Une étude incisive

Décidément, chers lecteurs, vous êtes géniaux. A peine, l’encre de certains articles a eu le temps de sécher que nous recevons de votre part des textes qui viennent compléter, enrichir, parfaire voire couronner notre modeste contribution à la diffusion de la culture hexagonale.

Ce jour, permettez-moi de remercier chaleureusement Gérard Mençoiphe, chirurgien-dentiste, il m’a transmis des informations sur l’hygiène dentaire.

Selon Diodore de Sicile, des Romains avaient adopté une étrange manière, qui venait, disait-on, d’Espagne, de se brosser les dents.
Ils les lavaient avec de l’urine. Ainsi une esclave apportait à sa maîtresse une jolie petite fiole en onyx, remplie de l’urine d’un jeune garçon impubère dans laquelle on avait délayé de la pierre-ponce pilée. La Dame se gargarisait avec le précieux liquide : de quoi avoir une haleine de mérinos ! (oui, je sais, c’est facile !)

Au XIX° siècle, des médecins qui préparaient un Dictionnaire des Sciences Médicales constatèrent que les Espagnols avaient de meilleures dents que les autres Européens. Après enquête, les docteurs affirmaient que seuls quelques Hispaniques utilisaient encore ce gargarisme et d’ajouter «pas plus qu’en France».

De quoi expliquer le retard que nous avons en matière d’hygiène buccale ? Nous achetons seulement 2 brosses par an au lieu d’une par trimestre suivant les recommandations médicales. Pire, selon les statistiques, seuls 16% des Français respectent les trois brossages quotidiens préconisés par les dentistes alors que 53% déclarent se brosser deux fois par jour et 31% une seule fois.

Je ne sais pas, ma Chère Mona, si des études ont porté sur le gargarisme au vin. Mais en attendant, je vous propose une petite rincette avec le Savennières La Roche aux Moines 1991 de Madame Laroche. Ce vin ciselé donne la sensation de sucer les schistes de ce terroir. Beau moment de dégustation !

Forte en j’t’aime latin

Requies est silentium – Nec tamen diu! [1]

A Rome, l’épouse d’un riche Romain avait passé son temps à accabler son mari d’incessants reproches tout au long de sa vie.

A la mort de ce dernier, elle attendait avec impatience l’ouverture du testament. Elle dut se rendre à l’évidence : il ne lui avait laissé aucun héritage, pas même le moindre sesterce [2].

Furieuse, elle se rendit chez le graveur qui réalisait le monument funéraire de son mari.

– Que dois-tu inscrire sur sa la frise de la tombe de mon mari ?

– J’écrirai ces mots à la demande du défunt : «REPOSE EN PAIX MAINTENANT»

– Hé bien tu ajouteras, dit la veuve, les mots suivants : «JUSQU’A CE QUE J’ARRIVE»

Mona, je souhaite trinquer avec vous. Vous qui me comprenez si bien, vous qui me laissez picoler sans m’engueuler sans arrêt… c’est pas comme ma future veuve. Bon allez, encore une qu’elle n’aura pas : Les Carruades de Lafite 2003. Un second vin qui dépasse tant de premiers.

A notre bonne santé, Mona…


[1] Le repos est  silence… Mais pas pour  longtemps !
[2] Le sesterce, appelé aussi numus puis numisma a donné le terme numismatique.

Veni, Vidi… vomis

Suétone (1er siècle après JC)  a écrit « La Vie des Douze Césars« , à savoir la vie des empereurs romains de Jules César à Domitien. Voici le portrait de l’un d’entre eux , Vitellius qui règna du 2 janvier 69 au 22 décembre de la même année  :

Vitellius
Vitellius

« Ses vices principaux étaient la gourmandise et la cruauté; il prenait toujours trois repas, quelquefois quatre, car il distinguait le petit déjeuner, le déjeuner, le dîner, l’orgie, et son estomac suffisait sans peine à tous, grâce à son habitude de se faire vomir. Il s’invitait tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, dans la même journée, et ses hôtes dépensèrent des fortunes pour un seul de ces festins. Le plus fameux de tous fut le banquet de bienvenue que son frère lui offrit : on y servit, dit-on, deux mille poissons des plus recherchés et sept mille oiseaux. Lui-même surpassa encore cette somptuosité en inaugurant un plat qu’il se plaisait à nommer, à cause de ses dimensions extraordinaires, le bouclier de Minerve, protectrice de la Ville. Il fit mêler dans ce plat des foies de scares, des cervelles de faisans et de paons, des langues de flamants, des laitances de murènes, que ses capitaines de navire et ses trirèmes étaient allés lui chercher jusque dans le pays des Parthes et jusqu’au détroit de Gadès. Non seulement sa gloutonnerie était sans bornes, mais elle ne connaissait point d’ heure ni de répugnance, car même durant un sacrifice ou en voyage, il ne put jamais se retenir de manger aussitôt, sur place, devant l’autel, les entrailles et les pains de froment, qu’il arrachait presque du feu, et dans les cabarets, le long de la route, les mets encore fumants ou les restes de la veille et les victuailles déjà entamées. « 

porteurs7311xvAlexandre Dumas m’a fait découvrir un empereur -de 218 à 222- du nom de Héliogabale (ou Elagabal) qui fut plus connu pour ses frasques que pour son pouvoir qu’il laissa, d’ailleurs, à sa mère. Lui passait  son temps en « amusements de tous genres ». Ainsi, il rentra un jour dans Rome porté par quatre femmes entièrement nues. Il engagea un historiographe uniquement pour décrire ses repas. Il faut dire, qu’à l’unisson des grands de cette époque décadente, il dépensait des fortunes. Monsieur aimait beaucoup les pâtés originaux : pâté de langues de paons, de langues de rossignols et de perroquets. Ayant entendu parler d’un oiseau unique en Lydie (région occidentale de l’Asie Mineure, actuellement en Turquie ), il offrit une petite fortune à qui lui ramènerait le spécimen pour le goûter. Extravagant jusqu’au bout, il donnait uniquement des paons ou des perdrix à ses chiens et ses fauves. Il ne buvait jamais deux fois dans le même vase bien qu’ils fussent tous en or ou en argent.
Lassé, le peuple envahit son palais ; et c’est dans les latrines qu’il fut assassiné. Pas de pot, si j’ose dire !! Son corps fut ensuite traîné dans les rues de Rome, dépecé, avant de finir dans le Tibre.

O tempora, o mores !!

Pur février

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Nous sommes le dernier jour du mois, or nous ne sommes que le samedi 28 … Le mois de FEVRIER vient de l’ancien calendrier romain. Il dérive du verbe latin februare qui signifie “purifier”, car pour les Romains, c’était le mois des purifications rituelles. Jusqu’à l’Empereur Auguste, février comptait 29 jours les années ordinaires et 30 jours les années bissextiles. Mais quand il fut décidé, pour honorer Auguste, de donner son nom au mois d’août, jugé le plus beau, on s’aperçut que ce mois ne comptait que 30 jours, alors que juillet, ainsi nommé en l’honneur de Jules César -dit Julius – en avait 31. Une telle situation fut jugée intolérable. Pour rendre Auguste égal à Jules, on enleva définitivement un de ses jours au petit mois de février pour le donner au mois d’août.

Février se retrouva réduit à 28 jours (29 en année bissextile)… ce qui réduisit encore un peu le temps des purifications.

Comme disait une copine : « En février, j’évite l’abus« .