Loth de consolation

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Troisième et dernier jour du défi Sand. Qui va gagner ? Récemment, Victor a vidé ses vers et ses boyaux. Plus scato, difficile ! Je ne suis pas certaine que cela t’ouvre le droit à posséder le frifri de la George, mon pauv’ Totor. Faudra aller te consoler auprès de ta Juliette Drouet.
Alfred lui, il choisit le triquard, le genre film interdit au moins de 18 ans. Il en met et en rajoute ; de quoi faire baver la Berrichonne autant qu’un bouledogue devant une boucherie. Et il gagne haut la main. A lui, Aurore Dupin, baronne Dudevant. Youpi !
Je suis donc tenue de vous inviter à éloigner les enfants et les vierges (s’il en reste) de cet écran ; ce qui suit est hard.

Un morceau de Loth braisé

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Avant de me lancer dans cette aventure, je fus prise d’hésitation. Bien que Lépicurien me rappelât que notre blog n’avait pas pour mission de juger les œuvres de poètes mais de les faire connaître, il est difficile de déboulonner la statue de deux des plus grands auteurs de notre belle langue. Or là, je sais que je vais en écœurer, dégoûter plus d’une et plus d’un, en publiant deux poèmes qui ne sont jamais repris dans les œuvres intégrales de ces génies. Et ce d’autant plus que nous ne sommes pas certains de leur authenticité. Cependant Robert Desnos dans : De l’érotisme considéré dans ses manifestations écrites et du point de vue de l’esprit moderne écrit que :

George Sand avait promis son amour au poète qui ferait le poème le plus obscène. Victor Hugo et Musset produisirent, le premier, un poème intitulé Merde, le second Les Filles de Loth. Nous avons vu une édition clandestine de ces deux poèmes. Sa préface donnait cette explication et ajoutait qu’ Alfred de Musset avait remporté le prix. Nous croyons nous souvenir que le poème de Victor Hugo, en alexandrins, était bien supérieur à celui de son concurrent. Malheureusement nous ne l’avons plus jamais revu. Par contre, il existe de nombreux textes des Filles de Loth, œuvre amusante, un peu longue et spirituelle, et beaucoup moins obscène que ne le laisse prévoir sa réputation.

Mon cher Robert, difficile de partager votre point de vue car le texte attribué à Totor a été publié et ces vers ne grandiront pas la légende du grand homme. Mais enfin quand on participe à un concours et que le premier et unique prix est George Sand, on fait un effort, merde !

Quant au poème de Musset, il évoque une page de la Genèse. Comme vous n’êtes pas tous des exégètes, je me dois de vous conter brièvement l’histoire de Loth. Au temps d’Abraham, les villes de Sodome et Gomorrhe furent détruites par un feu divin pour les punir de leurs mœurs dissolues. Mais Yahvé sauva Loth, neveu du Patriarche, sa femme et ses filles. Ils devaient fuir la ville en ne retournant pas vers Sodome. Sa femme regarda derrière elle et fut immédiatement transformée en statue de sel. Les trois autres se réfugièrent dans une grotte. Là, les deux filles jeunes et vaillantes et ayant de la langueur dans le réchaud enivrèrent leur géniteur et se firent obturer la brèche par ce dernier inconscient. De cette union naquirent deux marmots dont les descendants passèrent le plus clair de leur temps à se faire la guerre. Sans porter de jugement sur cette page biblique, on peut penser qu’une fois encore, c’est la femme qui est à l’origine de la faute comme toujours. Y’en a marre ! Et puis mieux vaut un bon inceste que pas de descendance. No comment.

Ne souhaitant pas vous saouler, mes petites Lolottes, je me propose de distiller les poèmes des deux prétendants à une partie de craquette avec la George au cours des prochains jours.

Mona une grotte secrète. Qu’on se le dise !