Tu Madiran tant !

mona-bar-vin
Mona boit du vin, les deux folles… de l’eau

Il y avait longtemps que je n’avais pas secoué les autorités françaises sur leur rapport déplorable avec le vin. Bien que notre nouveau président normal boive du vin, rien ne bouge. Le vin est toujours le vilain petit canard dans le pays du bien vivre, bien manger et bien boire.

Et pourtant, il est maintenant prouvé qu’une consommation modérée de vin rouge a un effet bénéfique sur notre cœur et nos vaisseaux, mais nos gouvernants ont diabolisé ce breuvage que la terre entière vénère.

L’étude que viennent de publier des chercheurs coréens retiendra-t-elle l’attention des responsables français ? Durant quarante ans, ces médecins ont suivi des consommateurs d’alcool. Il ressort que les buveurs raisonnables (consommation modérée) ont 35% de chances en moins de verser vers la démence ou la dégénérescence de leur ciboulot que les abstinents. Alors que la maladie d’Alzheimer frappe de plus en plus, voilà un traitement que l’on ne peut rejeter sans l’étudier d’avantage. Si vous avez besoin de cobayes, sachez que Mona et moi, nous sommes disponibles.

Ma Chère Mona, coté cœur, je sais que tout va bien. Mais pour prévenir votre déclin cognitif, je vous suggère de boire un coup de rouge. Que diriez-vous d’un Médoc ? Le Château Patache d’Aux 2009 est déjà fort bon. Comme toujours Jean-Michel Lapalu produit un vin de plaisir. Et en plus c’est bon pour votre santé. Que demander de plus ?

Misérable

Il faut dire que Totor, il ne laissait pas beaucoup de place sur les salons (Mona)

Victor Hugo est sans conteste un des monstres de la littérature française.  Auteur de romans, de pièces de théâtre, d’essais, de poésie, il a laissé une œuvre gigantesque qui couvre plusieurs étages d’une bibliothèque de salon. Et de plus, il a laissé nombre de dessins, des photographies.

Il fut également un homme connu pour ses relations fournies avec les dames et amateur de bonne chère.

Lorsqu’il se rendait dans une auberge ou un restaurant, les propriétaires étaient honorés et demandaient au Maître de signer leur Livre d’Or. C’est toujours de bonne grâce  que Victor se prêtait à ce cérémonial. Mais il fallait que la table et le sommier soient à la hauteur de ses attentes faute de quoi, il trempait sa plume dans le vitriol.

Ainsi, à Bray, petite « ville puante[1]» du Nord, il loge dans une auberge où rien ne va. Sur le livre d’or, il laissera ces vers acides :

Au diable ! Auberge immonde ! Hôtel de la punaise
Où la peau le matin se couvre de rougeurs,
Où la cuisine pue, où l’on dort mal à l’aise,
Où l’on entend chanter les commis voyageurs !

Je suppose que l’aubergiste a surement vivement remercié l’auteur avant d’avoir lu ce qu’il avait écrit. La pilule a dû être d’autant plus dure à avaler. Bon nous Mona, on pourrait avaler quelque chose. Hum ! Allez un Médoc. Château Maison Blanche 2009 est digne d’y figurer… C’est un vin rond, enchanteur. 


[1] Selon Hugo

 

Les crus classés de 1855

Chapeau Lépicurien, votre article sur les modifications du classement de 1855 est passionnant. On se demande où vous allez chercher tout çà. Mais vous oubliez que tout le monde n’a pas votre culture et ne connait pas nécessairement la liste des vins qui figurent à ce jour au classement de 1855. Aussi, avec l’accord du disciple de Bacchus, je vous livre les noms de ces châteaux. Non ne me remerciez pas, c’est un plaisir de vous instruire et ce d’autant plus que bien qu’ayant la chance de partager nombre d’heures avec le buveur de dives bouteilles, je dois avouer que je ne les connaissais pas tous…

CLASSEMENT DES VINS DE BORDEAUX EN 1855

 

VINS ROUGES

Premiers Crus

Château Margaux, Margaux
Château Lafite-Rothschild, Pauillac
Château Latour, Pauillac
Château Mouton Rothschild, Pauillac (Second cru en 1855, promu premier cru en 1973)
Château Haut-Brion, Pessac Léognan

Deuxièmes Crus

Château Brane-Cantenac, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Durfort-Vivens, Margaux
Château Lascombes, Margaux
Château Rauzan-Gassies, Margaux
Château Rauzan-Ségla, Margaux (anciennement Château Rausan-Ségla)
Château Baron Pichon-Longueville, Pauillac
Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, Pauillac
Château Cos d’Estournel, St.-Estèphe
Château Montrose, St.-Estèphe
Château Ducru-Beaucaillou, St.-Julien
Château Gruaud-Larose, St.-Julien
Château Léoville Barton, St.-Julien
Château Léoville Las Cases, St.-Julien
Château Léoville Poyferré, St.-Julien

Troisièmes Crus

Château La Lagune, Haut Médoc (Ludon)
Château Boyd-Cantenac, Margaux
Château Cantenac-Brown, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Desmirail, Margaux
Château Ferrière, Margaux
Château Giscours, Margaux (Labarde-Margaux)
Château d’Issan, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Kirwan, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Malescot St. Exupéry, Margaux
Château Marquis d’Alesme Becker, Margaux
Château Palmer, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Calon-Ségur, St.-Estèphe
Château Lagrange, St.-Julien
Château Langoa Barton, St.-Julien

Quatrièmes Crus

Château La Tour Carnet, Haut Médoc (St.-Laurent)
Château Marquis de Terme, Margaux
Château Pouget, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Prieuré-Lichine, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Duhart-Milon-Rothschild, Pauillac
Château Lafon-Rochet, St.-Estèphe
Château Beychevelle, St.-Julien
Château Branaire-Ducru, St.-Julien
Château Saint-Pierre, St.-Julien
Château Talbot, St.-Julien

Cinquièmes Crus

Château Belgrave, Haut Médoc (St.-Laurent)
Château de Camensac, Haut Médoc (St.-Laurent) (anciennement Château Camensac)
Château Cantemerle entré dans le classement en 1856, Haut Médoc (Macau)
Château Dauzac Margaux (Labarde)
Château du Tertre, Margaux (Arsac)
Château d’Armailhac, Pauillac (anciennement Château Mouton-Baronne-Philippe)
Château Batailley, Pauillac
Château Clerc-Milon, Pauillac
Château Croizet Bages, Pauillac
Château Grand-Puy-Ducasse, Pauillac
Château Grand Puy Lacoste, Pauillac
Château Haut-Bages Libéral, Pauillac
Château Haut-Batailley, Pauillac
Château Lynch-Bages, Pauillac
Château Lynch-Moussas, Pauillac
Château Pédesclaux, Pauillac
Château Pontet-Canet, Pauillac
Château Cos Labory, St.-Estèphe

VINS BLANCS

Premier Cru Supérieur

Château d’Yquem, Sauternes

Premiers Crus

Château La Tour-Blanche, Bommes (Sauternes)
Château Lafaurie-Peyraguey, Bommes (Sauternes)
Clos Haut-Peyraguey, Bommes (Sauternes) (château Clos Haut-Peyraguey)
Château de Rayne-Vigneau, Bommes (Sauternes)
Château Suduiraut, Preignac (Sauternes)
Château Coutet, Barsac
Château Climens, Barsac
Château Guiraud, Sauternes
Château Rieussec, Fargues (Sauternes)
Château Rabaud-Promis, Bommes (Sauternes)
Château Sigalas-Rabaud, Bommes (Sauternes)

Deuxièmes Crus

Château Myrat, Barsac (château de Myrat)
Château Doisy Daëne, Barsac
Château Doisy-Dubroca, Barsac
Château Doisy-Védrines, Barsac
Château d’Arche, Sauternes
Château Filhot, Sauternes
Château Broustet, Barsac
Château Nairac, Barsac
Château Caillou, Barsac
Château Suau, Barsac
Château de Malle, Preignac (Sauternes)
Château Romer, Fargues (Sauternes)
Château Romer du Hayot, Fargues (Sauternes)
Château Lamothe, Sauternes

Mona pas classé ses amours, et vous ?


CLASSEMENT DES VINS DE BORDEAUX EN 1855


VINS ROUGES

Premiers Crus

Château Margaux, Margaux

Château Lafite-Rothschild, Pauillac

Château Latour, Pauillac

Château Mouton Rothschild, Pauillac (Second cru en 1855, promu premier cru en 1973)

Château Haut-Brion, Pessac Léognan

Deuxièmes Crus

Château Brane-Cantenac, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Durfort-Vivens, Margaux

Château Lascombes, Margaux

Château Rauzan-Gassies, Margaux

Château Rauzan-Ségla, Margaux (anciennement Château Rausan-Ségla)

Château Baron Pichon-Longueville, Pauillac

Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, Pauillac

Château Cos d’Estournel, St.-Estèphe

Château Montrose, St.-Estèphe

Château Ducru-Beaucaillou, St.-Julien

Château Gruaud-Larose, St.-Julien

Château Léoville Barton, St.-Julien

Château Léoville Las Cases, St.-Julien

Château Léoville Poyferré, St.-Julien

Troisièmes Crus

Château La Lagune, Haut Médoc (Ludon)

Château Boyd-Cantenac, Margaux

Château Cantenac-Brown, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Desmirail, Margaux

Château Ferrière, Margaux

Château Giscours, Margaux (Labarde-Margaux)

Château d’Issan, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Kirwan, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Malescot St. Exupéry, Margaux

Château Marquis d’Alesme Becker, Margaux

Château Palmer, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Calon-Ségur, St.-Estèphe

Château Lagrange, St.-Julien

Château Langoa Barton, St.-Julien

Quatrièmes Crus

Château La Tour Carnet, Haut Médoc (St.-Laurent)

Château Marquis de Terme, Margaux

Château Pouget, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Prieuré-Lichine, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Duhart-Milon-Rothschild, Pauillac

Château Lafon-Rochet, St.-Estèphe

Château Beychevelle, St.-Julien

Château Branaire-Ducru, St.-Julien

Château Saint-Pierre, St.-Julien

Château Talbot, St.-Julien

Cinquièmes Crus

Château Belgrave, Haut Médoc (St.-Laurent)

Château de Camensac, Haut Médoc (St.-Laurent) (anciennement Château Camensac)

Château Cantemerle entré dans le classement en 1856, Haut Médoc (Macau)

Château Dauzac Margaux (Labarde)

Château du Tertre, Margaux (Arsac)

Château d’Armailhac, Pauillac (anciennement Château Mouton-Baronne-Philippe)

Château Batailley, Pauillac

Château Clerc-Milon, Pauillac

Château Croizet Bages, Pauillac

Château Grand-Puy-Ducasse, Pauillac

Château Grand Puy Lacoste, Pauillac

Château Haut-Bages Libéral, Pauillac

Château Haut-Batailley, Pauillac

Château Lynch-Bages, Pauillac

Château Lynch-Moussas, Pauillac

Château Pédesclaux, Pauillac

Château Pontet-Canet, Pauillac

Château Cos Labory, St.-Estèphe

VINS BLANCS

Premier Cru Supérieur

Château d’Yquem, Sauternes

Premiers Crus

Château La Tour-Blanche, Bommes (Sauternes)

Château Lafaurie-Peyraguey, Bommes (Sauternes)

Clos Haut-Peyraguey, Bommes (Sauternes) (château Clos Haut-Peyraguey)

Château de Rayne-Vigneau, Bommes (Sauternes)

Château Suduiraut, Preignac (Sauternes)

Château Coutet, Barsac

Château Climens, Barsac

Château Guiraud, Sauternes

Château Rieussec, Fargues (Sauternes)

Château Rabaud-Promis, Bommes (Sauternes)

Château Sigalas-Rabaud, Bommes (Sauternes)

Deuxièmes Crus

Château Myrat, Barsac (château de Myrat)

Château Doisy Daëne, Barsac

Château Doisy-Dubroca, Barsac

Château Doisy-Védrines, Barsac

Château d’Arche, Sauternes

Château Filhot, Sauternes

Château Broustet Barsac

Château Nairac, Barsac

Château Caillou, Barsac

Château Suau, Barsac

Château de Malle, Preignac (Sauternes)

Château Romer, Fargues (Sauternes)

Château Romer du Hayot, Fargues (Sauternes)

Château Lamothe, Sauternes

Classement de 1855

Vous avez surement entendu parler du fameux classement des vins de Bordeaux en 1855. Rappelons que Napoléon III organisa, cette année là, une Exposition Universelle et souhaitait présenter au monde la richesse de la production nationale.

Le syndicat des courtiers en vins de Bordeaux est chargé de la sélection des meilleurs vins. Ils s’appuient sur les prix de ventes constatés sur près d’un siècle.

Les vins du Médoc retenus sont divisés en cinq rangs : la liste des 60 vins, écrite d’une même main en avril 1855, commence par un premier cru : Lafite et se termine avec un cinquième cru : Croizet Bages. Une ligne est tirée semblant indiqué que le sort en est jeté et qu’aucune ligne ne pourra être inscrite. Depuis cette date, tout semble inscrit dans le marbre.

Et pourtant, il y a deux exceptions. Commençons par la plus connue : le passage de second à premier cru en 1973 pour le Château Mouton Rothschild.

Mais une autre modification mérite votre attention : sous Croizet Bages, et avant la ligne fatidique, a été ajouté avec une autre plume et en plus petit : « Cantemerle, Mme de Villeneuve Durfort, Macau ».(voir ci-dessous page 6 document original du classement de 1855)

Ces mots qui changèrent la destinée de ce Château furent écrits en 1856. Alors pourquoi lui et pas un autre ?
Et bien, tout simplement parce que la propriétaire présenta un dossier reprenant les prix de vente de son domaine que les courtiers ignoraient. En effet, depuis fort longtemps, les vins étaient exportés vers la Hollande sans passer par les courtiers de Bordeaux même si la production de 1854 venait de passer par les courtiers à un prix égal à celui des cinquièmes crus…

Ma petite Mona, allez donc chercher deux verres, nous allons tester le bébé de Madame de Villeneuve Durfort. Je vous ai ramené Château Cantemerle 2001…

En Medoc, 57+1 = 60+1

1er-crusC’est par un décret impérial du 8 mars 1853, qu’est décidée la tenue à Paris d’une Exposition universelle où seraient exposés des produits agricoles et produits industriels. Pour sélectionner les meilleurs vins, Napoléon III demande à chaque région viticole d’établir un classement. C’est à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux qu’est confié le dossier pour le département de la Gironde.

A cette occasion, en 1855, année de l’ouverture de l’Exposition, furent listés, essentiellement sur des critères de prix de vente, 58 vins rouges du département répartis comme suit :

· Quatre premiers Grands Crus

· Douze seconds Grands Crus

· Quatorze troisièmes Grands Crus

· Onze quatrièmes Grands Crus

· Dix-sept cinquièmes Grands Crus

Ce palmarès est celui des “ vins rouges classés de la Gironde ” puisque 57 de ces crus sont sis en Médoc et un seul en Graves (Haut Brion), on l’appelle généralement et abusivement “Classement des Grands Crus du Médoc”.

Depuis lors, quelques changements sont advenus :

. Par la grâce de la révision de 1973, les « quatre » premiers sont maintenant « cinq » via la promotion de Mouton-Rotschild.
. Quant aux douze seconds, ils sont devenus quatorze ; certes Mouton a disparu de cette classe, mais l’immense Léoville s’est scindé en Léoville Barton, Léoville Poyferré et Léoville Las Cases et Pichon se décline en deux : “Baron ” et “ Comtesse ”.
. Les troisièmes sont toujours quatorze dans un statu quo virtuel : Dubignon a disparu, Cantenac-Brown est apparu.
. Les quatrièmes passent de onze à dix, un des deux Pouget a été absorbé par ses voisins.
. Les cinquièmes passent de dix-sept à dix-huit grâce à Batailley, dédoublé en Batailley et Haut-Batailley.

C’est comme cela qu’en un siècle et demi, l’on est passé de 57+1 à 60+1.

Pour mémoire, en 1855, furent également classés 27 vins liquoreux de la région de Sauternes, dont 10 à Barsac :

.Un premier Grand Cru supérieur

. Onze premiers Grands Crus

· Quinze seconds Grands Crus

Mais c’est une autre histoire…


Cabernet-Sauvignon

cabernet_sauvignon1Bouquet de cèdre, de cassis, de réglisse … Finesse et profondeur dans les Grands Crus Classés de Graves et dé Médoc : cannelle, poivre, vanille, framboise, iris, violette, cuir, griotte, amande et café grillé, menthe, sous-bois…

C’est le cépage le plus en vogue actuellement au niveau mondial. Il faut dire qu’il est partout chez lui : des terres froides de la Nouvelle-Zélande jusque sous le soleil de la Bekaa au Liban. En France, ses zones de prédilection sont les graves de la rive gauche de la Garonne et de la Gironde : Médoc, Pessac-Léognan, Graves. On le trouve sur les graves du Château Figeac à Saint Emilion. Il a conquis le Languedoc (Daumas-Gassac) et se plait en Provence (Château Vignelaure), la Californie (Opus One), l’Espagne (Penedes). On le trouve également en Russie, Bulgarie où on l’appelle parfois Lafite, Roumanie, au Chili, en Australie.

L’arôme de « poivron vert » qu’on lui attribue (et que l’on trouve dans certains vins) est un défaut, un manque de maturité ou un excès de rendement.

Carmenère, Cabernet Franc et Cabernet Sauvignon auraient un ancêtre commun. Pour Charles Secondat de Montesquieu, l’écrivain, qui fut propriétaire de vignobles, le Cabernet est la « vidure » (littéralement : vigne dure). Des ampélographes s’évertuent à lui trouver une parenté, une filiation avec la « Biturica » décrite par Pline.

Au XVIII ème siècle, Joseph Hector de Brane (le Napoléon des vignes) arrache les vignes blanches du Médoc pour les remplacer par du Cabernet. Son chef-d’œuvre reste la mise en valeur d’un « motton » sis au Pouyalet près de Pauillac que Philippe de Rothschild fera mondialement connaître et reconnaître sous le nom de Mouton (et ce, en obtenant la seule révision du classement de 1855. En 1973, Mouton Rothschild passe de second à premier cru classé).

Le Cabernet Sauvignon survit aux froids de l’hiver, il débourre tard et échappe souvent aux gelées printanières. Son rendement est relativement faible si on a bien su choisir le porte-greffe. Sa peau épaisse résiste bien à la pluie.
L’expérience montre qu’il est bon de tempérer son austérité par un peu de Merlot, de Cabernet Franc. Il semble avoir une affinité naturelle avec le chêne merrain (bois fendu et non scié). Avec le temps, il peut devenir facétieux : une docte assemblée a loué un Médoc pour la finesse de son élevage alors que ce vin n’avait jamais vu l’ombre d’une barrique. Ah, l’alchimie du vieillissement en bouteille !

Les grands vins issus de Cabernet Sauvignon mûrs sont noirs, âpres, charpentés, atramentaires, complexes. On peut se demander s’ils ne sont pas faits pour des ascètes patients, des masochistes.
On peut lire dans un manuel Californien, « l’orgueil des chais » :
« Le Cabernet Sauvignon est un vin pour les gens qui aiment dormir à même le sol, jouer au rugby, escalader des montagnes et faire d’autres choses encore dans lesquelles une certaine souffrance est partie intégrante du plaisir« .

Quand il est de grande origine, le vin issu du Cabernet Sauvignon d’une incroyable complexité : riche sans être trop alcoolisé, harmonie subtile entre le bouquet et le corps : il est à la confluence de la jouissance chamelle et intellectuelle. A méditer, non ?