Un chou, c’est un chou

Caton, dans De Agri Cultura, considère que le chou est le premier des légumes. Il se digère admirablement, entretient la liberté du ventre et des urines. Il est salutaire de toutes façons ; il sert de vomitif, de purgatif, de remède contre la colique et la dysurie suivant la préparation.

Un cataplasme de chou broyé est employé dans les luxations. Le chou tire les humeurs et dégage la tête et les yeux. Enflure de la rate, maux de cœur, douleurs de foie, du poumon, du péricarde, la goutte même, rien ne résiste au chou. Avec l’urine d’un homme qui a mangé du chou, on prépare un bain salutaire, fortifiant pour les enfants, une lotion excellente pour les yeux, la surdité, la gale, le polype du nez.

Enfin si dans un banquet tu veux boire et manger beaucoup et sans inquiétude, prends avant le repas du chou, autant qu’il te plaît, avec du vinaigre.

Mona, mon petit chou, je vous fais déguster un joli vin blanc : Château Respide 2011. Franck Bonnet réussit chaque année un vin de Graves frais, parfumé qui se plait tout autant à l’apéritif qu’avec des fruits de mer.

Attention à tes glandes, ma mère….

Vous le connaissez le Patron maintenant, vous savez qu’il fait rarement dans la dentelle. Aussi quand, hier, il m’a regardé bien en face mais visiblement pas à hauteur des yeux, je me suis doutée qu’il allait ma lâcher quelque chose. Et, en effet, il m’a lancé :

-Excusez-moi, ma chère Mona, d’être aussi direct et indiscret mais je remarque qu’il y a de plus en plus de monde à votre avant-scène.
-Plait-il ? Boss, arrêtez de parler en image, de quoi causez vous ?
-Si voulez je constate que vos appâts font de plus en plus airbags gonflés à l’hélium.
-Comprends pas … Soyez clair, Lépicurien.
-Heu, heu, je veux dire que si vous tombez à l’eau, vous n’aurez pas de problème avec les flotteurs dont vous êtes équipée ; en un mot, votre poitrine a pris du volume. Et je me pose la question. Est-ce naturel ? Sont-ce les bienfaits de la chirurgie ou l’emploi d’un wonderbra qui vous a aidé à souffler vos petits trésors ?  

Je n’ai pas rougi, mais il s’en fallut de peu.

Mais vous savez sans doute, mes petits chats, que je ne suis pas un cas isolé. En effet, même si je n’ai jamais eu de plates médailles de sauvetage pour remplir mon soutif, je ne suis jamais tombé dans la famille de celles qui font du ragoût de poitrine. Non, j’ai toujours eu de jolis obus qui m’ont valu les compliments de pas mal de mâles connaisseurs en matière de tétons. Par exemple : Avec ton balcon, y’a tout pour s’amuser, poupée, car il y a du beau monde, bravo !

Sur ce blog, nous avons déjà eu l’occasion de nous intéresser à nos pare-chocs matelassés. Et même, si les Française ne sont pas les plus pourvues, en ces temps de crise, il faut constater (si j’ose dire) que le sein, c’est la seule chose qui croît aussi vite que les impôts.

Certains indices ne trompent pas :

  • Une marque de lingerie propose depuis peu des bonnets « L » car le nombre de femmes ayant de très fortes poitrines est en accroissement régulier.
  • Si 75% des interventions chirurgicales touchant aux lolos ont pour but d’augmenter leur volume, 25% sont des réductions mammaires et ce pourcentage croît vite.

Mais pourquoi vos poitrines grossissent, me demande Sam Exite dans son courrier ?

  • Tout d’abord, il y a de plus en plus d’obèses chez les jeunes. Or, nos boîtes à lait sont constituées aux trois-quarts de graisse.
  • Dans notre alimentation, nous sommes plus exposées aux hormones, ce qui déclenche la puberté de plus en plus tôt et une augmentation des paires de roberts de ces demoiselles.
  • Et puis, nos seins seraient de véritables éponges, absorbant les matières toxiques de nos sociétés industrialisées et leur volume enfle avec l’accumulation de produits toxiques qu’on retrouve malheureusement dans le lait maternel.

Mona tout pour en faire, mais elle n’a pas de lait pour vous.

Rêve parti ?

Nous avons déjà eu l’occasion de parler, dans ces lignes, de l’Almanach des Gourmands publié de 1803 à 1810 par Grimod de la Reynière, célèbre gastronome et célèbre excentrique.
Très vite ce journal devint culte et fut même réédité en 1828 sous la direction de son génial fondateur.

Deux ans plus tard, Paul Lacroix, connu sous le pseudonyme du Bibliophile Jacob, lance le premier numéro du Gastronome, journal universel du goût rédigé par une société d’hommes de bouche et d’hommes de lettres qui veulent unir gastronomie et littérature.

La publication ne durera qu’un peu plus d’un an malgré des signatures comme Théophile Gautier ou Gérard de Nerval (excusez du peu)..

Plusieurs tentatives pour relancer la revue ne dureront pas. Charles Monselet en fut notamment directeur en 1858.

Voici un texte bien étrange signé Gérard de Nerval tiré d’un numéro de 1831 :

Cauchemar  d’un mangeur

On ne croit plus aux histoires de revenants, et on a bien tort. Les époques de crise et de révolution sont ordinairement celles que ces messieurs choisissent pour remettre en question les plus simples idées du rationalisme et de l’incrédulité philosophique ; je veux vous citer un exemple étrange de terreur phénoménale et de digestion troublée, un véritable type d’aventures à caverne et de dîners malsonnants d’auberge. On peut croire à mon conte, je le tiens d’un Périgourdin.
Invité à une partie de chasse dans un vieux château près de Limoges, et naturellement peureux, il avait commencé par raffermir sa conscience de gentilhomme et son caractère de fier-à-bras contre les incidents nocturnes, au moyen d’une séance infiniment prolongée devant la table séculaire de son hôte ; après quoi il s’était couché, un peu lourd, mais fort intrépide. Il avait du cœur au ventre.
Pour la vérité de la chronique, nous devons dire que sa situation était très délicate et prêtait merveilleusement aux pressentiments les plus sombres. Il recevait pour gîte une  chambre où un Chouan était mort de ses blessures ; vous concevez quel champ ouvert à une craintive imagination ! Aussi,  notre  Périgourdin  craignit beaucoup en mettant son bonnet de nuit. Les murs étaient hauts et d’un gris repoussant ; des portraits noircis par la fumée en décoraient de façon sinistre les tapisseries et l’alcôve. On y voyait un lit en vieux damas, avec un ciel assez élevé pour orner un lit de parade, et puis quantité de pièces massives d’un antique ameublement. Il roula en tremblant devant le foyer un  énorme fauteuil ; n’osant se coucher, il s’assit en fixant les yeux sur la flamme et en attisant le feu, tandis que son esprit, visiblement inquiet, s’efforçait de ne penser qu’à l’œuvre digestive pour chasser toute autre préoccupation. Ce fut cela même qui le perdit. Le brave s’assoupit bientôt. Mais, soit réalité, soit illusion, il ne tarda pas à être en proie à la plus effrayante des songeries. Un souper et un dîner perfides se réunirent pour conspirer sans pudeur aucune contre le repos du Périgourdin. D’abord, il fut galopé par un succulent gigot de mouton qui talonnait de sa queue festonnée son dos trop tardif et ses jambes paralysées de terreur. Puis vint un pâté de lièvre, fantôme au front cornu, qui appuyait avec un rire amer sa main de plomb sur son estomac ; le croupion d’un chapon lui suggérait mille idées saugrenues, et une diablesse de cuisse de dinde se remuait sans cesse devant ses yeux écarquillés d’effroi, en affectant de revêtir les formes le plus infernales. Ce n’était pas tout ; une série indéfinissable de saucisses, entortillant ses membres avec une ténacité surnaturelle, semblaient vouloir venger, par un étranglement nouveau, la famille entière des boudins des mépris héréditaires du gentilhomme. Enfin, pour combler la mesure de ces cabalistiques inventions, une cuillère à pot, individu grêle et fantastique, venait par intervalle se pendre en dansant à son nez, comme le bec goulu de certains canards dont parle Pigault-Lebrun[1]. À ce dernier trait de la malice des êtres malfaisants, le pauvre chasseur ne résista plus ; et craignant à bon droit de perdre dans un rêve ce qui fait de la vie un si beau songe, il se réveilla en sursaut, empoignant avec vigueur l’indiscrète cuillère.
C’était sa pipe.

Bon Mona, ces grands auteurs me donnent envie de classicisme. Si vous daignez sortir deux verres, je vous sers un Château Haut-Marbuzet 2007. Bien que dans un « petit millésime », ce vin de Saint-Estèphe est un réel plaisir pour les sens d’un épicurien. Un vin à faire des rêves et non des cauchemars.


[1] Charles-Antoine Pigault-Lebrun (1753-1835), auteur de comédies à succès et de romans de veine anticléricale et licencieuse

La fête à noeud noeud

Dans la salle d’attente de mon dentiste préféré, je feuilletais un numéro du journal Elle. Vous allez me dire, normal qu’une belle femme comme moi, s’intéresse à la mode. Sur la couverture, un titre attirait mon attention : la pipe, ciment du couple. N’ayant pas, comme vous messieurs, le cerveau habité par des pensées uniquement situées en dessous de la ceinture, je me disais que je ne supporterais pas d’avoir un mari fumeur. Mais en lisant l’article, je compris que le fumeur dans ce cas là était plus souvent une fumeuse.

Et pourtant jusqu’à ce que Marthe Richard ferme les paniers fleuris au lendemain de la dernière guerre mondiale, cette pratique orale était réservée aux professionnelles de ces établissements. Les messieurs qui voulaient changer d’un ordinaire très ordinaire (la révolution sexuelle n’était pas encore passée par la chambre à coucher) rendaient visite à ces dames qui leur purgeaient le poireau en utilisant notamment des pratiques oro-génitales.

Après la fermeture des maisons closes, les maris demandèrent à leur conjointe de s’y mettre.

Dans l’article sus (si j’ose dire) cité, la journaliste reprend une étude de l’Ifop qui confirme que si dans les années 1950, 50% des femmes déclaraient avoir accepté la chose au moins une fois ; de nos jours, on est passé à 88% chez les 35-39 ans et 70% des 24-34 pratiquent régulièrement. Il semble néanmoins que la grande majorité des épouses accepte pour faire plaisir à leur homme, pour obtenir plus facilement quelque chose en retour ou parfois même pour dénouer un conflit …

Mona pas de cigare. Dommage ?

Milan ? non, cent un ans

Wiston Churchill aimait à répéter quand on lui demandait le secret de sa forme « no sport, no sport« . De plus, il éclusait chaque jour suffisamment de vins et spiritueux pour radier de la carte toute une famille de rats laborantins.

A l’inverse, un milanais, retraité des pompiers, a pratiqué le sport à haut niveau jusqu’à l’âge de 95 ans. Capable de sauter 3m en longueur à cet âge avancé, ayant couru le 100 m en 16 secondes à 89 ans, Vittorio Colo n’imaginait pas sa vie sans stade. A 101 ans, rattrapé par son âge, il s’est dirigé vers l’église de son quartier, et là il s’est tiré une balle dans la tête. Wiston lui est mort à 91 ans, certes, mais dans son lit.

Et mon médecin qui veut que je fasse du sport pour éliminer ce petit bourrelet qui plait tant aux femmes… Ben merde, alors.

Bon Mona, il est temps de boire un coup ; la vie est courte. Je vous sers un Bourgogne 2008 de Pierre Morey : un vin d’une belle fraîcheur qui fera un apéritif de grande qualité.

Dépôt de livres

-Monsieur Flammarion ?
-Oui
-J’ai un colis pour vous
-Montez

Camille Flammarion découpe la ficelle et déchire le papier. Une lettre recouvre un tissu soigneusement plié. Il découpe l’enveloppe et lit :

J’accomplis ici le vœu d’une morte qui vous a étrangement aimé. Elle ma fait jurer de vous faire parvenir, après sa mort, la peau de ses belles épaules que vous avez si fort admirées. Son désir est que vous fassiez relier, dans cette peau, le premier exemplaire du prochain ouvrage de vous qui sera publié après sa mort. Je vous transmets cette relique, comme je l’ai juré. C’était signé du médecin de Madame la Comtesse.

A la lecture, difficile d’ouvrir le colis et pourtant, Camille le fait et découvre une peau blanche, épaisse, douce au toucher.

Le souvenir d’une femme dont il ne connaissait même pas le nom lui revint. C’était il y a quelques mois, au cours d’un dîner, une belle et jeune comtesse lui avait dit combien elle était passionnée par ses travaux. Il faut dire que Camille Flammarion était un astronome réputé qui avait publié un grand nombre d’ouvrages de vulgarisation sur les astres et le cosmos. Son succès était bien établi et bien que petit de taille, il  avait un physique qui plaisait aux femmes.

Donc la comtesse passa la soirée à l’interroger sur ses travaux. Flammarion, lui admirait les épaules et le buste de cette belle femme qui lui confia qu’elle était tuberculeuse et que son avenir était des plus réduits. Elle lui promit qu’elle lui ferait en temps et en heure un cadeau qu’il ne devrait pas refuser.

Savant un peu géo-trouve tout, la tête dans les étoiles, il s’intéressait aussi beaucoup à la mort. Il aimait à rappeler qu’il communiquait régulièrement avec les morts. Aussi, c’est sans trop d’hésitations qu’il alla déposer la peau ainsi que Terres du Ciel son dernier opus chez un artisan relieur de la rue de la Reine-blanche.

On dit que cet ouvrage est toujours dans la maison qu’il occupa à Juvisy-sur-Orge

Dans un entretien avec un journaliste, Flammarion se justifia :

«Pourquoi ne pas remplir le vœu d’une femme dont le souvenir m’était agréable ? J’envoyai la peau à un tanneur qui pendant trois mois l’a travaillée avec le plus grand soin. Elle m’est revenue blanche ; d’un grain superbe, inaltérable. J’en ai fait relier le livre qui était en cours de publication : Ciel et terre. Cela fait une reliure magnifique. Les tranches du livre sont de couleur rouge, parsemées d’étoiles d’or. Sur la peau des épaules de la comtesse, j’ai fait graver, en outre, en lettres d’or : Souvenir d’une morte».

Mona pas de pot avec sa peau.

Les banquiers racolent des fonds

Au milieu du XV° siècle, les taux d’intérêts ont atteint un niveau très, très élevé. Un moine italien demande aux riches de Pérouse d’alimenter un fonds qui prêtera des fonds sur gage. Ainsi est né le premier Monte di Pietà. En quelques années, d’autres villes ouvrent leur établissement de crédit. Cinquante plus tard, le Pape reconnait et encourage ces organismes.

En 1610, c’est à Avignon, cité papale que le premier mont-de-piété ouvre. Louis XIII accélère les ouvertures. Malgré les guerres et les révolutions, les monts-de-piété se développent et deviennent au lendemain de la première guerre mondiale le Crédit Municipal toujours connu sous son petit nom de « Chez ma tante ».

Mont de Piété, Chez ma tante : drôles de nom pour un établissement bancaire.

Ceci mérite explication :

Le terme Mont de Piété vient d’une mauvaise traduction de l’italien : Monte signifie  valeur, montant et non mont ; pietà se traduit par charité.

Quant à Chez ma tante est dû au troisième fils du roi Louis-Philippe, le Prince de Joinville. Pour combler des dettes de jeux, il avait déposé en gage une très jolie montre. A sa mère qui s’étonnait de ne plus voir ce bijou, le Prince répondit : je l’ai laissé chez ma tante.

Parmi les clients les plus célèbres, du mont de piété,  la comtesse de Castiglione, maîtresse de Napoléon III, considérée comme la plus belle femme de son époque, déposa discrètement des bijoux et fourrures. Le directeur de l’époque, un ami, lui permettait de disposer de ses accessoires lors de ses sorties et réceptions, à condition de les rendre avant l’ouverture du lendemain.

Mona, avant que je ne dépose du vin chez ma tante, merci de goûter Moisin 2007. Ce vin  produit par le Château Moutte Blanc, est un très grand vin à 100% Petit Verdot, ce cépage revenu à la mode. Mais Patrice de Baroldi est le roi de ce cépage. Un vin exceptionnel…

C’est dans l’air

De plus en plus d’entre nous se soucient de la qualité des produits alimentaires qui nous sont proposés. De nombreux médecins, nutritionnistes ou charlatans nous prescrivent des régimes ou nous recommandent de changer nos habitudes pour conserver notre capital santé.

Mais savez-vous que cette préoccupation ne date pas d’aujourd’hui. Dès le XI° siècle, Jean de Milan[1] prodiguait des conseils que nos journaux actuels pourraient publier. Ainsi, dans la traduction d’Antoine-Augustin Bauzen de la Martinière[2] publiée en 1753, on trouve des recommandations comme : se laver les mains régulièrement, ne jamais se charger trop l’estomac, manger et boire sans excès le soir. Il passe également en revue les différents ingrédients d’un repas : viande légumes, laitages et donne pour chacun les avantages et inconvénients qui leur sont attachés.

Je vous invite à feuilleter ce livre plein de bon sens et si moderne.

Et enfin, toujours dans ces feuillets, il aborde un sujet sur lequel nous sommes sensibles. Je veux parler des flatulences si chères à Lépicurien qui vous a vaporisé déjà quelques articles. Jean de Milan défend l’utilité de ce dégagement intestinal et conseille de ne surtout pas les retenir :

De lâcher certains vents on se fait presque un crime
Et toutefois, qui les supprime
Risque l’hydropisie
[3] et la convulsion ;
Les vertiges cruels, les coliques affreuses
Ne sont que trop souvent les suites malheureuses
D’une triste discrétion !...

Mona pas de gêne à parler de nature… même gazée.


[1] Docteur en médecine de l’Ecole de Salerne
[2] Historien et poète (1662-1749), conseiller du duc de Parme puis premier géographe du roi d’Espagne
[3] Accumulation anormale de liquide dans les tissus de l’organisme ou dans une cavité du corps.

Pour vivre heureux, buvons cachés

En France, une loi interdit de mettre en avant le vin. Comme j’ai eu l’occasion de la dire à de nombreuses reprises, c’est un comble : le pays du bien manger et du bien boire est un des rares pays aussi mal à l’aise avec le nectar de Bacchus que la terre entière nous envie.

Aussi pour ne mettre personne mal à l’aise, j’ai choisi quelques auteurs anglo-saxons qui, eux, n’ont pas ces problèmes et sont libres de s’exprimer selon leur bon vouloir.

  • Si je bois c’est pour rendre les gens intéressants. WC Fields
  •  En fait un seul verre me suffit pour devenir saoul, mais je n’ai jamais su si c’était le treizième ou le quatorzième. George Burns
  • Je bois pour oublier que je bois. Joe E Lewis
  • En 1969, j’ai arrêté de boire et de faire l’amour, çà a été les pires vingt minutes de toute mon existence. George Best
  • Lorsqu’on n’a pas eu la chance d’avoir des parents alcooliques, il faut s’intoxiquer toute sa vie pour composer avec la lourde hérédité de leur vertu. Emil Cioran

Et pourquoi j’évite l’eau à table :

  • Une eau minérale qui a traversé les Alpes, elle fait forcément des dégâts quand elle traverse les reins.

Mona, tant qu’il n’est pas interdit de boire un coup de vin sans aller en prison, je vous sers un très grand vin : Silex 2007de Didier Dagueneau. Dégusté à bonne température (pas trop froid) ce vin mêle fruits et pierre. Un Pouily-Fumé hors norme. Un bel hommage à un vigneron trop vite disparu…

Sa copine lorgne la quête de Guignolet

Retour de pèlerinage

Un grand merci à Jessie Malauku. Son courrier est fort intéressant car il nous donne des éléments sur la vie de Saint Guignolet (ou Guénolé). Il vécut en Bretagne et devint moine et même abbé de son monastère en vivant saintement. Jessie se demande, avec raison, comment cet homme qui fut un modèle de modestie et de chasteté fut reconnu et prié comme le Priape chrétien.

Jessie nous révèle également qu’une statue en bois du saint se trouvait à Montreuil. Elle était encore plus indécente qu’en pays breton. Le saint y était nu, allongé et exposant un membre énorme à la vue des invocatrices. Elles raclaient la partie extrême de l’engin pour en faire des tisanes et décoctions leur assurant une descendance. Pour pallier aux retraits opérés par ces pèlerines, l’artiste avait prévu une forte rallonge dans le piédestal et il suffisait au sacristain de tirer sur la zigounette pour qu’elle retrouve sa longueur initiale.

Enfin Jessie nous adresse un extrait d’un ouvrage de Jean Cambry qui se rendit, comme Jean-Baptiste Harmand, à Brest au moment de la Révolution. Et il confirme le culte rendu à Saint Guignolet :

C’est au fond de cette rivière qu’existaient le fameux Saint-Guignolet et cette cheville éternelle si favorable à la fécondité. Puisque la religion catholique a fait des saints de tous les dieux du paganisme, Priape pouvait-il être oublié? Le bois de cette cheville ripée était avalé par les femmes infécondes; elles concevaient au bout de quelques temps. Les médians prétendaient que des moines voisins aidaient beaucoup à ce miracle ; je n’en crois rien : on devrait être las de calomnier ces bons pères. 

Mona pas bu de tisane.