Aux champs à lisier

Ma mère, j’suis fière comme un bar-tabac. Vous vous rendez compte ; suite aux nombreux articles sur les flatulences, flatuosités, ventosités et pets en tous genres, j’ai reçu le diplôme de la Société des Pêteurs Mélomanes. Vous dire si je suis heureuse. Me retrouver sur scène pour entendre un éloge qui m’a fait rosir comme un pét-unia. Alors à tous ceux qui ont envoyé des courriers accusant notre rédaction de rabaisser la qualité de notre Journal en relatant des histoires dans le vent, certes, mais barbotant dans le lisier, voire la fange… donc à ceux qui ont balancé, je me permets d’intimer l’ordre à ces salisseurs de chronique (ta mère) qu’ils feraient mieux de fermer leur claque-merde !

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Oui, je sais dans la bouche d’une jeune fille, ça fait désordre, mais quand on me cherche, on me trouve. Alors dorénavant, si je veux parler de gaz, de vesses, ce sera auréolée de la bénédiction de la docte Société susse nommée. Qu’on se le dise !

Mona encadré son parchemin et l’a fixé au dessus de son lit.

Pisse and love

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Il pige pas vite ou il est maso ?

Petite pluie abat grand vent

En 1534, dans Gargantua, François Rabelais glisse cette expression qui a traversé le temps. Même si on l’emploie peu de nos jours, chacun peut en comprendre le sens : il suffit d’un peu de douceur pour calmer les plus grandes colères.

On la retrouve plus brut de décoffrage dans la littérature dès le XVI° siècle. Ainsi dans cette page de 1582, on peut lire :

Un jour, un honnête homme, officier de la Gruerie bon drôle, couche en son lit auprès de sa femme qui avait le cul tourné. Il entendit et sentit à la fois l’éclat et la foudre de deux ou trois canonnades bien puantes… Ne sachant comment remédier, et craignant la continue, il lui va pisser contre sa bonne femme, qui, sentant cela, se retourne en vitesse et crie: « que faîtes-vous… ?
« Tout beau, dit-il, ma femme … petite pluie abat grand vent !…

Je ne sais pas si, dans le cas présent, le résultat fut satisfaisant. Quant à moi, je vous préviens que si un homme me faisait cet affront, il aurait intérêt à courir vite pour assurer son intégrité physique.

Et pourtant, Mona souvent des gaz sous les draps… Qu’on se le dise ! 

Mon instrument à vents

J’ai reçu un courrier qui a retenu toute mon attention. John Deuf me raconte qu’après un bon et copieux repas, il a lâché, à son bureau, quelques flatulences bruyantes et odorantes. Ceci l’a mis mal à l’aise. Lorsqu’il sortit des toilettes, certains de ces collègues le regardaient en souriant. John Deuf voudrait que je lui donne quelques conseils pour que pareille mésaventure ne se reproduise plus.

Mon petit John, vous savez bien que vous pouvez compter sur Tata Mona qui est toujours dans le vent.

Bon déjà, il me faut dresser le tableau. Chaque jour, nous envoyons dans la nature en moyenne de 0,5 à 1,5 litre de gaz. Dans ces flatulences, se trouvent entre autres des gaz non odorants : du méthane, du dioxyde de carbone, de l’azote, de l’oxygène, de l’hydrogène. Viennent s’ajouter dans ce mélange gazeux, de petites quantités de sulfure d’hydrogène et de mercaptans, issus de la fermentation intestinale. Des aliments tels qu’oignons, ail, flageolets, soja, chou-fleur, œufs et viandes rouges favorisent la production de ces gaz odorants. Donc, mon petit John, choisissez les plats contenant le moins de ces ingrédients car même si la quantité de votre production quotidienne sera toujours la même, les gaz évacués seront inoffensifs et non odorants.
Voilà pour les mauvaises odeurs.
Maintenant occupons nous du bruit.  Un pet peut faire du bruit quand il sort du gros intestin par l’étroit passage de notre trou du souffleur. Il fait vibrer la fine peau qui tapisse notre orifice. Le bruit qui accompagne la sortie gazeuse dépendra de la vitesse et de la pression exercée et de l’ouverture de l’œil sans prunelle. Aussi pour réduire au maximum les sons désagréables, il faudra jouer sur l’ouverture du pot d’échappement.

Pour vous détendre, je vais vous raconter deux anecdotes qui montrent qu’un pet bruyant peut avoir des conséquences diverses :

Un homme venait de se soulager à table, il s’adresse à sa voisine.
— Madame, dites que c’est moi.
— Mais enfin, Monsieur, c’est vous et vous le savez.
— Très bien, Madame, voilà comme il faut s’y prendre.
Et la pauvre dame devint plus rouge qu’une pivoine.

Une jeune et belle héritière d’une des premières maisons d’Angleterre, dansant, à un bal de la cour, un menuet avec un jeune officier très pauvre, lâcha un pet, et devint très confuse. Le jeune militaire, pour tirer la princesse d’embarras, joua la honte et parut si confus, que tonte la cour fut persuadée qu’il était le coupable. Il sortit donc au milieu des rires et des huées, qu’il souffrit avec un courage digne de Curtius. Ce généreux dévouement ne resta point sans récompense. La riche héritière en fut si reconnaissante, qu’elle offrit ses attraits, ses biens immenses et son amour à ce jeune héros, qui jamais n’eût osé prétendre à ce degré d’éclat, si un pet ne lui eût fourni une si favorable occasion.

Mona pété une fois en écrivant cet article, mais sans bruit et sans odeur. Et vous ?