Capitulation de ces dents

Mona aux Invalides devant le tombeau de Turenne

Hier, Mona vous a évoqué cette période noire où les révolutionnaires tuèrent à tout va et s’attaquèrent aux dépouilles des rois en la Basilique de Saint Denis.

Henri Martin Manteau était sur place le lundi 14 octobre 1793. Il se trouva auprès du cercueil de Turenne. Il était ouvert et placé sous une arcade de la basilique. Le corps était dans un état parfait de conservation. Le rédacteur souligne qu’il vit même la marque laissée par le boulet de canon qui avait tué Monsieur le Vicomte.

« Le corps du grand homme serait allé rejoindre ceux des Bourbons dans la fosse commune sans l’intervention de plusieurs assistants ». « Il fut remis au gardien de l’église nommé Host. Il conserva cette momie dans son cercueil et la déposa dans la petite sacristie de l’église. Il exposa les restes aux regards des curieux moyennant une petite rétribution. Il organisa même un ignoble trafic. Il arracha toutes les dents de Turenne pour les vendre aux visiteurs. Un jour Camille Desmoulins voulut posséder un souvenir du grand soldat. Mais il ne restait plus de dents. A défaut, il se fit céder un doigt, que Host détacha du cadavre desséché.

Huit mois s’écoulèrent avant qu’un professeur du Muséum vint voir le cadavre de Turenne. Il fut frappé par l’excellent état de conservation du corps. Il réclama la momie qui fut déposée dans une galerie d’histoire naturelle du jardin des Plantes, entre les restes d’un éléphant et ceux d’un rhinocéros.

Ce ne fut qu’en 1800 et sur l’ordre du Premier Consul, que le corps du Maréchal de France fut transféré aux Invalides.

Mona, buvons un « coup » ou un « canon », si vous préférez, à la mémoire d’Henri de La Tour d’Auvergne né à Sedan, vicomte de Turenne. Pour ce, je vous invite à approcher votre verre pour y verser un Alsace 2009 du Domaine Marcel Deiss. Ce vigneron a révolutionné le vignoble alsacien. Quel vin !