Chemin faisant : Pan, Pan

Mona, tu me rends ma flûte ou on fait pan-pan !!

Fils d’Hermès, Pan était le dieu des pâturages et des troupeaux. Il naquit affublé de membres inférieurs de caprin et des cornes de bélier sur la tête. Lorsque sa mère découvrit cet enfant monstrueux, elle pleura et l’abandonna. Pan grandit dans la forêt. A peine pubère, il passait son temps à courir derrière les nymphes et à les poursuivre de ses ardeurs. Mais il était trop laid pour ses demoiselles : elles fuyaient en criant dès qu’elles le voyaient. On peut dire qu’elles étaient « paniquées » (et c’est tant mieux pour la morale. Ndlr).

Un jour, il réussit à attraper l’une d’elles dont la voix était si exceptionnelle qu’elle rendait tout homme immédiatement amoureux. Ne répondant pas à ses ardeurs, il l’éparpilla sur toute la terre. Elle s’appelait Echo…écho, écho…

Une autre fois, Pan poursuivit la nymphe Syrinx. Ne pouvant traverser une rivière, il était en passe de la rattraper. Mais préférant la mort aux assauts fougueux de Pan, elle supplia les dieux de la sauver. Etant au bord d’un fleuve, ils la transformèrent en roseaux. Arrivant sur les lieux au moment où elle se métamorphosait, en croyant saisir Syrinx, Pan n’attrapa que des tiges. Ses soupirs firent gémir les plantes, produisant un doux son ampli de nostalgie. Pan, désespéré, se saisit de roseaux, les coupa en morceaux de longueurs différentes, les assembla avec de la cire. Pan venait d’inventer un instrument qui devint la flûte de Pan.

C’est beau comme chez Walt Disney ou Gala. C’est bien simple, j’ai écrasé une petite larme. Et vous ?

Mona pas joué de la flute avec vous.

Lyre d’Apollon

Si vous êtes en âne, passez donc chez Midas

Décidément, les lecteurs de ce blog sont géniaux. Un grand merci à Patricia qui, à lecture de l’excellent article que j’ai commis sur Pan m’a envoyé une histoire tirée d’une des nombreuses légendes[1] dont le héros était Midas, pas celui, Mesdames, qui vous refait le pot en moins de 15 mn[2], mais le roi de Phrygie. Connu pour ses talents musicaux, il fut appelé pour présider le jury d’un concert exceptionnel qui devait départager deux musiciens de qualité : Apollon qui jouait, bien entendu, de la lyre et Pan de la flûte.

Alors que les Muses qui composaient l’essentiel du jury avaient voté pour Apollon, le roi Midas préféra Pan. C’en était trop, Apollon, courroucé, se vengea en transformant les oreilles royales en celles d’un âne.

Pour cacher sa honte, de ce jour, il porta toujours un bonnet phrygien. Mais un de ses serviteurs en lui coupant les cheveux, remarqua (difficile de pas voir) la métamorphose de ses esgourdes. Midas menaça son laquais s’il le trahissait. Mais, n’y tenant plus, le barbier finit par creuser un trou dans le sable, y dit : «Le roi Midas a des oreilles d’âne». Puis il reboucha le trou. Mais une touffe de roseaux se mit à y pousser et répéta au moindre vent la phrase enfouie…

Pauvre Midas, il préféra se donner la mort.

Mona pollon, c’est vous. Pan, pan…


[1] Racontée par Ovide
[2] Je dis çà pour les incultes, mais qui ne sont pas légion parmi les lecteurs de cet excellent blog