Vive l’avariée !

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Le mariage selon Poussin

Nicolas Poussin (1594-1665) est un des plus éminents représentants de la peinture classique. Parmi ses œuvres, figurent des toiles représentant les Sept Sacrements de l’Eglise.

Le peintre Greuze (1725-1805) se promenant un jour avec Diderot dans les galeries du Louvre, se mit à critiquer très vivement le tableau qui, dans cette série de peintures, représentait le mariage :

-Du reste, ajouta-t-il en terminant, je ne suis point étonné que cette toile soit si mauvaise.
-Pourquoi donc ? demanda le philosophe.
-Comment ! vous ne devinez pas, mon ami?
-Non.
-C’est qu’il est impossible, reprit Greuze, en riant, de faire un mariage qui soit bon, même en peinture.

Bon, Mona, toujours pas de mariage en vue ? Bon, ben, on va quand même arroser ça en buvant un Savennières-Roche-aux-Moines 1994 du Domaine aux Moines de Mesdames Laroche. Il faut du temps à ce vin pour exprimer son sublime terroir. Mais quand c’est parti, c’est un des plus grands vins blancs de l’Hexagone. Qu’on se le dise !  

Je fais appel au Raid

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Décidément les gars, les problèmes liés au fifre à breloques sont plus fréquents que je ne l’imaginais. Dans ces pages, Lépicurien et moi avons, à de nombreuses occasions, répondu à l’angoisse de nombreux mâles ayant Popaul en berne ; pour être plus explicite, je parle de mecs qui ont leur périscope à moustaches qui regarde plutôt vers leurs godasses que vers leur nœud papillon. Et, même si je suis une femme, je me mets à leur place : avoir une limace dans son slip kangourou qui ressemble plus à une guimauve de la fête à neuneu qu’à un javelot de compétition, çà doit être dur (oh pardon, ça m’a échappé).  Le courrier que l’un de vous m’a adressé est poignant (m’ayant demandé de conserver l’anonymat, je l’appellerai Edmond Glan). Et le pauvre, il me dit que son perchoir à filles a fondu comme neige au soleil et que devant une dame, il dresse à peine son vermicelle durant quelques instants au dessus de ses pruneaux fanés. Edmond Glan me confie également avoir testé avec sérieux toutes les solutions que nous avons écoulées sur ce blog. Et malgré le sérieux de nos remèdes, il constate que son bigoudi est aussi flasque qu’un chamallow dans la bouche d’un gamin à la Foire du Trône.

Bon Edmond, je dois vous dire que je ne peux supporter de vous savoir en panne de secteur dans la zone calbute. Et, j’ai trouvé un nouvel aphrodisiaque grâce à Nicolas Venette. Vous vous rappelez de ce médecin rochelais bienfaiteur des mous-du-bout. Pour en savoir plus sur ce grand homme, reportez vous à cette page.

Je souhaite de tout cœur mon cher Edmond Glan que la potion que je vais vous distiller sera un détonateur et que votre membre reverdira comme une asperge au printemps et se dressera comme le soleil dans un jour d’été.

Bon, laissons Nicolas nous exposer son offre de redresse-l’amour :

Le satyrion est une plante dont on fait plusieurs espèces, dont on peut user indifféremment pour les effets que nous en espérons ; la racine représente ordinairement deux testicules de chien : le bulbe bas est succulent et dur, et le haut tout flétri et mou, comme étant le plus vieux. C’est cette première racine que l’on doit toujours prendre quand on en a besoin. Cependant le satyrion qui n’a qu’une seule racine bulbeuse, doit être préféré aux autres, selon le sentiment de plusieurs médecins. Mais, quoi qu’il en soit, les bulbes de toutes ces plantes font beaucoup de semence, et engendrent beaucoup de vents, si on les fait cuire sous la cendre comme des truffes, et si on les mêle ensuite avec du beurre frais, du lait et du girofle en poudre, ou qu’on les fasse confire en sucre, comme l’on en vend aujourd’hui chez les droguistes de Paris. Ces racines, par leur humidité superflue, enflant nos parties naturelles, nous rendent semblables à des satyres, d’où cette plante a pris son nom. On lui attribue tant de vertu, qu’il y en a qui pensent que pour s’exciter puissamment à l’amour, il ne faut qu’en tenir dans les deux mains pendant l’action même.
C’est cette racine qui a donné le nom à ce fameux mélange que les médecins ont nommé diasatyrion. Si l’on en prend le matin et le soir la pesanteur d’un demi-écu d’or avec du vin doux, ou du lait de vache pendant sept ou huit jours, ils assurent que les vieillards reprendront la vigueur de leurs jeunes ans pour satisfaire leurs femmes et pour se faire des successeurs. 

Je dois préciser que cette plante de la famille des orchidées se trouve facilement en France. Aussi, Edmond Glan, commencez dès maintenant votre traitement et vous aurez la joie de voir votre andouillette à col roulé se raidir telle une matraque de CRS au beau milieu d’une manifestation et vous pourrez rendre visite à la tanière de Madame et lui rendre les honneurs dus à son rang. Bon courage mon Glan !

Mona plaisir à aider son prochain.

C’est chimique ta mère

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Un certain nombre d’affaires ont secoué l’industrie alimentaire ces temps-ci. Les additifs ont envahi nos assiettes. Les restaurateurs cuisinent  de moins en moins, les pains congelés fleurissent dans les grandes surfaces et ailleurs. Certains confondent viande de cheval et de bœuf ; les fromages dénaturés sont sans saveur et sans odeur, les OGM et pesticides dominent le monde agricole…
Nous sommes nombreux à considérer que trop d’aliments industriels ne sont que des produits à forte marge sans souci de grande qualité et de la santé des consommateurs.
Et pourtant, l’homme en rêvait de cette révolution industrielle. Ainsi Marcellin Berthelot, chimiste de la fin du XIX° siècle, prononça un discours devant la Chambre syndicale des produits chimiques en avril 1894. Pour lui, la chimie devait résoudre le problème de l’alimentation en l’an 2000. Nous qui sommes de ce millénaire déchantons un peu…

C’est là que nous trouverons la solution économique du plus grand problème peut-être qui relève de la chimie, celui de la fabrication des produits alimentaires. En principe, il est déjà résolu ; la synthèse des graisses et des huiles est réalisée depuis quarante ans, celle des sucres et des hydrates de carbone s’accomplit de nos jours, et la synthèse des corps azotés n’est pas loin de nous. Ainsi le problème des aliments, ne l’oublions pas, est un problème chimique. Le jour où l’énergie sera obtenue économiquement, on ne tardera guère à fabriquer des aliments de toutes pièces, avec le carbone emprunté à l’acide carbonique, avec l’hydrogène pris à l’eau, avec l’azote et l’oxygène tirés de l’atmosphère.

Ce que les végétaux ont fait jusqu’à présent, à l’aide de l’énergie empruntée à l’univers ambiant, nous l’accomplissons déjà et nous l’accomplirons bien mieux, d’une façon plus étendue et plus parfaite que ne le fait la nature car telle est la puissance de la synthèse chimique.

Un jour viendra où chacun emportera pour se nourrir sa petite tablette azotée, sa petite motte de matière grasse, son petit morceau de fécule ou de sucre, son petit flacon d’épices aromatiques, accommodés à son goût personnel ; tout cela fabriqué économiquement et en quantités inépuisables par nos usines; tout cela indépendant des saisons irrégulières, de la pluie, ou de la sécheresse, de la chaleur qui dessèche les plantes, ou de la gelée qui détruit l’espoir de la fructification; tout cela enfin exempt de ces microbes pathogènes, origine des épidémies et ennemis de la vie humaine.

Ce jour-là, la chimie aura accompli dans le monde une révolution radicale, dont personne ne peut calculer la portée; il n’y aura plus ni champs couverts de moissons, ni vignobles, ni prairies remplies de bestiaux. L’homme gagnera en douceur et en moralité, parce qu’il cessera de vivre par le carnage et la destruction des créatures vivantes. Il n’y aura plus de distinction entre les régions fertiles et les régions stériles. Peut-être même que les déserts de sable deviendront le séjour de prédilection des civilisations humaines, .parce qu’ils seront plus salubres que ces alluvions .empestées et ces plaines marécageuses, engraissées de putréfaction, qui sont aujourd’hui les sièges de notre agriculture.

Dans cet empire universel de la force chimique, ne croyez pas que l’art, la beauté, le charme de la vie humaine soient destinés à disparaître. Si la surface terrestre cesse d’être utilisée, comme aujourd’hui, et disons le tout bas, défigurée, parles travaux géométriques de l’agriculteur, elle se recouvrira alors  de verdure, de bois, de fleurs ; la terre deviendra un vaste jardin, arrosé par l’effusion des eaux souterraines, et où la race humaine vivra dans l’abondance et dans la joie du légendaire âge d’or.

Mona, heureusement il reste des vignobles et je vous invite, si vous voulez bien sortir deux verres à déguster un vin de glace canadien. Le Château des Charmes 2000 est à base d’un hybride, le Vidal. Un nez de mangue, une longueur en bouche exceptionnelle. Une vin tellement gourmand que c’est un dessert à lui tout seul.

Mots de tête

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-Tu sais chéri, ce soir j’ai une de ces migraines, n’espère rien… c’est pas que j’veux pas…

Qui n’a entendu cette rengaine au pied du lit.

-Ben c’est pas grave chérie, je me la roulerai et je la fumerai une autre fois et puis dormir sur la béquille de temps à autre…

Ce thème vieux comme le monde est source d’histoires drôles comme celle-ci :

C’est un gars qui rentre chez lui. Il fonce dans la salle de bain puis dans la cuisine et se présente devant sa femme avec un plateau sur lequel trône un verre d’eau et un tube d’aspirine.
L’épouse réagit :
-Pourquoi, tu fais çà, je n’ai pas mal à la tête.
Et l’homme de répondre :
-Alors vite, au lit !

Et si tout ça changeait  grâce à une équipe de chercheurs allemands de l’Université de Munster. Dans leur étude, ils annoncent que les deux tiers des migraineux connaissent une amélioration de leur état après une bonne partie de jambes en l’air sous réserve que Maman (puisque c’est souvent elle qui a mal à la tête) grimpe aux rideaux et crie comme un singe hurleur au fond de la forêt tropicale. Donc Monsieur, pour que çà marche et que vous puissiez espérer la soigner régulièrement avec le docteur Popaul, il faudra être au top. Gâtez-la ; prenez votre temps pour envoyer la béchamelle dans le puits d’amour de Madame…

Par contre si Maman, vous dit qu’elle a encore plus le casque qu’avant votre prestation, c’est qu’elle fait partie du tiers pour qui la crampette est nocive. Pas de pot ! Et dites-vous que même Rocco Siffredi avec son canon gros calibre, il serait aux fraises avec elle.

Mona pas de mâle de tête !

Bon je vous kilt

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Sir Mac Amelote est un fidèle lecteur et je profite de sa question pour l’en remercier. Se plongeant dans les archives, il dit avoir lu avec intérêt les articles traitant de la baisse de fertilité des hommes et se vante d’avoir, grâce au port régulier du kilt, des coucougnettes de compétition qui fournissent un jus d’amour de première bourre. Il propose de le mettre à disposition de toute lectrice du Journal qui lui en ferait la demande. Il précise que si le transport reste à la charge de la soupirante, il est prêt à la loger la gracieusement le temps de la cure.

Hola, Mr Mac Amelote, doucement. Ce site n’est ni un club échangiste, ni un paradis pour proxénètes libidineux. Il est hors de question que je transmette vos coordonnées à une de mes lectrices chéries.

Et puis comme le dit le Docteur Céline Dupin, aucune étude sérieuse ne vient accréditer vos dires. Les Ecossais, comme les autres, bien qu’ayant leur balloches se balançant sous leur jupettes en tartan comme le battant d’une cloche sonnant le glas, ont une baisse de qualité de leur bouillon génératif. Pire, selon cette femme médecin, le port du caleçon en lieu et place su slip kangourou n’aurait aucune incidence sur la production d’huile de reins.

Mona, je sais que vous fûtes troublée à la lecture de cette proposition salace de Mac Amelote. Et je le comprends. Cependant, pour oublier, que diriez-vous de déguster un Boisrenard rouge 2000. Cette cuvée du Domaine Beaurenard en Chateauneuf-du-Pape est une merveille. A la fois caressante et puissante. Quel pied ! Et avec le printemps, je vois bien un pigeon aux petits pois (écossais, bien entendu)

Non, je ne suis pas une vamp de chevet

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C’est vrai, je dois vous l’avouer, que je m’étais jamais posé la question : Y a-t-il un moment plus propice à la conjonction amoureuse ? Sans vous livrer mon intimité, je peux vous avouer que chaque heure du jour et de la nuit peut être chez moi l’occasion d’une partie de jambes en l’air. N’en déduisez pas que je suis une croqueuse d’hommes, une nymphomane, une érotomane, une agace-pissette, une obsédée de l’appareil à distribuer des bébés. Non, je ne suis qu’une femme comme vous, mais qui aime jouer avec sa boîte à ouvrages le plus souvent possible. Aussi la question de Gérard Manletan m’a laissée sans voix et sans réponse.

Alors quand on ne sait pas le mieux est de se tourner vers la science et comme souvent c’est la Gazette médicale de Paris qui donne de précieux conseils. Léon Louis Rostan est un médecin né durant la Révolution et qui exerça au XIX° siècle en laissant quelques ouvrages dont un sur l’hygiène. On peut y lire ceci :

Tous les moments du jour ne sont pas également propices au coït : l’aurore est, selon quelques auteurs, l’instant le plus favorable ; je ne partage pas cette opinion. Il est vrai qu’on éprouve à cette heure une forte érection, que le sommeil a terminé l’acte de la réparation ; mais d’abord cette érection, souvent favorisée par l’accumulation de l’urine dans la vessie, n’est pas toujours l’expression d’un véritable désir ; en second lieu, le coït pris à cette heure fatigue pour le reste du jour, et rend incapable de rendre les devoirs sociaux. Dans le jour, surtout lorsque le premier repas du matin est digéré, on est parfaitement disposé pour ces plaisirs ; mais alors on est occupé à ses travaux, ou le même inconvénient existe. Il est extrêmement fâcheux de se livrer au coït immédiatement après le dîner, lorsque l’estomac est encore plein d’aliments ; malheur à l’amant auquel on ne peut accorder une autre heure ! Buffon avait cependant coutume de remplir cette fonction dans ce moment. La digestion est à coup sûr pervertie par l’ébranlement général que nécessite le coït ; à quoi il faut ajouter que l’irritation portée sur l’estomac permet rarement à l’érection d’être complète, et qu’on obtient ce résultat que par une excitation répétée. Alors le travail dont la nature avait besoin pour opérer la digestion est suspendu ; il s’établit une révulsion funeste. Le moment le plus favorable pour le coït est certainement celui où la digestion du dîner est opérée. Le moment où l’on se couche est celui que l’on doit préférer ; cependant si des travaux pénibles avaient occasionné beaucoup de fatigue, et que la tranquillité d’âme dont jouissent ordinairement les époux le permit, il serait même qu’un premier sommeil eût délassé le corps : le sommeil de la  nuit viendrait ensuite dissiper les fatigues de l’amour. 

Mona pas de montre, pas de réveil… Et vous ?

Le jaune est mis

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Si vous lisez régulièrement nos feuillets, vous savez que le sort des conjoints encornés ne nous laisse pas insensibles. Pour le plaisir, nous rajoutons ce jour trois anecdotes sur ce thème.

Après un délicieux souper dans lequel les vins les plus exquis avaient été versés à profusion, un Duc disait à plusieurs de ses amis :
-Corbleu ! si j’en crois mes pressentiments, je vais faire bien des cocus cette nuit.
-Vous, Monseigneur! Et chez qui donc allez-vous courir la pretantaine ? lui demanda-t-on avec curiosité.
-Messieurs, je suis un homme rangé, répliqua le duc, en affectant le plus grand sérieux…, je vais coucher avec ma femme.

*****

Un herboriste nommé Bienjambé revenait un matin de monter sa garde, lorsqu’à son grand étonnement il surprit sa femme en conversation criminelle avec un de ses voisins. N’écoutant aussitôt que sa colère, et profitant avec courage du sabre dont il était armé, notre homme allait se jeter sur son indigne rival, lorsque l’épouse coupable, pour protéger les jours de celui qu’elle aimait, vint héroïquement se placer devant son mari : — Que vas-tu faire, Bienjambé? lui cria-t-elle, en arrêtant violemment son bras… Malheureux!… Mais tu veux donc tuer le père de tes enfants!

*****

Une femme d’un certain âge ayant appris que son mari rendait de fréquentes visites à une jeune actrice, se présenta chez cette demoiselle, et lui dit d’un ton plein de mépris :
-Madame, toute peine mérite salaire, voilà 5 francs pour la visite que mon mari vous a rendue ce matin.
-Madame, lui répliqua la spirituelle soubrette, en faisant une belle révérence, donnez-m’en 10, car il reviendra ce soir.

Bon, ben, nous boirons un coup à la mémoire de tous ces braves gens qui vécurent et aimèrent au XVIII° siècle. Je vous sers le Bourgueil La Coudraye 2009 de Yannick Amirault. Un vin de copains facile à boire, gourmand idéal pour un joli casse-croûte. Néanmoins il pourra se bonifier en cave pour les plus patients.

Bonne acné, bonne santé

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Bonjour Mona,

Vous êtes si belle, si fraîche alors que moi, je suis acnéique chronique et je souffre d’halitose. Je suis si complexée que je suis devenue éreuthophobe[1]. Merci de vos conseils experts.
Sophie Stiquet, 46 ans, professeur de français et j’habite Laval.

Quand on reçoit un tel courrier, le premier réflexe est de sauter sur son dico pour être sûre de ne pas répondre à coté de la plaque. Puis, me sentant toujours solidaire de ces femmes qui habitent Laval et que Lépicurien aime tant, j’ai trempé ma plume dans l’encrier de l’amour que j’ai à votre égard. Et voici, mes judicieux conseils :

Tout d’abord, Sophie, pour votre acné qui dure depuis 31 ans, je pense qu’il faudrait vous faire ramoner les tuyauteries un peu plus souvent, y’a rien de mieux. Pour combattre ces boutons qui font penser que vous couchez dans une ruche, je vous conseille les tisanes à base de bardane et de pensée sauvage à raison de deux fois par jour pendant au mois deux mois. Et puis le soir, tartinez vous la face à l’argile verte et gardez ce masque une dizaine de minutes.

Pour l’halitose, sachez que près d’un quart des humains en souffrent. Quand ils ouvrent le clapet, on a l’impression qu’ils ont une chaise percée au fond de l’estomac ou que les vidangeurs sont là. Et c’est vrai que refouler du bec, c’est faire croire qu’on se lave les dents avec une chaussette sale ou qu’on a le cul juste derrière les dents, ça n’aide pas à se sentir (excusez-moi) bien dans sa peau (excusez-moi). Bon, pour combattre le fléau de la poubelle pleine toujours ouverte, certains préconisent de boire des tisanes de menthe et de badiane, de sucer des bonbons à l’anis. Cependant, si votre entourage peut être gêné par votre haleine de bouc, faîtes les rire en leur rappelant que grâce à vous aucune mouche ne ressort vivante de votre habitat.
Trêve de plaisanterie. Je vous propose  une cure de bicarbonate de sodium. Ce produit miracle et peu onéreux sera utilisé en complément du dentifrice au mois deux fois par semaine et comme gargarisme (une cuiller à café pour un verre d’eau). Et si vous suivez scrupuleusement mes conseils, je suis certaine que vous pourrez sortir sans rougir comme un verre de grenadine. Plus de bouton, une haleine fraîche, voilà qui vous aidera à reprendre confiance en vous.

Mona juste un joli bouton


[1] Qui craint obsessionnellement de rougir, ce qui entraîne le rougissement tant redouté.

Restez serin

Ce soir, la cage sera fermée
Ce soir, la cage sera fermée

Les poètes ont souvent chanté le mariage comme étant une prison dorée dans laquelle l’amour enfermé s’effiloche jour après jour. Ce poème du XVII° est plutôt un avertissement à un jeune n’ayant pas encore franchi le pas de la mairie 

Le Serin et le Pinson.

Qu’il est doux d’être dans sa cage!
Disait au dehors un pinson,
Y voyant un serin qui, de son doux ramage,
Faisait retentir sa prison.
Il a nourriture à foison;
Bon pain et gentille femelle;
Et peut, quand il veut, avec elle,
Rire, boire et manger et dire la chanson.

C’est ainsi que, voyant une jeune pucelle,
Lubin croit qu’il serait au comble des plaisirs,
S’il pouvait se lier d’une chaîne éternelle,
Avec ce doux objet de ses tendres désirs.
Mais la cage et le mariage
Ne font sentir les maux que quand on est dedans.
Pour devise prenez cette leçon fort sage:
Jamais maris, toujours amants.

Bon Mona, cage ou pas cage, je vous invite à siffler un verre de liqueur de Belle de Brillet. Quand la poire rencontre le Cognac, on peut s’en régaler en apéritif avec du Champagne ou en digestif.

Sa peine ne peut être tarie ?

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Méfiez-vous des tempéraments génésiques

Le courrier d’Octave Ergébelle ne peut me laisser indifférente. Et pourtant c’est un sujet déjà traité. Mais je ne peux pas vous laisser avec des doutes, des interrogations. Aussi, c’est à un médecin à qui je ferai appel pour vous répondre, mon cher Octave.

Mais reprenons un extrait de votre lettre : Ma femme me fuit, et notre régime matrimonial est tombé bien bas. Plus ça va, plus son poilu me devient inconnu et le ravivage de ma flamme devient aussi peu fréquent et aléatoire qu’un quinté de bourrins (le mot n’est pas judicieux) dans l’ordre. Et moi qui suis très porté sur la chose et qui ai de gros besoins, je me morfonds au fond de mon lit. Mona, aidez-moi, je vous en supplie à retrouver le goût de la vie. J’ai maigri je suis aigri. J’suis malade j’fais plus pipi ni caca. J’suis pas vieux mais j’en peux plus. Au secours !

Mon pauvre biquet. C’est vrai que vous avez le col roulé qui chatouille le cerveau. Ne seriez vous pas de tempérament génésique et n’auriez vous pas tellement sollicité votre partenaire qu’elle est épuisée ? Pour vous aider à réfléchir, lisez donc l’étude du Docteur Louis Seraine :

Un vieux médecin donna jadis le conseil suivant à un jeune homme : «Si votre constitution est faible et délicate, fuyez les plaisirs de l’amour: il y a ici une couche d’épines enfouie sous des roses. Mais l’excitant prolifique vous agite-t-il sans cesse, conduisez-vous selon votre âge : de 25 à 56, vivez sur le revenu ; de 36 à 45, faites des économies ; depuis 45 jusqu’à la fin, gardez précieusement le capital.» A l’exemple de ce praticien plein d’expérience, je vais classer, suivant les tempéraments, les âges, les climats, etc., les conseils que je dois donner sur ces délicates matières. On ne peut nier qu’il existe des tempéraments génésiques, c’est-à-dire chez lesquels l’activité sexuelle l’emporte sur toutes les autres fonctions. Cette prédominance est presque toujours un malheur, car elle ne s’établit qu’aux dépens de facultés plus précieuses. Du reste, elle est assez rare, du moins chez les hommes. Ces individus sont ordinairement colorés et bilieux, ce qui faisait dire aux anciens que le foie était le siège de la concupiscence. Chez l’homme comme chez la femme, ils présentent un système pileux noir, une odeur forte, les narines ouvertes, les lèvres rouges et pendantes, le corps maigre, mais très-musclé, les organes génitaux exagérés en dimension. Ils sont généralement peu intelligents, et en tout point ressemblent plus à des animaux qu’à des hommes. Au point de vue de la reproduction, on pourrait les comparer aux arbres qui fleurissent trop. Les femmes à tempérament génésique, comme la plupart de celles qu’on rencontre dans les lupanars, deviennent difficilement fécondes, et les hommes célèbres par leurs exploits vénériens ont rarement la joie d’être pères. M. Debay rapporte qu’un montagnard des Pyrénées-Orientales épousa successivement onze femmes dans l’intervalle de quinze ans. Ses embrassements étaient si multipliés et si fougueux, que toutes ses femmes moururent atteintes de désordres graves dans les parties vulvo-utérines. L’autorité s’opposa à ce qu’il contractât un douzième mariage. Les mêmes exemples se rencontrent chez les femmes. Tout le monde connaît l’insatiable salacité de Messaline, cette impératrice romaine qui, sous le nom de Lysisca, parcourait les lieux de débauche, défiait tous les hommes qu’elle rencontrait, et se retirait au point du jour, lasse, mais non rassasiée.

Bon, Octave Ergébelle, je dois vous dire qu’à la vue de la photo jointe à votre courrier, je trouve des points de ressemblance avec la description ci-dessus : système pileux noir, narines ouvertes… Aussi, je vous invite à consulter et à laisser votre pauvre femme dormir tranquille.

Mona fait ce qu’elle peut pour calmer Octave.