Tuez les, Dieu reconnaîtra les chiens…

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Votre article sur les punaises de lit m’a instruit sur ces sales bestioles qui ont envahi l’Amérique du Nord. Habitant le Québec, je me sens concerné en ayant constaté que mon dos ressemblait de plus en plus au visage d’un adolescent en pleine crise d’acné. J’ai fait appel à une de ces sociétés de désinsectisation qui fleurissent dans notre belle Province. A ma grande surprise, une femme s’est pointée chez moi avec un clébard et m’a invité à lui montrer ma chambre en tout bien tout honneur. Immédiatement le chien a reniflé mon matelas et plus spécialement à hauteur des coutures. Tel un chien de chasse, il a marqué l’arrêt et sa maîtresse, satisfaite, lui a glissé un susucre dans la gueule avant de me dire qu’un nid se situait là. Et à mon grand étonnement en ôtant le drap, on découvrit une famille à moitié endormie. En effet, ces insectes sucent la nuit un peu comme ma voisine qui tapine sous un réverbère. Horreur et damnation, me dis-je, moi qui suis du genre maniaque légèrement obsessionnel, savoir que je partageais ma chambrée avec des punaises, ça m’a foutu le bourdon (si j’ose dire).
La désinsectiseuse m’a rassuré : je n’étais pas un gros dégueulasse digne de figurer dans les bandes dessinées de Reiser. Cette invasion est liée entre autres aux voyages et on ramène ses nuisibles dans ses valoches en même temps que la Tour Eiffel phosphorescente made in China recevant de la neige immaculée quand on secoue la boule qui l’entoure.

Ce que vous venez de lire, c’est le courrier et le cri de Laurent Outan, ce lecteur du Saint-Laurent où tant de gens vivent.

Mon cher Laurent, malheureusement, celle invasion n’est pas spécifique à votre région. Chez nous, dans le plus beau pays du monde qu’est la France, nous subissons les attaques de ces petites saloperies qui logent dans nos pieux et nos banquettes de veau (oui, oui, oui). Et les premiers clebs punaisiers ont fait leur apparition dans l’hexagone. Punaise !

Mona pas de punaise mais un pucier, si ça vous dit !

Sur la punaise, j’en connais un bon pou !

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Bon les gars, vous savez que je suis célib et que je papillonne chez des mâles en rut pour assouvir mes besoins textuels. Afin de ne pas choper quelques maladies honteuses, comme disait ma grand-mère, je ne sors qu’avec des mecs qui se la protègent.

Et pourtant, je dois vous avouer que depuis quelques jours, je me gratte comme un clébard chargé de puces et j’ai le torse et les jambes parsemés de boutons rougeâtres. Sur le coup, j’ai cru que j’avais chopé une chtouille auprès d’un de mes voisins de pageot. Mais en fait, mon dernier amoureux d’une nuit, il avait son pucier plein de punaises de lit. Purée de ta mère, le saligot, il m’a refilé une partie de son élevage et mon plumard est devenu une colonie de cimex lectularius (nom savant de ces petites saloperies).

Oh, bien sûr, les démangeaisons, c’est pas agréable. Mais ce qui me porte le plus sur la calebasse, c’est que mon pageot est devenu un lupanar pour ces petites bestioles. En effet, si les punaises bouffent mon sang la nuit pendant que je dors, c’est pour avoir suffisamment de force pour organiser des partouzes sur mon matelas. Une punaise a 30.000 descendants en six mois. Pour y arriver, les mâles ont toujours la queue en l’air et copulent jusqu’à deux cents fois par jour ; et plus fort, ils peuvent cloquer les femelles en introduisant leur Popaul non seulement dans leur fourneau à chiards mais en perforant leur carapace et en injectant leur liqueur gluante dans n’importe quelle partie du corps de la donzelle. Pour tout savoir sur les histoires de fesses des punaises, lisez donc cet article.

Le gars qui m’a fait cadeau de ses insectes, il n’avait pas prix de leçons auprès de ses punaises. Après avoir tiré sa petite crampette, il a été incapable de remettre le couvert et s’est endormi sur le rôti, si vous voyez ce que je veux dire. Il a failli m’étouffer le bougre. Et puis, très rapidement, il s’est mis à ronfler comme une vieille locomotive à vapeur. Sauf que moi, je les ai pas eu mes vapeurs. Bon en un mot, c’était pas un bon plan. Mais je suis obligée de penser à lui quand je me gratte la couenne et quand je regarde mon pucier qu’est devenu un baisodrome ouvert 24h/24.

Mona des boutons tout autour de son bouton. Punaise !