l’agriculture vertueuse (bio et biodynamie) ne représente que 2,5 %.
Cherchez l’erreur !
Sincèrement FD

Enfin pour vous faire une idée de la puissance des sociétés qui tirent le plus de profits de l’agriculture productiviste, je vous conseille de regarder un long reportage diffusé sur Arte sur les activités de Monsanto. Edifiant, écœurant et très instructif. Bon appétit !

Mona, je suis de plus en plus persuadé que la marmite est prête à exploser. Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir stopper ce cycle infernal où seul le dollar a une valeur et où l’homme est oublié. Comme titrait récemment un hebdomadaire : 1789 ?

Bon Mona, il faut que je me calme. Rien de tel qu’un verre ? Je vous sers un Cheverny du domaine de Montcy 2011. Un assemblage bio de Sauvignon et de Chardonnay donnent des notes fruitées et fleuries pour notre plus grand plaisir. 

L’heure est Graves ?

Mona part en guerre au coté de Franck Dubourdieu. Gare à vous, Saxons !

Depuis plus de vingt ans, le vignoble de Bordeaux est sous influence américaine. La finesse a souvent été reléguée au second plan pour augmenter la puissance, la concentration. Pour des raisons économiques évidentes, certains grands Châteaux, pour séduire une clientèle internationale, se sont ralliés à cette mode de vins excessifs pendant que les vignerons plus modestes continuent à produire des vins maigres, dilués et sans caractère.

Heureusement un petit nombre de viticulteurs élaborent des vins de terroir élégants et propres à vieillir.

Tel est le constat d’un grand dégustateur Bordelais, Franck Dubourdieu.

Le livre est riche : les chapitres sur le goût et l’odorat sont une mine de connaissances qui sera utile à tous les dégustateurs.

Au milieu d’un monde de brutes et de plus en plus uniforme, Franck crie, tel Saint Jean dans le désert, pour défendre la finesse dans les vins. A ses yeux, à peine 3% des domaines continuent à faire des vins répondant à cette exigence.

Engagés dans une véritable guerre économique, les vignerons bordelais, français, européens sauront-ils garder leur savoir-faire multiséculaires…

Pour que le plus grand nombre de consommateurs de vins participent activement à cette guerre, ils auront avantage à lire ce livre, synthèse de quarante années de dégustation.

Mona, je vous invite à partager avec moi un vin d’une grande finesse. Même si le millésime 2007 fut plutôt décrié par les critiques, Beauséjour Bécot 2007 (Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé) est une caresse. Quel plaisir de déguster un tel vin. Bravo à Dominique Bécot !

Netttoyage par le bide

Hier, je croise un copain. Je lui fais part de mon regret de n’avoir pas pu dîner une fois chez Ferran Adria qui fut quatre années de suite sacré meilleur chef du monde. Le catalan est un des pères de la cuisine moléculaire, encensé par tous les médias pour son restaurant El Bulli .

Mon pote me confirma que ce serait compliqué puisque les réservations pour 2011 sont closes et que dès juillet, le restaurant sera fermé et deviendra à partir de 2014, un centre de  recherche et de formation.

En rigolant, il me dit : de toute façon, pour aller chez le célèbre cuisinier, il est indispensable de savoir dire : « On és el bany ràpidament ? » ce qui veut dire « où sont les toilettes, vite…? ».

En effet, comme son disciple Anglais, Heston Blumenthal, surnommé « l’alchimiste du Berkshire » dans son restaurant « The Fat Duck« , les cas d’intoxication, de vomissements et diarrhées ont émaillé la vie de leur laboratoire culinaire.

Mona sur sa chaise percée

Un mythe s’écroule… Vous ne croyez pas : lisez le témoignage d’un aficionado (dont la femme fut malade[2]) et visionnez l’interview de Jorg Zipprick. Edifiant, non ?

Franck Dubourdieu[1], célèbre pour ses connaissances en vins de Bordeaux, publie régulièrement une lettre qui fait autorité. Ce mois-ci, après avoir balayé le millésime 2010, il s’intéresse aux « molécules en cuisine ». Je vous en recommande chaudement la lecture. Cà fait froid dans le dos et çà retourne le jabot.

Dans un article de ce blog, j’avais attiré votre attention sur les problèmes liés à l’emploi à tout bout de champ des additifs alimentaires dans notre malbouffe quotidienne. Dans un caddie moyen, il y a une véritable usine chimique qui finira dans votre assiette sans que vous y prêtiez attention.

Certes, les quantités de ces additifs sont contrôlées par nos autorités européennes, mais manger trop souvent des plats fortement assaisonnés aux colorants, conservateurs, agents de textures et autres saloperies, doit surement avoir des conséquences sur la santé.

Et je vous passe le fait que de plus en plus de restaurants n’ont plus de chef et se contentent de réchauffer des sachets de bouffe livrés par des camions aux couleurs des multinationales. En réalisant des marges supérieures aux restos traditionnels, ils nous détruisent à petit feu. O temps aux rats, o mauresque !

Ma petite Mona, vous savez que je tiens trop à vous pour vous empoissonner. Aussi, je vous propose un vin naturel : Domaine Laurent Combier 2009. Ce Crozes-Hermitage blanc se boit sur sa jeunesse pour vous offrir un pur plaisir.


[1] œnologueconseil et auteur notamment de « les grands vins de Bordeaux de 1899 à nos jours » et du « petit vocabulaire du vin de Bordeaux« 

[2]  » La soirée fut malheureusement assombrie par un événement fâcheux. Lorsque nous goûtions un délicieux maquereau, ma femme me fit part d’un goût fort désagréable que je ne sentais pas. Peu de temps après, prise de malaise, elle prit l’air, ne finissant pas son repas. Sa nuit fut commandée par une forte intoxication alimentaire avec vomissements. Au-delà de cet incident, je fus surpris, quand tout l’hôtel sut le lendemain matin que la dame du 115 était malade, car l’on me dit : « vous étiez à El  Bulli, ça ne nous étonne pas, car c’est assez fréquent ». Je préfère imaginer que ceci n’a pas été dit. Le malaise de ma femme se prolongea la nuit suivante, ce qui est fort long. Mon étonnement se fit plus fort lorsque la masseuse de l’hôtel me dit : « il m’arrive souvent de masser des gens qui sont allés à El Bulli et qui ont vomi la nuit ». »