Doudou : dur, dur…

Le 30 décembre 1972, une équipe de télévision se rend à l‘hôtel Meurice pour y rencontrer Salvador Dali. Le Maître les reçoit assis dans une baignoire de cuivre que des amis viennent de lui offrir. Si vous avez 13 mn, pour les admirateurs du génial catalan, regardez intégralement la vidéo INA en bas d’article. Au début, on devine un peu la forme de la baignoire. Mais qu’est ce que cette baignoire ?

Pour comprendre, il faut chercher du coté d’Edouard VII qui fut Prince de Galles durant  60 ans[1]. Et quand on est pas encore roi, il faut bien s’occuper. Parmi ses nombreuses activités, le prince fut un fidèle client du Chabanais, célèbre maison close de Paris. Edouard avait fait fabriquer des meubles et accessoires dans la chambre qui lui était réservée. Cette baignoire lui permettait de prendre des bains de Champagne Mumm Cordon Rouge en se faisant chouchouter par les belles du lieu. Que c’est romantique !

Hélas, lorsque la loi Richard ferma ces chaleureux établissements, le mobilier fut dispersé. Après avoir été la propriété d’un antiquaire, la baignoire princière fut offerte à Dali.

Ma Chère Mona, la disparition des maisons closes ne fut surement pas une bonne chose. D’ailleurs, Marthe Richard, après quelques années, reconnut que « sa loi » jeta à la rue nombre de filles qui trouvèrent des conditions pires que celles des maisons closes. Je pense que nous reviendrons nous étendre sur ce sujet.

Bon Mona, on ne peut échapper à une flute de Mumm à la mémoire d’Edouard, grand amoureux de la France…


[1] En 2008, le prince Charles a battu ce record.

Faîtes chauffer l’alcool

Le Prince de Galles et sa Suzette

C’était au Café de Paris à Monte-Carlo et ce soir là, le 31 janvier 1896, j’ai servi le Prince de Galles. C’est un grand honneur qui m’a été fait. Au dessert, le pâtissier-chef avait prévu de lui proposer des crêpes selon la recette de Monsieur Escoffier. C’est moi qui devais les réchauffer en salle et les imbiber d’un mélange subtil de curaçao et de liqueur de mandarine.
Que m’est-il arrivé ? L’émotion, le trac, la fatigue ? Toujours est-il que j’ai penché un peu trop la poêle et que la liqueur s’est enflammée. Mon chef de rang, bien que pris au dépourvu, s’empara de la poêle et continua le flambage.

Le Prince semblait aux anges, ce qui devrait m’éviter tout reproche. Il m’appela pendant que l’alcool finissait de brûler et me demanda le nom de cette recette.
Je lui répondis qu’elle avait été créée spécialement pour lui et qu’elle porterait son nom. Mais le Prince de Galles qui était en charmante compagnie, décida de la dédier à la belle. Elle se prénommait Suzette. Voilà, vous savez tout…

C’est ainsi qu’Henri Charpentier qui fut le cuisinier des Rockefeller, racontait son aventure.

Personne n’est jamais venu le contredire jusqu’à sa mort en 1961. Et pourtant, on peut douter que cette belle histoire soit vraie.

En effet, en 1896, H.Charpentier était âgé de 16 ans. On imagine mal qu’une maison de cette notoriété, recevant un client aussi prestigieux, ait confié le service à un serveur aussi jeune. De plus, Léon Daudet rapporte qu’un restaurant parisien avait à sa carte une recette portant ce nom depuis plusieurs années…

Par contre, en véhiculant ces souvenirs aux Etats-Unis, il en fit un des desserts les plus populaires de la bourgeoisie et des hommes d’affaires.

Mona pas de dessert à son nom… alors inventez en un. Envoyez moi vos recettes, merci d’avance.

Prendre une veste

Hundley-death-of-a-salesmanlogo-arenaVous avez combien je vous aime tous. Mais, vous êtes encore trop nombreux à avilir votre look en portant mal votre costume. Aussi votre Mona va se faire un plaisir de vous conseiller sur le port du complet-veston :

Si pour faire jeune, vous ne voulez pas porter de cravate, il est inutile de boutonner le dernier bouton de votre col, çà ne le fait pas… Pas nécessaire non plus d’exhiber votre système pileux particulièrement développé en déboutonnant jusqu’à trois boutons. Allez faîtes moi plaisir : un bouton ouvert sera très bien.

En matière de veste, l’usage est de ne pas fermer le bouton du bas. Nombre d’explications sont avancées : la plus probable est que le Roi Edouard VII, roi d’Angleterre, à la suite d’un repas particulièrement copieux, aurait laissé un bouton ouvert pour éviter de se péter la ventrière.  Je vous conseille fort de déboutonner le dernier bouton :  ce la évitera tous ces vilains plis qui se créent sur votre veste…
Lépicurien lui se fout des modes. Il porte toujours des costumes croisés. Il dit que çà reste le plus élégant et le plus chic… et puis là, on boutonne le dernier bouton…

Je vais finir ces conseils avec le plus insupportable : l’étiquette de marque que vous laissez sur la manche de votre costume. Alors là, c’est trop. Inutile de vous transformer en homme sandwich, même si la marque est prestigieuse. Alors de grâce, si le commerçant n’a pas pris l’initiative de l’enlever, munissez vous d’une paire de ciseaux et ôtez l’étiquette avant de porter votre dernière acquisition.

Mona billée ou pas est toujours chic pour vous…