Turlut…utu

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Aïe, aïe ! Je vous dis que ça. J’ai reçu un courrier de Juste Incoup qui m’a posé question (alors que c’est lui qui m’a posé une question, vous dire que c’est complexe). Dois-je y répondre ? Si oui, comment répondre ? Mais vous connaissez mon courage, mon audace, je ne me dérobe (ou dépantalone selon) jamais devant l’obstacle. Il faut dire sans me faire gonfler mes chevilles de jeune fille que question délicatesse, tact, sensibilité et finesse, vous aurez un mal fou à trouver mieux que votre Mona. Mais je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps, je vous livre tout de go l’intégralité de la missive sans aucune censure.

Ma chère Mona,
Je viens de me marier avec Nicole Niclou devenue Nicole Incoup par le fait. Etant née à Saint-Claude (Jura) ma jeune épousée a des dispositions naturelles fort utiles pour enjoliver nos longues soirées au coin du feu. Ai-je besoin d’être davantage explicite ? Mais la lune de miel passée, Nicole mastique de moins en moins mon biberon et ne boit que très rarement au goulot. Et même la semaine dernière, alors que je sollicitais ses services buccaux, elle me lâcha en pleurant : ton jus d’homme, c’est dégueulasse, ça un tel mauvais goût qu’à chaque fois je suis proche de gerber. Alors maintenant, ce sera sans moi. Plus de gâterie pour ton Popaul cracheur !
A ces mots, y’a pas que mes bras qui sont tombés, si vous voyez ce que je veux dire.
Heureusement hier soir, ma chère Mona, j’ai trouvé sur Internet un produit qui donnerait des arômes de fruits exotiques au jus d’Eros pour enchanter les dames. Vous qui jouissez (si j’ose dire) d’une solide expérience, connaissez-vous ces capsules et quel est votre avis ?

Avouez mes petits poulets qu’on rentre dans l’intime. Pourquoi, Juste, n’avez vous pas téléphoné à Brigitte Lahaie, spécialiste s’il en est. C’est juste, non ? Bon, ceci étant dit, je me jette, comme dirait Nabilla, «à l’eau» qui elle, parle peu comme ces bimbos qui ont souvent la bouche pleine.

Bien qu’étant expérimentée, comme vous avez eu la gentillesse de le souligner, je ne suis pas grande consommatrice de liqueur d’amour. Aussi ma réponse ne s’appuiera que sur des études extérieures. Et je dois vous dire que les spécialistes ne sont pas d’accord. Si j’en crois la sexologue Catherine Solano, le goût de la rosée d’amour pourrait se modifier en fonction de l’alimentation. Ainsi elle encourage les mâles à manger de l’ananas, des agrumes et à boire du thé vert pour améliorer leur potage popaulien… A l’inverse, pour Gérard Tixier, également sexologue, l’influence des aliments sur le goût de la semence est un mythe.

Bon, vous imaginez bien, mon Juste, que moi qui ne suis ni toubib ni sexologue, je ne me permettrai pas de trancher (il est vrai que j’aurais pu employer un mot moins agressif). Alors je vous invite à bouffer quelques cachetons, à consommer des fruits, à boire du thé et demander à Nicole une nouvelle douceur.
Si ce traitement vous donne satisfaction, ayez la bonté de reprendre votre plume (si j’ose dire) pour informer nos chers lecteurs. En accomplissant cette mission, vous rendrez un service incommensurable à l’humanité. Et qui sait si vous ne serez pas sur la prochaine liste des rubans rouges. La France réputée dans le monde pour ses avaleuses de sabres poilus vous devrait bien ça. Si, si !

Mona pompier, bon œil !

Pipe en bouche

Tout ce ci n'est pas une pipe...

Vous savez que j’aime la langue française et trouver l’origine des expressions. Aujourd’hui, nous partons sur un bateau à voile sous l’ancien régime. La vie sur ces grands navires est dure. Le scorbut, la maladie des navigants, fait des ravages sur les grands voiliers et nombre de marins meurent dans de grandes souffrances. Et lorsqu’une blessure s’infectait, une des seules manières de sauver le malheureux était de l’amputer d’un bras, d’une jambe. Le chirurgien proposait à son patient une rasade d’alcool, lorsqu’il y en avait à bord puis, après avoir affuté sa scie, lui conseillait de mettre sa pipe en bouche et de la serrer de toutes ses forces. Puis le médecin taillait dans les chairs. Quand tout se passait bien, le survivant attendait la cicatrisation pour qu’on lui mette une prothèse, un crochet ou une paire de béquilles. Par contre lorsqu’il mourait au cours de l’opération, on entendait la pipe tomber. Le médecin arrêtait sa besogne. Le marin venait de « casser sa pipe. »

Mona bordage, c’est vous !

Mieux vaut en lire

Comme 90% des français, je lis dans le petit coin qui est l’endroit le plus tranquille de la maison : là loin des cris d’enfants, des remarques incessantes de la belle-mère, de la suractivité du matin, chacun peut s’adonner à la lecture.
Chacun a ses petites habitudes : l’un y amène son journal, un autre une BD, un autre un roman. Moi, je lis chaque matin le Dictionnaire Historique de la Langue Française. C’est un joli pavé en trois tomes dirigé par Alain Rey. Je trouve l’ouvrage parfaitement adapté au lieu. Les articles sont généralement courts, on n’est pas tenu de lire en suivant ; et chaque tome est suffisamment petit par la taille, peu lourd et se manie avec aisance (si j’ose dire).

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Et c’est fou ce que l’on apprend comme chose dans ces livres. Pendant que j’allège mes entrailles, je remplis ma cervelle. Rien ne se perd…

Ainsi ce matin, j’ai pu étudier la « pipe »…
Nom féminin issu du verbe piper (pipare : piauler, glousser) qui signifiait, vers 1180, pousser un petit cri pour un oiseau, ce sens reste dans certains termes de chasse pour imiter un cri d’oiseau que l’on veut attirer.
Un glissement s’opère au XVII° siècle : parler en phrases négatives; il nous reste « ne pas piper mot. »
Du langage des chasseurs, le mot a été repris par les joueurs : « les dés étaient pipés. »
Au XII° siècle, la pipe est un « tuyau, un goulot puis une futaille ou un contenant de liquide ». Au XVII° siècle, la pipe trouve enfin le fumeur… (puis la fumeuse ?)

Lépicurien en relisant cet article m’a suggéré de rajouter cette devinette qui l’a beaucoup fait rire :
Comment faire rire ses copains à la descente d’un avion ?
Montez à bord avec une pipe. Cet objet est encore autorisé. Lorsque l’avion est en vol, placez votre pipe sous votre siège et appelez l’hôtesse. Informez la que vous avez perdu quelque chose. Elle  vous aidera et trouvera sans mal ce que vous aviez posé.
Au moment de sortir de l’avion, lorsque le personnel vous salue, tournez vous vers votre hôtesse et dites suffisamment fort :
– Merci pour la pipe…

Mona fligée par l’humour de son chef… dur, dur

Mais elle sait répondre avec Jean Dujardin :